Surgi de la mer
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Description

Surgi de la mer

Andrej Koymasky

Roman de 170 000 car.

Il se rappelait parfaitement comment il s’était fait embarquer, pendant sa première année d’école, par trois anciens. Ils l’avaient attiré sous un prétexte quelconque, ici, dans le hangar à bateaux. Ils lui avaient dit qu’ils l’avaient observé et ils voulaient savoir s’il voulait se joindre à eux, dans le « club secret » de l’école. Il n’avait pas compris ce qu’ils voulaient dire, mais il avait compris que les grands étaient prêts à l’accepter, quelques semaines seulement après son entrée dans l’institut d’exploitation de la mer, et il en était tout excité. Il répondit oui. Ils lui firent jurer solennellement qu’il garderait le secret. Il jura, même s’il ne savait pas de quel secret il s’agissait. Alors ils lui dirent de se déshabiller. Il hésita un peu mais pensa que cela devait faire partie d’un rituel d’admission et obéit.

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EAN13 9791029400407
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Surgi de la mer
 
 
 
Andrej Koymasky
 
 
 
 
 
 
Traduit par Christophe
 
 
 
Chapitre 1 : L’Institut de la Pêche
 
 
Pendant qu’ils reboutonnaient leurs pantalons, Akira demanda :
— Hé, Minoru-kun, pendant la Golden Week de cette année, on a le stage de mise en situation, tu as déjà posé une candidature ?
— Non, pas encore.
— Dépêche-toi, sinon, tu risques de ne pas trouver de place sur un bateau de pêche, et alors, tu te retrouveras sur une barquette avec un pêcheur.
— J’avais pensé de demander un individuel.
— T’es fou ? T’aurais pu aller sur un gros bateau de pêche, et même peut-être sur le Naïkaï-maru. Kenji a embarqué dessus l’année dernière, et il dit qu’il y a un couple de jeunes et beaux pêcheurs. Je te laisse deviner ce qu’il a fait avec eux... dit Akira en riant.
— Tu veux dire qu’ils ont fait l’amour ? demanda Minoru incrédule, en fermant sa veste d’uniforme.
— Bien sûr ! L’un d’eux faisait le guet pendant que Kenji baisait avec l’autre. Si tu pars en individuel, c’est pas si simple, au contraire.
— Tu veux dire qu’ils étaient tous les deux gays, Akira-kun ?
— Peut-être pas. Il a dit qu’un des deux était certainement marié, moi j’en sais rien. Mais il semble qu’ils aimaient tous les deux le faire, surtout celui qui était marié. Et puis sur les autres bateaux, d’après Masato et Junichi, il y a des pêcheurs qui bandent. Spécialement pour quelqu’un comme toi qui aimes faire des pipes et la prendre dans le cul. Tu trouveras facilement un beau pêcheur pour s’amuser avec toi.
— Et bien, j’aime aussi la mettre, tu sais, même si tu n’as jamais voulu me laisser faire, répondit le garçon avec un rien d’accusation dans la voix.
— Ça c’est plus difficile, mais qui sait. Kentaro a dit qu’il avait pu. Hé ! regarde s’il n’y a personne et vas-y.
— Tu ne viens pas ? demanda Minoru, allant à la porte du dépôt et regardant à l’extérieur.
— Plus tard. J’attends Junichi.
— Je ne t’ai pas suffit ? lui demanda Minoru, amusé.
— Je ne baise pas avec lui. On doit se mettre d’accord pour embarquer un nouveau dont il pense qu’il serait d’accord.
— Ah, alors bonne chance, dit Minoru en s’éloignant.
Il se rappelait parfaitement comment il s’était fait embarquer, pendant sa première année d’école, par trois anciens. Ils l’avaient attiré sous un prétexte quelconque, ici, dans le hangar à bateaux. Ils lui avaient dit qu’ils l’avaient observé et ils voulaient savoir s’il voulait se joindre à eux, dans le « club secret » de l’école. Il n’avait pas compris ce qu’ils voulaient dire, mais il avait compris que les grands étaient prêts à l’accepter, quelques semaines seulement après son entrée dans l’institut d’exploitation de la mer, et il en était tout excité. Il répondit oui. Ils lui firent jurer solennellement qu’il garderait le secret. Il jura, même s’il ne savait pas de quel secret il s’agissait. Alors ils lui dirent de se déshabiller. Il hésita un peu mais pensa que cela devait faire partie d’un rituel d’admission et obéit.
Quand il fut nu, le grand sortit sa queue de son pantalon et dit : « Joue de ma flûte, allez ! » et il la poussa vers lui.
Minoru savait ce que cette expression voulait dire le sucer mais n’avait pas envie de le faire. Il ne l’avait jamais fait jusque là. Il n’avait pas d’expérience sexuelle à part se branler tout seul. Il regardait la queue mise à nu, menaçante, qui durcissait et se redressait doucement. Il refusa. Mais le grand l’attrapa par les cheveux, le forçant à se mettre à genoux.
— Ou tu joues de ma flûte ou on te transforme en tambour ! dit-il d’un ton menaçant.
Minoru refusa encore. Alors les deux autres le saisirent et le firent se mettre à quatre pattes, et chacun à son tour avait profité de lui. Quand enfin ils l’avaient laissé libre, le grand lui avait dit que maintenant il était l’un d’entre eux. Qu’il devait le respect aux grands, mais qu’il pouvait s’amuser avec les petits. Le fait est qu’il était le plus jeune. Mais il grandirait, et alors il pourrait aussi s’amuser se dit-il pour se consoler.
Parfois, parmi les garçons, des couples stables se formaient qui pouvaient durer le temps d’une année scolaire. Akira, son copain de classe, lui plaisait beaucoup. Il avait un physique puissant et bien proportionné, mais Saburo aussi lui plaisait bien, un garçon aimable et déluré de seconde année. Mais il n’avait de relation stable avec aucun d’entre eux.
Il leva les yeux vers le ciel presque complètement dégagé et respira le parfum ténu des premières azalées. Et puis, repensant au conseil d’Akira, il se dirigea immédiatement vers le secrétariat pour faire sa demande pour la Golden Week. Suivant l’avis de son camarade, il demanda un gros bateau.
La secrétaire lui fit remplir des formulaires, puis quand elle vit ses préférences, elle grommela.
— Mais, trop d’entre vous demandent des gros bateaux. Il faudra tirer au sort. Pourquoi la demande pour les gros bateaux augmente-t-elle chaque année ?
Minoru rigola intérieurement.
Dans son école, environ trente pour cent le faisaient. Même si personne ne s’affichait gay. Mais lui savait qu’il l’était, et il savait qu’au moins un sur trois des acolytes du club secret l’étaient aussi, comme Akira. Mais personne n’utilisait jamais le mot « gay ». Des fois, on parlait des folles avec dédain. Personne n’aimait les folles, même pas lui. C’étaient des caricatures de femmes. Minoru se sentait un homme, à cent pour cent, et il aimait les mâles. Rien de plus. Une fois, Akira, pendant les vacances, lui avait donné rendez-vous et l’avait conduit au Shinjuku Nicchome, dans des bars gay. Et puis Akira était parti avec un jeune américain. Minoru l’avait envié. Un vieux bonhomme, maigre, petit et plutôt laid l’avait dragué, alors Minoru était rentré à la maison, seul. Sur le chemin, une folle avait cherché à le draguer...
Quelques jours plus tard, le professeur parla à la classe de la Golden Week et de leurs candidatures. Il leur expliqua comment leur expérience pratique de la pêche se déroulerait. Et il leur donna d’autres formulaires à remplir jour après jour.
— Rappelez-vous, les garçons, ce ne sont pas des vacances, mais une part importante de vos études. Ceux d’entre vous qui iront sur des gros bateaux vivront toute la semaine à bord. Ils auront heureusement peu le temps de s’ennuyer. En revanche, les autres demeureront au pair dans la famille d’un pêcheur ou dans une auberge. De toutes façons l’école organisera tout. Ceux qui seront hébergés dans une famille doivent se rappeler qu’ils leur faut amener un présent, quelque chose dans les deux ou trois mille yens sera suffisant. Et maintenant, remplissez bien chaque jour le formulaire que je vais vous donner, pendant votre temps libre. N’imaginez pas que vous pourrez le faire au dernier moment. Ça se verrait immédiatement. À la fin, vous serez notés sur le contenu de vos notes, aussi, appliquez-vous !
Les garçons posèrent encore quelques questions.
— Quand connaîtrons-nous nos destinations ? demanda Minoru.
— La semaine prochaine, je pense. Sur ce papier vous trouverez la liste des vêtements à emporter et quoi prendre avec vous. Et vous trouverez également les numéros de téléphone à composer en cas d’urgence.
Le professeur donna encore quelques explications, puis leur montra sur une carte les points d’embarquement sur les bateaux de pêche. Pour ceux d’entre eux qui devaient monter sur des embarcations avec un seul pêcheur, ils recevraient un plan et le nom de la personne avec laquelle ils devraient vivre cette expérience.
Enfin, la semaine suivante, la liste fut affichée. Les garçons de quatrième année s’agglutinèrent contre le panneau d’affichage. Quand Minoru vit sa destination, il fut déçu. Pas un gros bateau, mais une petite île au large de Kyushu dont il n’avait jamais entendu le nom, avec un pêcheur du nom de Katsuzaka Shinji, et même pas dans la famille mais dans un ryokan, dieu sait de quelle dernière classe.
La tête basse, il se dirigea vers le guichet pour prendre les papiers, la carte, et quelques autres documents.
D’abord le Shinkansen, et puis le car, et enfin le ferry pour la petite île, qui comme par fait exprès, se nommait Kojima, « petite île », avec un seul village de deux cent trente sept âmes, nommé Tamachi. Le nom du ryokan était Takenoya. Horaires, tickets, tout était en ordre. Quelle merde !
— Minoru-kun, où vas-tu ? appela Akira.
— Le pire du pire possible ! s’exclama le garçon d’humeur noire.
— Fais-moi voir... Oh, pauvre Minoru ! Tu n’as vraiment pas de chance. Deux cent trente sept habitants. Mais au moins tu es dans un ryokan, tu seras plus libre, mieux que chez le pêcheur, non ? Peut-être un vieux bonhomme avec une femme acariâtre et une horde de filles affamées de mâles. Et puis tu économises l’argent du cadeau, pas vrai ? ricana Akira.
— Ouais, tu peux rigoler ! Et puis cette Golden Week passera comme les autres, répondit le garçon d’un air boudeur. Et toi, t’es tombé sur quoi ?
— Un gros bateau, avec Masato-kun. Alors si on ne trouve pas un beau et sémillant pêcheur, je le baiserai. Pas mal, non ?
— Tu as toujours du pot, toi, répondit Minoru.
De retour à la maison, Minoru prépara ses vêtements en suivant la liste, les mit dans un sac à dos, mit le short bleu et la chemise blanche avec le symbole de l’école et le béret de mer bleu. Il vérifia qu’il avait tous les papiers, les tickets, assez d’argent, dit au revoir à ses parents et alla prendre le train pour Tokyo d’où il voyagerait dans le Shinkansen. Il était d’humeur morose. Dans le train bondé, il sentit qu’on le touchait. Quelqu’un le tripotait. Il se trouva un peu excité mais déchanta aussitôt. Pourquoi il n’y avait rien que des vieux qui essayaient avec lui ? Et affreux en plus ! Il se dégagea, lui lançant un regard mauvais. Le bonhomme fit semblant de rien, mais ne recommença pas.
Et puis encore dans le Shinkansen, la personne assise à côté de lui était encore un vieux. Vraiment très prévenant. Minoru se fit froid, silencieux. L’homme insista, alors Minoru fit semblant de dor

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