Satané syndrome de Cendrillon !
172 pages
Français

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Satané syndrome de Cendrillon ! , livre ebook

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Description

Âgée de tout juste trente ans, Laura est une jeune femme intelligente, pétillante et pleine d’entrain. En femme accomplie, elle jongle entre son travail, sa bande d’amis, sa famille et ses activités. À sa vie bien remplie, il ne manque peut-être qu’une chose : l’Amour...


Entre pression sociale et nouveaux codes, cette quête est loin d’être de tout repos ! Avec une bonne dose d’humour et d’autodérision, cette Cendrillon des temps modernes nous emmène dans ses tribulations et nous narre sans fausse pudeur ses moments de vie : ses retrouvailles avec Maxime, un Apollon qui lui fait tourner la tête, ses tentatives de rencontre sur les réseaux sociaux, ses doutes, ses attentes...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 février 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782381539416
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Satané syndrome de Cendrillon !
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Stéphanie Braut-Jore
Satané syndrome de Cendrillon !

 
 
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
Mark Twain
Cette œuvre est fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles serait totalement fortuite.
 
 
Sommaire
La pente descendante
Guinguette !
Été 2017
Santé !
Les piverts
Le fruit défendu
Oups…
Orgueil, quand tu nous tiens…
Le syndrome de Cendrillon
Vous reprendrez bien un peu de blanquette ?
Addiction
Petits mensonges entre amis
Que le meilleur gagne !
L’Olympe
Jalousie
Fitness land
Tel est pris…
Les vacances de la loose
L’île de la tentation
Quand la sirène devient gazelle
Happy Halloween
« On laisse pas bébé dans un coin »
Spleen
Santé ? (Bis)
Zen attitude
Prudence
Bonne résolution
Premier rendez-vous
Café ?
« J’ai rencontré quelqu’un… »
Un samedi soir devant la télé
Mensonge ou vérité ?
Bonne et heureuse année !
L’attente
Faut pas pousser…
Bonne nuit
Le baluchon
Les papillons…
Le début des emmerdes
Le début des emmerdes a un nom…
Inquiétude
Confinés…
Ma vie dans une valise
Maman, j’ai un p’tit truc à te dire
La vie à deux
La diététique
Joyeux confiversaire
Les joies du télétravail
Vous reprendrez bien un peu de vie sociale ?
Retard
On trinque !
On remet ça ?
Un mail à la mer…
Vous avez un message…
Le duel
Libérééééé
Bienvenue !
Il faut qu’on parle…
Il faut qu’on parle (bis)
Reste avec moi
Tu me manques
Réveillon 2020 – 2021 : Une page se tourne
Le départ
 

 
30 avril 2019
La pente descendante

—  Vous êtes sûre que vous voulez continuer ?
Je la regarde sans comprendre. Elle semble s’agacer de mon silence, soupire bruyamment et répète, plus lentement et en articulant de façon exagérée :

—  La contraception, vous êtes sûre que vous voulez continuer ? 
J’acquiesce vigoureusement. Elle soupire de nouveau, sans chercher à masquer sa désapprobation. Tout en complétant son bloc d’ordonnance, elle assène :

—   Niveau fertilité, vous êtes sur la pente descendante, là. Continuer n’est pas franchement raisonnable. Mais bon, c’est vous qui décidez.
BIM. Dans ta face. Ça, c’est fait !
Je suis chez ma gynécologue – qui, soit dit en passant, a probablement fait ses premiers frottis à Jeanne Calment – pour mon examen de contrôle annuel. Après les figures imposées par l’exercice (incluant le fait de se faire palper les seins par cette femme mal aimable aux mains froides et celui d’attendre sagement pendant l’intrusion d’un speculum glacé dans mon intimité), voilà que sans aucun avertissement, je me retrouve sur la pente descendante de ma fertilité.
J’ai eu trente ans le mois dernier.
Et je suis sur la pente descendante.
Je pense que je vais le mettre sur mon CV. Ou sur mon statut Facebook, avec un petit smiley perplexe, ou un bonhomme qui fait du ski. « Laura Constant est… sur la pente descendante »
En sortant du cabinet médical, je suis un peu sonnée. Nan mais quel manque d’empathie ! Dire à une jeune – si, si ! – femme de tout juste trente ans, qu’elle est en passe de ne plus pouvoir procréer, c’est clairement anxiogène ! D’autant qu’elle en sait quoi, l’ancêtre, de mon envie de me reproduire ou de ma quête d’un géniteur potentiel ?
Parce qu’il faut quand même faire les choses dans l’ordre… N’en déplaise à Jean-Jacques Goldman, qui clame à qui veut l’entendre que je ne sais quelle femme de sa connaissance « a fait un bébé toute seule », le plus pratique c’est quand même d’être deux pour faire un enfant, à moins de s’appeler Marie et d’être sujette aux miracles. Je ne coche aucun de ces critères, ça complique un peu la donne. Ce n’est d’ailleurs ni faute de chercher l’amour, ni de ne m’être jamais essayée à la vie de couple. Mais dire que mes tentatives n’ont pas été franchement couronnées de succès serait un euphémisme.
Je rumine… c’est fou la pression sociale qu’on se prend à trente ans quand on est une femme ! Et c’est démultiplié si on est célibataire et sans enfants.
Me concernant, j’ai le sentiment que cet engrenage pervers a commencé sournoisement, dès l’année de mes vingt-cinq ans. Sous couvert de faire un truc « drôle », mes collègues ont décidé de me « mettre en valeur » le jour des Catherinettes, la Sainte fête des célibataires. C’est comme ça que, sous prétexte que je n’étais pas encore mariée, des membres « bienveillants » de mon entourage m’ont affublée d’un chapeau et d’accessoires ridicules, et m’ont exhibée dans les bureaux comme dans une foire aux bestiaux. Hilarant, n’est-ce pas ? Autant me mettre une pancarte « Cas désespéré » autour du cou. Mais sympas les collègues, ils ne sont pas allés jusqu’à me demander de montrer mes dents à de potentiels prétendants. Embarquée dans le « jeu » par surprise, bien que plutôt mal à l’aise avec le concept, je n’ai pas osé y mettre un terme. Heureusement pour moi, depuis j’ai changé de job et ce type de blague douteuse n’est pas dans l’état d’esprit de ma nouvelle entreprise, sinon j’y aurais encore droit et serais en passe de décrocher un record de célébrations de célibat.
Et puis  la pression  empire avec le temps qui passe. À trente ans, mes proches me considèrent avec beaucoup d’empathie comme la célibataire endurcie de la famille. Cherchent le truc qui cloche. S’interrogent encore parfois sur mon orientation sexuelle et s’arrangent pour me faire savoir de façon très subtile « qu’ils m’aimeront toujours comme je suis ». Parlent de moi quand je ne suis pas là en commençant ou en finissant certaines phrases par un « la pauvre », couplé avec un profond soupir. Et heureusement, je n’ai pas de chat, ou j’aurais carrément été étiquetée « vieille fille » !
Mais il n’y a pas que dans la sphère familiale que je me sens scrutée : mes patrons, ou mes potentiels employeurs, me regardent avec méfiance et cherchent à savoir plus ou moins discrètement si j’ai des enfants (mais jamais en posant la question directement pour ne pas être taxés de discrimination) et jaugent en silence le nombre de congés maternité que je vais leur coller et à quel intervalle. Sans parler des jours d’absence pour cause de problème de garde, de rentrées scolaires, de dents qui poussent, de nez qui coulent, de gastro et autres joyeusetés. C’est évident, les femmes font des enfants pour tirer au flan ! Qui ne rêve pas de prendre vingt kilos, de les perdre tant bien que mal, de ne plus avoir une seule nuit de sommeil correct en dix ans pour grapiller à son boss un ou deux jours par an à nettoyer du vomi au lieu d’aller bosser ?
Quant aux hommes libres… ils me suspectent d’être une poule pondeuse en puissance. Ou d’être la fille qui a for-cé-ment un problème car elle n’est pas casée (casés, ils ne le sont pas plus que moi, mais ça, personne ne les en blâme ! Un homme célibataire sur le tard profite de sa jeunesse, c’est bien connu, alors qu’une femme, elle, cache forcément quelque chose…).
Même mes connaissances les moins intimes s’en mêlent et se permettent des réflexions inappropriées et maladroites.
À la machine à café, au bureau, quand il y a un blanc dans la conversation, un de mes collègues trouve toujours brillant de le combler en abordant mon cas :

—  Alors, au fait ? …
Même si je vois la question venir à des kilomètres, je regarde l’opportun d’un air étonné, prenant un malin plaisir à feindre l’incompréhension, mais il insiste :

—  Bah tu sais… alors ? 
—  …
—  Tu n’as tou-jours pas rencontré quelqu’un ?
Quelle habilité de l’interlocuteur, qui non content de son indélicatesse, enfonce le clou avec le « toujours ». Je réponds alors par la négative, avec un petit sourire amusé, genre, « ce n’est pas grave, tiens d’ailleurs je viens juste de me rendre compte que je traverse un désert sentimental, mais je vais très bien ».

—  Ah ben faut pas tarder, parce qu’une femme, à ton âge…
Rire gras et condescendant. Coup de grâce. Alors que dans ma tête ce sont des mots doux qui résonnent, du genre : « Je t’en pose des questions, moi ? Je me mêle de tes dix kilos en trop ? Du choix douteux de ta coloration capillaire ? De la tronche de ta meuf ? », je me contente d’un petit sourire poli, pour ne pas passer, en plus, pour la vieille fille aigrie.
C’est vraiment curieux cette façon de s’immiscer dans la vie d’une célibataire. Les gens ne supportent pas qu’on se mêle de leurs histoires, ils trouvent que cela ne se fait pas. Pour autant, gérer les affaires de cœur d’une trentenaire, ça, c’est normal. Dans l’inconscient collectif, c’est un problème d’être seule. Un problème qu’il faut résoudre im-pé-ra-ti-ve-ment. À coup de rendez-vous arrangés avec « le cousin du grand-oncle célibataire aussi… », de questions indiscrètes pour comprendre l’origine de ce fâcheux souci, et, le must, de conseils avisés : « Sors », « Vois du monde », « Fais du sport »… 
Mille mercis pour ces pistes si précieuses ! Cela ne m’aurait absolument pas traversé l’esprit. Je pensais vraiment trouver un mec en restant vautrée dans mon canapé, qu’il allait frapper à ma porte, tout simplement, et me déclarer sa flamme.
C’est clairement le fruit du hasard si mon portefeuille déborde de cartes de fidélité et d’abonnements à tous les clubs et associations où les mâles de moins de cinquante ans non-psychopathes peuvent avoir envie de se rendre. (Bon, j’avoue, peut-être pas tous, j’ai volontairement exclu de ma

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