Les trois Bouddhas
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Les trois Bouddhas , livre ebook

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Description

Les trois Bouddhas

Andrej Koymasky

Roman de 141 000 caractères, 24 000 mots

Kyoshi, le bel étudiant en médecine tombe successivement amoureux d'un poète puis de son professeur à l'université... Mais progressivement, la situation se complique, le forçant à un choix qu'il ne peut assumer. Pour échapper au dilemme, il décide de fuir et se fait ermite dans un temple.

Mais pourra-t-il, saura-t-il rebondir pour reprendre le cours de sa vie ?

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029401060
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les trois Bouddhas
 
 
 
Andrej Koymasky
 
 
 
Traduit par Christophe
 
 
 
Chapitre 1 : Une rencontre de Chado
Chapitre 2 : Le célèbre professeur
Chapitre 3 : Une situation intenable
Chapitre 4 : Le compagnon de voyage
Chapitre 5 : L’admission au temple
Chapitre 6 : À cause d’une libellule
Chapitre 7 : Le novice
Chapitre 8 : Une double visite
Chapitre 9 : La comparaison
Chapitre 10 : Le calme après la tempête
 
 
 
 
Chapitre 1 : Une rencontre de Chado
 
 
Le Maître de l'Art du Thé déposa la tasse de thé vert mousseux sur le tatami. Kimura Kiyoshi s'inclina, prit la tasse et la posa devant lui sur le petit carré de brocart précieux. Puis il fit le geste de l'offrir à son voisin de gauche, puis à celui de droite et enfin un signe de remerciement au maître puis il porta la tasse à ses lèvres douces et se mit à déguster la boisson.
Kobayashi Shinji, à sa droite, le regardait du coin de l'œil. Il était très surpris qu'un garçon si jeune, non seulement participe à une rencontre de Chado, la « Voie du Thé », d'une façon si parfaite, mais aussi qu'il porte un kimono brun sombre, presque noir, avec une belle ceinture de brocart vert-printemps et gris. C'était vraiment peu commun, car les jeunes semblaient à présent ne plus rien connaître des meilleures traditions.
Kobayashi Shinji avait trente-huit ans et c'était déjà un calligraphe renommé ainsi qu'un poète de talent. Ses waka avaient été publiés dans les meilleures revues littéraires du Japon, et on en avait même lus devant sa Majesté, l'Empereur Heisei, l'année précédente, en 2001, première année du troisième millénaire. Ses calligraphies étaient très recherchées par les temples, les maîtres du thé, les gens célèbres.
Kobayashi-sensei avait immédiatement remarqué ce beau garçon quand il s'était joint aux autres convives dans l'antichambre du pavillon pour le thé. Dès les présentations, il avait décidé que, sitôt finie la cérémonie, il irait lui parler pour essayer de mieux le connaître… Il sentait qu'il l'attirait beaucoup.
Son amant depuis onze ans, un jeune acteur de Nô de l'école Kongo d'à peine trente-et-un ans était mort deux ans auparavant dans un accident de la route et il n'avait accueilli personne sur son futon depuis cette date. Mais pour la première fois en deux ans, Shinji se sentait incroyablement attiré par ce garçon si séduisant assis à sa gauche.
La cérémonie terminée, ils se saluèrent tous cérémonieusement et sortirent. Dans la rue, Shinji accosta le beau jeune homme qui avait éveillé son intérêt.
— Excusez-moi, Kimura-san, puis-je vous demander votre âge ?
— J'ai vingt-trois ans, Kobayashi-sensei.
— Et que faites-vous ?
— Je suis étudiant en troisième année de médecine à l'Université de Kyoto.
— Ah ! La Kyo-i-dai. J'ai remarqué que vous connaissez parfaitement le Chado… Et c'est très inhabituel pour quelqu'un d'aussi jeune que vous. Et plus encore de voir avec quelle grâce, quel naturel, vous portez le kimono.
— J'apprécie tous nos arts traditionnels, Sensei.
— Même la calligraphie ?
— Bien sûr ! J'ai admiré vos œuvres lors de l'exposition qui s'est tenue le mois dernier au Dai-go-in… Et aussi celle qui était dans le tokonoma de la maison de thé tout à l'heure.
— Avez-vous des engagements pour cette journée, Kimura-san ?
— Non… rien de particulier.
— Voir quelques-unes de mes œuvres dans mon atelier vous intéresserait-il ?
— Si cela ne vous dérange pas, j'en serais très honoré…
— Bien au contraire. Je me réjouis qu'un jeune homme sache apprécier nos traditions.
En fait, Kimura Kiyoshi, en plus d'être intéressé par les œuvres du maître en calligraphie était attiré par ce bel homme. Depuis six ans, il avait compris qu'il était gay, mais il n'avait pas eu beaucoup d'expériences et un seul amour malheureux, mais c'était un garçon romantique et il espérait qu'un jour ou l'autre, il trouverait « son homme ».
En arrivant dans la demeure de Kobayashi, une belle maison du début de la période Meiji, c'est-à-dire vieille d'environ cent-quarante ans, il suivit l'homme à travers le jardin puis ils pénétrèrent dans l'atelier où le maître exerçait. Pendant que Kiyoshi admirait les dernières œuvres du célèbre calligraphe, ce dernier observait la courbe sensuelle du cou du garçon dégagée par le col du kimono. Il ressentit le désir pressant d'y poser ses lèvres pour y tracer des idéogrammes de désir du bout de la langue…
Kiyoshi se tourna vers le maître pour lui poser une question, mais se figea sur place. Il venait de découvrir le désir dans les yeux de Shinji, évident, passionné, brûlant. Frissonnant, il eut la sensation que ses jambes allaient se dérober sous lui et ses mains qui tenaient une feuille calligraphiée se mirent à trembler légèrement.
À son tour, Shinji lut l'émotion dans les beaux yeux sombres et profonds du garçon, mélange de trouble et de désir qui lui faisait détourner la tête. Un long moment, ils restèrent immobiles, silencieux, le regard rivé l'un à l'autre. En un dialogue muet, ils se dirent des mots audacieux et timides, se firent des propositions impérieuses, des réponses brûlantes, des murmures caressants et des requêtes viriles.
Puis Kiyoshi baissa les yeux et déposa le feuillet sur la table en poussant un imperceptible soupir sans même se rendre compte qu'il avait retenu sa respiration. Inconsciemment, Shinji arrangea le col de son kimono noir mat de belle soie naturelle.
Enfin, sa voix brisa le silence.
— Ne me dis pas non, Kiyoshi, dit-il d'une voix sourde et pressante.
Le garçon se tourna vers lui et l'observa de nouveau.
— Même si je le voulais, je ne le pourrais pas, Sensei.
— Viens… murmura juste le poète.
En silence, ils firent glisser les fusuma, ces cloisons tendues de papier décoré à la main et passèrent dans le couloir obscur qui conduisait à une chambre ouverte sur le jardin. Shinji ouvrit le panneau d'un placard mural, déroula le futon sur le tatami et se tourna pour regarder le garçon.
— Voilà… lui dit-il avec un geste d'invitation vers la couche.
Kiyoshi posa la main sur le nœud de l'obi, dans son dos, le dénoua et il glissa au sol, entourant ses pieds. Puis il retira son kimono qu'il laissa également tomber à terre. Il dénoua l'étroite ceinture du sous-kimono qu'il retira aussi. Devant l'homme, il ne gardait plus que ses tabi aux pieds et le fundoshi blanc qui lui couvrait les reins.
Shinji le regarda d'un œil admiratif.
— Une œuvre d'art… Et tu portes un fundoshi, pas un de ces caleçons occidentaux. C'est bien !
Tout en parlant, le maître s'était déshabillé à son tour, rapidement. Lui aussi portait un fundoshi. Généreusement rempli. Il s'approcha du jeune homme en souriant, posa la main sur sa hanche et dénoua le fundoshi qu'il laissa choir sur les autres vêtements. Enfin, il put caresser d'une main le membre dur et déjà dressé pendant que l'autre passait sur les petites fesses musclées.
— Un vrai chef-d'œuvre…
— Je vous plais, Sensei ? demanda le garçon dans un murmure ému.
— Beaucoup. Tu n'es pas étranger à l'amour entre hommes, n'est-ce pas ?
— Non…
— Dénoue mon fundoshi, Kiyoshi-kun…
L'usage par cet homme du « kun », au lieu du « san », plus formel, provoqua un frisson de plaisir chez le garçon. Il fit ce que Shinji lui avait demandé et regarda avec plaisir le puissant membre qui se montrait, tendu, palpitant.
L'homme passa doucement le bout de ses doigts sur la poitrine glabre, lisse comme une soie précieuse, puis il glissa vers le bas, jusqu'au buisson de poils qui ornait le pubis du beau garçon. Kiyoshi frissonna puissamment et sentit son corps s'enflammer. Il se laissa descendre sur les genoux devant l'homme, puis s'assit sur ses talons et, sans utiliser ses mains, il commença à faire aller sa langue le long de son membre, de haut en bas, en s'arrêtant sur les bourses contractées, dures, puis sur le gland presque complètement découvert. Shinji frissonna et murmura un « Oui… » chargé de passion.
Puis, avec la délicatesse avec laquelle on prend entre ses lèvres une fraise bien mûre, savoureuse pour la détacher de la queue, il les referma sur le gland de l'homme et le taquina du bout de la langue. De nouveau, Shinji poussa un nouveau « Oui… » plein de désir et poussa son membre dans la bouche chaude et accueillante. D'une main, Kiyoshi lui caressa l'aine et le ventre pendant que l'autre venait manipuler délicatement les testicules.
Très vite, l'homme se retira. Le garçon le regarda d'un air interrogatif, inquiet de ne pas avoir su lui plaire, mais Shinji lui sourit. Il alla jusqu'à un meuble bas dont il sortit quelque chose et s'approcha de nouveau du garçon et lui tendit la membrane translucide d'un préservatif. Le garçon sourit, à la fois heureux et timide, et déroula la gaine élastique sur le beau membre qui, d'ici peu, prendrait possession de son refuge secret.
Shinji le prit par les bras pour le relever et se mit à l'embrasser avec passion. De nouveau, le garçon sentit son corps s'embraser, un léger tremblement le parcourir depuis ses doigts de pied encore couverts de tabi immaculés jusqu'à la racine de ses courts cheveux noirs.
— Je te veux, lui murmura l'homme d'une voix brûlante, rauque de désir.
— Oui… Prenez-moi, Sensei, murmura le garçon, de plus en plus troublé, en se poussant contre le corps mature de cet homme puissant pour sentir son érection.
Shinji le fit étendre sur le futon, sur le côté et se coucha derrière lui. Il lui souleva la jambe et commença à le pénétrer, progressant lentement dans le chaud canal dissimulé. Kiyoshi le sentit glisser en lui, impérieux comme le Shi-te, l'acteur principal du Nô, quand il entre en scène. Il lui semblait presque entendre les trois tambours et la flûte accompagner, souligner cette entrée. De nouveau, il frissonna et poussa un gémissement de plaisir, tremblant.
Comme le Shi-te, le membre de l'homme commença sa danse rythmique, par instant rapide, puis puissante ou bien légère. Le poète souleva son buste et lui fit tourner la tête pour l'embrasser pendant que ses mains parcourai

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