Amours adolescentes
54 pages
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Amours adolescentes , livre ebook

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Description

Nathanaël vit heureux avec Christine depuis de nombreuses années. Il livre à travers ce récit les phases de sa vie amoureuse qui lui ont permis d’atteindre ce bonheur passionné, mais paisible.
Nous traversons donc avec lui l’inconscience de l’enfance, les premiers émois d’adolescents et la découverte du monde douloureux des adultes. Nous faisons connaissance avec les jeunes filles qui ont marqué sa jeunesse et qui lui ont permis de construire sa vision de l’autre sexe et des relations hommes/femmes. L’amour qu’il porte aujourd’hui à sa compagne est le résultat de ses expériences amoureuses passées.
Français né en Algérie, issu d’une famille bourgeoise de l’après-guerre, Nathanaël évoque ses flirts et ses désirs sexuels marqués par les convenances sociales strictes de son milieu et de son époque, puis par les dangers de l’indépendance algérienne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 octobre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414141456
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-14143-2

© Edilivre, 2017
Amours adolescentes
 
Nathanaël s’assit au pied du lit sur le tapis arabe de Tlemcen de haute-laine où les motifs géométriques bruns et gris sur un fond beige pouvaient rappeler des images stylisées de lettres arabes, de cèdres du Liban et de mosquées, et appuya sa tête contre le genou et la cuisse de Christine, puis tourna son regard vers son visage clair, sa chevelure blanche que les restes de sa jeunesse agrémentaient de fins cheveux noirs, et, cherchant ses yeux en amandes, de couleur noisette, si asiatiques : « vois-tu, Christine » lui dit-il, « depuis que nous vivons ensemble, depuis de longues années déjà, j’ai ressenti des sentiments divers au fil des jours, des années, et ils se sont affirmés et ont atteint un ciel qui est, je l’espère, tout l’horizon heureux de quelques années encore.
Mais pour arriver à ce bonheur passionné mais paisible il a fallu passer par toutes les phases de la vie : l’enfance, l’adolescence avec son agitation intérieure et extérieure, la jeunesse active et convaincue, l’âge adulte qui remodèle toutes les étapes antérieures.
C’est cela que je veux essayer de te raconter pour que tu puisses te faire une petite idée de ma personnalité que je ne perçois pas bien moi-même ».
L’enfance
« Mon enfance est banale, comme toutes les enfances heureuses qui ont échappé aux guerres, à la pauvreté, et ont surmonté la maladie.
Ce sont les images lumineuses des noëls où les sapins étoilés et les crèches scintillent derrière les portes vitrées qui vont s’ouvrir sur les cadeaux, les trains mécaniques ou électriques, les livres d’images, les meccanos ; ce sont les fêtes de Pâques et les rameaux enrubannés à l’espagnole et portant oranges confites et friandises.
C’est aussi tout le cortège de l’apprentissage de la vie en société : l’école, ses maître et maîtresses qui laisseront un souvenir durable puisque l’on garde en mémoire leurs noms, leurs visages, leurs attitudes ; les camarades, filles et garçons, dont certains reviendront croiser notre vie des années plus tard. C’est déjà l’éveil de sentiments neufs, la douceur de la camaraderie ou de l’amitié, la curiosité et la démarche communes dans des entretiens aussi graves que futiles, dans des rencontres que la simplicité des cœurs ouvre dans la simplicité des motifs.
Ce sont aussi les premiers heurts de l’hostilité, la découverte de la compétition, de la brutalité, de la méchanceté, de la jalousie, le geste hostile inopiné, le petit larcin, la colère.
Un peu à côté de l’école, assez comparable dans ses acteurs et son mécanisme, il y a le catéchisme qui à son enseignement rajoute une note de merveilleux : ses légendes dorées, attendrissantes, émouvantes, incroyables, et qui s’épanouit dans les cérémonies de l’église, ses lustres, cierges, candélabres, ses chants, cantiques, et la musique envahissante des orgues.
Toute cette enfance se déroule sous la tendre protection de la famille et chacun a le souvenir de moments privilégiés avec ses parents, grands-parents frères et sœurs.
Il y a aussi l’inconscience de l’enfance et j’ai le souvenir de deux épisodes vagues que je n’ai jamais pu éclaircir. Il faudrait que je fasse une psychanalyse.
Le premier, je me trouve à l’ouverture d’une porte-fenêtre où trois marches descendent sur une cour en ciment : je prends un cheval à bascule en bois, peint en blanc, avec ses naseaux et sa queue noirs et sa selle rouge, et je le projette sur les marches, sans le casser.
Le deuxième, dans un jardin ensoleillé où les allées de terre sont bordées de plates-bandes plantées de buissons, ma mère et ma grand-mère s’y promènent en compagnie d’autres dames propriétaires de ces lieux et je suis frappé par la présence de petites fleurs bleues aux pieds des massifs, dont le bleu est à peine violacé et le feuillage assez foncé et plutôt touffus. Je ne les ai jamais revues mais maintenant je me demande s’il ne s’agissait pas de scilles, plus denses que les muscaris et plus profus que les jacinthes.
L’enfance se termine. Où va débuter l’adolescence ? A l’arrivée au lycée, en 6 ème , où l’habillement, la tenue, le comportement, restent très proches des dernières années d’enfance à l’école ? Ou bien un peu plus tard dans l’éveil de la puberté, la transformation physiologique et le développement intellectuel et moral ?
L’adolescence.
Dans le lycée moderne, propre, blanc, que je fréquentais, les salles de classe s’alignaient sous des galeries tout autour d’une vaste cour gravillonnée, ornée par des arbres en quinconce qui la rendaient si accueillante, bien plus que la grande terrasse bétonnée surélevée de trois marches qu’il fallait traverser avant d’arriver aux couloirs desservant les classes intérieures et l’escalier amenant à celles du premier étage.
Favorisé par le climat doux méditerranéen c’était un cadre favorable aux jeux ou aux discussions lors des récréations courtes espaçant les heures de cours. Mais si le sport, les loisirs, les voitures étaient l’enjeu des conversations, la sexualité n’était que peu évoquée, ni dans son sens romantique ni dans l’érotisme, que ce soit par pudeur encore enfantine ou inexpérience, et ne s’évoquait que par des histoires salaces aussi invraisemblables qu’appréciées qui faisaient le succès des copains amuseurs professionnels.
Et pendant les vacances, lors des longues marches sur les chemins de campagne ou de montagne, au moment du coucher dans les grandes tentes kaki qui abritaient 6 ou 8 jeunes adolescents, il n’y avait que ces plaisanteries salées, aucune allusion qui put s’apparenter au « Grand Meaulnes » ou décrire des expériences de maison close.
J’aimerais savoir si ce comportement tenait à l’époque, dans les quelques années suivant la guerre de 39-45, ou à la société bourgeoise, bien-pensante, imprégnée de religion, qui était celle de nos parents et qui nous entourait de simplicité enfantine, ou si il est encore celui de l’adolescence actuelle bien plus avancée grâce à la publicité, aux médias, à l’évolution des mœurs.
C’est donc seul que je vais découvrir l’attirance pour la femme et développer cette sensualité qui de fille en fille, de flirt en liaison, a persisté depuis mon adolescence jusqu’à ma vieillesse où elle subsiste dans l’attirance physique comme dans la tendresse et la compréhension.
J’apprécie les tapis arabes, qu’ils réchauffent le carrelage ou couvrent des divans. Assis sur le sol, allongé sur leur confort, les partageant parfois avec une jeune-fille, ils ont accompagné mes pensées, mes désirs.
Je les ai trouvés chez mes grands-parents dans l’appartement d’un vieil immeuble, ils provenaient de Tlemcen et ils y sont renommés. C’est là, dans la pièce qui servait de bibliothèque, que je me suis forgé une idée de la vie amoureuse. Très tôt tous les livres m’étaient offerts sans contrôle, juste avec un commentaire si je posais une question sur l’œuvre ou l’auteur. Très tôt j’ai pu lire des ouvrages qui dépassaient ma compréhension et que j’ai dû relire plus tard pour mieux les appréhender. Très tôt j’ai mêlé les romans policiers de Chandler aux héroïnes modernes à ceux de Simenon dans leur réalité maussade, le romantisme noir de Victor Hugo et celui si échevelé et qui me plaisait tant de Musset, quelques prix Goncourt de la première moitié du 20 ème siècle. Le romantisme plus brillant et moderne de « Cyrano de Bergerac » était une référence relue plusieurs fois et j’ai lu la totalité des « Jeunes-filles en fleur », attiré par le titre et retenu par la narration et l’analyse de la société décrite par Proust. Je restais toujours dans les relations hommes-femmes de ce début du 20 ème siècle par la lecture des pièces de boulevard dans des suppléments de...

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