Atypic Love
195 pages
Français

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Description

Virée de son lycée suite à un grave incident, Eden rejoint son nouvel établissement en cours d’année. Adieu amis d’enfance et club d’athlétisme, elle doit tout recommencer ! Elle se lie rapidement avec Olivia et Noah, mais son frère jumeau, bien décidé à lui pourrir la vie, ruine ses espoirs d’une scolarité paisible. Si seulement, il n’y avait pas ce secret prêt à lui exploser à la figure à la moindre erreur... Pour ne rien arranger, Eden se pose des questions sur son genre, compliquant davantage les relations avec ses camarades. Comment démêler ses sentiments quand on ne sait plus qui l'on est ?





Atypic Love aborde les problèmes auxquels sont confrontés les ados qui ne rentrent pas dans les cases de la société. Entre amour, amitié, identité et neuroatypie, Eden va devoir trouver des réponses pour se construire, à un âge où l’on ignore encore tout de soi.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493087157
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sasha Laguillon
Atypic Love
JS Éditions. Tous droits réservés.

Crédits iconographiques : © Viktoria, © kegfire.

Police des titres : Licorice (Robert Leuschke / OFL), Staatliches (Brian LaRossa, Erica Carras / OFL).

Couverture : Shealynn Royan

ISBN : 978-2-493087-15-7

Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse - mars 2022
Chapitre 1
Eden
Lundi 13 janvier, 8 h 17
 
Eden observa d’un œil circonspect la masse bruyante d’élèves rassemblés sur le trottoir, devant les portes du lycée. Un balcon de fer forgé sur lequel flottait le drapeau français surplombait l’entrée principale d’un bâtiment ancien, percé de nombreuses fenêtres. Construit sur trois étages, il était couronné d’une horloge qui indiquait huit heures dix-sept.
Un nuage de fumée flottait au-dessus de la foule, majoritairement composée de garçons qui roulaient des mécaniques et de filles aux cheveux lissés et à la manucure impeccable. Parmi les jeans slim, les pulls et les longs manteaux, le treillis et le sweat-shirt de la jeune fille détonaient grandement. Habituée à son lycée de campagne et à sa population d’imbéciles bourrus parmi lesquels elle se sentait à sa place, Eden détestait déjà la faune bourgeoise de cet établissement lyonnais. Elle croisa le regard clair d’une belle brune à la peau mate qui trônait au milieu d’un cercle d’amies et se détourna aussitôt, agacée par son air dédaigneux.
Arriver en cours d’année était difficile, débarquer dans ce microcosme aisé l’était encore plus. Mais le mari de la principale travaillait avec le père d’Eden à l’université de Lyon et, lorsqu’il avait fallu trouver un nouveau lycée en urgence, celui-ci s’était imposé de lui-même. Elle n’avait pas eu le cœur d’expliquer à son père qu’elle préférait faire deux heures de bus chaque jour plutôt que fréquenter cet établissement, alors qu’ils recommençaient tout juste à se parler.
Prenant son courage à deux mains, Eden se fraya un chemin à travers la foule et émergea dans un hall grouillant d’élèves. Elle tapota l’épaule d’un garçon qui pianotait sur son portable.
— Où est-ce que je peux trouver la vie scolaire ?
— Le couloir au fond, tu prends à gauche et c’est tout au bout.
Eden augmenta le volume de sa musique pour supporter le brouhaha et suivit les instructions jusqu’à se trouver devant une porte où plusieurs élèves attendaient déjà. La première sonnerie retentit alors qu’elle patientait toujours dans le couloir. Elle s’efforça de contenir son angoisse à l’idée d’arriver en retard dans une classe où tous la regarderaient. Elle mit fin à la musique d’Orelsan, trop triste à son goût, au profit d’une chanson entraînante de Pink. Elle ne retira ses écouteurs que pour s’adresser au surveillant.
— Eden Boyer, se présenta-t-elle. Je suis la nouvelle élève.
— Ah oui, on a ton emploi du temps quelque part.
Il se leva pour fouiller dans une corbeille et finit par trouver ce qu’il cherchait entre un certificat médical et une pile d’attestations pour un voyage scolaire. Il lui tendit la feuille plastifiée, sur laquelle était collé un post-it indiquant un rendez-vous avec la principale plus tard dans la matinée.
— Tu commences par maths en salle A103. Tu veux que je te montre où c’est ?
Eden s’apprêtait à refuser, mais elle ne souhaitait pas arriver plus en retard qu’elle ne l’était déjà et acquiesça. Elle suivit l’homme jusqu’à une salle, au premier étage de l’une des deux ailes du bâtiment. La porte était encore ouverte, comme si le professeur l’attendait.
— Bonne chance !
La jeune fille le remercia, puis toqua et fit un pas timide à l’intérieur de la salle ; son cœur battait à tout rompre. Elle avait confiance en elle d’ordinaire, mais face à ces dizaines de regards, elle avait envie de disparaître. Le professeur eut le bon goût de lui éviter les présentations devant toute la classe et l’envoya s’asseoir sur l’une des rares chaises libres, tout au fond de la salle. Bonne élève, elle avait l’habitude de s’installer au premier rang pour ne pas céder à la tentation de perdre toute concentration, mais au moins elle serait tranquille. Quelques-uns de ses camarades se retournèrent tout de même pour la suivre du regard jusqu’à ce que l’enseignant les rappelle à l’ordre.
Certains se démarquaient de la masse : une fille aux cheveux coupés courts, un garçon aux doigts chargés de bagues, mais la plupart s’en tenaient à un style plus discret. Victoria, sa meilleure amie, lui faisait souvent remarquer qu’elle jugeait trop souvent sur le physique. La jeune fille n’avait jamais trouvé les mots pour lui expliquer qu’elle espérait seulement se fondre dans la masse sans avoir à se soumettre à des codes auxquels elle n’adhérait pas. Elle était cependant consciente qu’elle avait de nombreux préjugés, amplifiés par son angoisse d’intégrer une nouvelle classe.
Eden sortit ses affaires et se concentra sur le cours. Les maths avaient toujours été sa matière préférée et elle espérait bien maintenir sa moyenne pour intégrer la prépa de l’école d’ingénieurs dont elle rêvait depuis toujours. Elle était tellement stressée, elle qui n’avait jamais supporté la nouveauté, que le cours passa à une lenteur exaspérante. À la fin de l’heure, elle s’approcha du professeur, alors que la majorité des élèves avaient déjà fui la salle.
— Excusez-moi, où est-ce que je peux trouver le bureau de la principale ? J’ai rendez-vous avec elle dans vingt minutes.
— Vous savez où est la vie scolaire ? Montez les escaliers qui se trouvent à côté du couloir – vous avez dû les voir en passant – et c’est la deuxième porte à droite. En maths, vous vous en sortez ?
— Vous êtes en avance par rapport à mon ancienne classe, mais je pense que ça va aller.
Elle le remercia d’un sourire et sortit de la salle avant de s’emparer de son téléphone : Victoria l’avait inondée de messages pour savoir comment cette rentrée s’était passée, mais elle n’eut pas le temps d’y répondre, car un jeune homme se planta devant elle. Elle dut lever la tête pour le regarder. Il avait des yeux magnifiques, d’un brun velouté, qui semblaient sonder son âme. Il lui adressa un sourire ravageur, parfaitement conscient de son charme, tout en bombant le torse pour s’assurer qu’elle remarque la façon dont son blouson soulignait sa musculature.
— Salut, je m’appelle Victor. Et toi ?
— Eden.
— C’est original comme prénom.
— Je sais.
Elle n’avait jamais aimé être draguée, surtout de manière aussi directe ; elle préférait nouer une amitié sincère avant d’envisager une relation de couple. Son comportement ne sembla pourtant pas refroidir Victor.
— Tu veux que je t’accompagne pour le prochain cours ? Tu dois être perdue ici.
— Merci, mais je dois aller voir la principale.
Eden s’esquiva pour regagner le hall, où quelques élèves étaient assis dans de larges fauteuils rouges. Elle repéra aussitôt les escaliers et s’installa dans le couloir, en tailleur sur le sol, en face de la porte du bureau afin de répondre aux messages de sa meilleure amie. Seulement une semaine s’était écoulée depuis qu’elle avait quitté son ancien lycée, mais plus aucun de ses amis, à l’exception de Victoria, ne lui adressait la parole, comme si elle avait disparu depuis des mois. Furieuse et blessée par leur abandon, la jeune fille avait quitté toutes les conversations de groupe, effacé tous leurs messages, supprimé toutes les photos. Cela n’avait pas amoindri sa douleur.
— Mademoiselle Boyer ?
La voix la fit sursauter ; elle n’avait pas réalisé qu’il était déjà l’heure de son rendez-vous. Une femme en talons aiguilles et tailleur pantalon l’invita à entrer dans son bureau et à prendre place sur l’un des deux sièges qui faisaient face à son fauteuil.
— Je voulais vous voir pour discuter un peu avec vous des circonstances qui vous amènent dans ce lycée. Votre ancien établissement m’a transmis votre dossier, comme vous devez vous en douter. Votre père m’avait prévenue de ce qui s’était passé et vous semblez être une élève sérieuse, mais cet incident est suffisamment grave pour que je prenne le temps de vous parler.
Eden contracta la mâchoire. Sur le moment, mentir lui avait semblé la chose à faire, la meilleure solution pour tout le monde, mais elle le regrettait un peu plus chaque jour.
— Ça ne se reproduira pas, promit-elle.
— Je serai intransigeante si c’est le cas, et vous aurez bien du mal à trouver un nouveau lycée pour passer votre bac.
La femme avait un regard menaçant qui irrita Eden, mais elle parvint à contenir sa colère et acquiesça.
— Je souhaite également vous prévenir que les professeurs ont pour consigne de vous surveiller, tant pour s’assurer que votre intégration se passe au mieux que pour être certains qu’un tel incident ne se reproduise pas.
— C’est compris.
— Je vous ai inscrite dans la classe de maths complémentaires puisque vous avez un bon dossier, mais sachez que nous avons un niveau d’exigence élevé et que nous n’hésiterons pas à vous en retirer si nous estimons que c’est nécessaire.
« Un lycée de bourges élitistes, génial », pensa Eden avec amertume. Elle se contenta d’acquiescer en se mordant la langue pour éviter de répliquer de manière acerbe. Elle détestait l’agressivité polie de cette femme. Heureusement, la principale lui signifia que leur entrevue était terminée et elle put retourner en cours.
Une nouvelle fois, elle toqua avant d’entrer, mais personne ne l’entendit par-dessus le vacarme qui régnait dans la classe. Le professeur peinait à se faire respecter et tout le monde discutait avec son voisin sans lui prêter attention, à l’exception des élèves du premier rang. Eden profita de la cohue pour s’asseoir au fond de la salle, ignorant Victor qui lui faisait un signe de la main. Mais à peine eut-elle posé son sac à dos que le professeur décida de faire preuve d’un semblant d’autorité et tapa sur son bureau pour exiger le silence.
— Ça suffit ! Je pensais qu’en terminale vous n’auriez plus besoin de ça, mais c’est impossible de faire cours dans de telles conditions ! Vous av

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