Un été chaud et humide

Élise Bourque

Description

« Peut-on devenir prostitué par inadvertance? »
Baie Saint-Hugues, hameau pittoresque de la rive nord de l’estuaire du Saint-Laurent, est un dépliant touristique grandeur nature. Ici, tous les villageois ont un lien direct ou indirect avec le fleuve. La vie de chacun dépend des cétacés et des fjords. Les femmes le savent: l’été, les touristes s’amusent, elles s’ennuient.
Engagés comme DJ à la discothèque de l’hôtel du coin pour la saison estivale, Simon et Charles ont le mandat d’y ramener la clientèle. Après une nuit dans le lit d’une conquête plus âgée, Simon verra sa popularité atteindre bientôt des sommets inégalés. Son corps, fraîchement sorti de l’adolescence, nourrit les fantasmes des dames. Les visites à domicile vont se multiplier chez l’une et l’autre, et la liasse de billets grossira à vue d’œil. Étrangement, il n’en sera pas de même pour son ami Charles…
Quelques mois plus tard, Simon a l’impression d’avoir vieilli de dix ans. Étourdi par toutes ces conquêtes et rendez-vous secrets, ce n’est que de retour chez lui qu’il mesure pleinement à quel point sa naïveté a été écorchée au passage.

Sujets

• Littérature et sexualité
• Littérature québécoise

Informations

• Publié par: Guy Saint-Jean Editeur
• Date de parution: 13 février 2012
• Nombre de lectures: 29
• EAN13: 9782894555569
• Langue: Français

Extrait

Dans la même collection :
Un été chaud et humide , Élise Bourque
roman érotique, 2010

Fille de soie , Élise Bourque
roman érotique (format régulier 2007 ; format poche 2010)

L’agenda de Bianca , Élise Bourque
roman érotique (format régulier 2005 ; format poche 2010)

Coups de cœur à faire rougir , Marie Gray, 2006

Rougir un peu, beaucoup, passionnément (t. 5), Marie Gray
(format régulier 2003 ; format poche 2006)

Rougir de plus belle (t. 4), Marie Gray
(format régulier 2001 ; format poche 2004)

Histoires à faire rougir davantage (t. 3), Marie Gray
(format régulier 1998 ; format poche 2002)

Nouvelles histoires à faire rougir (t. 2), Marie Gray
(format régulier 1996 ; format poche 2001)

Histoires à faire rougir (t. 1), Marie Gray
(format régulier 1994 ; format poche 2000)

Stories to Make You Blush volume 3 , Marie Gray, 2004

More Stories to Make You Blush , Marie Gray, 2001

Stories to Make You Blush , Marie Gray, 2000

Libertine , Jean de Trezville, roman érotique
(format régulier 2004 ; format poche 2006)

Chère coupable , Missaès
roman érotique (format régulier 2002 ; format poche 2006)



Visitez notre site Web : www.saint-jeanediteur.com

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Bourque, Élise, 1957-
Un été chaud et humide
ISBN 978-2-89 455-339-8
I. Titre.
PS8553. O862E84 2010 C843’.54 C2010-940 025-9
PS9553. O862E84 2010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ), ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.

Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC

© Guy Saint-Jean Éditeur inc. 2010
Conception graphique : Christiane Séguin
Révision : Hélène Bard

Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2010
ISBN : 978-2-89 455-339-8 ISBN EPUB : 978-2-89 455-556-9 ISBN PDF : 978-2-89 455-557-6

Distribution et diffusion
Amérique : Prologue
France : De Borée
Belgique : La Caravelle S.A.
Suisse : Transat S.A.

Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

Guy Saint-Jean Éditeur inc.
3154, boul. Industriel, Laval (Québec) Canada H7L 4P7 450 663-1777.
Courriel : [e-mail] • Web : www.saint-jeanediteur.com

Guy Saint-Jean Éditeur France
30-32, rue de Lappe, 75 011 Paris, France. (1) 43.38.46.42.
Courriel : [e-mail]
À mes précieuses et indispensables sœurs,
Danielle et Hélène
Remerciement spécial
L’auteure remercie du fond du cœur
monsieur Normand Dugal, de Disco Normand,
pour sa confiance et sa générosité.
Un D.J. authentique et passionné !

Remerciements

À Gabriel, Marc et Samuel,
pour qui je suis encore là,
le mot AMOUR est trop petit
pour ce que vous m’inspirez.

Une pensée émue et affectueuse
pour tous mes anges de Québec, de Montréal,
de Saint-Luc et de la Floride,
qui ont uni leurs ailes pour me porter.

Un merci à J.M.
qui ne connaît pas la portée de son sourire.

Et toi, mi Cocotte,
mon puits de tendresse, gros câlins pour ta présence.
Peut-on devenir prostitué par accident ?
Par hasard ?
Troublé, Simon fixe le plafond de la chambre sans le voir, les paupières immobiles et les pupilles dilatées à l’extrême. Prisonnier des bras moelleux de Diane, une question obsédante assaille sa conscience.
Peut-on vraiment devenir prostitué par inadvertance ?
Me suis-je prostitué ce soir ?
Ses connaissances sur le monde de l’amour tarifé sont minces. Il se souvient du jugement implacable de sa grand-mère Bouchard lorsqu’elle jetait un œil sur la couverture de son Allô Police , et que le cadavre d’une prostituée y était photographié sous un gros titre. « Elle a couru après ! Mauvaise fille ! » En grandissant, Simon en avait déduit qu’un homme qui paie pour faire l’amour ne ressent rien pour sa partenaire, que l’argent l’autorise à tout exiger d’elle et à l’avilir, lui donne du pouvoir et transforme la pauvre catin en papier-mouchoir. Qu’en est-il d’un prostitué mâle ?

Lui, Simon Bouchard, vient de vivre des moments d’extase et de jouissance intense, comme si la femme l’avait payé pour le séduire, et non le contraire ! Diane s’est offerte avec une telle soif ! Un tel abandon ! Le jeune homme songe aux billets de vingt dollars pliés en deux, bien en sécurité au fond de la poche arrière de ses jeans neufs Levi’s GWG, qui moulent ses fesses à merveille. Il n’avait jamais remarqué qu’il avait de belles fesses, mais Diane le lui a dit.
Prostitué ?
Après de longues minutes, ses pensées s’embrouillent et le garçon craint de s’endormir inopinément. Il bat des paupières : les contours du plafonnier carré se précisent un peu plus. Il jette un regard oblique, ses yeux myopes suivent une bande de papier peint fleuri blanc et rose, posée sur l’arête du mur gris souris. Il s’attarde ensuite à un tableau représentant un bouquet de fleurs (des pivoines, peut-être ?) de même teinte, ainsi qu’à une psyché familière qui suscite un léger sourire. Il remarque ensuite la commode, le chiffonnier de chêne qui, déduit-il, vaut un sacré paquet considérant la tête sculptée d’arabesques et les portes taillées en pointes de diamant. Il considère le store vertical en tissu rose, aux larges et longues lames qui ondulent paresseusement. Il pense à l’énigme de l’œuf et de la poule ; le store a-t-il été acheté en premier et le papier peint ensuite ou est-ce le contraire ?
La respiration de la femme s’approfondit. Diane bouge un peu. Le garçon, comme une anguille, se glisse en dehors du lit. À tâtons, il agrippe prestement ses lunettes posées sur la table de chevet et s’empare de ses vêtements éparpillés, qu’il met en boule. Il enfile son t-shirt, ramasse ses Adidas et s’immobilise, à demi relevé. Son caleçon ? Il déplie avec précaution ses vêtements : des jeans, une ceinture qu’il tient par la boucle pour en étouffer le cliquetis, une chaussette, une autre. Il s’accroupit de nouveau, tâte le sol en vain, tout en réfléchissant.
Que suis-je censé faire maintenant ? Attendre que cette femme se réveille et me réclame encore une fois ? Que valent cent dollars dans ce genre de travail ?
Le rouquin se relève, allonge le bras et écarte du bout du doigt une lame du store. Des silhouettes sombres et trapues brisent la ligne d’horizon scintillante ; subtil jeu de cache-cache entre la lune, les maisons et les vagues du fleuve.
Comment ai-je pu me retrouver dans ce trou perdu ?

Sur une carte géographique, Baie-Saint-Hugues passe aisément pour une poussière. La rive nord de l’estuaire du Saint-Laurent regorge de hameaux pittoresques du genre, dans lesquels on pénètre comme dans un livre d’images. Des dépliants touristiques grandeur nature. Se pressant les unes contre les autres, les maisons sont tout alignées en face du fleuve, la façade percée de larges fenêtres. Ici, les habitants ont la montagne en guise de cour et les marées intégrées à leur quotidien. Le fleuve est un membre de la famille. Un pourvoyeur important, quelqu’un dont il faut respecter les humeurs et les caprices. Tous les villageois ont un lien direct ou indirect avec lui. Par conséquent, chaque pouce carré du quai est