Brocoli Rose
111 pages
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Brocoli Rose , livre ebook

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Description

Françoise Maribel, célèbre romancière belge couverte de prix littéraires, s’est installée à Paris, ville de gastronomie et d’écriture afin de travailler sur un livre de recettes de cuisine autour du brocoli. Elle y vit dans un sobre meublé, convaincue de rejoindre bientôt Liège et Sidonie, celle-ci ne pouvant que lui pardonner ses frasques, comme elle l’a toujours fait. Les jours passent, les amantes se suivent, les pages s’écrivent et l’amour... Quel amour ? Faut-il en être la plume pour ne plus y croire ? Dans ce septième roman rose, Cy Jung croque la vie mouvementée d’une écrivaine aussi touchante qu’agaçante et nous plonge dans l’intimité de l’écriture du désir, celle dont justement elle se régale, recettes de brocolis en prime.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mai 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782925172161
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cy Jung
 
Brocoli rose
 

Copyright © 2021
Tous droits réservés.
ISBN : 9782925172161
 
De la même auteure Homoromance éditions
Brocolis rose, roman, ePub 2021.
La mère Noëlle est une imposture , nouvelle, ePub, 2020.
Camellia rose , roman, réédition ePub 2019.
Diadème rose , roman, réédition ePub 2019.
Bulletin rose , roman, réédition ePub 2019.
Carton rose , roman, réédition ePub 2019.
Quartier rose , roman, broché & ePub, 2017.
Piste rose , roman, broché & ePub, 2017. Éditions L’Harmattan
Kito Katoka , roman, 2021.
Tu vois ce que je veux dire, vivre avec un handicap visuel , 2003. Éditions Gaies et Lesbiennes
Camellia rose , roman, 2009.
Un roman d’amour , enfin, roman, 2008.
Diadème rose , roman, collection Le Bonheur est à tout le monde, 2007.
Bulletin rose , roman, collection Le Bonheur est à tout le monde, 2006.
Mathilde, je l’ai rencontrée dans un train , roman, 2005.
Carton rose , roman, collection Le Bonheur est à tout le monde, 2003.
« Qu’est-ce qu’elle me veut ? », nouvelle dans Attirances, collectif sous la direction de Christine Lemoine et Ingrid Renard, 2001. KTM éditions
« Ça nous promet une belle soirée ! », nouvelle dans Dix ans, ça se fête !, collectif, 2009.
Cul nu, courts érotiques , nouvelles, 2001.
Est ist eine poulette , roman, 2000.
Hétéro par-ci, homo par le rat , roman, 1999.
Once upon a poulette , roman, 1998. Éditions de la Cerisaie
« Sarah », nouvelle, dans Dessous divers, collectif, 2005.
« Le Rêve d’Isabella », nouvelle, dans Transports amoureux, 2005. Éditions de la Loupe
«  Le râteau  », nouvelle, dans L'autre beauté du monde , 2009.
cyjung.com

1
Plat du jour : Pâtes au saumon fumé et brocoli
Préparation : 10 minutes
Cuisson : 10 minutes
 
Ingrédients (pour deux personnes) :
- 250 g de pâtes fraîches
- Deux tranches de saumon fumé
- 300 g de brocoli
- 30 cl de crème de soja
- Parmesan
- Poivre
 
Préparation :
Défaire le brocoli en petits bouquets, éplucher la tige et la couper en quatre ou six dans le sens de la longueur, rincer les morceaux à l’eau claire et les pocher trois minutes à l’eau bouillante, les égoutter.
Couper le saumon en lamelles.
Cuire les pâtes dans de l’eau bouillante salée. Les égoutter.
Dans une casserole, mélanger la crème et le poivre. Ajouter les pâtes.
Dans chaque assiette, disposez les pâtes, le saumon en lamelles et le brocoli.
Servir avec du parmesan à volonté.
Debout près de sa valise dans la file qui menait au contrôle de sécurité, Françoise Maribel observait la rame parme du Thalys dans laquelle elle allait prendre place. Elle n’était pas retournée dans sa Belgique natale depuis sept mois, soit depuis le jour où elle avait décidé de s’installer quelque temps à Paris, ville de gastronomie et de littérature. Elle se rendit compte qu’elle était émue. Ce qu’elle avait à faire à Liège n’avait pourtant rien de réjouissant : Sidonie, si cruelle Sidonie, l’avait mise en demeure par courrier recommandé de «  la débarrasser  » de ses dernières affaires sous peine de les «  mettre à la benne  » — cela avait été ses expressions. Il y avait dans le lot ses manuscrits corrigés à la main, ses notes et ses recherches, les exemplaires d’auteure de ses publications. Comment son ex avait-elle pu la menacer de jeter ces merveilles alors que d’ici quelques décennies les bibliothèques du monde entier se les arracheraient ? C’était criminel.
Françoise avait bien conscience d’exagérer un peu mais le comportement de celle qui ne serait jamais plus que la Félonne (avec une majuscule !) demeurait inadmissible, tout cela parce qu’elle avait eu le malheur — malheur ? — de succomber prestement au sourire d’une chanteuse de rock fraîche émoulue de la scène alternative liégeoise. Elles étaient si nombreuses à déposer les armes devant sa notoriété, si pleutres à combattre, si midinettes, si coquettes ! Comment résister ? D’ordinaire, Françoise y parvenait vaillamment après de courts flirts, convaincue que son charme naturel n’y était pour rien devant son aura littéraire et que le meilleur était dans l’idée que l’on se faisait de la suite. Mais, ce soir-là… La jeune femme avait insisté ; Françoise et Sidonie étaient en froid comme de plus en plus souvent — une histoire de linge mal plié, cette fois — ; et le bar où se déroulait ce vernissage était misérablement chauffé. La chose avait à peine duré une heure, sur le canapé défraîchi et grinçant d’une colocation d’étudiantes désargentées ; et s’était révélée très décevante comme Françoise Maribel l’aurait gagé avant même d’avoir commencé.
Alors qu’advenait cette piètre culbute, une âme bien intentionnée avait averti Sidonie que Françoise avait embrassé publiquement une jeunesse et l’avait talonnée en ricanant. Sidonie attendait son retour au bercail l’œil noir et les bras noués autour du ventre comme dans n’importe quelle mauvaise série télévisée. La conversation qui s’en était ensuivie avait été glaciale plus que violente, Françoise trouvant tout à fait inconvenant de s’excuser pour quelque chose qui avait si peu d’importance que l’on pouvait légitimement se demander si elle avait réellement eu lieu. La Félonne n’avait pas été de cet avis.
— Pardonne-moi, avait-elle avancé, mais je croyais la fidélité inscrite dans notre contrat.
— Notre contrat ? Et moi qui espérais qu’il s’agissait entre nous d’amour. Tu me déçois, Sidonie.
— Je te déçois ?
— Oui, parfaitement ! Tu me déçois, avait insisté Françoise, convaincue de se tirer d’affaire alors que, à l’évidence, elle s’enfonçait un peu plus. Comment peux-tu comparer cette gamine qui n’en voulait qu’à ma gloire et nos quinze ans de vie commune ? Franchement, cela ne valait pas une bonne gaufre !
— Épargne-moi les détails… Je vais sans doute te consterner davantage mais je te laisse vingt-quatre heures pour quitter ma maison.
— «  Ta  », maison ? s’était indignée Françoise sans prendre la mesure de la sanction.
— Oui, «  ma  » maison. Ce soir, tu dors dans le canapé ; dès l’aube, tu emballes tes affaires.
Elle l’avait plantée là, revenant juste le temps de lui jeter à la figure son pyjama et ses mules.
— Mais ! Sidonie…
Françoise était trop interloquée pour avoir trouvé autre chose à dire. Elle s’était allongée tout habillée et endormie sans plus s’inquiéter du lendemain. À son réveil, elle avait découvert deux valises et un sac au pied du canapé avec ce mot :
 
« Prends le nécessaire et laisse-moi une adresse où sera livré le restant, à tes frais évidemment. »
 
N’était-ce pas un peu sec ? Cela l’était et Françoise Maribel peinait à comprendre ce qui lui arrivait. Elle avait appelé à la rescousse Mensje, son amie d’enfance. Face au récit des événements, celle-ci s’était montrée plus circonspecte que d’ordinaire.
— Écoute, Choupinette — c’était ainsi qu’elle la nommait depuis toujours —, fais ce qu’elle dit. Dans quelques jours, on y verra plus clair.
— Mais elle ne peut pas me virer comme ça ! s’indigna la grande dame de la littérature froissée. Je suis chez moi ici. Non ?
— Non. C’est toi-même qui as refusé le mariage quand elle te l’a proposé pour préserver vos biens. Elle est propriétaire de la maison ; vous n’êtes pas liées juridiquement.
— Et nos quinze ans de vie commune alors, cela ne vaut rien ?
Des sanglots s’étaient mêlés à sa voix. À l’autre bout du fil, Mensje ne savait comment dire à son amie que, très vraisemblablement, Sidonie s’était posé la même question après avoir appris son infidélité. Françoise agissait toujours de son point de vue sans s’inquiéter de la réaction d’autrui considérant que l’amour qu’on lui portait compenserait forcément ceux de ses actes qui pouvaient le blesser. Elle accentuait le trait avec une sorte d’infantilisme qui la rendait touchante, jusqu’à un certain point. Mensje comprenait tout à fait qu’elle avait, en l’espèce, dépassé la limite. Elle savait également qu’il allait être très compliqué de le lui faire admettre. Mieux valait parer au plus pressé.
— Choupinette ? s’inquiéta-t-elle face au silence qui emplissait désormais le combiné.
— Oui…
— Emballe tes affaires les plus importantes. Je t’envoie une voiture dans deux heures. Cela ira ?
— Mais je ne veux pas partir !
— C’est pourtant ce que tu vas faire. Notre appartement à Liège est libre ces prochaines semaines ; tu peux t’y installer et venir à Bruges ce week-end. On parlera tranquillement de tout ça. Tu as toujours les clés ?
La conversation avait un peu plus duré. Françoise avait fini par s’exécuter. L’arrivée de la voiture mandée par Mensje avait accéléré les choses. Elle avait, bien sûr, oublié l’essentiel mais Sidonie avait fait livrer ses effets les plus personnels dans l’appartement cossu du quai Godefroidl Kurthr moins de trois jours plus tard, un mot indiquant que les livres, documents, bibelots et meubles lui appartenant étaient à enlever dans les meilleurs délais. Françoise n’avait rien fait pour les récupérer en dépit des relances de la Félonne. Et voilà pourquoi elle se retrouvait à embarquer dans ce train pour sauver de la «  benne  » trente ans de travail d’écriture !
Fort heureusement, Mensje, toujours là quand il le fallait, serait présente. Son inconditionnelle hétérosexualité n’avait jamais compromis leur relation ; peut-être...

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