Le Vecteur de Survie
130 pages
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Le Vecteur de Survie , livre ebook

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Description

Le Vecteur de Survie
Guy Bergère
Roman de 478 000 caractères, 79 000 mots, 398 pages en équivalent papier.
Quelle est donc cette humanité de jeunes éduqués dans ce lieu clos qu'est leur « Vecteur de Survie » ? Pourquoi n'ont-ils aucun contact avec leurs responsables qui contrôlent leurs progrès par écrans interposés ? Félix et Damien, les jeunes surdoués qui sont les aînés de cette « Nouvelle Génération », ont finalement l'impression d'être abandonnés alors qu'ils se sentent intensément attirés l'un par l'autre. Quand ils comprendront ce qu'est réellement leur lieu de vie, quelle mission grandiose et terrible est la leur, sauront-ils se prendre en charge, déjouer les pièges et les dangers de leur destinée en dépit de l'absence de ceux qui auraient dû les guider ? Sauront-ils donner un avenir à cet embryon de nouvelle humanité qu'est la micro société dont ils sont devenus les guides ?
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 février 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029403958
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Vecteur de Survie
 
 
 
 
Guy Bergère
 
 
 
 
Roman
 
 
 
1. Lieu de Vie
2. L’Elixage
3. Vue d’ensemble
4. Incident
5. Évolutions
6. Recherche
7. L’étage interdit
8. Abandon
9. Prise de contrôle
10. Autogire
11. Terre d’accueil
12. Le village
13. Les rescapés
14. Discorde
15. Liberté
16. Essor
17. Inauguration
18. Les nouveaux venus
19. Les xylosiens
 
 
 
 
1. Lieu de Vie
 
 
Je m’appelle Félix, j’aurai bientôt seize ans et je vis dans l’Espoir. Ce qui ne veut pas dire que j’espère quelque chose de bien particulier, ni que je sois malheureux. Non, simplement mon lieu de vie s’appelle l’Espoir : de même que, d’après ce que j’en ai lu, on donne un nom à chaque bateau, l’endroit où j’habite a été ainsi baptisé... mais ce n’est pas un bateau.
Selon la terminologie qu’on m’a apprise, il s’agit d’un « Vecteur de Survie »... sauf que je ne sais pas exactement ce que recouvre ce terme. Et puis, « survie », voilà un mot un peu inquiétant. Pour ma part je préfère parler de lieu de vie, d’autant que je n’ai jamais connu que celui-là. D’ailleurs, l’espace auquel mes compagnons et moi avons accès n’occupe pas la totalité du Vecteur de Survie, il n’en occupe que l’étage inférieur. Quant au reste... je sais juste qu’il y a au moins un autre étage, au-dessus, puisque c’est là où nous allons régulièrement en consultation auprès du docteur Philippe. Sauf que, de cet étage supérieur, nous ne connaissons que son cabinet, l’espèce d’antichambre où nous attendons notre tour et l’escalier d’accès.
Notre étage à nous est vaste. Pour les trente jeunes que nous sommes, dont les âges s’étagent de moins de un an à presque dix-huit ans, nous ne nous bousculons pas : chacun dispose de sa propre chambre, à laquelle il est strictement interdit que les autres accèdent, et nous bénéficions de multiples salles de convivialité ou de travail : bibliothèque, salon vidéo, restaurant, salles de jeu, gymnase, piscine, sans compter que nous pouvons courir et nous défouler dans toute la zone agricole à condition de respecter les allées afin de ne pas endommager les plantations.
En fait, cet endroit est établi selon une structure bien particulière : ce sont des modules diversement aménagés, d’environ vingt mètres de large sur cinquante de long, qui sont disposés bout à bout de façon à former un vaste anneau. En tout, il y en a trente, ce qui constitue un périmètre d’environ mille cinq cents mètres. Pourtant, lorsque toutes les portes de communication face à l’allée centrale sont ouvertes, on n’aperçoit pas de courbure sur la droite ni sur la gauche mais... vers le haut. Alors que quand on parcourt toute la boucle, on n’a jamais la sensation de monter ni de descendre.
Nulle fenêtre à notre espace de vie, comme j’en vois aux maisons qui apparaissent sur les vidéos : la seule lumière dont nous disposons est celle des lampes, y compris dans la zone agricole où est pratiquée une culture d’intérieur. Et, à part nous, les jeunes, aucun autre être humain n’est visible à notre étage, ce sont des robots qui assurent le service. À l’exception du docteur Philippe, jusqu’à l’année dernière nous voyions tout de même un autre adulte : c’était Thomas, qui venait s’occuper de la zone agricole où, du fait que les plantes ne poussent pas toujours de façon normée, la main de l’homme devait compléter le travail des robots. Mais maintenant, c’est l’un d’entre nous, Fabien, qui a été jugé apte à cet emploi, ce dont il se montre très fier. De ce fait, Thomas ne descend plus à notre étage.
Je suis né dans l’Espoir. Oui, je sais, ça prête à rire de le dire de cette façon. Mes compagnons aussi, bien sûr, sont tous nés dans l’Espoir. On ne nous a pas expliqué grand chose à ce propos, sinon que nous étions les prémices d’une nouvelle humanité, l’ancienne étant en très grande difficulté dans ses anciens lieux de vie. Or nous autres n’avons pas été conçus selon le mode traditionnel de perpétuation de l’espèce humaine... sauf que cet ancien mode, on ne nous a pas expliqué en quoi il consistait, nous avons même compris que cette question faisait partie de celles sur lesquelles insister était mal considéré. Et quand je dis « expliquer », il s’agit évidemment des éclaircissements fournis par nos ordinateurs et automates d’enseignement, nous n’avons aucun contact avec une personne physique qui en serait chargée.
Pour notre conception, une banque de prélèvements masculins et féminins a donc été constituée, suffisamment étoffée pour éviter que des problèmes de consanguinité apparaissent quand notre génération sera amenée à se reproduire – je recrache le cours, mais je ne comprends pas tout. Et chaque année, le laboratoire du Vecteur de Survie choisit parmi les prélèvements ceux qui serviront à établir deux fécondations. Chaque embryon est ensuite placé dans un incubateur apte à gérer son développement jusqu’à terme. Évidemment, tout ça, nous autres ne le voyons pas, nous n’en avons que la connaissance théorique.
En revanche, nous avons effectivement constaté que chaque année deux bébés s’ajoutent à notre effectif, dont les robots s’occupent avec un soin tout particulier. Nous savons aussi que les prénoms qu’on nous attribue commencent tous par une lettre qui dépend de notre année de naissance : Amélie et Arnaud sont nés la première année de fonctionnement de l’Espoir, Bénédicte et Bérangère la deuxième année, Camille et Corentin la troisième, Damien et Dorothée la quatrième, Estelle et Étienne la cinquième, Fabien et moi, Félix, la sixième et ainsi de suite : les deux plus récents sont Thierry et Tatiana. Malheureusement, le procédé ne devait pas être tout à fait au point au départ car les quatre premiers n’ont vécu que quelques jours, Dorothée et Étienne quelques semaines. En revanche, nous autres sommes tous, jusqu’à présent, en bonne santé.
Nous n’avons plus de contact avec Camille et Corentin, qui doivent actuellement avoir environ dix-neuf ans. Car à partir de dix-huit ans chacun de nous quitte notre lieu d’enfance pour passer dans celui des adultes, à l’étage supérieur. Desdits adultes, nous ne savons rien, sinon qu’ils sont peu nombreux et que ce sont eux qui pilotent et programment les robots, ordinateurs et machines qui s’occupent de nous, ainsi que tout ce qui dépend du Vecteur de Survie, y compris bien sûr les incubateurs.
Si l’on excepte ceux qui n’ont pas vécu ou qui ont déjà rejoint les adultes, je fais donc partie des aînés de notre communauté de jeunes : seuls Damien, Estelle et Fabien sont plus âgés, le premier de deux ans, la seconde d’un an et le dernier d’à peine un mois. Si la vocation de Fabien est d’évidence parmi les plantations, celle d’Estelle serait plutôt du côté des soins à nous prodiguer : le docteur Philippe lui a donné des cours de secourisme plus poussés que ceux qui nous ont été enseignés par les robots, et elle est autorisée à intervenir auprès des petits pour soigner leurs bobos... tant que ceux-ci restent bénins.
Même si la théorie le rebute quelque peu, Damien est intéressé par la technique : il adore bricoler et peut se permettre de réparer ce qui, sans doute à dessein, est différé par les robots. Quant à moi, ce sont davantage les études théoriques qui m’attirent : tout ce qui est scientifique, et en particulier les ordinateurs. En fait, Damien et moi nous complétons, ces petits travaux sur les objets de notre quotidien, nous les faisons souvent à deux. Et en dépit de notre différence d’âge, c’est avec lui que je m’entends mieux qu’avec tout autre.
Évidemment, nous n’avons tous connu ici que l’enseignement automatique et très individualisé qui nous est attribué. Nous savons cependant, par les films et les œuvres littéraires dont nous disposons, que les enfants élevés ailleurs sont éduqués autrement. Probablement, ainsi qu’on nous le serine, la méthode dont nous bénéficions est-elle une chance. Car chacun est enseigné en individuel, dans sa chambre, face à son ordinateur pour les plus grands, face à son robot de maternage concernant les plus jeunes, sans possibilité de disperser son attention. Mais le contenu du cours n’est pas barbant, il est adapté en permanence à notre niveau et à nos progrès, il tient compte de nos aspirations et de nos goûts pour développer les axes qui nous motivent. Finalement, il nous fait avancer beaucoup plus vite que dans les classes chahuteuses que nous montrent certaines vidéos. En outre, cet enseignement est loin d’être uniquement théorique : dessiner, construire des maquettes, réaliser les expériences de laboratoire liées au concept étudié, élaborer des objets ludiques en manipulant des outils, toutes ces activités qui font travailler nos mains autant que notre tête éveillent notre intérêt et nous confèrent un sens pratique évident.
Pour ma part, j’aime étudier, je suis curieux de tout et particulièrement friand de ce qui relève des sciences exactes et du raisonnement logique, sans pour autant mépriser les tâches purement manuelles. Mon esprit cartésien et ma facilité à mémoriser m’ont permis d’atteindre un niveau qui, me semble-t-il, dépasse largement celui des jeunes de mon âge soumis à l’enseignement traditionnel : quoique n’ayant pas encore seize ans, mes connaissances actuelles me situent à peu près deux ans au-delà d’un baccalauréat scientifique. Bon, ça me fait un peu me rengorger de penser à ça, mais évidemment s’en vanter n’aurait pas de sens ici. D’ailleurs, les autres aussi ont un excellent niveau, même s’il me semble que, du point de vue théorique, je surclasse Estelle et même Damien, plus âgés que moi. Mais ils ont d’autres cordes à leurs arcs, que je n’ai pas.
C’est juste un petit message affiché sur mon ordinateur, message tout à fait exceptionnel car signé du Directeur de notre Vecteur de Survie, qui m’a quelque peu incité, depuis que je l’ai reçu, à... renforcer mon ego. Il m’a été adressé au moment du départ, l’année dernière, de Camille et Corentin vers l’étage des adultes. Il stipulait que, désormais, c’était moi le Délégué Principal de la No

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