Sublime tentation
198 pages
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Sublime tentation , livre ebook

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Description

« [...] c’était comme si l’arroseur avait été arrosé, et le problème, ici, c’est que l’arroseur, c’était moi ! » Tel pourrait être le sous-titre de cette surprenante histoire dans laquelle une jeune animatrice d’une plateforme de téléphone rose a très rapidement compris qu’à trop vouloir jouer, on risque bien souvent d’être dépassé par les événements. « Il existe des fantasmes qui ne sont là que pour être assouvis, et ainsi faire que d’autres prennent immédiatement leur place ». Comment Stéphanie aurait-elle pu aller contre cette implacable vérité qui s’est imposée à elle, à l’instant même où elle a porté pour la toute première fois son micro-casque en pensant n’être au mieux qu’une voix sensuelle à qui il suffirait de simuler un improbable plaisir pour que soit justifié son salaire ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 octobre 2015
Nombre de lectures 9
EAN13 9782332992147
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-99212-3

© Edilivre, 2015
Du même auteur
Du même auteur :
• AINSI SOIT-ELLE . (Érotique)
• SOLAL – L’éternelle dissonance. (Aventure – Anticipation)
– Tome I : Rencontres
– Tome II : La Méduse
– Tome III : Révélations
• LES MÉMOIRES D’UNE CARPE Les destins croisés d’une coïncidence. (Roman noir)
• 187. (Aventure – Fantastique)
• LE FABULEUX DESTIN D’UN CAHIER D’ÉCOLIER Et si un jour votre journal intime racontait lui aussi son histoire. (Historique-Sentimental)
• LE JOURNAL DE CHARLY . (Sentimental-Humour-Girly)
• LE CHEVALIER DES 3 PETITS POINTS AU PAYS DES TROPES. (Essai romanesque illustré)
• RÉPLIQUES. (Aventure-Fantastique)
• J’AI ESSAYÉ D’ÊTRE NORMAL, CE FUT LA PIRE DEMI-JOURNÉE DE MA VIE. (Aventure-Ésotérique)
• LES ENFANTS DE PHYLACTÈRE (Jeunesse illustré)
• LE SAINT PROFOND-DES-CREUX (Théâtre-Comédie)
Sublime Tentation
 
 
  : « Bonjour, afin d’écourter l’annonce tarifaire qui va suivre, appuyer sur dièse ! Après le Bip, cette communication vous sera facturée, un euro trente-cinq par appel, puis trente-quatre centimes d’euro par minute, plus un éventuel surcoût lié à votre opérateur. Veuillez consulter votre opérateur pour obtenir plus de détail. Bip ! »
– Oui ! Allô !
– Bonsoir Stéphanie !
– C’est toi ?
– Oui, c’est moi !
– Je reconnaîtrais ta voix parmi des milliers d’autres !
– Oui, et c’est peu dire, car tu sais de quoi tu parles !
– Ce n’est pas faux !
– Coquine !… Tu sais, ça fait déjà un mois ! Un mois, pile aujourd’hui ! Jour pour jour ! Heure pour heure !
– Je sais !
– Oh ! La petite menteuse !
– Pourquoi dis-tu ça ?
– Tu ne vas pas me faire croire, que tu te souviens de la date de mon premier appel ?
– Pourquoi, ça t’étonne ?
– Non, je ne sais pas ! C’est juste que…
– C’est juste, que, quoi ?
– Eh bien… Il y a tellement d’hommes qui t’appellent chaque jour, que j’imagine que…
– Que tu n’es qu’un numéro parmi tant d’autres, c’est ça ?
– Oui, non, je ne sais pas, en fait !
– Crois-tu que si c’était le cas, je serais habillée comme je le suis ce soir ?
– C’est vrai ? Tu t’es habillée pour moi ?
– Et pour qui d’autre ? Je savais que tu allais m’appeler…
– Oui, comme je le fais, tous les soirs, depuis un mois déjà !
– Justement ! Et ce n’est donc pas surprenant que je me sois habillée comme je le suis pour cette nuit si spéciale durant laquelle nous fêtons notre premier anniversaire !
– Tu es habillée comment ?
– J’ai des bas…
– Blancs ?
– C’est la couleur que tu préfères, n’est-ce pas ?
– Oui ! Et…
– Je porte les jarretelles blanches que tu aimes tant…
– Et en haut ?
– Une guêpière blanche ! Tu sais, celle que tu m’as demandé de revêtir pour cette folle après-midi durant laquelle…
– Alors, comme ça, tu n’as pas oublié que cela fait un mois, jour pour jour, heure pour heure, que je t’ai appelée pour la toute première fois ?
– Comment aurais-je pu oublier ?
 
 
Oui, comment aurais-je pu oublier ! Voilà un mois, que tout a commencé ! Pour être honnête, je ne peux pas dire que cette nuit-là, j’en menais très large ! Si c’était pour moi, la toute première fois, c’était surtout, et avant tout, une sérieuse épreuve que la vie m’imposait. Ce n’est pas que je débordais d’ambition à l’époque, mais de là à imaginer que je finirais derrière le combiné d’une singulière plateforme téléphonique à qui l’on attribue une couleur comme on le ferait pour celle d’un étendard, il y a des manières bien moins déstabilisantes de revoir sa copie, ou du moins, d’accepter d’être autre chose que ce que l’on espérait être avec pourtant une grande humilité, pour ne pas dire, une certaine fatalité.
C’est vrai ! Je n’ai jamais été une très bonne élève, et pour tout dire, je dois même vous avouer que mon parcours scolaire s’est toujours résumé à faire acte de présence sans pour autant me contraindre à en faire plus qu’il n’en faut ! J’ai très vite compris, que le strict minimum, suffirait à satisfaire mon entourage, et mes parents en particulier, ce qui, soit dit en passant, n’a fait que me conforter dans cet incommensurable désir que j’ai toujours eu de ne pas faire de vagues pour m’assurer la tranquillité d’un fond de salle de classe irrigué par la douce chaleur d’un radiateur.
En toute logique, je me suis donc retrouvée à seize ans, libre de tout engagement hypocritement imposé par notre chère Éducation Nationale, et j’ai, par cela même, très vite compris, qu’aussi post-soixante-huitards puissent être mes parents, ils n’en resteraient pas moins très hermétiques à mon style de vie qui se résumait jusqu’alors à savoir glander sans éveiller la moindre attention sur ma petite personne.
Quoi qu’il en soit, j’ai pu, non sans mal, les mystifier durant une petite année. Quelques pseudos CV adressés à d’improbables sociétés susceptibles d’être intéressées par l’indigence évidente d’un profil tel que le mien, et de pauvres entretiens pour lesquels j’ai fait en sorte d’être aussitôt mise au rencard, m’ont offert quelques mois d’argumentation, et par cela même, le droit de pouvoir jouir de mes sacro-saintes grasses matinées, jusqu’au jour où, «  ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie  » 1 , une pauvre cinquantaine bien sonnée a invité mon petit Papa dans un monde dans lequel on ne pointe dès lors, que pour se justifier d’une inactivité dans laquelle on s’est vu précipiter contraint et forcé.
Vivre à trois sur le salaire d’un petit ouvrier n’avait déjà jamais été une chose aisée ! Le faire sur de pauvres indemnités journalières, relevait dès à présent du miracle, car comme chacun sait, s’il suffisait d’une couronne d’épine posée sur le crâne pour être aussitôt le garant d’une multiplication à l’exponentiel, et infini pourcentage, j’imagine qu’il n’y aurait plus, ne serait-ce qu’un seul bosquet de ronces dans la cité dans laquelle nous vivions, et ce, à des kilomètres à la ronde !
Contre toute attente, et à la grande surprise de mes parents, j’ai alors compris qu’il était temps pour moi de m’affranchir de cette autorité parentale à laquelle je me serais bien « Tanguyrisée » 2 durant encore quelques longues années tant son confort procuré méritait quelques petites concessions de ma part. Rentrer avant vingt-deux heures, passer l’aspirateur, accompagner ma mère une fois par mois au supermarché, et accepter que le maître des lieux s’attribue sans partage le contrôle de la télécommande qui trônait dans notre salon, étaient bien peu de chose si l’on considère, que j’étais une petite princesse, logée, nourrie, et blanchie par des parents aimants.
Quoi qu’il en soit, et bien que cela m’ait coûté, j’ai décidé à l’aube de mes dix-huit ans d’abandonner le domicile familial pour rejoindre une improbable colocation dont une amie m’avait gentiment proposé l’un des canapés convertibles que l’on avait déposé pour moi dans les combles poussiéreux d’une immense maison, moyennant les quelques centaines d’euros de mon livret A.
Euros, qui dans l’absolu, auraient dû m’assurer un toit sur la tête, et quelques plâtrées de pâtes au beurre trop cuites, durant les deux, ou trois mois à venir, en envisageant que ce temps suffise à ce que je puisse trouver un petit boulot.
Si jusqu’alors je n’avais mis que très peu de cœur à l’ouvrage pour trouver de quoi justifier que l’on me verse un salaire à la fin du mois, je peux vous assurer que cette fois-ci ce ne fut pas la motivation qui me manqua. Des annonces, j’en ai épluché, et des CV, j’en ai déposé jusqu’à faire dégueuler les corbeilles à papier de tous les commerces qui se sont trouvés sur mon chemin durant mes longs marathons quotidiens. Pourtant, rien ni a fait, et à mon grand damne deux mois sont passés sans que je puisse, ne serait-ce qu’espérer, que le Proxy du coin rappelle cette jeunette au demeurant charmante et très motivée qui était prête à se lever aux aurores pour venir décharger des camions, et des camions de boustifailles que de bienheureuses hôtesses ont le privilège de faire défiler sous le bip itératif du lecteur optique de leur caisse.
Comme je vous l’ai déjà dit, je n’ai jamais été portée par une quelconque ambition, ou un quelconque jugement de valeur qui m’aurait contrainte à considérer qu’il existe en ce bas monde de sots métiers, pour ne pas dire, de sous métiers. Être manutentionnaire se révélait déjà être pour moi, du domaine du rêve, alors hôtesse de caisse, je ne vous en parle même pas !
C’est dans ces instants de sévères remises en question que l’on prend conscience que l’on a eu la bêtise de sauter du train en marche, alors qu’il nous aurait suffis de patienter jusqu’à la prochaine gare pour espérer arriver un jour à destination. Mais bon, si on pouvait revenir en arrière, ça se saurait, non ?
Mes colocataires, qui jusqu’alors m’avaient assurée de leur soutien, se montraient dès à présent bien moins enclins à m’accueillir au-dessus de leur tête, si comme ils ne cessaient de me le faire comprendre, ma participation aux frais de notre petite communauté se réduisait aux quelques dizaines d’euros qu’ils me restaient sur mon livret. «  Tu comprends, Stéphanie, nous n’avons rien contre toi, et si on le pouvait, c’est avec plaisir que l’on te donnerait un coup de main, mais qu’est-ce que tu veux qu’on te dise, on est tous dans la galère, alors, oui, pour l’instant, cette chambre est encore la tienne, mais si… Tu peux comprendre que… »
Oui, je pouvais comprendre ! Oui, je pouvais comprendre que la messe était dite.
– « Je ne sais pas moi… Une belle fille comme toi, ça doit… » m’avait lancé l’un de mes colocataires.
– « Ça doit quoi ? » avais-je bêtement répondu sans imaginer que ce gars puisse envisager qu’il suffise d’être une jeune femme pas trop

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