Accompagné, et pourtant seul
236 pages
Français

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Accompagné, et pourtant seul , livre ebook

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Description

L’union de Guy et Jocelyne Ducret est un échec, dû au comportement désobligeant de Jocelyne envers son mari. Pourquoi Guy, après plus de vingt ans de vie conjugale décevante, ne divorce-t-il pas ? Mystère pour l’entourage...


Partis en croisière avec un couple ami, ils s’essaient à des aventures libertines. Peu après leur retour, le décès brutal de son épouse apporte à Guy la liberté mais aussi la solitude. À nouveau célibataire, il se remémore ses déboires sentimentaux d’avant son mariage et appréhende l’avenir. Saura-t-il enfin trouver la sérénité ?


Une histoire touchante où le destin, à travers une situation affligeante, se fraie un chemin vers le bonheur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414135417
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-13539-4

© Edilivre, 2018
Accompagné, et pourtant seul
En ce bel après-midi d’un samedi d’octobre, la nature était baignée d’une douce chaleur, sursis agréable avant l’arrivée de l’hiver, incitant tout un chacun à profiter de ce soleil généreux ! Ainsi, dans la campagne genevoise, l’on rencontrait beaucoup de gens qui, détendus et la mine heureuse, se promenaient ou, pour les heureux propriétaires de jardin, s’affairaient aux derniers travaux avant le froid.
Pourtant, dans la jolie villa qu’il habitait, l’homme assis à son bureau était plongé dans ses pensées, accablé, découragé. Guy Ducret, tel était son nom, n’avait pas de problèmes de santé ni de soucis financiers, non, ce qui l’affligeait, c’était ses relations difficiles avec Jocelyne, sa femme.
L’entourage voyait en elle une belle créature, aux gestes gracieux accentuant son élégance. Chaque jour bien maquillée, ses cheveux noirs impeccablement coiffés lui conféraient une allure distinguée. Par ailleurs, on ne pouvait ignorer son intelligence ni son efficacité, que ce soit au quotidien dans la maison, ou dans son travail de chef-comptable qu’elle exerçait dans une grande entreprise genevoise. Dans la volonté d’entretenir sa forme physique, elle allait une fois par semaine dans une salle de gymnastique. Indiscutablement, Guy appréciait à leur juste valeur les qualités de sa femme mais se désolait du comportement déconcertant qu’elle manifestait à son endroit. Avec peine il endurait sa vie de couple où mots gentils, gestes tendres étaient si rares. Cette attitude froide, qu’il supportait depuis plus de vingt ans était inexplicable. L’on aurait pu croire qu’elle faisait tout pour le décourager, le dissuader de rester avec elle alors que la réalité était inverse… elle n’aurait pu vivre sans lui, son souffre-douleur sur qui elle pouvait décharger sa mauvaise humeur. Quotidiennement, elle lui faisait sentir sa dureté de cœur. De cœur ? non, elle n’en avait pas. Trop égoïste pour aimer quelqu’un d’autre qu’elle-même, elle ne connaissait pas les sentiments d’amour ou de charité. Cependant, assez maligne pour ne pas dévoiler sa mentalité hors du foyer, leurs amis ne se doutaient pas du profond désaccord régnant dans le couple.
Lors de leur union, Guy avait eu la ferme intention de combler sa bien-aimée de bonheur, lui vouer tout son amour avait été son désir le plus sincère.
Avec les années, ses illusions s’étaient transformées en amère déception et c’est difficilement qu’il supportait cette vie de couple dans la mésentente. Depuis longtemps, Jocelyne faisait fi de l’affection ou des manifestations d’amour de son mari. Seules les relations sexuelles les rapprochaient régulièrement, aucun des deux ne pouvant s’en passer. Pourtant, lorsqu’elle était fâchée, Jocelyne lui refusait même cet unique plaisir. La satisfaction de lui faire du mal en le privant de l’acte était supérieur à son désir d’être honorée. Heureusement pour Guy, au bout d’une semaine, elle ne tenait plus et prononçait d’un ton condescendant :
– Si tu veux, ce soir on peut faire l’amour.
Lui demander « si tu veux » était totalement superflu, elle le savait bien, il n’oserait de toute façon pas lui refuser quelque chose.
Cependant, même dans ce besoin charnel, seuls les corps se rapprochaient et se trouvaient. Les cœurs restaient éloignés à des distances astronomiques.
Combien était frustrante cette cohabitation pour Guy qui avait tout essayé, hélas sans résultat, pour changer le caractère acariâtre de sa femme qui ne voyait pas la nécessité de modifier quoi que ce soit à son comportement. D’après elle, c’est lui qui devait s’améliorer. Pauvre Guy ! Il ne lui restait qu’à subir les remarques acides et les allusions désobligeantes.
Il se sentait seul, très seul, car il n’y avait pas d’échange sentimental, ni d’entente du cœur. Cela l’attristait particulièrement ce jour-là, après ce qu’il venait de vivre.
Afin d’acheter quelques CD-Rom, Guy s’était rendu en ville, dans le supermarché le plus proche de chez lui. En parcourant le magasin, il fut témoin d’une scène qui le toucha au fond du cœur. Une petite fille de sept ans caressait avec douceur une grande peluche – un dalmatien – exposée dans un rayon, à sa hauteur. Reconnaissant cette fillette, une intense compassion le submergea. Quand il s’approcha, elle aussi le reconnut et dans une attendrissante timidité, le regarda de ses profonds yeux bruns. Son regard, exprimant habituellement une certaine tristesse, peu commune pour un enfant de cet âge, s’éclaira. Elle savait en effet que ce monsieur était le chef de sa maman. S’étant rencontrés plusieurs fois lors de fêtes de la société auxquelles les familles étaient invitées, la petite avait senti et mesuré l’extrême gentillesse de cet homme qui ne l’intimidait pas mais lui inspirait confiance.
En effet, de tout temps Guy avait manifesté une affection particulière à cette enfant angélique, si calme et réservée. Ce jour-là, elle lui adressa un sourire aussi tendre et bouleversant que la dernière fois, lorsqu’il l’avait vue de l’autre côté de la rue. Elle l’avait alors salué d’un touchant sourire et l’avait gratifié d’un regard empli de douceur et de sympathie. Pourquoi cette attirance réciproque ?
Guy connaissait l’histoire de Léa, fragile fillette marquée par une situation familiale malheureuse, la rendant trop sérieuse pour son jeune âge. Vivant seule avec sa mère célibataire, le manque d’un papa à la maison l’empêchait d’être épanouie.
Côtoyant Guy Ducret dans le cadre du travail, la maman de Léa avait pris ce dernier pour confident et lui avait révélé quelques années plus tôt, qu’elle attendait un enfant d’un homme connu et considéré dans le monde politique ; marié, celui-ci ne pouvait se permettre que son nom soit entaché par un enfant illégitime. Dans sa bonté coutumière, Guy avait soutenu la future maman autant que cela lui avait été possible. Dès lors, s’était établie une relation d’amitié sincère entre eux.
Quand plus tard, la femme de ce grand monsieur avait appris l’existence de l’enfant, elle en avait fait un prétexte pour justifier l’obtention du divorce. Cependant, une fois libre, cet homme n’avait pas épousé la mère de sa fille, mais s’était remarié avec une gentille femme de haut rang. Cette dernière pressa son mari de reconnaître la fillette et souhaita que Léa passe un week-end sur deux chez eux.
Ainsi, la petite passa son premier séjour chez ces inconnus, qu’elle devait appeler oncle Pascal et tante Béatrice. Elle se plaisait bien chez eux et avait un bon contact avec l’oncle Pascal. Toutefois, elle ne s’expliquait pas pourquoi elle devait y aller tous les quinze jours.
Lors du deuxième séjour, Léa s’ouvrit davantage à ses hôtes et en toute confiance, dans sa naïveté, demanda à Pascal :
– Tu as des enfants ?
– Oui, j’ai une petite fille comme toi.
– Elle a quel âge ta fille ?
– Elle a le même âge que toi, sept ans.
Léa avait senti quelque chose d’étrange, un trouble profond chez l’oncle Pascal. Intriguée par le regard attendri qu’il posait sur elle, elle questionna :
– Elle s’appelle comment ta fille ?
Avec une émotion non contrôlée, la voix tremblante, Pascal répondit :
– Elle s’appelle Léa.
L’enfant, se donnant contenance et cachant son embarras, dit :
– Alors… tu es mon papa.
Léa avait compris la situation. Son papa était avec une autre femme et sa maman était seule. Bien que désormais elle connaisse son père, elle ne pouvait guère se réjouir. Mélancolie et peines restaient ses compagnes.
Ce jour-là, quand Guy constata avec quelle douceur Léa caressait la peluche, une certaine émotion l’envahit. Le doux visage de l’enfant, empreint d’une tristesse rêveuse le remua profondément. Pendant qu’il lui adressait quelques gentils mots, la maman de l’enfant les avait rejoints. Craignant que la mère de Léa refuse, il remit à la fillette un gros billet en lui disant :
– Ta maman va t’acheter cette belle peluche que tu as l’air de tant aimer et le surplus d’argent, tu le mettras dans ta tirelire.
Pour justifier sa générosité, Guy dit que la gentillesse de la petite était si touchante qu’elle méritait largement cette attention.
Par la fenêtre de son bureau, Guy aurait pu s’émerveiller de ce soleil automnal, de cette lumière douce inondant son jardin, mais absorbé dans ses pensées, il y était indifférent car ce qu’il avait vécu un peu plus tôt et ce qu’il savait de cette petite Léa lui remuait le cœur. Il aurait tant aimé partager ses impressions avec sa femme mais ne le pouvait pas, un fossé nommé « incompréhension » les séparait irrémédiablement.
Déplorable était cette habitude de Jocelyne de ridiculiser les sentiments nobles et de bafouer les actes de bienveillance, dégradant ainsi ce qui est beau et abaissant ce qui est élevé. Avec elle, tout propos positif tournait au négatif. Aimer autrui, elle n’en était pas capable. Pour ces raisons, Guy ne pouvait dévoiler les sentiments qui l’animaient. A sa femme, il aurait aimé dire : « J’ai rencontré une mignonne petite fille qui s’appelle Léa ; elle me fait pitié car elle est triste de vivre seule avec sa maman, sans son papa ». Guy s’abstint de formuler ses sentiments, sachant qu’elle aurait rétorqué par une phrase du genre : « Eh bien ! il ne manquait plus que cela, tu t’intéresses aux petites filles maintenant ? En fait, c’est bien ton genre, renfermé et imprévisible comme tu es ! Ne crois-tu pas qu’il y a déjà assez de pédophiles sans que tu t’y mettes ? »
Guy le savait, c’était le genre de réplique qu’il aurait entendue de la part de Jocelyne, c’est pourquoi il avait gardé le silence.
2
Guy fit le bilan de sa vie. Avec une sœur, son aînée de tro

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