UnPrison | Roman gay, livre gay
251 pages
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UnPrison | Roman gay, livre gay , livre ebook

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Description

Un frêle étudiant de première année à Princeton se retrouve en prison où il devient la propriété d’un détenu puissant, mais pourtant compatissant.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 41
EAN13 9780244019501
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

UnPrison
Yamila Abraham
Copyright © 2016 Homoromance éditions ISBN-13: 978-1548801472 ISBN-10: 154880147X
Copyright © 2014 Yamila Abraham. Chers Amis,je vous en prie, ne partagez pas cet ebook sur internet !Le piratage m’empêche de gagner ma vie.Je vous suppliede ne publier ni ce livre, ni aucun de mes écrits sur internet. Merci à tous ceux qui me soutiennent en achetant légalement ce livre !
*** J’entamai mon second semestre à Princeton quand un petit sac d’héroïne tomba de ma poche alors que j’étais en classe. L’étudiant situé derrière moi envoya aussitôt un SMS à la sécurité du campus. Ils m’attrapèrent à la sortie du cours. — Mon père est le PDG de Chase Manhattan, dis-je alors que j’étais assis dans leur saleté de chaise d’interrogatoire. Bon sang, appelez-le. Il va tout arranger. — Pas de souci. Nous allons l’appeler, répondit la femme chargée de la sécurité. — Bien. Parce qu’il va vous le faire payer si vous laissez la situation empirer. Quelques minutes plus tard, j’entendis le crépitement d’une radio de police derrière moi. Ces connards avaient appelé la police. Après mon entrée à l’université, je m’étais mis à fréquenter assidument les clubs de New York. Afin de m’assurer l’entrée des meilleures soirées, j’essayais d’avoir toujours quelques grammes de cocaïne sur moi. Le dealer de Princeton n’était pas très fiable. Après une longue période de disette, j’avais réussi à le coincer et à lui acheter tout son stock ; cinquante petits paquets d’un gramme chacun. Je m’étais dit que cela me permettrait de tenir un bon moment et je les avais fourrés dans ma poche avant d’aller en cours. Et c’est ainsi que ma vie fut totalement ruinée. Se faire libérer de détention par un père qui était bien trop occupé pour perdre du temps avec ce genre de conneries était une expérience très humiliante. Je lui dis la même chose qu’aux policiers : ce n’était qu’une façon d’être accepté aux meilleures soirées de Manhattan. Il était furieux mais il savait, tout autant que moi, que les charges seraient abandonnées. Les gens comme moi ne faisaient pas de prison. Sauf que c’était une année d’élection, que l’économie était au plus bas et, dans ces circonstances, il n’y avait rien de mieux pour un candidat que de montrer qu’un petit blanc privilégié ne recevait aucun traitement de faveur. Ils essayèrent de me faire plaider coupable de trafic de drogue, un crime fédéral, pour une peine minimale de cinq ans. Qu’ils aillent au diable ! Je voulais que les charges soient requalifiées en simple infraction avec une amende à payer. Mon père n’envisagea même pas d’accepter leur offre. Ils menacèrent de requérir la peine minimum de vingt-cinq ans applicable dans le New Jersey pour trafic de drogue si nous allions jusqu’au procès. Mon avocat leur répondit qu’ils pouvaient toujours essayer. Je ne faisais pas de trafic de drogue. Pourquoi quelqu’un d’aussi riche que moi irait revendre de la drogue ? Il était sûr d’arriver à me tirer de là. Nous avons perdu. J’écopai de vingt-cinq ans dans l’établissement correctionnel de Palville. Eh oui, il existait bien une putain de prison appelée Palville dans la foutue ville de Palville. Mon père m’informa qu’elle était située au beau milieu de nulle part. Je suppose que c’était sa façon de me dire que je ne recevrai pas beaucoup de visite.
Quand vous êtes condamné à une sentence aussi lourde, vous ne ressortez pas du tribunal librement avant de vous rendre à la date d’exécution de la peine. Je fus conduit à une cellule bondée et puante située dans le tribunal. Il n’y avait que le sol en béton pour dormir et pas de papier pour l’objet en métal qu’ils appelaient des toilettes. Cela n’avait que peu d’importance puisque je mangeais à peine les saletés qu’ils osaient appeler de la nourriture. En fait, durant ces huit jours dans cette cellule infernale, je me remis du choc de la perte du procès et j’envisageai la façon de purger ma peine. Mon bref séjour en prison m’avait prouvé que je n’étais pas du genre à m’en sortir en prison. Premièrement, j’étais blanc et douze des quinze gars enfermés avec moi étaient noirs. Deuxièmement, je n’avais que dix-huit ans. Tous les autres avaient au moins dix ans de plus que moi. La plupart d’entre eux avaient l’air drogué, y compris les deux autres blancs. Et dernièrement, mais ce qui était encore pire, j’étais petit et maigrichon. La prise hebdomadaire de cocaïne était géniale pour perdre du poids et ma famille avait toujours eu un « physique aristocratique ». — Merde, gamin, comment tu vas réussir à sauver ton cul de blanc en prison ? Ce gars, Roderick, je crois, ne se moquait pas de moi. En fait, il compatissait car je venais de lui raconter mon histoire. Je sentis mon estomac se retourner. Le risque de viol était resté dans le fond de mon esprit. Je ne l’avais pas laissé faire surface jusqu’à ce que ce gars – qui avait l’air d’avoir déjà passé du temps derrière les barreaux – ne commence à en parler. — Personne ne se fait vraiment violer en prison, n’est-ce pas ? C’est juste une légende urbaine que tout le monde raconte… — Gamin, dit un autre gars qui faisait le double de Roderick et dont la peau était si noire que je n’arrivais pas à lire ses tatouages. Tu as plutôt intérêt à te renseigner si tu vas en haute sécurité. Bien sûr qu’il y a des viols en prison, ça arrive souvent. — Je vais en sécurité moyenne, répondis-je malgré le choc qui m’avait secoué. — C’est encore pire ! Il y a bien plus d’occasions et d’endroits pour te sauter dessus. — La ferme ! dit un gars qui essayait de dormir mais je ne vis pas qui c’était. — Va te faire, fils de pute ! Je me raidis en pensant qu’ils allaient en venir aux poings mais ils en restèrent là. Après quelques minutes, mon cœur reprit un rythme normal et je recommençai à imaginer mon anus en train de se faire déchirer par un gang de monstre malades qui étaient encore pire que les pauvres gars partageant cette cellule avec moi. Durant le reste de mon séjour, ma peur se transforma en un délire maladif. Je vis mon reflet dans le distributeur de serviettes en papier et je réalisai à quel point j’avais blanchi. La peur m’avait paralysé, m’avait engourdi. Je voulais essayer d’en faire quelque chose, de l’utiliser, mais que pouvais-je faire ? Que pouvait faire un petit blanc maigrichon pour se protéger en prison ? Je n’aurais pas d’argent. Le nom de mon père n’aurait aucune valeur. J’étais totalement impuissant. *** Le gardien m’annonça que les Marshals allaient enfin venir me chercher pour m’emmener à
Palville, comme si c’était une bonne nouvelle. Bon, cette cellule était un véritable enfer et si j’avais dû faire mes vingt-cinq ans –sans espoir de remise de peine pour bonne conduite – ici, j’aurais surement cherché un moyen de me suicider. Cependant, dans cet endroit, je savais à quoi m’attendre. Tout ce que je savais à propos de Palville, était que je risquais de m’y faire sodomiser. J’avais bien l’impression que j’avais tout intérêt à rester ici le plus longtemps possible.
Je subis ma première fouille au corps, nu dans une prison locale où nous nous étions arrêtés pendant le trajet. Ils m’ont fait écarté les fesses avec mes mains avant de m’accroupir et de tousser. Cela ne me gêna même pas. Avant d’aller en prison, vous pensiez que les fouilles au corps étaient ce qu’il y avait de plus humiliant. Mais qui s’en soucie ? Écarter les fesses pour un gardien qui s’en fout n’est rien du tout comparé au véritable danger. J’obéis comme un robot. C’était plus facile d’accepter de faire ce qu’il faut quand on sait qu’en cas de refus, on risque de se faire tabasser par cinq gardiens en plus d’une augmentation de sa peine pour avoir résister à l’autorité. J’aurais même pu finir dans une prison encore pire, juste parce que j’aurais été catalogué comme fauteur de trouble. Ils m’ont fait enfiler la plus petite combinaison orange qu’ils avaient, même si elle était tout de même trop large pour moi. Les chaînes autour de mes chevilles m’obligeaient à faire de tout petits pas alors que mes poignets étaient aussi attachés et reliés à ma taille. Puis ils me firent monter dans un bus scolaire vert avec trois autres blancs ainsi que trois ou quatre douzaines de noirs. En regardant autour de moi, je vis un homme noir tellement imposant qu’il prenait une rangée à lui tout seul. Je recommençai à m’apitoyer sur mon sort en m’imaginant ce gars en train de me prendre. Je me concentrai sur le paysage et oubliai tout le reste. La seule sensation qui me restait était celle de mon estomac qui se tordait. J’aurais probablement vomi si j’avais eu quelque chose à manger. Environ une heure après le départ, je réalisai que le gars à côté de moi sanglotait en silence. C’était un jeune noir avec les cheveux bien coupés. Les hommes autour de nous dormaient ou regardaient par le paysage. C’était le bon moment pour pleurer. Je l’observai pendant un moment avec une sensation de confusion. J’eus alors l’impression de me prendre une gifle. Personne ne m’avait réellement giflé, à part peut-être la réalité. Pourquoi es-tu si confus ? Tu crois être le seul à souffrir ? J’étais encore dans mon monde imaginaire où j’étais seul face aux monstres sur le point de me violer. Je n’avais pas eu conscience de ne pas être le seul à se sentir mal et à avoir l’impression d’être foutu. Le gamin d’à côté était plus humain que moi car il avait encore des larmes à verser. Il ne s’agissait pas que de moi. Il y aurait d’autres temps et d’autres lieux plus appropriés pour avoir une révélation. Oui, je savais qu’il me faudrait encore murir mais ce serait pour plus tard. Pour l’instant, j’étais en mode survie. Oublié le petit con égocentrique de Princeton, je deviendrai celui qu’il faudra pour assurer ma survie. Le problème, c’était que je ne savais pas encore ce qu’il faudrait pour cela. Au milieu de nulle part, la prison apparut. Elle ressemblait à un château avec ses longs murs reliant des tours de guet en forme de dodécaèdre. Les deux barrières que nous traversâmes pour entrer semblaient flambant neuve. Même les pointes des fils barbelés qui les recouvraient paraissaient briller. Le bus pénétra dans le premier bâtiment et se gara. Des gardiens armés commencèrent à nous hurler dessus puis nous conduisirent dans un endroit ressemblant à une clinique. Un par un, nous passâmes par une salle d’examen où ils nous firent passer un test cutané pour la tuberculose. Ensuite, une femme sortit le matériel pour une prise de sang. Je détestais les aiguilles. — À quoi ça sert ? — Test VIH. — Quoi ?
Mon expression paniquée sembla provoquer un élan de sympathie en elle. Elle m’expliqua, tout en piquant dans la veine à l’intérieur de mon coude : — Si vous êtes positif, vous serez transféré ailleurs. Vous n’aurez pas le droit de rester ici. J’aurais dû comprendre que c’était une bonne nouvelle puisque je ne risquerais pas d’attraper le SIDA en me faisant violer. Mais je n’arrivais pas à comprendre pourquoi ils testaient les détenus pour des IST. — Vous… alors les gens ayant le SIDA sont… — Les hommes séropositifs sont transférés vers une autre prison. Elle retira l’aiguille et appuya un bout de coton sur le point de ponction. — Nous ne voulons pas de gens infectés ici donc nous les transférons ailleurs. — Comment ont-ils étés infectés ? Elle m’observa. — Par le sang ou la semence. Fini. Partez par-là, dit-elle en désignant une porte en métal à l’opposé de celle par où j’étais entré. Les gardiens nous firent asseoir les uns derrière les autres dans un long couloir. Cette fois, il y avait deux portes : une pour les noms de A à M et l’autre pour les N à Z. Je pensais que c’était l’endroit où on nous enlèverait nos chaînes et que nous prendrions nos vêtements et les fournitures de base. Mais les hommes qui sortaient étaient encore enchainés et ne portaient rien dans leurs bras. Cette file d’attente avançait lentement et certains des gars autour de moi commencèrent à se plaindre parce qu’ils avaient faim. Je tendis l’oreille. — Tu crois que la nourriture d’ici est meilleure qu’à Downstate ? — Putain, qu’est-ce que tu veux que j’y connaisse de Downstate ? Mais ça ne peut pas être pire qu’Attica. — Merde, j’en ai entendu parler. — Ici, la bouffe doit être au top. Après tout, c’est une prison flambant neuve, pas vrai ? Vraiment ? Tout le monde avait l’air d’en savoir plus que moi. Apparemment, le bus était rempli de prisonniers transférés. — Ça veut rien dire. Une prison neuve, ça veut dire qu’ils ont déjà explosé le budget pour des tables avec gaz lacrymo et les équipements anti-émeute. Le fait de bien nous nourrir ne fait pas parti de leurs priorités. — C’est quoi cette histoire de tables à gaz lacrymo ? Putain ! Oh, bien. Je n’étais donc pas le seul à me poser la question. — Oh ouais, les tables à gaz lacrymo. Ces nouvelles prisons sont conçues pour pouvoir venir à bout de n’importe qui. Il y a aussi des capsules de gaz lacrymo dans la cour. Il leur suffit d’un regard de travers et ils te foutent à terre. — Pfff, alors c’est comme ça, hein ? — Au moins, la graille devrait être bonne. Mon voisin de siège, celui qui pleurait dans le bus, venait de parler. J’avais supposé qu’il était aussi novice que moi dans ce milieu mais non, il s’y connaissait visiblement puisqu’il savait ce qu’était la
graille. Qu’est-ce que ça pouvait bien signifier ? Comment pouvaient-ils inclure quelqu’un d’aussi ignorant que moi dans leur monde ? C’était une punition cruelle et imméritée. — Ouais, ils doivent bien se faire payer, tu vois ? — Du moment que j’ai mes ramens. Cette réflexion causa quelques rires. — Est-ce que vous savez si on aura le droit de fumer ? demanda un blanc. Apparemment, les rires lui avaient donné du courage. — Nan, mec, répondit le gars qui en savait tant sur les tables avec gaz lacrymo. Ça fait dix ans qu’on a plus le droit de fumer en prison. Cette réponse civilisée me choqua. Les blancs avaient aussi le droit de parler ? Ils ne se faisaient pas insultés ou menacés ? — Burgess ! Ryan ! J’eus du mal à me lever en entendant mon nom. Un homme noir et chauve m’attendait en tenant un bloc-notes dans la pièce des A à M. Il m’invita à entrer et désigna une chaise devant le bureau. Il s’agissait de l’entretien d’entrée. Il m’assigna un numéro, me demanda si j’avais des besoins médicaux spéciaux, fit la liste des membres de la famille qui pourraient venir me voir, et ainsi de suite. Le plus important arriva quand il demanda si quelqu’un dans la prison représentait un danger physique ou vital pour moi. — Oui. Il sortit un formulaire du tiroir. — Quel est son nom ? Ma bouche s’assécha. — Je ne connais pas leurs noms. Je parle de tout le monde ici. Je n’ai jamais fait de prison avant. Je ne suis qu’un petit maigrichon de dix-huit ans. Mais enfin, regardez-moi ! Il me regarda et eut l’air de compatir. — Ouais. Je vois, dit-il en reposant la feuille de papier. Très bien, écoutez. Il y a des gars plutôt méchants ici. Certains vous verront certainement comme une cible facile. Si quelqu’un vous dérange, vous devez trouver un gardien et le lui dire. C’est la seule façon que nous avons de vous aider. La sueur coulait sur mes tempes. Je ne m’y connaissais pas trop en prison mais je savais qu’il ne disait que des conneries. Si je créais des problèmes à un caïd en allant le dénoncer aux gardiens, je n’aurais plus à me soucier de me faire violer mais plutôt de me faire tuer. Il tapota sur son bloc-notes. — Je vais leur dire que vous avez peut-être été exposé au VIH. Comme ça, vous serez mis en isolement. J’eus l’impression que le ciel venait de s’ouvrir pour faire apparaitre un rayon de lumière divine accompagné par un chœur d’ange chantant à l’unisson. — Ce sera temporaire en attendant que vos résultats reviennent. — Quoi ? Et combien de temps est-ce que ça va prendre ?
Il haussa les épaules. — Nous sommes vendredi. Les résultats devraient arriver lundi ou mardi. Découragé, je m’avachis sur la chaise. Pourquoi ne pouvais-je pas passer toute ma peine en isolement ? En se levant pour me raccompagner, il appela un gardien. — Il a eu un risque d’exposition. Mettez-le en isolement. Le gardien hocha la tête et me montra où je devais aller. — Putain, pas étonnant qu’il ait l’air aussi malade, s’exclama un des autres prisonniers derrière moi. La petite pute a le SIDA. *** La cellule d’isolement était paradisiaque. Environ un mètre vingt par deux mètres quarante, avec un lit et un combiné WC/lave-main. L’eau du lavabo se déversait dans le réservoir des toilettes pour être utilisé à la prochaine chasse d’eau. J’eus droit à un rouleau de papier toilette mais ils me prirent ma combinaison orange ainsi que mes chaussures. Je n’avais plus que mon T-shirt et mon boxer. Je dus baisser mon sous-vêtement, écarter les fesses avant de m’accroupir et de tousser encore une fois, puis ils me laissèrent. La meilleure situation que je puisse espérer pour l’instant : être seul et en sécurité. De toute évidence, cet endroit était considéré comme une punition. Et je pouvais le comprendre. Il n’y avait rien à voir, rien à faire, et personne à qui parler. Je m’installai sur le matelas sans draps et dormis durant deux bonnes heures. Il était fin mais propre et bien plus confortable que le sol bétonné de la cellule de détention du tribunal. Je fus réveillé par l’ouverture d’un petit panneau dans la porte constitué d’un épais treillis métallique. Un plateau, ressemblant à ceux de la cantine du lycée, fut poussé jusqu’à moitié avant de s’arrêter, en attente. Je m’assis en ayant l’impression d’avoir encore des heures de sommeil à rattraper. — Eh ! Viens chercher ta bouffe. Le ton gentil de sa voix m’apprit qu’il s’agissait d’un détenu et non d’un gardien. Je me dépêchai de prendre le plateau. Si près du grillage, je pus voir le visage d’un homme blanc, dans la vingtaine, et dont les cheveux roux étaient peignés en arrière. Ses lobes d’oreilles pendaient jusqu’à toucher ses épaules à cause des immenses trous présents, vestiges des écarteurs qu’il devait porter auparavant. Son sourire révéla une dent en or. — Comment tu t’appelles, mec ? — Ryan Burgess. — Je suis Donnie Sullivan. Tu viens d’arriver ? — Oui, ça fait quelques heures. — Tu as le SIDA ou la tuberculose. Tu sais comment je le sais ? C’est parce que tu as un plateau normal au lieu de la merde habituelle. Je jetai un œil à ledit plateau. Chaque compartiment était rempli par un semblant de nourriture. Le plat principal avait l’air d’être un genre de ragoût de spaghettis.
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