Le soldat américain
112 pages
Français

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Le soldat américain , livre ebook

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Description

Le soldat américain, tome 2 - Nouveau monde
Amalric Denoyer
Roman en 3 tomes de 1 600 000 caractères, 276 000 mots, 1300 pages en équivalent papier.
Tome 2 : 380 000 caractères, 65 000 mots, 316 pages équivalent papier.
Prise de Cologne par les alliés en mars 1945. Dans la panique, trois adolescents des jeunesses hitlériennes rescapés d'un bombardement réussissent à quitter la ville et gagnent la campagne. Ils sont hébergés par un couple de fermiers et travaillent pour eux en attendant de savoir ce qu'il adviendra de chacun.
Une compagnie de soldats américains s'installe dans le secteur. Karl est réquisitionné pour servir de guide lors d'une mission délicate par Billy, un jeune sergent américain. S'ensuivra une amitié particulière qui aura de lointaines répercussions...
C'est le début d'une saga qui mènera le lecteur à San Francisco et lui faire quelques incursions à Okinawa et à Berlin pendant la guerre froide.
Certains personnages sont attachants, d'autres moins, certaines situations sont tendres et d'autres délicates. Amours, désamours, espionnage, grands voyages forment cette saga de 1300 pages en équivalent papier.
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 mai 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9791029404061
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le soldat américain
 
 
2 - Nouveau monde
 
 
Amalric Denoyer
 
 
Chapitre 27 – La grande traversée
Chapitre 28 – Liberty
Chapitre 29 – À travers le continent
Chapitre 30 – Le snack de Castro street
Chapitre 31 – Projets d’avenir
Chapitre 32 – Rencontres
Chapitre 33 – L’étranger
Chapitre 34 – L’oubli interdit
Chapitre 35 – Questions spirituelles
Chapitre 36 – Équipe et duo
Chapitre 37 – Souvenirs et confidences
Chapitre 38 – L’épreuve
Chapitre 39 – Attente
Chapitre 40 – Les garçons et les filles
Chapitre 41 – Où l’on reparle de Billy
Chapitre 42 – Jeux dangereux / Jeux d’anges heureux
Chapitre 43 – Sorties d’été
Chapitre 44 – Plein soleil
 
 
 
 
Chapitre 27 – La grande traversée
 
 
Une fois les bagages déposés dans la cabine, Karl n’avait pas voulu rester à l’intérieur en attendant Jerry parti s’occuper de différentes formalités. Il voulait voir l’Europe s’éloigner, sentir l’air frais lui fouetter la figure et prendre conscience du déplacement du navire et de ce que cela impliquait dans sa vie. Il y avait eu trop de morts, trop de drames et de chagrins, trop d’espoir déçus. Il voulait laisser la guerre et ses cendres et se sentir suffisamment en paix pour avoir enfin l’occasion d’être lui-même.
Hans aurait spontanément décidé d’aller s’étaler sur la couchette pour fermer les yeux et laisser les aiguilles de l’horloge avancer sans lui, mais il avait choisi de suivre Karl. Côte à côte, les mains posées sur le bastingage, ils avaient regardé le Queen Mary se détacher du port et commencer à s’écarter des côtes anglaises.
— À quoi penses-tu, Karl ?
— Je veux sentir la distance… Être sûr et certain que c’est définitif, que la mer n’est pas élastique et ne va pas nous ramener là-bas… Je veux vraiment devenir américain et commencer une nouvelle vie.
Hans lui posa la main sur l’épaule.
— Alors, au boulot, mon petit Karl. J’ai déjà repéré une dizaine de pancartes avec des indications écrites en anglais. Avant même de mettre les pieds sur le Nouveau Monde, il y a tout le mode d’emploi du voyage que tu dois pouvoir comprendre. Si tu veux, je suis tout disposé à te faire répéter.
Karl sortit de sa torpeur. S’il voulait être américain, il fallait commencer par les choses basiques. Un jean, un blouson et des chewing-gums ne suffiraient certes pas.
— Par quoi commence-t-on ?
— Je savais bien que j’arriverais à capter ton attention. Mais, déjà, avant de lire les pancartes, je me dis qu’il faudrait que tu puisses répondre à quelqu’un qui t’adresse la parole. Tu sais… Bonjour. Bonsoir. Salut. Comment allez-vous ? Quelle heure est-il ? Il est huit heures. Il est midi. Où se trouve ceci ou cela ? Qu’y a-t-il au menu ? S’il vous plaît. Merci… Sans oublier le nom de toutes les cartes pour pouvoir faire une partie de poker ou même une simple bataille.
— Alors, commençons déjà par cette jolie liste.
— Ouvre bien tes oreilles. L’anglais américain ne se mâche pas du tout comme l’allemand…
 
* *
*
 
Appliqué à répéter les expressions incontournables qu’il aurait à prononcer sans arrêt, Karl eut tout d’un coup l’impression d’entendre la voix de Billy en écho dans sa mémoire.
— Pas mal, Karl. Tu viens de trouver la bonne intonation.
— Je me souviens de Billy en train de dire ça… Du coup, cela me facilite un peu les choses.
— Dis… On ne verra bientôt plus les côtes anglaises. D’ici une petite heure, nous flotterons au milieu de nulle part. Et si on rentrait se mettre au chaud maintenant ? Tu vas me faire geler, Karl.
— Où est Jerry ?
— Il est allé vérifier des détails pratiques, les horaires des repas, etc. Ils n’ont encore rien affiché sur le pont C.
— Le pont C… C’est celui où est situé notre cabine ?
— Oui. Ce bahut est immense, il y a de quoi se perdre. Jerry m’a dit de le retrouver au salon des tables de billard. Tu sais qu’il adore ça, le billard. Avec Billy, ils faisaient des parties interminables au foyer du quartier militaire. Pour se détendre de leurs journées, ils se racontaient des blagues en buvant de la bière.
— Raconte-moi ce qu’il faisait, Billy, à Munich.
— Au départ, il avait la responsabilité de la sécurité dans un secteur de la ville et dans la campagne environnante. Il faisait des fouilles pour vérifier que les habitants ne stockaient pas d’armes. Après, il s’est occupé de fournir le minimum nécessaire aux familles sans abris. Il supervisait l’enlèvement des décombres et la construction de logements simples, mais décents. Il était aux ordres de ses supérieurs, mais il s’occupait particulièrement bien des gens.
— Et vous vous êtes rencontrés comment, exactement ?
— Quand il m’a trouvé, j’avais passé plusieurs semaines à me cacher dans les bois. J’étais fatigué, assoiffé et affamé. Les semelles de mes chaussures tenaient par miracles. J’avais quitté le sous-bois à cause d’un chien qui me cherchait des noises et je me traînais sur le bord d’une route de campagne au nord-ouest de Munich…
— Tu as fui les bombardements, toi aussi ?
— En fait, quand le camp de Dachau a été libéré, les Américains sont devenus fous devant l’horreur de ce qu’ils ont découvert. Il y a eu de nombreuses exactions en représailles. Je me suis enfui de l’endroit où on avait parqué ceux des compagnies de Jeunesse et je me suis caché dans une ferme abandonnée avec quelques autres. Mais nous avons été découverts et j’ai dû fuir encore et me débrouiller pour survivre en me cachant. Au bout de plusieurs semaines, comme je te l’ai dit, j’étais sale, fatigué et affamé et je fuyais tout contact. C’est à ce moment-là que sa jeep s’est arrêtée à côté de moi. J’étais tellement usé que j’ai renoncé à me mettre à courir… Sur le coup je suis resté méfiant un bon moment, mais tu connais Billy, il a su me redonner confiance. C’est grâce à toi, s’il s’est occupé de moi. Il m’a avoué avoir pensé à toi en me voyant marcher de dos. S’il n’avait pas été interpellé par notre ressemblance physique, il m’aurait simplement confié à l’orphelinat après un interrogatoire d’usage… Au lieu de ça, il m’a mené jusqu’au quartier militaire américain. Là, il a fait en sorte que je puisse me laver, il m’a trouvé des fringues propres et il m’a donné à manger. Quand j’ai été suffisamment reposé, nous avons discuté et il a réussi à me faire sourire… Il était triste de t’avoir laissé à Cologne et moi, je pleurais Ludwig, le garçon que j’aimais et qui est mort en manipulant des grenades pour faire plaisir à notre bien-aimé Führer… ! Petit à petit, Billy et moi, nous avons laissé la vie circuler à nouveau dans nos veines… J’avais un travail, il faisait le sien. Je fréquentais le foyer où il jouait au billard avec Jerry pendant que je faisais des parties de fléchettes avec d’autres gars. C’était sympathique, ils me connaissaient tous… Personne ne se souciait du fait que je dormais dans la chambre de Billy, et personne ne savait que nous faisions l’amour tous les deux pour oublier la guerre… Billy, c’était l’Américain magique qui aidait à rebâtir le monde… Il était tout pour moi et j’étais tout pour lui. Nous commencions à faire des projets et la suite, tu la connais…
Hans se figea devant les hublots de la porte battante. Jerry tenait la main d’une jolie blonde qui s’initiait au billard…
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Devine… C’est incroyable la facilité qu’il a pour les dénicher… !
— Oh… ! Il fait juste le gentleman. Cette fille est déjà avec quelqu’un. Je les ai croisés tout à l’heure.
— Alors, entrons, avant que le fiancé ne vienne s’en mêler. S’il a le sang chaud, il va lui casser la figure.
— Tu crois ?
— Les Américains sont parfois assez impulsifs. Chez eux, on frappe d’abord et on réfléchit après.
Les deux garçons pénétrèrent dans la salle. Les apercevant, Jerry salua la belle et vint à leur rencontre.
— Le repas sera servi dans une demi-heure, les gars.
— Nous commencions à penser que tu l’avais déjà trouvé…
— Cette fille, mon repas… ? Tu vois, Karl, Hans passe son temps à me martyriser.
— Même pas vrai… Je veille sur toi, oui… !
— Là, ce n’était pas la peine, cette fille est mariée à un gars bien. Nous discutions ensemble tout à l’heure. Et vous, cette promenade sur le pont ?
— Même en jeans, on se les gèle dehors.
— Il fallait rentrer plus vite.
— En fait, j’aidais Karl à faire progresser son anglais. Nous avions peur d’attirer un peu trop l’attention à l’intérieur. Quant à la cabine, on en a vite fait le tour.
— Je sais, ce n’est pas une suite de luxe et de toute façon, il n’y a en plus pour l’instant. Le navire avait été transformé pour traverser les troupes, il n’a pas encore été remis en état. Notre cabine, par exemple, était destinée à un lit à deux places. Pour l’instant, elle contient encore deux lits superposés fixés sur chacune des parois. Mais c’est suffisamment confortable pour quatre nuits, et c’est nettement mieux qu’un dortoir. Nous bénéficions même d’un lavabo et nous ne sommes ni trop loin ni trop près des douches et des sanitaires. On fait ce qu’on peut…
— Tu fais déjà beaucoup Jerry.
— Merci, Karl. Mais, Billy m’a bien facilité la tâche. C’est lui qui m’a dit d’utiliser l’enveloppe sous son matelas. Il économisait sa solde depuis un bout de temps. L’armée a encore des facilités avec la Cunard Line, mais ce n’est plus gratuit. Le grand retour sans frais, c’était en juin mille neuf cent quarante-cinq. Quatorze mille soldats s’entassaient sur ce joli rafiot en direction de notre belle Amérique. Mais bon… ! On ne peut pas toujours attendre les opportunités et la Cunard Line doit bien rentrer dans ses frais, les réquisitions ne rapportent pas grand-chose.
— C’est certainement plus confortable aujourd’hui.
— Je ne te le fais pas dire, Hans. J’ai connu la grande traversée en mille neuf cent quarante-quatre. Ce n’était pas le grand confort avec tout ce monde à bord.
— On l’imagine sans mal…
 
* *
*
 
En revenant de la douche et alors que Karl prenait sa place, Hans se retrouva en tête-à-tête avec Jerry dans la cabine. Avant même de s’habiller, la serviette encore autour de la taille, il tr

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