C est quoi le bonheur ?
118 pages
Français

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Description

« Pourtant, pourtant, il aurait tant voulu lui dire de belles choses pour la séduire... Il y avait pensé en venant la chercher, s’étant pratiquement fait d’avance son texte. Il y repensait en retournant chez lui et maintenant, seul, il se remémorait toutes les phrases qu’il voulait lui dire mais dont il avait été incapable de prononcer le moindre mot pendant tout le temps de leur promenade. Il se morigéna, très mécontent de lui-même et se promit que, demain, oui demain, il oserait cette fois lui dire... Mais, lui dire quoi ? »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 novembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748395839
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

C'est quoi le bonheur ?
Didier Bétron de Sauldre
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
C'est quoi le bonheur ?
 
 
 
 
Chapitre 1. L’odeur du café
 
 
 
L’odeur du café l’avait réveillé.
L’odeur du café ou bien le rayon de soleil qui filtrait à travers les rideaux et qui venait le taquiner jusque dans son lit ?
Qu’importe au fond que ce soit le café ou le soleil, il était réveillé.
S’étirant dans son lit, Georges se demanda si c’était bien samedi. Oui, pas de doute, il était arrivé du travail hier soir assez tard, après une semaine usante et, le dîner terminé, il avait essayé de lire, mais la fatigue était là et ses paupières lourdes s’étaient fermées toutes seules.
Il avait résisté un certain temps, essayant de continuer sa lecture mais, comme son cerveau s’endormait aussi, il était obligé de lire et relire deux ou trois fois les mêmes lignes, afin d’essayer de comprendre et, d’ailleurs, arrivait-il vraiment, fatigué comme il était, à comprendre le texte !
Il avait, néanmoins, continuer à lutter jusqu’au moment où il sursauta, son livre venant de tomber sur le sol avec un bruit mat.
Non, décidément, il n’arrivait plus à se tenir éveillé.
Il avait alors décidé, en se forçant un peu tout de même, à se lever du fauteuil dans lequel il était si bien et de monter jusqu’à sa chambre.
L’escalier lui avait paru difficile à gravir, oui vraiment, il était bien fatigué.
Déshabillé, couché, la lumière éteinte, il n’avait pas tardé à s’endormir.
 
Et le voici, là, réveillé, en forme, avec cette odeur de café lui chatouillant agréablement les narines et bien que son lit soit confortable, l’envie de se lever et surtout de déguster ce café tout prêt et tout chaud était la plus forte.
Enfilant rapidement son slip et ses chaussettes, car il couchait toujours nu et ce depuis fort longtemps, il passa sa robe de chambre, chaussa ses mules et descendit rapidement vers la cuisine.
Comme tous les week-ends, Nanou était là, déjà affairée.
Il l’a pris dans ses bras et elle, comme chaque fois, lui appliqua un gros baiser claquant sur chaque joue.
Elle le regarda, l’œil à la fois inquiet et bienveillant, afin de s’assurer qu’il allait bien.
— Installe-toi mon grand, le café est prêt et je vais te donner tes tartines.
Ah ! cette Nanou, il avait beau avoir dépassé les trente-cinq ans, elle le considérait encore presque comme un enfant et s’occupait de lui comme une chatte avec ses petits. Cela l’amusait et ne lui déplaisait pas au fond, alors il se laissait souvent faire.
C’est que Nanou, c’était un personnage et quel personnage !
Il la connaissait depuis fort longtemps, en fait depuis toujours puisqu’elle était déjà au service de ses parents quand il était né.
Nanou avait été tour à tour sa nourrice, sa répétitrice, sa protectrice, sa confidente, presqu’une mère en somme, surtout depuis le funeste jour où ce terrible accident de voiture l’avait rendu totalement orphelin.
C’était il y a… combien de temps déjà… il ne savait plus bien… une vingtaine d’années ? Oui, c’est cela, il n’avait pas encore quinze ans.
Son oncle et sa tante s’étaient, bien entendu, occupés de lui, du moins en se chargeant de toutes les tâches administratives et financières mais l’amour, le vrai, le constant, le permanent, c’était Nanou qui lui avait donné, petit à petit, au jour le jour, d’une manière douce et parfois rugueuse car elle avait son caractère. Mais elle avait été présente, constante, attentive mais non permissive et doucement, comme par petites touches, la douleur vive l’avait quittée, oh, pas totalement mais elle s’était repliée dans un petit coin de son cerveau, là où elle ne fait plus trop mal.
— Alors, qu’est-ce que tu fais ? Assieds-toi et déjeune, c’est pas la peine que je fasse du café frais si tu le laisses refroidir. Si c’est comme ça, je vais juste réchauffer le vieux !
Il sourit et obéit.
C’était une douce obéissance avec Nanou car, même si elle grognait souvent après lui, c’était avec amour.
Nanou, c’est lui qui l’avait surnommée ainsi vers ses deux ou trois ans. Elle se prénommait en réalité Annette mais lui, petit bonhomme, avait trouvé plus facile de la nommer Nanou et, depuis lors, tout le monde l’avait appelée ainsi.
Il la regarda s’affairer dans cette petite cuisine, préparant déjà le repas de midi.
Elle semblait trottiner mais avec des gestes sûrs, précis et rapides.
Elle était à présent toute blanche, cela lui allait bien et même s’il se souvenait vaguement d’elle avec ses cheveux bruns en chignon, quand il pensait à elle, c’était toujours ce visage mi-sérieux mi-rieur, sous son casque de cheveux blancs, coupés désormais au milieu de la nuque, qui lui revenait en mémoire.
— Mais, qu’est-ce qui ne va pas, qu’est-ce que t’as à traîner ce matin ? Si tu crois que je vais pouvoir préparer le repas à temps si tu restes dans mes jambes, comme ça, toute la matinée ! Mange donc et va t’habiller, d’abord tu vas prendre froid comme ça !
En quelques mots, elle l’avait tiré de sa rêverie et sa Nanou, toujours grognon mais toujours inquiète pour lui, il l’aimait !
En petit garçon obéissant, il se mit à manger.
— Qu’est-ce que tu vas faire ce week-end ? T’as rapporté ton linge sale au moins ?
Il la rassura sur ce dernier point.
De fait, cela faisait bientôt dix ans qu’il ne venait plus dans cette maison que le week-end et chaque fois, Nanou s’inquiétait pour la même chose : avait-il bien rapporté ses vêtements à laver, mangeait-il correctement dans ce Paris si grand et si bruyant, dormait-il suffisamment, n’avait-il pas été malade, n’avait-il pas froid, n’avait-il pas de mauvaises fréquentations ?
Il avait beau la rassurer chaque fois, chaque samedi matin c’étaient les mêmes inquiétudes de Nanou mais cela ne l’énervait pas, au contraire, il en souriait… comme elle prenait soin de lui !
Nanou avait été veuve très tôt et n’avait jamais eu d’enfant. Georges, c’était en somme son enfant d’adoption.
Elle ne vivait que pour lui et par lui et lui ne pouvait imaginer sa vie sans sa Nanou.
« C’est pourtant vrai qu’elle vieillit, pensa-t-il tout à coup un peu effrayé. Dans trois mois, c’est son anniversaire, elle aura… soixante et onze ou soixante-douze ans… non, soixante-treize ! »
Il y a déjà longtemps qu’il lui avait proposé de prendre sa retraite mais, ce jour-là, elle était entrée dans une telle colère qu’il n’avait plus jamais osé lui refaire un tel affront.
Pourtant, il lui avait dit qu’elle resterait là, près de lui, tranquille et sans souci et qu’il prendrait une bonne pour la remplacer et même la servir, elle, Nanou.
— Comment ? avait-elle répondu. Tu veux te débarrasser de moi et faire entrer une étrangère ici ! Tu estimes donc que je ne suis plus bonne à rien !
Sa stupéfiante fureur lui avait fait comprendre que, jamais au grand jamais, elle ne céderait sa place auprès de lui.
Pourtant, elle vieillissait et il s’en voulait de lui laisser faire tout ce travail mais, Nanou avait dit non et quand Nanou disait non…
— Mais bon sang, tu traînes ce matin ! Débarrasse donc ta place que je puisse travailler ! Va donc te laver et t’habiller !
C’était toujours « son » petit garçon alors, une fois encore, il obéit en souriant.
Elle hocha la tête en le regardant sortir de « sa » cuisine, elle devait penser : « Ah ! ce sale gamin ! » comme elle le lui avait si souvent lancé au cours de toutes ces années.
Il sentait ce regard mi-sérieux mi-rieur dans son dos et cela lui faisait du bien.
Encore un bon week-end à passer avec sa Nanou !
 
 
 
 
Chapitre 2. Les trois gâteaux
 
 
 
Lavé, habillé, rasé de près, parfumé, Georges avait fait son lit, rangé les quelques affaires qui traînaient çà et là, il était donc fin prêt pour… mais, qu’allait-il faire ce matin, avec ce beau soleil ?
Il décida qu’une promenade jusqu’au prochain village lui permettrait à la fois de marcher, ce qu’il aimait par-dessus tout, de profiter de ce beau temps et puis d’acheter le journal local, afin de connaître les derniers événements du canton.
Sur ce dernier point, la raison n’était pas vraiment obligatoire car, bien qu’achetant ce journal bihebdomadaire uniquement en fin de semaine, il lui arrivait, très souvent, de ne même pas l’ouvrir et que celui-ci finisse, soit dans la cheminée au mauvais temps, soit sous les épluchures de Nanou, sans que personne ne l’eût examiné.
Nanou, de temps en temps, s’y intéressait surtout si elle en avait besoin pour éplucher ses légumes. À ce moment-là, en quelques secondes, elle parcourait les titres d’un œil rapide et distrait, avant d’y abandonner la peau de ses légumes.
Mais, l’achat de ce journal était un bon prétexte et surtout un but facile pour sa promenade du samedi matin quand il faisait, comme aujourd’hui, un rayonnant printemps.
Ce n’était d’ailleurs pas encore le printemps, il ne serait déclaré présent officiellement que dans quelques jours mais, comme il faisait beau déjà !
Il prévint Nanou de son départ, la rassurant sur l’heure de son retour à cause du repas qui mijotait déjà et partit d’un bon pas, pour effectuer les deux à trois kilomètres pour atteindre le bourg voisin.
Georges constata très vite que, malgré les rayons du soleil, il faisait encore un peu frais, compte tenu de l’heure.
Il pensa que la température monterait très vite et que, peut-être même dès son retour, il serait obligé de retirer son pull-over qu’il avait enfilé entre son tee-shirt et son blouson.
Il se dit que, bien qu’il fasse légèrement frais, il avait bie

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