Alexis ou le Vieux Jeune marié
146 pages
Français

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Alexis ou le Vieux Jeune marié , livre ebook

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Description

Mais qu'est devenu le mari de Madame Dorcan ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 juin 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332765659
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-76563-5

© Edilivre, 2016
Repos dominical
Mon propos ne sera pas moralisateur. Je me contente de narrer les faits tels qu’ils se sont passés. Je fus soupçonné de meurtre avec préméditation alors que je suis plutôt du genre honnête et que je ne me sens pas fait pour les histoires sordides. La vie est parfois si extravagante par ses hasards, ses contradictions, ses heurs, ses malheurs… qu’il vaut mieux ne pas chercher à comprendre.
Célibataire heureux, mis à part les bonnes fortunes et les quelques aventures sentimentales… Dont une, la dernière, qui m’a conduit au bord de la dépression après avoir envisagé une union légale, et m’être aperçu à temps que l’être avec qui j’avais envisagé de faire ma vie, était gravement atteint d’une psychopathie dangereuse qui m’a apporté tant de soucis, d’angoisse et de peur que je me sentais franchement bien à vivre seul. Sûrement, dans les quelques jeunes femmes que j’ai pu rencontrer par la suite, il y en avait de dignes de confiance mais j’étais devenu trop méfiant. Égoïste ? Sans doute ! Mais j’étais bien mieux dans la solitude, entièrement libre et faisant foin de quelques regrets ou envies devant mes amis mariés et pères de famille, croulant sous les soucis de l’existence ordinaire, sans parler des menaces et angoisses dont il vaut mieux chasser les pensées.
Je voyageais pour mon métier. J’avais obtenu mon diplôme d’architecte d’intérieur ayant eu l’agrément de passer quelques années aux beaux-arts. Ne me sentant pas fait pour les hautes études, les grands diplômes et ayant un goût pour l’indépendance, cette profession me comblait. Je ne retournais pas toujours chez moi pour les week-ends, m’installant au hasard des routes et choisissant si possible des lieux agréables.
Donc, par un beau dimanche de juin, je me trouvais dans un hôtel confortable d’Annecy, pas très loin du lac que je pouvais apercevoir par la fenêtre de ma chambre. Le soleil m’avait incité à aller lire un magazine sur la terrasse, dans un coin ombragé quand même, la chaleur étant vraiment présente. Ce faisant, j’observais les gens… Je me demandais s’ils étaient fortunés, l’hôtel n’étant pas un palace mais malgré tout relativement luxueux. J’y étais personnellement très bien. Il y avait là quelques hommes sensiblement de mon âge, des couples bien mis, quelques retraités et j’appréciais ce genre de clientèle parmi laquelle je me sentais bien.
J’avais choisi justement un magazine, car je me doutais bien que je serais distrait par le spectacle des autres. M’étant replongé dans la lecture, je sentis soudain quelqu’un passer près de moi et le sillage d’un agréable parfum me fit presque tressaillir. Je cherchais du regard la dame qui le portait et de dos, sa silhouette semblait ravissante. Élégance discrète, jolie coiffure, les cheveux blonds paraissant onduler naturellement… Que devait donner l’aspect de la dame vue de face ? Elle était accompagnée d’une petite fille qui s’amusait à tourner sur elle-même d’une allure dansante. En passant près d’une table, l’enfant fit tomber les quelques revues qu’un vieux monsieur s’apprêtait sans doute à lire. La dame les ramassa en s’excusant mais elle eut l’esprit de ne pas gronder la petite devant tout le monde. Cependant, un regard sévère calma la fillette qui se tint tranquille. Elles disparurent à mes yeux, toutes les deux.
Par le suite, j’eus plusieurs fois l’occasion de rencontrer les deux gracieuses créatures. De face, la maman était aussi bien que de dos. Une ligne parfaite et un charme certain. Sa démarche souple et féline, un demi-sourire illuminant son visage aux traits fins et réguliers, elle attirait logiquement les regards masculins. Au restaurant, sur la terrasse, dans l’hôtel, je les vis plusieurs fois. Certains hommes tentaient le rapprochement avec cette jolie femme mais elle restait réservée et distante. Je ne me sentais pas assez de hardiesse pour l’approcher.
J’étais bien obligé de constater que pour une fois une femme me faisait rêver ! Mon travail reprenant, je quittai Annecy. De temps en temps la belle image venait me hanter. Mais c’était un peu comme on rêve d’un trésor inaccessible. Peu à peu son souvenir s’estompa et je finis par l’oublier.
Retrouvailles
Une année de labeur passa avec plus ou moins de chance. Le monde des commerçants est parfois difficile. En général, ce sont de braves gens. Mais certains issus de milieux tellement disparates qu’il leur faut bien du temps pour s’accoutumer au monde du commerce. Et puis, c’est comme pour le reste des humains, il y a ceux qui sont intelligents, compréhensifs, ceux qui croient tout savoir, les orgueilleux, les prétentieux, les humbles qui ont peur de tout. Je sais bien que je suis loin d’être parfait et trop souvent, ma patience dont je ne suis guère pourvu était mise à rude épreuve. J’avais acquis une certaine expérience, connaissant bien mes fournisseurs ainsi que leurs concurrents. Il me semblait que j’étais devenu de bon conseil et lorsqu’un client ne voulait rien entendre de mes arguments j’avais franchement envie de le secouer un bon coup, ou de le planter là, sans courtoisie. J’avais parfois le plaisir d’obtenir quelques confidences chuchotées par les vendeuses, qui avouaient les erreurs de leurs patrons.
Me trouvant dans la région de Périgueux, j’eus besoin de voir un ancien ami intime de mes parents et de moi-même, évidemment. À ma grande honte, je ne l’avais pas rencontré pendant quelques temps. À la suite de ma déconvenue sentimentale je me sentais encore trop sensible pour l’exposer car sans doute, il en aurait été question et ma plaie était encore ouverte. À présent j’étais guéri.
Cet homme était pour moi une sorte de parrain. Il était devenu ami de mes parents à cause d’une voiture vendue et achetée l’un par les autres. Un grand courant de sympathie les avait liés. Je me sentais tout penaud à l’idée de lui téléphoner. Comment me recevrait-il ? Il m’avait appris qu’il s’était installé dans la région et m’avait donné une nouvelle adresse ayant quitté une précédente demeure. Prenant courage, je l’appelai et lui demandai si je pouvais lui rendre visite :
– Michaël… Enfin de tes nouvelles ! Mais oui, viens. Je suis déjà heureux à l’idée de te revoir… Tu m’expliqueras les raisons de ton silence ?
– Oui, bien sûr… Moi aussi je suis heureux de vous revoir.
Je me sentais tout bizarre et une foule de souvenirs me revinrent en conduisant. Mes parents et lui se trouvaient tellement bien ensemble que de « pots en dîners », ils étaient devenus tant amis qu’une année ils décidèrent de se retrouver en vacances et ceci se renouvela tant que mes parents vécurent. Mes père et mère habitaient Brive et Alexis Dorcan y était en garnison.
Lorsque notre ami dut quitter son 126° R.I. mes parents et moi le regrettâmes beaucoup. Il était gentil, plein d’humour, érudit, intéressant, réellement sympathique et d’une excellente tenue. Il avait sans doute comme tout le monde quelques défauts mais à mes yeux il était formidable… Presque autant que mon père que j’admirais et qui m’aimait comme tous les pères devraient aimer leurs enfants.
Dès qu’Alexis Dorcan avait des permissions pouvant concorder avec des temps libres de mes parents, c’était des retrouvailles cordiales et souriantes. Bien sûr, autant qu’il était possible, le rite vacances reprenait. Ma mère aussi l’appréciait beaucoup et je crois sincèrement qu’il n’y eut jamais d’ombre équivoque entre eux. Mon père et ma mère formaient un couple harmonieux et aimant. Maman considérait cet ami plutôt comme un parent, un frère, un cousin.
Le temps passa. Le militaire prit du galon. Ainsi que mes parents et moi-même nous vieillîmes mais l’amitié ne défaillit pas. Nous savions que de temps en temps il avait de belles amies mais ne se sentait pas pour le mariage… Ou n’avait pas trouvé l’âme sœur. Sur ce plan il était resté très discret, pour ne pas dire secret, ce qui intriguait beaucoup mes parents, mais ils n’osèrent jamais lui poser de questions qu’ils jugèrent indiscrètes, se disant que si un jour cet ami voulait se confier, cela viendrait tout seul. Hélas leur mort prématurée ne laissa aucun temps pour cela.
Le chagrin qui m’abattit est inénarrable. Je me sens, malgré le temps passé depuis, toujours en deuil. À cette époque, il n’y avait pas encore de « psy » pour aider dans ce genre d’épreuve. Ce POURQUOI ? Me tient toujours l’esprit. Bien qu’élevé dans une école religieuse, l’idée d’un Dieu « aimant, bon, cherchant à soutenir ses créatures » me quitta définitivement. Me resta mon « parrain » qui fut mon seul réconfort. J’étais devenu adulte et lui, avait pris sa retraite. Mon métier ne me permit plus de le voir aussi souvent mais j’essayais de le faire dès que je le pouvais.
Lorsqu’il m’avait fait part de sa nouvelle installation, il m’avait dit qu’il avait acheté une demeure ancienne. Arrivé dans le village indiqué, je fus obligé de demander mon chemin à un jeune homme qui arrivait vers moi. Ouf. J’étais dans la bonne direction.
À l’adresse indiquée, en fait de demeure ancienne, je me trouvais devant un portail imposant et ce que je devinais un peu plus loin, masqué par les feuillages d’arbres… c’était un véritable petit château. Instantanément je me dis que je m’étais trompé. Je descendis de voiture pour lire une jolie plaque d’ardoise : ESPÉRANCE puis en dessous, en lettres plus discrètes : Alexis Dorcan. Ça alors, mon ami s’était acheté un château !!! Je tirai la chaîne de la cloche que j’entendis faiblement vibrer au loin. Les quelques minutes d’attente me firent douter du bon jour du rendez-vous mais le bruit de pas me rassura. Les battants s’ouvrirent. Une femme noire, un

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