Un homme parfait
116 pages
Français

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Un homme parfait , livre ebook

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Description


Qui a dit qu’on ne pouvait plus trouver l’amour à soixante ans passés ?



Et, comment une sexagénaire se retrouve dans une histoire sentimentale avec une personnalité de série télévisée américaine sur un seul échange de courriers ?



Peut-on tomber amoureux de quelqu’un, par le biais d’une correspondance ?



Qui gagnera « ses lettres de noblesse sentimentale », dans cette histoire improbable ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 7
EAN13 9782491926007
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre 1Mary
C’était encore un matin oùMary eut la mauvaise idée de se regarder dans la glace. Comme chaque matin. Quel outrage le temps avait-il encore gravé sur ce visage de sexagénaire, même si elle en paraissait dix de moins ?
C’étaitla surprise du chef dans tous les sens du terme, et son chef à elle était loin de rivaliser avec un quatre étoile.
Malgré que la nuit portait plus de cauchemars que de conseils, elle avait une bonne tête de vainqueur pour aller se recoucher. Non, il n’y avait pas à tergiverser, tous les matins, elle se trouvait de plus en plus moche.
Eh oui, elle avait juste eu soixante ans quand le dernier membre de sa famille décéda d’uncancer, après six mois de tortureet d’institutmédical. Et les deux événements passaient mal, c’était le moins que l’on puisse dire.Elle se retrouvait donc seule, sans famille, sans compagnon, sans enfant.
Dans le décor, il ne lui manquait plus que les petites allumettes à aller vendre dans la rue, mais illui fallait attendre l’hiver.
Marys’était levée, ce matin de juillet, avait attrapé sa zap et allumé la télé sur une chaîne qu’elle ne sélectionnait jamais et était tombée sur un programme inédit, qui attira son attention.
L’histoire était simple. Elleà trouver des pierres précieuses dans des consistait contrées lointaines. Il s’agissait d’étudier le terrain,de trouver le meilleur filon, de rester discret, d’être le plus productif possible et, de creuser, ou plonger, ou grimper, et surtout, avoir les bons interlocuteurs dans les bons endroits aux bons moments.
Toute dans sa peine et le désespoir de son deuil, elle resta scotchée à la télé,tout l’été, pendant deux mois, à raison de cinq heures par jour, pour voir trois hommes, un père et ses deux fils, être les héros de cette série télévisée, innovante dans les domaines culturel et télévisuel.That’s entertainment! Et puis, les gens ont tellement besoin de rêve et d’évasion.
La série était passionnante. Elle s’y passionna, chaque jour, assidument, devant son petit déjeuner. On suivait la progression des recherches, espérant, en même temps
qu’eux,quand ils trouvaient quelque chose et, marquant son désappointement, quand ils avaient fait fausse route. Mais, voirl’énergiede ces trois hommes en âge de voter devant un tel défi, la boosta dans ses défis du quotidien.
Elle était admirative de leur acharnement à retrouver, sur les trois îles ou dans le lac Titicaca, entre le Pérou et la Bolivie, Amérique du Sud, six coffres remplis de pierres précieuses qui avaient été arrachées à la nature, il y avait des siècles, par les précurseurs grands voyageurs colons.
Mais, la saison se terminant, et la rentrée et les giboulées de septembre frappant à sa fenêtre, Mary décidad’écrire son enthousiasme à ces héros des temps modernes, dont elle avait pu avoir une adresse directe sur les réseaux sociaux.
Chapitre 2La rencontre
Elle avait donc jeté sa lettre dans la boîte, comme on jette une bouteille à la mer, par dessus son épaule et avec un bouchon.
Il s’agissait pour elle d’une simple formalité, une forme de mercis exacerbés par le grand malheur qui l’avait frappée et, surtout, son parent, pendant six mois de traitements inefficaces et troismois d’agonie.Sans en attendre quoi que ce soit en retour, elle ne cherchaitrien de particulier, si ce n’étaitle réconfort moral que lui avait apporté cette émission, les premiers mois de son deuil.
Puis, deux mois après, elle reçut au courrier un petit mot qui ne manquait ni de charme ni de sincérité et, encore moins,d’une certaine forme de condoléances.A l’évidence, sa lettre en forme d’accessit, qui se voulait de compliments et de remerciements, avait marqué les esprits.
Elle était on ne peut plus sincère et, partied’un élan d’enthousiasme, avait retracé les émotions que la série avait suscitée en elle,et le soutien virtuel apporté par l’énergie de ces trois aventuriers. Et,rien d’autre.
Le premier coup de fil vint quelques semaines, plus tard, un soir, vers minuit.
Elle se couchait comme les poules, sur une patte, la tête rentrée sous son oreiller, après trois pages de mots croisés ou de son roman policier.
Une voix d’homme, assez grave,lui demanda si c’était bien elle. C’était en français, avec un accent anglais.
Chapitre 3Florence, Italie, trois mois après
Trois mois plus tard, comme convenu, Max sonnait à sa porte et un taxi les attendait. Mary avait préparé ses bagages de fringues professionnelles, mais, néanmoins assez confortables : mocassins, jean, chemises amples, pull et les indispensables quotidiens. Il faisait déjà doux, en mars, en Italie.
Max : « Alors, nous prendrons le train en gare de Lyon pour le sud de la France. J’ai quelque chose d’important à récupérer à Nice. Puis, un autre train de nuit pour Florence où nous resterons quatre jours. Moi, je continue ensuite sur le Sri Lanka en début de semaine prochaine. Je vous donnerai alors plus de détails sur ce que j’attends de vous.
«Nous n’irons pas visiter la villa, cette fois-ci,car j’ai très peu de temps, et des rendez-vous sur Florence sont fixés. Vous aurez donc quartier libre pour approfondir votre visite de la ville, un jour ou deux. Cela vous familiarisera avec le style que je souhaite, c’e! Arrivés à Florence, je vous parlerai du projet dansst-à-dire, toscan lequel je souhaite vous intégrer, en tant que consultante. Est-ce que ce programme vous convient ? »
Mary : « Bien sûr ! Les voyages forment la jeunesse ! Etj’ai hâte de savoir en quoi je peux vous être utile,et m’être utile, par la même occasion. »
Chapitre 4Max Genna
Max Genna était italo-américain, de Lombardie, mais préférait la campagne toscane où il possédait une maison de famille. Il était né à Montgomery, en Alabama, mais chérissait ses origines italiennes.
C’était un sexagénaire, plutôt séduisant, sans rien casser, il cassait déjà suffisamment de cailloux dans ses longues et, souvent, infructueuses journées. Etait brun, les tempes grisonnantes, les yeux marrons, un nez viril et un sourire qui aurait fait damner une sainte.
Voyageait tout le temps. Etait un vrai mec. Intelligent, très intelligent. En tant que géologue, archéologue et gemmologue de formation, il avait fait fortune dans le diamant. Ce qui lui avait valu d’êtreplusieurs fois millionnaire.
Chapitre 5Week-end à New-York, Etats-Unis Elle ne savait pas trop comment cela allait se passer. C’était tout l’enjeu de cette histoire.
Deux seniors qui agissaient comme des gaminsà l’imagination fertile.On ne voyait cela que dans les mauvais films.Chacun se promettant de retrouver l’autre, elle, pour septheures d’avion de Paris à NYC et, lui, pour quatreheures d’hélico de Montgomery, Alabama, à NYC.
Dans son sac noir, elle n’avait pas pris grand-chose. Quelques vêtements de rechange. Son nécessaire de toilette. Pourle peu de temps qu’elle restait, elle n’allait pas embarquer une malle-cabine.
Après le repas, Maxproposa de l’emmener à l’Empire State Building,qu’il connaissait déjà.
Mary : « Commevous connaissez déjà l’Empire State, ne pourrions-nous pas plutôt aller visiter le Chrysler Building ? Je suis dingue de cette construction ! »
Max acquiesça,d’autant qu’il n’y était jamais monté. Après tout, il était question d’une balade digestive et, en si peu de temps, ils n’allaient pas visiter tous les monuments de la ville. Dans l’ascenseur, ils se regardèrentcar un malicieusement, gros monsieur, flanqué d’un appareil photo argentique dernier cri, avait failli bousculer Mary en sortant de l’ascenseur. Décidément, jamais deux sans trois, c’était un signe des fées. Mais,il n’en fit rien et Max,qui semblait attendre l’impact imminent, parut presque déçu.
La vue du Chrysler était ahurissante. Mary aimait cette tour dont les derniers étages étaient comme un bijou sculpté par une main divine, avec ses arceaux métalliques polis comme un joyau, brillantes comme les facettes d’un diamant.
Chapitre 6La villa en Toscane, Italie
En rentrant, elle prit une douche et Max frappa à sa porte. Elle s’enroula d’une serviette, noua ses cheveux au-dessus de sa nuque et ouvrit à Max. Il était là, avec une bouteille de champagne, pour fêter leurs retrouvailles. Mary était plutôt gênée, car elle n’était pas habillée pour la circonstance.
Elle luidemanda de l’attendre dans la chambre, en se tournant, nez à la fenêtre, pendant qu’elle passerait quelque chose de plus décent, comme on le voit faire dans les comédies sentimentales très souvent.
Max, par un jeu de miroirs et, dans le reflet de la vitre, vit Mary faire glisser la serviette pour découvrir son corps, elle enfila une culotte et une robe, remonta ses cheveux sur la tête, sans s’apercevoir qu’elle avait un spectateur qui en était bouleversé. C’est sûr que cette femme travaillait pour lui, mais « le travaillait » aussi.
Pendant ces deux mois, il avait été fou de ne pouvoir la voir, sentir son parfum, la regarder vivre, et auprès d’elle, c’est comme s’il retrouvait ses racines, cellesd’un pays qu’il n’avait jamais voulu quitter.
Elle s’approcha de lui. Il posa la bouteille ruisselante de buée et deux superbes flûtes en verre de Murano sur le rebord de la fenêtre, prit de ses deux mains en conque, son geste fétiche, le visage de Mary,et l’embrassa avec la fougue du désespoir, presque comme on embrasserait un condamné à mort pour la dernière fois,avant qu’il ne soit brûlé vif sur le bûcher.
Chapitre 7Le choc
Max et Mary rentrèrent chez eux, l’un à Montgomery, Alabama, et l’autre, à Paris, en France.
Quelques jours plus tard, Max téléphona à Maryqu’ilferait escale à Paris, dans une huitaine de jours.
Marydécida d’aller le chercher à Roissy. La salle de débarquement, comme à son habitude, était bondée de toutes sortes de gens greffés à leur téléphone portable, et non le contraire, de gens qui pleuraient de retrouver les siens, de ceux qui pleuraient de les voir partir,de militaires armés, d’enfants fatigués de leur voyage que les parents, excédés, ne contrôlaient plus, de brouhaha, de valises et de chariots souvent surchargés.
Max débarqua avec son bagage à main, pour gagner du temps, et éviter la queue au tapis bagages.
Le taxi les déposa porte de X...et ils montèrent à l’appartement deMary. Elle lui servit un drink et Maxs’assit sur le divan en lui disant, très sérieux etun peu coincé :
Max : « Nous devons parler. »
Mary, accentua sa ride du lion : « Quand une phrase commence comme ça, en général, elle se termine mal. »
Max : « J’avaisbesoin de te parler, en face, celan’aurait pas été correct au téléphone, ni par email ni par courrier. »
Mary : «D’accord! A voir ta tête, pas de sourire, une lueur de tristesse dans les yeux, une tronche de cent pieds de long, une distance de cent pieds de long aussi, une froideur debanquise…! Tu veux que l’on arrête, c’est ça? »
Max ne répondit pas et Mary sentait les larmes lui monter aux yeux, ce qu’elle ne voulait pas qu’il voit. Il la regardait, comme son habitude de regarder, de scruter les gens, à la limite de l’impolitesse,lui si bien élevé.
Mary, en français : « Ok, toi, espèce de salopard, tu es en train de me briser lecœur, en ce moment, et pour le restant de ma foutue vie. Donc, tu es comme tous les mecs, en fin de compte !
Elle prit son téléphone et composa le numéro des taxis.
Mary : « Bonjour, merci d’envoyer une voiture au ... et ellenota sur un postit le numéro de réservation, le colla, sans ménagement, sur le front de Max, et lui dit en français : « Donne ça au chauffeur, si tu ne veux pas te perdre, au besoin, prends un GPS, si tu ne trouves pas la sortie.
« Allez, dégage, dégage de chez moi, et, en anglais, et en hurlant :out of my« Get flat, get out of my life! You, fucking son of a bitch! GET OUT, GET OUT, GET OUT...»
Max ne bougeait pas. Mary étaithors d’elle.
Quelques jours plus tard, elle reçut un coup de fil de Max. Il voulait venir en France et avait des nouvelles pour elle.
Max : « Les recherches avancent bien et nous sommes sur le point de trouver un premier coffre.
« Je voulais te dire que je veux être avec toi.
« Federico et Giuliano prennent le relais, ils savent faire, mieux que moi, maintenant. L’équipe est formidable et je les ai mis au courant, la production aussi.
«Toutes mes affaires sont en ordre et j’ai du temps pour toi.
« Comme tu aimes faire des listes, je veux que tu fasses la liste de ce que tu aimerais faire avant... »
Max : « ...Envoie-moi cette liste, dès ce soir, pour que j’organise et vienne te chercher, mon Amour ! »
Mary ne réfléchit pas et fit la liste dece qu’elle pourrait avoir le temps de faire, avant de mourir, mais dans combien de temps.
Ces « vacances » lui permettraient-elles de recouvrer une santé et des facultés que la médecine n’avait pas le pouvoir de rétablir par force médicaments, traitements, radiothérapie.
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