Le Tigre Blanc
156 pages
Français

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Le Tigre Blanc , livre ebook

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Description

Le Tigre Blanc
Alec Nortan
Roman de 440 000 caractères, 76 500 mots, 360 pages en équivalent papier.
Une nuit suffit à Ryan pour tout lui faire perdre : ses parents meurent dans un accident, sa horde de tigres le chasse, et son petit ami ne veut plus de lui.
Le travail et ses devoirs envers la horde passent avant tout pour Paul, au point d'ignorer Ryan lorsqu'il le rencontre au cours d'une inspection. Parviendra-t-il à retrouver son âme soeur ?
Et si l'accident qui a tué les parents de Ryan n'en était pas un ?



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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 septembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029403736
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Tigre blanc
 
 
Alec Nortan
 
 
 
 
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
 
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
La situation était en train de dégénérer, et Ryan n’avait aucune idée de comment rattraper la situation.
— Mais papa ! Maman ! les implora-t-il.
Ceux-ci se contentèrent de lui lancer un regard noir avant de se retourner et de sortir. La porte d’entrée se referma derrière eux. Quelques instants plus tard, la Chevrolet garée devant la maison émit un rugissement féroce avant de s’éloigner.
Ryan se laissa tomber sur le canapé et se prit le visage dans les mains.
Pourquoi avait-il avoué à ses parents qu’il était gay ? Il aurait mieux fait de ne rien dire. De ne pas leur parler de Jeff. Mais il aurait tant voulu le leur présenter. Et puis être gay, ce n’était pas grave. C’était même insignifiant par rapport à son autre problème.
Il essuya ses yeux rougis emplis de larmes, et d’un mouvement qu’il avait répété si souvent qu’il en était devenu un réflexe, tourna son avant-bras pour ne pas voir le tatouage qui le marquait. Il se ravisa, et le regarda froidement.
Le tatouage représentait un tigre blanc. C’était sa marque d’infamie. C’était ce qu’il était : un tigre albinos, porteur de mauvais présage pour sa famille et pour toute sa horde.
Se faire accepter par les autres n’avait pas été facile, mais avec le temps, ses parents s’y étaient habitués. Même la horde avait fait un compromis, ne l’acceptant pas vraiment, mais tolérant sa présence. Il lui avait fallu de nombreux sacrifices durant ses vingt-trois années de vie. À force de persévérance, il avait réussi à créer une situation qui, bien que précaire, lui convenait. Il ne se transformait plus, mais si rester humain et cacher le tigre qui était en lui était le prix de cet équilibre, alors il était prêt à le payer.
Et en quelques mots, il venait de tout foutre en l’air.
Il attendit, sans bouger, que ses parents reviennent. Il trouverait une solution. Si ses parents ne voulaient pas rencontrer Jeff, alors il ne le leur imposerait pas. Il se contenterait du peu de temps qu’il pourrait passer avec Jeff loin de ce quartier, à l’abri des regards de la horde. Et puis si tout se passait bien, il pourrait peut-être déménager. Certains clans du Monde de l’Ombre semblaient mieux tolérer l’homosexualité. Bien sûr, il ne quitterait pas la horde, c’était impossible. Il reviendrait régulièrement. Tous les jours s’il le fallait. Il aurait tant voulu ne pas être gay, tout comme il aurait voulu ne pas être un tigre blanc. Mais il l’était, et il ne pouvait rien y faire. Il cacherait sa sexualité comme il avait appris à cacher sa vraie nature.
Le temps passait, et ses parents ne revenaient pas, mais Ryan ne s’en inquiétait pas. Il aurait préféré que ses parents lui parlent, mais il avait appris depuis longtemps qu’aller faire un tour en voiture, seuls, était leur façon de gérer le stress. Ils en avaient pris l'habitude quand il était petit et qu'il lui arrivait de se transformer sans le faire exprès... Dans leur voiture, loin de lui, ils n'avaient pas à le regarder. Ils revenaient généralement une heure plus tard, s'assuraient qu'il avait repris sa forme humaine et le libéraient de sa cage au sous-sol.
Une heure.
C'était le temps qu'il fallait pour être sûr que Ryan ait pu retrouver sa forme, et le temps qu'il leur fallait pour oublier leurs problèmes.
Les minutes s’égrenaient, lentement. Lorsque la pendule du salon indiqua onze heures et que ses parents auraient déjà dû revenir depuis plus de vingt minutes, Ryan alluma la télé. Il passa de chaîne en chaîne sans qu’aucune ne trouve grâce à ses yeux, si bien qu’il se résolut à en laisser une au hasard. Le son, qu’il avait baissé, et les images colorées, donnaient un semblant de vie à cette maison qui lui semblait de plus en plus vide avec chaque seconde qui s’écoulait.
Jamais il n’aurait cru que le sexe de la personne qu’il aimait avait tant d’importance aux yeux de ses parents. Pourquoi ? Pourquoi tout ce qu’il faisait, tout ce qu’il était, faisait de lui un monstre de foire ? Pourquoi ne cessait-il de faire jaillir la honte sur ses parents et sur sa horde ?
Qu’est-ce qui était le pire ? Être un tigre blanc ou être homosexuel ?
Il hésita à prendre un sac d’affaires et à aller se réfugier chez Jeff, mais il y renonça. Il voulait être présent lorsque ses parents rentreraient. Quelle que soit leur décision, quelle que soit la punition qu’ils lui infligeraient, il était prêt tout subir.
Tout, pour pouvoir rester dans la horde.
Tout pour ne pas devenir un errant.
Il attendit ainsi jusqu’à deux heures du matin, avant de finalement se décider à retourner dans son appartement. Il s’allongea sur son lit, incapable de trouver le sommeil, trop préoccupé par la réaction de ses parents. Dans le noir, il regarda les irrégularités du plafond que sa vue de tigre lui permettait de voir malgré l’absence de lumière.
Quatre coups violents frappés à la porte d’entrée le firent sursauter alors qu’il avait fini par s’endormir. Il s’habilla précipitamment et alla ouvrir. Face à lui se dressait un homme d’une cinquantaine d’années à la stature imposante. Ryan sentit immédiatement l’autorité de son alpha l’écraser.
Henry ne le laissa pas parler. Il l’empoigna par son t-shirt et le projeta sur le trottoir. Ryan laissa échapper un couinement, mélange de surprise et de peur plus que de douleur. L’alpha n’avait jamais été tendre avec lui, mais il ne l’avait jamais agressé. Du moins physiquement. Le tigre en lui se mit à grogner, mais Henry était l’alpha, et Ryan n’avait d’autre choix que de se soumettre.
— Tes parents m’ont appelé hier soir. Ils m’ont dit ce que tu es ! lui cracha Henry au visage, avec dédain.
Quelque chose n'allait pas. Ryan sentit la panique l'envahir, mais pas parce qu'Henry avait découvert qu'il était gay.
— Où sont-ils ? Quand reviennent-ils ?
— Jamais ! Ils ont préféré se suicider plutôt que de subir la honte de ce que tu es. Il y a eu ta couleur, et maintenant... ça ? Tu les as tués, et si tu avais un minimum de fierté, tu mettrais fin à ta misérable existence. Mais comme tu n'en as aucune, je te bannis de la horde. Pars immédiatement, et ne reviens jamais. Si jamais je te croise à nouveau, je te tuerai !
Ryan sentit le lien qui le rattachait à la horde se dissoudre, laissant place à un vide qui horrifiait tout son être.
Voyant Ryan figé, incapable de répondre, Henry montra ses crocs et grogna.
Ryan eut un mouvement de recul apeuré.
— Mais... mon appartement... mes affaires...
Il tenta de se relever, mais Henry lui décrocha un coup de pied dans le ventre.
— Tu n'as plus d'appartement. Tu n'as plus d'affaires. Tu n'as plus droit à rien. Tu n'es plus rien ! rugit Henry.
Voyant celui qui quelques instants plus tôt était encore son alpha prêt à le frapper à nouveau, Ryan se mit à courir à quatre pattes avant de se redresser et de fuir aussi vite qu'il le pouvait. Il courut sans s'arrêter jusqu'au dernier endroit, jusqu’à la dernière personne qui lui restait : Jeff. Ça faisait deux ans qu'ils étaient ensemble. Jeff allait l'aider.
Lorsque celui-ci lui ouvrit la porte, il était incroyablement sexy avec comme seul vêtement un caleçon. Il était plus grand que Ryan, mais Ryan n'était pas très grand pour un tigre. À peine plus d'un mètre quatre-vingt. Les cheveux noir-ébène de Jeff étaient soigneusement peignés en une vague dont pas un cheveu ne dépassait, et ses yeux noisette étaient grands ouverts bien que Ryan venait tout juste de le réveiller. Il avait les muscles saillants et pas une once de gras pour recouvrir ses abdos. À le voir ainsi dénudé, Ryan sentit le désir monter en lui.
Jeff parut horrifié en le voyant.
— Qu'est-ce qu’il t’est arrivé ?
Ryan sentit sa gorge se serrer.
Jeff le fit entrer et s'asseoir sur le canapé de cuir noir, avant de disparaître dans la cuisine. Il en revint deux minutes plus tard avec une tasse de porcelaine qui coûtait sans doute plus que Ryan ne gagnait en un mois. Il la lui tendit, et Ryan huma l'odeur riche du café que Jeff faisait importer spécialement d'Uruguay.
La première gorgée était si bonne, alors que tout autour de lui allait si mal, que Ryan se mit à trembler. Il reposa la tasse sur la table basse avant de la faire tomber.
— Ryan, dis-moi ce qui ne va pas.
Il posa tout naturellement sa main sur l'épaule de Ryan qui ne put retenir ses larmes. Les sanglots l'empêchèrent de faire un récit cohérent :
— Mes parents... morts... banni de la horde...
— Oh !
— Je... je peux rester ici ?
Ryan regarda Jeff, mais ce qu'il vit le frappa comme un nouveau coup de poing en plein ventre. Jeff s'était éloigné, et le regardait avec dégoût.
— Jeff ?
Ryan perdit tout espoir, avant même que Jeff prononce le moindre mot.
— Tu as toujours été un boulet, Ryan, mais au moins avant tu avais une horde. Maintenant, tu es carrément la honte du Monde de l'Ombre. Je ne fais pas la charité. Casse-toi, et ne m'appelle plus.
Ryan sentit son cœur s’arrêter de battre. Comment Jeff pouvait-il dire ça ? Ryan ne lui avait jamais rien demandé.
— Mais... Je pensais que…
— Tu pensais ? rétorqua Jeff en éclatant d’un rire mauvais. Ça serait bien la première fois. Tire-toi avant que je te jette dehors moi-même.
Ce ne furent pas les mots, mais le dégoût que Ryan vit sur le visage de Jeff qui le fit partir en courant. Il avait toujours su que Jeff n'était pas son âme sœur, mais il l'aimait quand même. Et il avait cru que ce sentiment était réciproque.
Les derniers piliers de son monde venaient de s’écrouler, réduits en poussière par une illusion qui disparaissait en emportant tout sur son passage. Il n’avait plus rien, plus personne. Plus de horde. Il voulait fuir cette ville qui venait de le rejeter. Il voulait fui

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