Le soldat américain
191 pages
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Le soldat américain , livre ebook

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Description

Le soldat américain, tome 3 - Les choix d'une vie
Amalric Denoyer
Roman en 3 tomes de 1 600 000 caractères, 276 000 mots, 1300 pages en équivalent papier.
Tome 3 : 665 000 caractères, 115 000 mots, 550 pages équivalent papier.
Prise de Cologne par les alliés en mars 1945. Dans la panique, trois adolescents des jeunesses hitlériennes rescapés d'un bombardement réussissent à quitter la ville et gagnent la campagne. Ils sont hébergés par un couple de fermiers et travaillent pour eux en attendant de savoir ce qu'il adviendra de chacun.
Une compagnie de soldats américains s'installe dans le secteur. Karl est réquisitionné pour servir de guide lors d'une mission délicate par Billy, un jeune sergent américain. S'ensuivra une amitié particulière qui aura de lointaines répercussions...
C'est le début d'une saga qui mènera le lecteur à San Francisco et lui faire quelques incursions à Okinawa et à Berlin pendant la guerre froide.
Certains personnages sont attachants, d'autres moins, certaines situations sont tendres et d'autres délicates. Amours, désamours, espionnage, grands voyages forment cette saga de 1300 pages en équivalent papier.
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029404078
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le soldat américain
 
 
3 - Le choix d’une vie
 
 
Amalric Denoyer
 
 
Chapitre 45 – Campus
Chapitre 46 – Premier Thanksgiving
Chapitre 47 – Transgression
Chapitre 48 – Les amours de Hans
Chapitre 49 – La vie continue
Chapitre 50 – Saint Patrick’s Day
Chapitre 51 – L’éducation de Clive
Chapitre 52 – Aveux
Chapitre 53 – Enquêtes
Chapitre 54 – Trahison et confidences
Chapitre 55 – Coup de grâce
Chapitre 56 – Changements de perspective
Chapitre 57 – L’été 47
Chapitre 58 – Le retour de Clive
Chapitre 59 – Sur une plage d’Okinawa
Chapitre 60 – Quand l’avenir est en jeu
Chapitre 61 – Blocus
Chapitre 62 – Inspiration russe
Chapitre 63 – Nouvelles inattendues
Chapitre 64 – Jeux d’intérieur
Chapitre 65 – Secrets et mensonges
Chapitre 66 – Complications
Chapitre 67 – Une femme blessée
Chapitre 68 – La colère de Karl
Chapitre 69 – Ce petit coin d’Amérique
Chapitre 70 – La maison bleue
 
 
 
 
Chapitre 45 – Campus
 
 
De la fenêtre de sa chambre, Karl contemplait la calme activité du campus. Il se passait toujours quelque chose, mais tout glissait sans bousculade. On était loin de l’ambiance parfois orageuse du lycée quand toutes les classes réagissaient simultanément au son irritant de la sonnerie et se tamponnaient dans les couloirs. Ici, ni bousculades ni chahuts latents, ceux qui vivaient sur le campus y étaient par choix, ils s’étaient déjà battus pour cela. La détente ne venait qu’après le repas du soir, le temps d’une discussion avec des amis, d’une partie de cartes ou de billard sur fond de radio dans la salle commune, avant de prendre une douche, jusqu’à ce que chacun se replonge dans son travail personnel puis finisse par se mettre au lit.
Au pied du bâtiment servant de résidence aux étudiants, des pas crissaient sur le gravier. Certains s’apprêtaient à traverser le parc pour aller en cours, d’autres en revenaient. Quelques échos de conversations parvenaient parfois aux oreilles, témoignant de rencontres fortuites et de partages amicaux. Karl aimait cette ambiance tranquille qui ne dérangeait pas son travail. À choisir, il préférait laisser entrer l’extérieur par la fenêtre plutôt que de finir par percevoir tous les petits bruits intérieurs du bâtiment.
Six semaines s’étaient déjà écoulées depuis le jour où le nouvel étudiant avait déposé sa valise pour la première fois entre ces murs. Il se souvenait encore parfaitement de la cérémonie d’ouverture de l’année universitaire. La chapelle était bondée ce jour-là et une partie des familles était venue gonfler les rangs pour entendre l’orgue, la chorale et le discours du doyen appelant tout le monde, élèves et professeurs, à donner le meilleur d’eux-mêmes. L’optimisme triomphant de cette cérémonie un peu pompeuse lui avait plu et l’avait aidé à chasser ses dernières angoisses. Depuis, il se battait avec courage et détermination, pour lui-même et aussi pour tous ceux qui lui faisaient confiance.
Karl se sentait bien en semaine sur le campus. Il avait accès à un vaste savoir et avait tout le temps nécessaire pour rattraper tout ce qui lui avait manqué. Certes, il ne se sentait pas suffisamment ermite pour ne pas rêver d’autre chose, et il essayait de rentrer à Castro Street chaque week-end. Ce n’était cependant pas toujours réaliste. Deux fois déjà, il était resté deux semaines d’affilée afin d’avoir suffisamment de temps pour faire face au défi d’un devoir exigeant. Mais à chaque fois que cela était possible, il retournait chez Debbie et se délectait de passer une journée en famille et tout particulièrement la nuit du samedi dans les bras de Hans.
Hans, pourtant, préoccupait Karl. Habituellement enjoué, celui-ci rentrait parfois en lui-même, jusqu’à négliger d’attraper au vol les occasions de faire des jeux de mots. Visiblement, quelque chose l’absorbait ou le tracassait, mais il ne semblait pas être prêt à vouloir en discuter.
Quelqu’un siffla et tira Karl de ses réflexions. Celui-ci se pencha à la fenêtre pour voir ce qui se passait deux étages plus bas. Il aperçut David, un étudiant qui suivait les mêmes cours que lui. Posté devant la pelouse, celui-ci lui faisait signe.
— Je traverse jusqu’à la bibliothèque pour faire des fiches sur les auteurs de littérature anglaise. Est-ce que cela t’intéresse de le faire à deux ?
— OK ! Je descends !
Karl ferma la fenêtre, rassembla de quoi écrire dans la pochette en cuir offerte par Jerry, puis quitta sa chambre en prenant soin de refermer la porte à clef. Les vols n’étaient pas courants, mais les blagueurs ne manquaient pas et il n’était pas rare qu’un étudiant de première année découvrît des aiguilles de pin entre ses draps ou s’étonnât de la couleur de l’encre de son stylo.
Arrivé en bas de l’escalier, Karl ouvrit la porte et se retrouva dans le parc de la résidence étudiante. Il aimait ce havre de paix, les arbres, les bancs où l’on pouvait se poser, lire et discuter, l’odeur de l’herbe fraîchement coupée et le bruit cristallin que faisait le jet d’eau de la fontaine en retombant dans le bassin.
David lui emboîta le pas et ils empruntèrent le chemin pavé qui coupait à travers le parc jusqu’à l’entrée de Lone Mountain. Ils traverseraient ensuite le quartier où résidait le personnel de l’université et une partie des enseignants et ils finiraient par rejoindre par l’arrière les bâtiments mêmes de l’université qui s’alignaient sur une bonne portion de Fulton Street.
Le clocher de Saint-Ignace sonna quatre heures. Quelques marches d’escalier leur évitèrent un lacet à travers un bosquet et ils passèrent entre les terrains de sport. L’équipe de base-ball s’entraînait sur le terrain et Karl songea à Hans qui jouerait dimanche.
— Dis-moi, David. Demain matin, tu vas courir ou tu dois assister aux Laudes ?
— J’irai courir avec toi, si tu veux. Finalement, il y a assez de ténors dans la chorale et nous avons pu établir un tour de rôle. Au fait, cela ne te dirait pas de venir aux répétitions ? Je suis sûr que tu as une belle voix.
— Tu sais, David, j’ai encore pas mal de progrès à faire pour parvenir à rédiger au niveau demandé, alors je préfère ne pas rajouter trop d’activités. Assister à un office de temps en temps ne me déplaît pas, mais prendre du temps pour les répétitions et respecter un calendrier, c’est trop exigeant. Et puis, je préfère entretenir mon endurance pour compenser le temps passé assis.
— Tu as raison, assure d’abord les priorités. Ces bons Pères jésuites regorgent de bonnes idées, mais il ne faut pas adhérer à tout. Tu rentres chez toi ce week-end ?
— A priori, oui. Sauf si le professeur de philosophie a une bonne idée pour nous occuper, comme il y a deux semaines. Si c’est le cas, je partirai samedi soir et je rentrerai dimanche en fin d’après-midi.
— Tu n’habites pas si loin, tu peux faire à peu près ce que tu veux.
— Oui et non, la famille s’est compliqué… Hans a ses propres obligations et moi, j’ai parfois besoin de plus de temps pour travailler. Ce que j’ai fait avant l’été dans une période limitée était un concentré pour passer un concours, mais maintenant, il faut que je sois capable d’assimiler chaque jour des notions et des connaissances pour les rassembler et les utiliser à la demande. L’anglais n’est pas ma langue maternelle et ma scolarité a souffert des aléas de la guerre en Europe, alors l’effort est énorme, crois-moi.
— J’oublie parfois que tu reviens de loin. Si je n’avais pas vu l’expo en arrivant ici dans les derniers jours d’août, j’aurais du mal à le croire. Dommage qu’elle ait été enlevée d’ailleurs…
— Il fallait bien faire de la place à l’afflux d’étudiants. Si tu veux la revoir, elle est dans les locaux du Daily San Francisco pour un mois encore.
— J’essayerai… Et ta copine ? Elle doit réclamer sa part, elle aussi.
— Judy ? C’est une amie sincère. Nous aimons nous rencontrer, mais nous n’avons rien envisagé d’autre que de parler littérature. Pour Hans, c’est plus compliqué. En jouant au base-ball, il attire les convoitises de demoiselles beaucoup moins posées… Mais cela le regarde, n’est-ce pas ?
En approchant des bâtiments, Karl et David croisèrent un groupe d’étudiants qui, à l’inverse d’eux, sortaient d’un cours et s’apprêtaient à remonter vers les résidences du campus. Un peu plus loin, ils pénétrèrent dans le hall de la bibliothèque où, désormais, une pancarte rappelant le règlement et des tables couvertes de dépliants trônaient en lieu et place de l’exposition de Jerry.
Après avoir trouvé une table et sorti des rayons quelques ouvrages incontournables pour la recherche qui les intéressaient, ils se mirent aussitôt au travail. Amis depuis les premiers jours de l’année universitaire, les deux étudiants avaient vite repéré l’un dans l’autre le compagnon d’études idéal. Ils savaient se compléter en partageant les bonnes idées et en se répartissant les tâches dans les simples travaux de recherche. Ils gagneraient ainsi du temps lorsque viendrait le temps de se batailler seuls pour rédiger un devoir qui ne pouvait être que personnel.
 
* *
*
 
Pendant ce temps, ailleurs en ville, Hans achevait son entraînement. La saison s’annonçait bien et il s’y donnait corps et âme afin de s’évader d’un quotidien moins motivant en l’absence de Karl. Après avoir vécu pendant huit moins un quotidien fusionnel, celui-ci lui manquait et il ne s’habituait pas à son absence.
Les angoisses dues à son passé en Allemagne semblaient s’être apaisées, mais il ne pouvait s’empêcher de penser parfois que la prochaine étape de sa vie lui serait imposée. Étrangement, le fait d’être naturalisé lui donnait l’impression d’avoir reçu une couche de peinture uniformisante destinée à le mettre dans les rangs. Il n’était plus le jeune Allemand venu en Amérique avec un compagnon d’aventure, il était désormais un Américain parmi tant d’autres se devant de vivre et se comporter comme tel…
Il aurait voulu en parler à Karl, mais il avait des scrupules à le déranger de ses études.
— Hey, Hans ! Attends-moi !
— Clive ? Tu ne travailles pas au magasin de ton p

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