Le Trèfle Noir
95 pages
Français

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Description

Le Trèfle noir

Andrej Koymasky

Roman de 353 500 caractères, 61 700 mots.

Au soir de sa vie, Nadim relate sur des rouleaux le fil de son existence. Fils d'un ânier, il est d'abord le garde, puis le confident et enfin l'amour de son Prince.

Dans les décors somptueux de l'orient médiéval, une longue histoire d'amour, d'aventures et de dangers avec son prince Amin le conduit des confins d'Arabie au palais du Sultan à Istanbul.

Sans rien nous cacher, il en détaille les difficultés mais aussi les aspects les plus intimes...

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029401398
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Trèfle Noir
 
 
 
Andrej Koymasky
 
 
 
Traduit par Eric
 
 
 
Glossaire
BA'
TA'
Rouleau 2 - THA'
Rouleau 2 - JIM
Rouleau 3 - HA'
Rouleau 4 - KHA'
Rouleau 5 - DAL
Rouleau 5 - RA'
Rouleau 6 - ZAY
Rouleau 7 - SIN
Rouleau 7 - SHIN
Rouleau 8 - SAD
Rouleau 8 - DHAD
Rouleau 9 - TA'
Rouleau 10 - ZA'
Rouleau 11 - 'AYN
Rouleau 12 - GHAYN
Rouleau 12 - FA'
Rouleau 13 - QAF
Rouleau 14 - KAF
Rouleau 14 - LAM
Rouleau 15 - MIM
Rouleau 16 - NOUN
Rouleau 17 - HA'
Rouleau 17 - WAW
Rouleau 18 - YA'
 
 
 
 
Glossaire
 
 
Note de la traduction : (Le lecteur pressé peut bien sûr passer directement au texte !)
L'auteur de ce récit, l'excellent Andrej, s'est heurté au problème qu'il y a, en italien, plusieurs façons de transcrire l'arabe en caractères romains. Le traducteur en français n'est pas arrivé à entrer dans ces nuances. Aussi a-t-il utilisé ce qu'il trouvait sur Internet sans se poser de questions.
Le texte italien se fonde sur le système du professeur Penacchini, un expert italien en arabe classique. Les Arabes utilisaient souvent les lettres pour ordonner les chapitres, plutôt que les nombres.
 
 
L'alphabet arabe :
Alif, Ba', Ta', Tha', Jim, Ha', Kha', Dal, Zhal, Ra', Zay, Sin, Chin, shin, Sad, Dad, Dhad, Ta', Za', 'Ayn, Ghayn, Fa', Qaf, Kaf, Lam, Mim, Noun, Ha', Waw, Ya'
Les précisions ci-dessous ne concernent que rarement le texte en français. Néanmoins, elles permettent de mieux comprendre certains termes arabes.
Les noms de gens :
Le gens importants étaient souvent appelés : --- ibn --- el ---, et IBN signifie fils de et EL (parfois aussi AL, et en Turquie UL) est un article qui précède le lieu de naissance ou le lieu où la personne a vécu ou encore un attribut tel que : le grand, le sévère, le fort ou autre. Donc, par exemple, Nadim ibn Yussuf el Saum est :_Nadim : son nom ; ibn Yussuf : fils de Jussuf (Joseph) ; el Saum : (né dans les montagnes du) Saum.
Les dates :
Les musulmans comptent les années depuis l'hégire, la fuite de Mahomet (le prophète) de la Mecque pour Médine, le 16 juillet 622 dans le calendrier Julien. Pour calculer la correspondance entre les dates, il faut employer la formule suivante :
 
Donc l'an 1102 de l'hégire est environ l'an 1684 après Jésus-Christ.
 
 
Bédouin :
Badaawin : Badaawi = habitant du désert. Badaawin au pluriel. Les hommes de toutes les tribus nomades des déserts d'Arabie, de Syrie et d'Afrique du Nord.
Bazar :
Bazaar = Marché. Des marchés de rue, avec des boutiques et des étals, surtout au proche orient.
Calife :
Khalifa = Successeur. Maître suprême. Titre pris par les successeurs de Mohamed comme chefs temporels et religieux de l'islam.
Caravansérail :
Karuan Saraai : auberge pour caravanes. Un genre d'auberge d'habitude loin des villes où les caravanes s'arrêtent pour la nuit. En général une grande cour entourée de portiques pour les animaux et, à l'étage, des chambres pour les voyageurs. Parfois il y a aussi une petite mosquée au centre.
Le Coran :
Al Qur'an : est le livre sacré de l'islam, dans la foi musulmane il contient les révélations faites par Allah à Mahomet.
Dhimmi :
Conseiller. Titre honorifique accordé par le calife aux gens d'importance.
Divan :
Diwaan = Rouleau de papier. Salle de conseil ou d'audience d'usage dans l'Empire ottoman. Un exemple magnifique et très célèbre est le "Petit Diwaan" du palais Topkapy à Istanbul.
Fedayin :
Fallahin : Fallah = paysan. Fallahin au pluriel.
Fakir :
Faqir = pauvre. Un membre d'une sainte secte musulmane vivant de la charité. Également un mendiant itinérant musulman, souvent réputé faire des miracles.
Hadj :
Hajj : Le pèlerinage à la Mecque, un devoir que tout musulman mâle doit accomplir une fois dans sa vie.
Hamman :
Bain turc. Un lieu de bain où le client, après un moment de grande transpiration dans une salle de vapeurs chaudes, est lavé, massé et rafraîchi par d'autres clients ou du personnel spécialisé de l'établissement.
Harem :
Interdit. La partie des maisons musulmanes où vivent les femmes, souvent gardées par un eunuque (homme castré) où, hors le maître de maison, les mâles adultes ne peuvent pas entrer.
Imam :
Marcher devant, précéder. Guide, leader. Celui qui guide la prière dans une mosquée. Équivaut à l'évêque chrétien.
Khan :
Synonyme de caravansérail. Voir ce mot.
Meddah :
Conteur ambulant. Il récite, et souvent chante des contes en vers.
Minaret :
Une tour haute et fine, attachée à une mosquée, avec un ou plusieurs balcons adjacents, souvent en anneau, d'où le muezzin invite les croyants à la prière. Les mosquées importantes peuvent avoir plusieurs minarets.
Mollah :
Mullah = Maître. Professeur musulman ou interpréteur de la loi religieuse. Équivalent d'un théologien moral ou d'un prêtre catholique.
Mosquée:
Masjid = le lieu d'adoration, le temple. Contient souvent un grand luminaire, en forme d'anneau, surmonté de dizaines de lanternes, suspendu au dôme central par des chaînes.
Muezzin :
Muazzim = le proclamateur. Le crieur qui appelle les gens à la prière cinq fois par jour. Il prend aussi soin de la mosquée, son équivalent catholique est le sacristain.
'Omar :
Nom masculin. Omar (sans apostrophe) veut dire « âne », ce qui donne souvent lieu en arabe à jeux de mots entre les deux termes. Nadim n'en use pas très souvent, mais les jeux de mots arabes peuvent être très subtils…
Oued :
Waadi = lit de la rivière. Cours d'eau à sec en dehors de la saison des pluies.
Shah :
Gouverneur. Le titre équivaut à roi. Le Shah de perse était appelé Shaniinshah, c'est-à-dire roi des rois ou empereur.
Scheik :
Shaikh = vieil homme. Chef de famille arabe, ou chef de tribu, de village. Seigneur local.
Sultan :
Gouverneur. Gouverneur musulman. Titre du souverain turc.
Ouléma :
Ulama = Homme sage. Désigne dans le monde islamique un juge ou un docteur en théologie et jurisprudence religieuse. Équivaut chez les catholiques à un juge de la sainte inquisition.
Vizir :
Visir = porteur de poids. Ministre d'État. Le grand vizir est comme un Premier ministre.
Janissaire :
Yenicheri. En turc, yeni = nouveau et cheri = soldat : les nouvelles troupes. Soldat (ex-esclave, presque toujours étranger) dans le corps des gardes du corps du sultan turc. Ce corps, fondé au 14 e siècle, a été aboli en 1862.
Mais à présent, place à notre histoire !
Rouleau 1 - ALIF - BA' - TA'
ALIF
Ma vie désormais est sereine comme un jardin au printemps et mon âme attend seulement qu'Allah la rappelle.
Mon Seigneur et Maître m'a demandé d'écrire ces pages pour qu'il reste trace de mon humble vie de bon serviteur obéissant, j'écoute et j'obéis, j'écris. Bien que pour narrer ce qui me concerne je ne peux éviter de parler aussi de mon Seigneur et Maître, qu'Allah le bénisse à jamais.
Mon Seigneur jugera si ce que je vais écrire doit être gardé secret, brûlé ou conservé. En écrivant ces pages, je dirai avec l'esprit de la vérité tout ce qui me concerne et tout ce qui, je le crois, a distingué mon Maître au cours des longues années qu'Allah m'a donné la grâce de passer à ses côtés, à son service.
 
 
 
BA'
 
 
Mon nom est Nadim ibn Yussuf el Saum, Grand Vizir du Sheikh Amin ibn Hassam el Salil, cinquième souverain de cette douce et forte terre bénie d'Allah.
Je suis né pendant le Mulud de l'an 1102 de l'hégire, septième fils de Yussuf, ânier dans la montagne d'El Saum, où l'on dit que le prophète a passé une nuit à l'époque du jeûne.
Dès l'enfance, j'emmenais paître les ânes de mon père, aussi passais-je de longues heures avec ces humbles, mais précieux animaux sur les pentes de la montagne, en complète solitude.
Je passais mon temps à observer les mille merveilleuses créatures dont Allah a peuplé ma terre, de l'inépuisable fourmi à l'astucieux souriceau de montagne, du puissant faucon au regard perçant aux herbes multiformes et aux fleurs rares au parfum parfois délicat et parfois intense et enivrant, jusqu'aux couleurs changeantes du ciel où les génies volaient, invisibles. De tout cela je tirais des enseignements inconscients qui nourrissaient mon âme.
D'autres fois par contre, pour passer le temps, je m'amusais à siffler dans de frustres pipeaux que je fabriquais, en inventant des airs ou jouant certains, issus des coutumes de mon peuple. J'aimais beaucoup jouer, surtout là où il y avait un faible et lointain écho. C'était alors pour moi un peu comme faire un duo avec un fidèle compagnon qui reprenait mes notes et me les renvoyait dans un jeu délicat et bienveillant.
Ou encore je m'asseyais ou m'étendais sur l'herbe et me perdais dans mille pensées… Ou alors parfois, j'en parlais à mes ânes, surtout à un que j'aimais beaucoup. Peut-être était-il le plus vieux du groupe, mais je me surprenais parfois à penser que cette bête pourrait avoir une âme, une intelligence et qu'il écoute et comprenne vraiment mes discours.
Ainsi passa mon enfance et, en y repensant maintenant, je dois dire qu'elle ne fut ni bonne ni mauvaise, mais sereine, sans aucun doute.
Quand je rentrais au village, je rejoignais rarement les autres garçons pour jouer ou plaisanter : en général je préférais aller à la mosquée où le muezzin, qui avait été aussi un bon meddah, me racontait des histoires et me lisait des passages du Coran et peu à peu m'apprenait à lire et à comprendre.
Toute mon instruction, toute ma culture, me vinrent ces années-là tant de la nature que du muezzin. Vers douze ans je savais déjà assez bien lire, je savais par cœur plusieurs sourates du Coran et je connaissais toutes les plantes et tous les animaux vivants sur ma terre.
'Omar, le muezzin, s'était pris d'affection pour moi et parfois, à ma demande, il me chantait une des si nombreuses et merveilleuses histoires qu'il connaissait, vu le métier de meddah qu'il avait fait si jeune, alors j'écoutais ses récits fascinants, mystérieux, stupéfiants qui me laissaient rêver les yeux ouverts.
Peu à peu je me mis à rêver de villes aux fiers minarets, plus nombreux que

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