Philae
98 pages
Français

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Description

Erotique - 197 pages - Pour public averti (+18)


Fin des années 70


À l’aube de ses vingt ans, Philae quitte tout pour prendre la route avec celui dont elle est follement amoureuse. À travers le monde, il va l'initier à tous les plaisirs, y compris à ceux qui mènent aux portes de l'enfer.


De retour en France, dans les années 90, elle fréquente les milieux sulfureux d’artistes où se côtoient les Domina célèbres (Maîtresse Françoise, Jeanne de Berg), les écrivains des paraphilies, tel Jean Streff, et posera pour la photographe d'avant-garde Élizabeth Prouvost.


Le destin et les expériences rares de cette inconditionnelle du sexe à l'enfance cabossée forgent l'exceptionnel témoignage d'un road-trip hors du commun, dans un monde en plein bouleversement.


Dans ce roman autobiographique, Philae se dévoile sans pudeur, entraînant le lecteur dans tous ses voyages où exotisme et érotisme se mêlent, d'îles en ils...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 36
EAN13 9782379611100
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Philae, d’îles en ils

JULIE-ANNE DE SÉE
PHILAE B.
JULIE-ANNE DE SÉE
PHILAE B.






Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-110-0
Photo de couverture : ArtStudia Group
1 — Yokohama, non loin de Tokyo, 1977

Dans toute la ville, des affiches aux couleurs fluo criardes ont été placardées partout, avec nos portraits en pied, déjà dénudés. Le texte dit, en lettres grasses :
LEO AND PHILAWAY SHIROKURO SHOW !
Dessous, le nom du théâtre : NISHIFUNABASHI THEATER. Des camions munis de haut-parleurs sillonnent les avenues, musique et voix assourdissantes :
— Ce soir, à vingt et une heures, spécialement venus de Paris pour vous, Léo and Philaway ! Comme dans les villages français quand un petit cirque vient s’installer pour donner quelques représentations avant de repartir à l’aube pour une autre destination.
Ici, nous sommes les seuls Européens et nous sommes accueillis en vraies stars. Dans la rue, les gens nous reconnaissent, viennent nous serrer la main, nous remercier, balbutiant dans un anglais aux sonorités japonaises tout en s’inclinant : « Very good ! Thank you... Thank you... Very good ! » Les autochtones étant incapables de prononcer mon prénom, il est devenu ici Philaway. Je crains presque que l’on me demande un autographe… Il est vrai que nous sommes facilement repérables. Ma blondeur bouclée et la stature de Yannick, qui dépasse d’une bonne tête la majorité des Japonais nous situent immédiatement dans notre statut de gaijin, des étrangers . Ces réactions inattendues et cet accueil me touchent, nous sommes tous deux agréablement surpris. En revanche, nous aimerions un peu plus de discrétion, car notre activité « professionnelle » est totalement illégale puisque nous n’avons sur nos passeports qu’un simple visa de tourisme. Et quel tourisme !
J’ai vingt ans et, bien que je l’ignore encore, la beauté du diable. Pas très grande, mais agréablement proportionnée, blonde comme les blés, des yeux bleu-vert à damner un saint. Ou ici, au pays du soleil levant, un kami . Quand je suis perchée sur mes talons démesurés pour faire mon entrée en scène, ce sont mes jambes longues à souhait qui attirent le regard vers mes petites fesses bien pommées, ma taille fine et mes seins arrogants. Depuis longtemps déjà, j’aime le sexe et c’est avec Yannick et Thomas, notre fils adoptif, que je parcours le monde, vivant d’amour, de baise et trop souvent, de drogue. Ce soir, pour la première fois de ma jeune vie déjà si pleine, je vais me produire sur scène. Ce sera mon premier vrai « travail », qui met un terme à celui que je viens d’exercer pendant une quinzaine de jours dans deux Bars à Miroirs tokyoïtes. Parce que Yannick, Thomas et moi sommes arrivés au Japon avec pour tout viatique cent dollars en poche et que mon amant est encore plus malade que moi du manque de came.
Ici, il est impossible de nous fournir en poudre blanche. Si la Mafia japonaise a diversifié ses activités illicites avec la drogue, le speed en particulier, elle n’a pas encore accès au trafic de l’héroïne. Par ailleurs, il nous faut de l’argent. À l’aide des amis qui nous hébergent généreusement, j’ai donc tout d’abord trouvé cet emploi. Dans des bars très... spécialisés, également appelés «  cafés sans culottes » . Si mes gains nous permettent de faire face à nos besoins, il est vite évident qu’il nous faut trouver une source de revenus plus conséquente. Nos amis sont des artistes, ils se produisent sur scène à Tokyo. Ils nous proposent de nous initier à l’art du spectacle, activité qu’ils exercent et qui leur rapporte gros. Nous sommes enthousiastes et nous plions aux répétitions, projets de costumes et de décors, enregistrement des musiques sur lesquelles nous évoluerons. Marlène me guide et je prends plaisir aux découvertes qu’elle initie. Je suis ses conseils avec toute l’attention de la novice que je suis encore. Ainsi se forge avec cette femme une amitié si durable qu’elle perdure toujours, en dépit de notre éloignement géographique puisqu’aujourd’hui, elle s’est fixée en Espagne. Lorsque nous sommes enfin prêts, Marlène nous met en relation avec un manager, l’aventure est en marche. Nous sommes engagés illico, ma chevelure d’or et mes yeux pers séduisent immédiatement les Asiatiques.
Je partage avec mon partenaire amant-amour Yannick, Léo pour le théâtre, la vedette du Shirokuro show. Le mot japonais signifie noir et blanc. Sans doute parce que les « acteurs », un couple, passent de l’ombre à la lumière ? Léo and Philaway ont été annoncés comme le clou du spectacle de cet immense théâtre et notre numéro va se dérouler en trois parties pour une petite demi-heure torride. Je dois d’abord entrer seule en scène pour y effectuer un strip-tease. Tout a été minutieusement préparé : c’est sur la musique de « Hello Dolly » que je vais me déshabiller en cinq minutes. Puis, Yannick-Léo me rejoindra pour LE show à deux que tous les spectateurs attendent : nous allons faire l’amour en direct. Pour de bon. Enfin, c’est à nouveau seule et pour clôturer le spectacle que je vais découvrir mon intimité pour cette dernière partie appelée open . Je devrai écarter les jambes afin d’exhiber mon sexe en pleine lumière devant un public masculin en délire. Tout en prenant diverses postures et en essayant de rendre la chose la plus sensuelle possible. Le strip-tease m’est venu assez naturellement. J’avais vu des spectacles érotiques en Thaïlande, mais, jusqu’alors, je n’avais jamais songé à en faire une source de revenus pour moi-même.
Nous allions ainsi gagner énormément d’argent, comme nos amis nous l’avaient prédit. En fait, je ne sais pas vraiment comment je me suis mise à danser et à me dévoiler sur scène, me déshabiller en public en y prenant vite goût... Peut-être à cause de l’absence de pudeur due au fait que mes parents étaient naturistes et que la nudité a toujours été naturelle pour moi ? Ou bien, parce que je ne percevais pas alors toute la portée érotique de ce tableau auquel je prenais beaucoup de plaisir, sans trop avoir conscience de mon exhibitionnisme.
Je suis vêtue d’un tout petit costume de couleur parme que nous sommes allés acheter dans un grand magasin. Il est très simple et peu coûteux en regard de ceux des Japonaises. Il se compose d’un haut et d’une jupette minuscules auxquels j’ai juste ajouté quelques paillettes. À cette époque, j’avais la folie des paillettes et j’en emmenais partout dans mon sac de voyage. L’ensemble s’envolera pour dévoiler des dessous coquins, mais tout aussi basiques avant ma tenue d’Eve. Ma plastique sera mon seul véritable atout, tout comme mon effeuillage, appris chez nos amis, couple franco-américain. En revanche, si Franck et Marlène ne font que mimer l’amour sur scène -dans la capitale japonaise où ils travaillent, cette pratique est interdite-, nous le ferons vraiment. Nos amis nous ont montré les « bases » du métier, à nous maintenant d’être à la hauteur de ce qui est attendu. Et Léo and Philaway sont bien décidés à satisfaire leur public !
Une journée dans un théâtre, c’est un peu comme un cinéma permanent. Suivant les endroits, de midi à minuit. Huit à dix shows d’une demi-heure chacun se déroulent en continu. Les premiers, destinés à chauffer le public, sont des strip-teases exécutés par des Japonaises, à deux ou trois en même temps sur la scène. Nous attendons dans les coulisses que la première partie du spectacle, souvent interactif, se déroule puisque nous allons passer en denier. Entre deux de nos shows, nous avons une pause d’environ trois heures. Les strip-teaseuses japonaises défilent. Lorsque les lumières se tamisent, elles descendent dans la salle, choisissent un heureux élu qu’elles vont masturber. Une musique tonitruante met fin à ce prologue. Puis, il y a celles qui vont branler des hommes sur scène, comme je le ferai moi aussi plus tard. Un vaste lit en occupe le mitan. Dans ce grand théâtre elles sont trois à officier ensemble. Pour sortir de scène, les filles énoncent une formule particulière, qui va marquer la transition entre le « jeu » (je ?) théâtral et la réalité. Une fois qu’elle a été prononcée, elles retrouvent toute leur pudeur, plaquant les mains sur leur intimité, alors qu’un instant auparavant, elles étaient totalement nues. Enfin, c’est à nous. LE couple d’étrangers dont la femme est blonde et qui va baiser sur scène est très attendu !
La première fois, j’attends les premières notes de ma musique pour faire mon entrée. J’ai le trac, mais surtout déjà mal aux pieds. J’ai emprunté mes chaussures à talons à une amie japonaise, mais elles sont trop petites pour mes « grands » pieds d’européenne de taille trente-huit. Or, le technicien censé faire partir ma chanson se trompe, lance une musique japonaise dont j’ignore totalement la durée ! Quel en est vraiment le début ? La fin ? Je perds tous mes repères avec cette mélopée discordante pour mes oreilles européennes. À quel moment vais-je devoir sortir ? Le coup d’adrénaline ainsi provoqué, loin de me paralyser me propulse sur la scène. Yannick, qui ne va pas bien du tout, attend son tour en coulisses. Si je suis capable de danser et d’exécuter convenablement ma partie, sans éprouver trop de douleurs violentes, mon amant, lui, vit très difficilement les effets du manque de blanche. Nous subissons tous deux de plein fouet cette abstinence forcée depuis notre arrivée dans ce pays. Notre premier show... Mon partenaire me rejoint pour un prélude étudié, qui ne va pas sans choquer les Japonais. Notre scenario est très au point : nous mimons une scène entre une prostituée et son maquereau. Faisant ma nouvelle entrée avec les premières notes de la chanson « Hello Dolly », je commence à arpenter la scène comme une fille de petite vertu son bout de trottoir. Je porte mon petit costume mauve, j’agite un boa noir et mes chaussures sont du genre de celles que l’on ne peut porter qu’allongée... J’ai glissé un billet de dix mille yens d

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