Arte Corpus : Angel et Raph - Tome 2
140 pages
Français

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Arte Corpus : Angel et Raph - Tome 2 , livre ebook

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Description

Après des mois de combat, Angélique baisse les armes et laisse Raphaël atteindre le seul morceau d’elle qu’elle lui a toujours refusé : son cœur. Un nouveau souffle, un avenir qu’elle ose à peine espérer, une bouffée d’oxygène au milieu des responsabilités qui pèsent sur ses épaules.

Auprès d’elle, le tatoueur se sent prêt à déplacer des montagnes pour lui prouver que le bonheur se trouve à portée de main.
Et malgré leurs caractères opposés, ils s’apprivoisent au jour le jour.

Pourtant, si la vie réserve souvent de bonnes surprises, elle offre également son lot de drames. Dès lors, se battre n’est plus une option... Mais encore faut-il en trouver le courage.

Leur amour peut-il survivre à tout, même au destin qui s’invite sans prévenir ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 32
EAN13 9782381510279
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Jenny Rose, 2021
© Éditions Plumes du Web, 2021
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 978-2-38151-027-9

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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1.
ANGÉLIQUE

Je suis réveillée par un rayon de soleil perçant le voile cotonneux des nuages. Je referme les yeux, pivote sur le matelas et tends le bras pour constater que la place à côté de moi est vide, mais encore tiède. Du bruit dans le séjour m’indique que quelqu’un est en train de s’y activer, mais je me demande si Andy ne serait pas déjà rentré. Néanmoins, un « merde » retentissant et hargneux m’apprend que je me fourvoie, et que Raphaël reste un râleur, même de bon matin.
Pendant quelques minutes, je prends le temps de savourer les souvenirs de la nuit que nous avons passée ensemble. À la lumière du jour, je pensais que le virage qu’a opéré notre relation me ferait peur.
Grossière erreur.
Je me suis rarement sentie autant en phase avec moi-même. Chaque détail – même ceux qui auraient de quoi me faire rougir – accentue simplement ma bonne humeur et mon sourire. Je ne parviens pas à m’en vouloir d’avoir enfin craqué. Mon seul regret est d’avoir été à deux doigts de perdre l’affection de Raph pour que je décide de prendre le taureau par les cornes.
L’image d’Alizée apparaît tout à coup dans mon esprit. Celle de Jérôme également. J’ignore si je suis encore sous le coup des endorphines libérées par l’orgasme, mais toutes les craintes que j’entretenais jusqu’alors me paraissent démesurées. Plus que jamais, j’ai envie de croire que je peux enfin avoir la vie que je veux, avec l’homme que je désire.
Comme délestée d’un poids, je quitte le lit et parcours la pièce d’un regard, à la recherche de mes habits. Je me souviens alors que, hormis mon string qui gît là sur le parquet, toutes mes affaires sont étalées dans le salon. J’enfile mon sous-vêtement, les yeux braqués sur le bureau qui affiche les dégâts de notre corps-à-corps. Les feuilles volantes sur lesquelles j’étais installée sont en fait des partitions – froissées désormais. L’ordinateur portable replié dans un coin a eu de la chance de ne pas chuter pendant la bataille.
Je pivote sur mes talons, consciente d’avoir l’occasion de pouvoir découvrir l’habitat naturel de mon ours grincheux. Les murs blanc cassé tranchent avec le mobilier vintage remis au goût du jour. Le fauteuil rond – qui doit également faire office de chaise de bureau – est reculé sous la fenêtre et supporte plusieurs t-shirts posés en vrac. Les portes coulissantes du placard encastré sont victimes d’un assemblage étudié de places de concerts et de clichés développés, vraisemblablement, à partir d’un polaroid.
Frappée par la curiosité, je m’en approche. Je ne pensais pas que Raph était du genre à afficher des photos dans sa chambre, et je trouve ça très intrigant. Souriante, je contemple les tirages, réalisant que son groupe d’amis est assez hors norme. La vingtaine d’images met en avant l’équilibre étrange et stable entre tous ses membres, aux personnalités bien différentes. Il y en a une d’Alex et de Tori étroitement enlacés sur un canapé, figés dans un fou rire évident. Une autre des jumeaux et de Raph, plus jeunes et beaucoup moins tatoués, qui m’arrache un gloussement ému. Une suivante, encore, dépeint un instant de rare tendresse entre Tori et Raphaël. Ce dernier, assis sur un tronc d’arbre mort, est enlacé par son amie postée debout dans son dos, leurs regards rivés vers l’objectif. Alex qui fait l’andouille et la forêt en arrière-plan…
Je pourrais m’attarder sur les clichés plus longtemps, mais j’en repère un plus récent, d’Andy et de Jess tendrement lovés dans un fauteuil. Une drôle de sensation me submerge : l’envie d’être un jour assez importante aux yeux de Raph pour avoir la chance d’être placardée ici, avec les autres.
Je me détourne de la penderie pour continuer mon inspection et constate que Raph était dur avec lui-même : sa chambre n’est pas tant en désordre. Elle ressemble surtout au nid d’un artiste, avec ses partitions volantes et ses croquis à main levée qui traînent partout. Je suis néanmoins surprise de découvrir une plante dans ce désordre très masculin : un petit cactus, installé sur le rebord de la fenêtre. Autre détail : un énorme attrape-rêves aux plumes naturelles suspendu au-dessus de la tête de lit, clairement plus authentique que ceux que l’on trouve en boutique.
Raphaël avait raison sur un point : nos lieux de vie nous ressemblent beaucoup.
Ma curiosité assouvie, je décide qu’il est temps de le retrouver. Peu désireuse de tomber nez à nez avec Andy alors que je suis nue, je saisis l’un des t-shirts échoués sur le fauteuil et le passe. En arrivant dans le séjour, mon regard se pose aussitôt sur la silhouette de Raph, en train de ramasser les débris du verre qu’il a explosé contre le mur hier soir. La valkyrie sauvage gravée dans la peau de son dos me donne l’impression de m’observer ; sensation accentuée quand il se relève. Raphaël se tourne vers moi, pelle et balayette en mains, une moue penaude suspendue aux lèvres, puis me remarque enfin.
Il se raidit dans la seconde ; ses yeux noirs me dévisagent longuement sous ses sourcils froncés. Il doit certainement comprendre que je ne compte pas m’enfuir, parce que ses muscles se détendent perceptiblement. Un sourire vient même soulever un coin de sa bouche quand il remarque le vêtement que je porte.
Ça va ?
Ça va. Et toi ? Je t’entends grogner depuis tout à l’heure.
Raph va jeter les morceaux de verre à la poubelle, tandis que je m’assois à table, un peu mal à l’aise dans cet appartement qui n’est pas le mien.
Ouais, c’est juste que le frigo et les placards sont vides.
Je suis en train d’observer son corps seulement paré d’un boxer quand mon regard tombe sur l’horloge murale affichant midi passé. Le dimanche n’est en effet pas le jour idéal pour constater que l’on n’a plus rien à se mettre sous la dent.
On peut aller manger un morceau en ville, si tu en as envie, proposé-je.
Et si je voulais jouer au mec parfait et t’offrir un petit déjeuner de rêve, avec la rose et tout le bordel ?
J’observe sa mine renfrognée, hilare.
Tu n’as rien à me prouver, Raph. Tout ce que tu me suggéreras sera parfait.
Il s’adoucit sensiblement à mes mots, puis me contemple encore, l’air hésitant. Finalement, il vient vers moi et prend mon visage en coupe pour m’offrir un baiser d’une suavité affriolante. Puis il recule et me souffle de son timbre cassé :
Quand je t’ai demandé si ça allait, je voulais savoir si ça va vraiment , Ange.
À ces mots, je comprends qu’il souhaite s’assurer que je n’ai pas de regret, ni l’intention de faire comme si de rien n’était. Toutefois, sa sollicitude cache mal l’inquiétude méfiante qui flotte dans ses yeux sombres.
Ses mains, toujours verrouillées autour de mon visage, son corps penché vers moi, Raphaël attend que je dissipe ses craintes. Je glisse donc mes bras derrière sa nuque, un petit sourire aux lèvres.
Ça va vraiment.
Ses prunelles me sondent une poignée de secondes supplémentaires, et sa bouche s’étire avec une joie évidente. Il lâche mon visage pour enrouler mes jambes autour de sa taille, puis soulève mon corps de la chaise pour me hisser contre lui. Je glousse comme une dinde, mais je m’en moque un peu. La frivolité du moment n’a pas de prix.
Je penche la tête pour capturer ses lèvres, le cœur léger et l’âme en paix. Nous nous découvrons avec moins d’ardeur que la veille, mais cela ne nous empêche pas d’être bientôt pantelants et beaucoup moins sages. Raph rompt le contact avec un grognement torturé.
J’adorerais t’allonger sur la table, Ange, mais j’ai vraiment trop faim. On sort manger et, promis, après tu passes à la casserole.
Tu n’as pas dit ça, rassure-moi ? Tu as cru que j’étais un bœuf bourguignon ?
Il éclate d’un rire tonitruant extrêmement communicatif.
Tu es tellement plus appétissante qu’un plat en sauce, mon ange, réplique-t-il avec un regard innocent.
C’est ça, rattrape-toi !
Devant son sourire réjoui, je ne peux pas faire semblant de bouder bien longtemps. Les mains toujours placées sous mes fesses, il me donne une légère secousse.
On y va

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