Les amours fauves
130 pages
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Les amours fauves , livre ebook

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Description

Les amours fauves

Alain Meyer

Roman de 170 000 caractères

À nouveau, les loups s’élancèrent une dernière fois pour la curée. Une nouvelle fois, le métal craqua sans céder, le pare-brise explosa, me noyant d’é­clats de verre. Je fermai les yeux pour ne pas être aveuglé. L’air frais de l’extérieur me fouetta le visage. La brèche était ouverte, ils allaient pouvoir se ruer pour le festin.

— Laurent ! N’aie pas peur, j’arrive !

La voix avait jailli, venue je ne sais d’où. Au milieu de mon cauchemar, il me semblait rêver. J’ouvris des yeux incrédules. Loup était là, devant la voiture, écartant les bras pour faire reculer la meute. Il était fou ! Qu’allait-il pouvoir faire, seul, sans arme, contre ces bêtes sauvages et sanguinaires ?

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791029400520
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les amours fauves
 
 
Alain Meyer
 
 
 
Roman
 
 
 
Avertissement
 
Ce récit est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes, ou ayant existé, serait pure coïncidence.
 
 
 
 
 
 
Préambule
 
 
Cette nouvelle est née d’une semaine de vacances passée dans la Creuse, au cœur de la France. Bien sûr, elle est totalement imaginaire. Les paysages et les villages ont inspiré mon imagination. Champsanglard existe bien : c’est un charmant petit hameau. Je n’ai fait qu’y passer. Je n’entends pas nuire à sa réputation. Tous les personnages de cette histoire sont fictifs. Malgré la réalité des lieux, personne ne pourrait prétendre se reconnaître parmi les protagonistes de mon récit. Vous allez compren­dre pourquoi.
 
 
 
Chapitre 1 – Coup de cœur, mal d’amour
 
 
Nul doute, l’annonce était alléchante dans sa simplicité. Je venais de tomber dessus par le plus grand des hasards. Je surfais sur Internet, naviguant de lien en lien. Comment, partant d’un site très chaud qui montrait de forts jolis garçons photographiés dans des poses à faire rougir une abbaye de moinillons, avais-je abouti sur celui du syndicat de tourisme de la Creuse ? Je ne saurais le dire. Ce sont les surprises de l’informatique. Pourquoi m’y suis-je attardé ? Je n’en sais pas plus la raison. Toujours est-il que je me retrouvais scotché sur le texte de cette annonce qui disait :
«  Au cœur de la vallée de la Creuse, au pays des trois lacs, le gîte rural de Champsanglard vous offre la possibilité de vacances sauvages dans le cadre d’une nature grandiose et authentique. Pour tout renseignement, veuillez prendre contact avec la mairie. Adresse Internet www …  »
Ce texte, banal au demeurant, n’aurait offert aucun intérêt à mes yeux, s’il n’avait été accompagné de quel­ques photos de superbes paysages constitués de forêts profondes, de rivières et de torrents rapides, de lacs aux eaux calmes et paisibles, de villages fleuris. Plus je regardais, plus j’étais convaincu que j’avais trouvé là le dérivatif dont j’avais besoin, le remède aux blessures que je venais de subir et, peut-être même, la fin de mes tourments et de mes chagrins.
 
*
* *
 
Mon désespoir datait de plus de six mois. Il avait pour prénom Jean-Marie. Jean-Marie, c’était l’histoire d’une rencontre imprévue à l’occasion du mariage d’une de mes sœurs : Charlotte. Il était le témoin de mon futur beau-frère comme j’étais celui de ma cadette. Je ne l’avais jamais vu auparavant. Avant la cérémonie, la poignée de main échangée avait été polie, sans plus. Son regard avait croisé le mien au moment d’apposer nos signatures. Il m’avait souri. Pour le repas de noces, le hasard en avait fait mon voisin de table. Il était d’a­gréable conversation. Je ne pouvais m’empêcher, en lui parlant, de le trouver très beau avec ses cheveux courts, ses grands yeux rieurs et ses lèvres sensuelles. Son sourire, surtout, était craquant. Il devait se plaire en ma compagnie, puisque, après le festin, il resta à bavarder avec moi, alors que la salle du banquet s’était transformée en piste de danse. Nous nous trouvions des goûts communs dans bien des domaines et nous sommes passés au tutoiement sans même en être conscients. La nuit tombait déjà que nous parlions toujours, ignorant le temps passé. Nous étions dans une bulle d’intimité qui n’appartenait qu’à nous et la foule, aux alentours, n’existait plus.
— Jean-Marie, fais gaffe ! Je crois que mon frère est en train de te draguer. Tel que je le connais, tu n’es pas pour lui déplaire.
Ma sœurette chérie, en passant à notre hauteur, valsant dans les bras de son époux, venait, sous forme de boutade, de jeter un pavé dans la mare. Mon homosexualité n’était un secret pour personne dans la famille qui l’acceptait sans réticences, mais ne la claironnait jamais. Là, sans doute sous l’effet de trop nombreuses flûtes de champagne, Charlotte me mettait dans la pire des situations. Devant le regard interloqué de Jean-Marie, je me sentais rougir comme un gamin pris en faute. Elle, était déjà partie dans le tourbillon de la danse, ignorante de ma confusion et de ma honte.
— Laurent, qu’a-t-elle voulu dire ?
Je ne savais que répondre. Je finis par lâcher, sans avoir le courage de le regarder :
— Rien… Elle a, sans doute, un peu trop bu… Excuse-moi, je t’ai trop accaparé, tu n’as même pas dansé. Je me sens fatigué, il fait trop chaud ici. Je te laisse, je vais prendre un peu de fraîcheur sur la terrasse. À bientôt, peut-être.
Et, avant qu’il puisse dire un mot, les joues brûlantes, je m’étais enfui par la porte-fenêtre la plus proche.
Il faisait doux, il faisait calme. Le silence de la nuit me faisait du bien. Face à moi, le parc disparaissait dans l’ombre nocturne. Je restai prostré un court moment, appuyé contre une balustrade de pierre. C’était vrai. Ce Jean-Marie que je ne connaissais pas quelques heures auparavant, me plaisait infiniment. Plus j’y réfléchissais, plus j’étais certain que ce n’était pas qu’un simple besoin de baise. J’avais fermé les yeux pour retrouver son visage. Mon cœur s’emballa légèrement. Conscient d’être ému comme une collégienne, je me secouais pour refouler le sentiment trouble qui m’envahissait. Il était plus raisonnable de rentrer chez moi plutôt que de m’attarder encore pour être l’objet de son indifférence ou de son mépris.
— Laurent ?
Je retins un cri de frayeur en sursautant. Avant même de me retourner, j’avais reconnu sa voix.
— Pourquoi es-tu parti ?
Il se tenait devant moi, silhouette imprécise qui se fondait dans la pénombre. Je devinais ses yeux qui bril­laient dans l’obscurité. Je répondis, le cœur au bord des lèvres, presque agressif :
— La réflexion de ma sœur a dû suffisamment t’é­clairer sur ce que je suis. Alors, je n’ai pas voulu t’importuner davantage par ma présence.
— Qui t’a dit que tu m’ennuyais ? J’étais très bien en ta compagnie, tellement bien que j’ai choisi d’abandonner la noce pour te rejoindre ici.
— Je ne veux pas que tu te méprennes sur mon attitude à ton égard…
— Pourquoi, je te laisse indifférent ?
— Non, ce n’est pas ce que je veux… Merde ! Tu me fais dire n’importe quoi. J’ai apprécié notre…
— Serais-tu contrarié si je t’avouais que tu me plais beaucoup ?
— Qu’est-ce que tu entends par là ? dis-je, au bord de la panique.
— Laurent, si nous cessions de jouer au chat et à la souris. Tu m’as très bien compris. Dès le début de notre rencontre, tu m’as plu. Ta sœur, sans s’en douter, m’a ouvert une porte que je n’osais pousser. Je te demande simplement si j’ai une chance de te séduire ou si je perds mon temps inutilement ? Auquel cas, je me retirerai sans plus insister.
— Reste ! Je ne souhaite pas que tu partes. J’ai passé un merveilleux après-midi avec toi. Je… je suis très attiré.
Tout était allé très vite. Il s’était approché, avait pris mon menton dans sa main. Je n’avais pas résisté quand sa bouche s’était écrasée sur la mienne.
La terrasse, le clair de lune, la musique qui parvenait de la salle, le baiser langoureux… j’étais Cendrillon et j’avais trouvé mon prince charmant. Je ne vous l’avais pas dit ? Je suis un incorrigible romantique.
Nous vécûmes un amour total et passionné pendant deux ans. Deux semaines après la scène que je viens de décrire, j’aménageais, avec armes et bagages, chez Jean-Marie. C’était un amant fougueux et attentionné. Mon cœur était à prendre. Il le prit.
Avec lui, je rêvais qu’amour rimait avec toujours. J’aimais sa bouche, j’aimais son corps, j’aimais son sexe. J’aimais lorsque je voyais le désir de moi naître dans son regard. J’aimais quand il refermait ses bras sur moi. J’aimais lorsqu’il me couchait sous lui et, avec des mots tendres, me faisait subir la plus douce des tortures. J’aimais lorsqu’il criait tout le plaisir qu’il avait tiré de mon corps. J’aimais, tout simplement.
Je ne vis pas ou ne voulus pas voir quand la flamme, doucement, s’est éteinte de son côté. Les gestes affectueux se firent plus rares, le désir de moi enfui et les mots durs, parfois blessants, remplacèrent les phrases tendres.
Le jour vint où il me dit que c’était fini, qu’il valait mieux nous séparer. Je pleurais, je suppliais. En vain. Il se montra inflexible. Je n’avais plus qu’à faire mes valises et tenter de l’oublier.
Je sus, trois mois plus tard, que ma sœur était invitée à son mariage. Je subis le choc. Jusque là, bien que ne l’ayant pas revu, je n’avais cessé d’espérer qu’il me revienne. Il me fallait admettre que je n’avais été qu’une parenthèse dans sa vie sexuelle. Il avait fait comme tant d’autres, il avait renié ses amours masculines pour rentrer dans la norme bourgeoise de l’épouse et des enfants.
 
*
* *
 
Champsanglard ! Plus que les photos qui illustraient l’annonce, le nom me fascinait. Il évoquait une violence du fond des âges, des combats moyenâgeux, un passé de fureur et de sang. Je pense que c’est ce qui me décida à pianoter sur mon clavier, pour répondre à la proposition.
L’informatique est un outil merveilleux. Les formalités indispensables furent rapidement expédiées et mon chèque envoyé. Ma réservation était valable pour quin­ze jours : du quinze septembre au premier octobre. Les prix présentaient l’avantage d’être nettement moins chers qu’en pleine saison. De plus, je tombais pile-poil dans la période dite de l’été indien. J’avais donc toutes les chances d’avoir un temps agréable pour profiter pleinement de mon séjour.
Le jour dit, laissant derrière moi mes activités professionnelles, je quittais Paris dans l’aube naissante pour être certain d’être exact au rendez-vous qui m’était fixé pour la remise des clés. La circulation était fluide, les encombrements des mois de juillet et d’août, un lointain souvenir. Résultat : comme un imbécile, j’étais fichtre­ment en avance lorsque je quittais l’autoroute. Contraint et forcé, je fis escale dans la première ville qui se présentait : La Souterraine, un gros bourg, où un solide repas m’aida à passer le temps.
Un œil rivé sur la carte touristique, l’autre sur la rou­te s

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