Petite Anthologie de ces grands hommes qui n aiment pas que les femmes
38 pages
Français

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Description

Petite anthologie de ces grands hommes qui n'aiment pas que les femmes
Marc-Antoine Oberlé
134 000 caractères, 21 700 mots. Le livre papier fait 158 pages.

Marc-Antoine Oberlé revient, avec un soupçon de second degré populaire, sur les petites histoires parfois tarabiscotées d’une foule de figures marquantes dont les tendances et les frasques ont aussi fait l’Histoire. Toujours belles à réfléchir, ces histoires, contées chronologiquement, aident aussi à rester curieux – pour se comparer à ces personnages et mieux les comprendre, s’autoriser à porter sur eux notre propre regard.
Donnant de la légèreté à ces portraits soigneusement recherchés, Marc-Antoine Oberlé relève le défi de faire voyager ses lecteurs à travers le temps, l’espace et les genres. Au fil des récits, les émotions s’enchaînent. En jetant derrière les masques son regard malicieux, mi-tendre, mi-cruel, l’auteur devient un faiseur de « sourire culturel ».
De l’Antiquité jusqu’à l’année 1900, des hommes sont nés qui ont exploré leur sexualité. Aujourd’hui c’est à nous qu’ils donnent matière à explorer. Certains vous seront connus, tous vous étonneront. À effeuiller, donc, au gré des envies...

50 personnalités dont l'homosexualité a joué un rôle dans leur vie publique ont une fiche ou sont cités dans cet ouvrage :
Akhénaton – Euripide – Sophocle – Épicure – Platon – Socrate – Alexandre le Grand – Héphestion – Caligula – Néron – Hadrien – Antinoüs – Philippe II Auguste – Richard Cœur de Lion – Léonard de Vinci – Michel-Ange – Le Caravage – Molière – Mehemet II – Érasme – Montaigne – La Boétie – Louis XIII – Frédéric II de Prusse – Marquis de Sade – Frédéric Chopin – Walt Withman – Gustave Flaubert – Tchaïkovski – Edward Carpenter – Paul Verlaine – Arthur Rimbaud – Louis II de Bavière – Georges Eekhoud – Oscar Wilde – Henry Scott Tuke – Rudyard Kipling – Magnus Hirschfeld – André Gide – Marcel Proust – Maurice Ravel – E. M. Forster – Abel Bonnard – Lawrence d’Arabie – Jean Cocteau – Maurice Rostand – John Edgar Hoover – Louis Aragon – Federico García Lorca


Il existe une version papier illustrée de cet ouvrage.

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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 février 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029401992
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Petite Anthologie de ces grands hommes
qui n'aiment pas que les femmes
 
 
 
Marc-Antoine Oberlé
 
 
 
Akhenaton, Folle du désert
 
 
C’était il y a plus de trois mille ans, au onzième siècle avant Jésus-Christ, donc.
À cette époque, Aménophis IV ne croyait qu’en le dieu Aton, au point de s’en proclamer le fils et de s’auto-rebaptiser Akhenaton. Au début de son règne, Akhenaton partage le trône avec son père, Aménophis III. Déjà, le jeune pharaon était différent. Il était souvent pris pour une femme à cause d’un cou particulièrement long et semblable à celui d’un cygne élégant, des robes longues qu’il portait, de ses hanches larges et des perruques avec lesquelles il était représenté.
Dans l’entre-deux-guerres, c’est à Thèbes que l’on trouva, dans les ruines d’un temple dédié à Aton, de gigantesques statues d’un Akhenaton déformé et asexué. Chose étrange, puisque le pharaon doit être un symbole de fertilité.
À partir de là, deux théories naissaient. La première évoque une représentation divine. Si je suis comme Aton, le père et la mère de l’humanité, je n’ai pas sexe. Mais le pharaon Touthmôsis III aussi se considérait comme le créateur, sans pour autant accepter qu’on le représente sans ses attributs. La première théorie est donc bancale. La deuxième penche à dire qu’il en allait de la volonté d’Akhenaton de mettre en avant certaines de ses particularités physiques. Ces caractéristiques étranges seraient, d’après des docteurs, le résultat d’un syndrome de Fröhlich. Cette maladie empêche les parties génitales de se développer et rend l’adiposité typiquement féminine.
Mais si la Priscilla de l’Égypte antique assumait ses rondeurs, il reste un point sur lequel les scientifiques n’ont pas pu trouver de réponse claire. Akhenaton apparaît trop souvent accompagné de sa femme ou de ses six filles. Une ostentation telle qu’elle paraît suspecte puisque, s’il était atteint de la maladie de Fröhlich, le pharaon serait stérile.
Dans ce cas, qui serait le père des six filles d’Akhenaton ? Quand d’autres naissaient fils ou fille de quelqu’un, celles-ci sont nées filles de pharaon. Plutôt vague comme information. Quitte à hériter, encore faut-il savoir de qui, de quoi…
Ce serait, selon les scientifiques, le père d’Akhenaton – Aménophis III – qui aurait copulé avec Néfertiti, reine d’Égypte et femme d’Akhenaton, jusqu’à la rendre enceinte à six reprises, sans compter les échecs éventuels. Une simple variante à la tradition qui voulait que le fils hériter d’un pharaon se marie, de toute façon, avec sa propre sœur.
Mais en 1931, on retrouve une stèle non terminée sur laquelle apparaissent Akhenaton et son frère Smenkh-Ka-Rê. La scène, à caractère suspicieux sur l’orientation sexuelle du pharaon, vient alimenter le mystère. Akhenaton était-il un gay, un eunuque ou simplement une folle qui voulait s’assumer ? Je vous laisse aller creuser le sable.
 
Source : Cyril Aldred – Akhenaton, le pharaon mystique. Éditions Tallandier, Le Jardin des Arts.
 
 
 
Philosophes grecs : les clivages d’un héritage
 
 
Moi qui pensais naïvement – en étudiant ces maîtres à penser du cinquième siècle avant Jésus-Christ – comprendre l’origine d’une sexualité trop souvent moquée, j’ai en réalité découvert les bases bien ancrées d’un mode de vie toujours adopté sinon couru par la communauté homosexuelle au moins.
En Grèce antique, l’homme n’était homme qu’à partir d’un certain âge et après avoir validé quelques rituels initiatiques l’incitant à se connaître lui-même, tantôt au masculin, tantôt au féminin. Par conséquent, pour devenir un homme, il fallait trouver un maître. Parfois, ce maître vous donnait à penser, à aimer. Parfois, à l’inverse, il vous apprenait à faire abstraction de l’art de penser pour mieux vous instruire de manière viscérale – ou presque animale – un mode de vie.
Il s’agissait de prêter à un maître des relations homosexuelles pour lui rendre hommage. Il y a avait l’actif – le maître – qui aimait son élève, et le passif – l’élève – qui se laissait guider, aimer, éduquer. Même si la définition des rôles n’est plus la même aujourd’hui, on comprend déjà la généalogie de la communauté telle qu’on la connaît.
D’Euripide et de Sophocle nous avons hérité beaucoup. Comme tous, ces deux importants dramaturges ne fréquentaient pas que les femmes. La tragédie grecque est après tout la mère de toutes les tragédies. Au sein de la communauté, il n’est pas rare d’entendre le terme de « drama-queen ». Il désigne une tendance à l’exagération des problèmes quotidiens, des sentiments et des tiques d’expression sensoriels.
Épicure, lui, est le fondateur de l’une des plus importantes écoles philosophiques de l’Antiquité : l’épicurisme. La valeur absolue pour Épicure, c’est le plaisir. Ainsi, la colère, l’amour, le sexe et tout le reste deviennent des moyens employés par nécessité dans le seul but d’atteindre l’état de plaisir, défini alors comme une « absence de douleur ». Bien malheureusement, le terme « épicurien » a perdu son sens premier. Aujourd’hui, l’épicurien est un être qui profite, simplement, de ce qui peut le rendre heureux. Le terme trouve donc un caractère dégradant intellectuellement, mais surtout vulgaire d’un point de vue littéraire. En réalité, l’épicurisme n’est pas un mouvement simple. Il s’agit de parvenir, par la pensée et par les actes, à trouver le plaisir qui est propre à chacun.
Mais il faut donc définir le plaisir, sa valeur, sa durée et sa crédibilité dans le temps et dans ce qu’il apporte aux êtres qu’individuellement, nous sommes. Là encore, on retrouve au sein de notre actuelle communauté les clichés du «  carpe diem  », du « pas de prise de tête », du « ici pour fun » et du « A/P cherche à profiter ». Mais qu’est-ce que la prise de tête sinon l’art de parvenir à, sur le long terme, ne plus avoir à l’affronter ? Qu’est-ce que le fun sinon l’état qui me procure du plaisir, sans m’en ôter par après, par des regrets ? Qu’est-ce que profiter sinon savoir jouir de ce qui, durablement, me rendra meilleur, plus heureux, moins malade ou plus riche ? Mais tous ces termes se sont vulgarisés par les cyniques et hypocrites échanges intracommunautaires. Le fun devient du sexe, la prise de tête devient le conflit et l’incompatibilité des individus, le verbe profiter exprime la volonté d’une jouissance purement physique à deux, même si dispensable et parfois même, non partagée.
Mais ce faux-épicurisme n’est en vérité qu’une conséquence. En effet, c’est à Antisthène et à son École Cynique qu’il faut jeter la pierre. Le terme cynique vient du grec kunikos et signifie « chien ». Pour les cyniques, la sexualité est un plaisir insoumis aux règles et aux mœurs. Le plaisir n’est jamais considéré comme partagé. On fait donc abstraction, dans le cadre de relations, de la notion de respect puisqu’il faut se faire plaisir, à tout prix. Les choses sont instinctives, primitives et naturelles. Mais attention, le cynique ne choque pas pour choquer. Sa provocation n’est que la conséquence de son comportement. Cette provocation fait tomber les masques et elle invite à s’interroger sur des coutumes établies. Maintenant, certains adoptent un mode de vie semblable à celui des chiens : masturbation publique, insulte, violence physique et verbale, hygiène minimale, etc. Là aussi, on parvient à retrouver les origines de certains clichés selon lesquels l’homo assume ses pulsions, ne connaît aucun tabou et explore les pratiques sexuelles les plus trashs.
Ainsi, l’exhibitionnisme, le sadomasochisme, les pratiques « slut », les fétichismes variés, le « hazing », plutôt que de rester des pratiques intimes que l’on partage avec une fierté pudique ou honteuse, deviennent des fantasmes et des conditions à la relation, au plaisir. On oublie toute éventualité d’une calme considération de l’existence. Il faut tout tester, vite et partout, sans tabou, sans penser parce que « penser, c’est se prendre la tête », diront-ils alors.
Cette mode sévit depuis quelques années déjà. Dans leur quête, les homos concernés écartent donc tous modes de pensée. On en revient à la vulgarisation des termes « fun », « prise de tête » ou « profiter ». L’expression, donc, d’une certaine déshumanisation des relations.
Heureusement, les relations socratiques ne sont pas si brutales. Platon, disciple de Socrate et fondateur de l’Académie, était le « passif » de la relation. L’amour qui les lie est « platonique », donc pour Socrate, pas de passage à l’acte sexuel. On apprend à s’aimer par la beauté du corps et de l’esprit puisque, et c’est en ça que réside toute la différence et la particularité de l’École Socratique par rapport aux autres écoles philosophiques, les deux sont indissociables. La seule considération d’une relation sexuelle qui ne passerait pas par l’esprit n’est pas concevable. La jouissance est frontale et non anale. Les mœurs se rapprochent des celles que l’on connaît actuellement, hors de la communauté, comme étant de « bonnes mœurs ». En revanche, pour Socrate, les relations sexuelles hommes-femmes sont considérées seulement comme un moyen de reproduction. Mais la vie socratique n’est pas celle dont témoigne l’art populaire de la Grèce antique. Sur les vases, les scènes à caractères sexuels et homosexuels ne sont pas rares. Elles témoignent d’une vie pédérastique développée. Sans nul doute, l’École Socratique est la plus importante de l’Antiquité. Et là encore, on retrouve dans la communauté le lieu commun : « les homos sont éduqués, beaux, intelligents et riches ». C’est bien connu !
 
Sources : Histoire de la sexualité – vol. 1,2 & 3 / Michel Foucault , lemonde.fr
 
 
 
Alexandre Le Grand et Héphestion : L’amitié avec un grand A (et deux petits culs)
 
 
Tous les deux sont grands, charismatiques, nés la même année – 356 avant Jésus-Christ – et élèves d’Aristote. Par son père Philippe II de Macédoine, Alexandre est considéré comme une jeune fille enamourée. Pour le peuple, il est jeune, immature et sensible. Pourtant, ce gaillard devi

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