Ce matin-là...
135 pages
Français

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Ce matin-là... , livre ebook

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Description

Il est des êtres dont le destin est de se croiser.


Où qu’ils soient, où qu’ils aillent, un jour ils se rencontrent. Angèle veut y croire, elle a sous les yeux l’exemple de Cathy son amie d’enfance et Thierry, le couple idéal que tout le monde envie. Elle va le rencontrer celui qu’elle attendait, puis le perdre, tenter de l’oublier dans d’autres bras comme ceux de Laurent, « l’homme qui tombe à pic », la bouée après le naufrage, l’oxygène à trois litres minutes en haut de l’Everest, le ventilateur sous les tropiques, le matelas à mémoire de forme après le futon... Gentil, attentionné, compréhensif, charmant...
Mais comment se contenter de tiédeur quand on a connu l’ardeur ?


Elle cherche, se cherche. Elle caresse l’espoir de pouvoir enfin tourner la page, mais en une fraction de seconde, sa vie va se briser en mille éclats de verre, comme ce miroir qu’elle a pulvérisé en claquant une porte un soir de colère. Et si, malgré les apparences, c’était la chance de sa vie ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 avril 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381534732
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ce matin-là…
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité
Gisèle ROUX
Ce matin-là…
Roman



 
Sauvée par le gong
Ça partait pourtant bien.
Nicolas avait « flashé » sur elle et en réponse, Angèle avait cliqué sur « envoyer un sourire », ce qui, selon les codes du site de rencontre, était une courte échelle à l’échange.
La photo qu’il avait choisi de mettre en accroche avait été prise dans un jardin, public peut-être. Elle avait apprécié qu’elle ne l’ait pas été devant une belle maison avec piscine, une grosse voiture ou une moto puissante, étalage sensé attirer le chaland et qui, au lieu de l’aimanter, avait sur Angèle un effet répulsif. On ne l’appâtait pas Angèle, elle attendait d’un homme qu’il la séduise, qu’il la charme, qu’il l’envoûte…
Nicolas avait belle allure. En jean, une veste bleu nuit ouverte sur une chemise blanche, une écharpe gris clair juste accrochée autour du cou. Son visage affichait un large sourire et elle imaginait que ses yeux, cachés derrière ses lunettes de soleil, souriaient aussi.
Ses cheveux coupés co urt montraient clairement un manque capillaire au niveau des golfes, présageant une inéluctable alopécie future, un avenir où peignes et shampoings ne seraient que lointains souvenirs. L’essentiel, pensait Angèle, c’était que ce soit assumé, et apparemment c’était le cas. Elle n’avait de toute façon jamais fantasmé sur la toison masculine, de plus, ses expériences passées lui avaient prouvé que les longues tignasses épaisses comme symbole de puissance et de virilité n’étaient que légende, comme elles ne signaient pas davantage, hélas, une extension extérieure des neurones…
La taille. Il était là son premier critère de sélection, son désidérata majeur, sa priorité absolue, s a condition sine qua non . 1,80 m, minimum exigé. Elle était intransigeante devant la toise. Elle aurait refusé les avances d’Alain Delon, même à sa belle époque, aurait ignoré celles de Tom Cruise et envoyé baladé Johnny Depp . Par contre, tous les James Bond auraient eu leur chance, à part Daniel Craig, recalé pour deux centimètres. Elle aurait aussi accepté un rendez-vous avec Brad Pitt, Léonardo Di Caprio, Will Smith ou Georges Clooney, mais elle restait sans nouvelles…
Angèle mesurait 1, 70 m et chaque fois qu’elle avait un amoureux elle adorait se pendre à son cou, elle aimait poser la tête contre son épaule. Elle voulait se sentir petite et protégée dans des bras masculins musclés. Elle avait besoin de ce lâcher-prise, besoin de se laisser porter par plus grand et plus fort qu’elle, petite parenthèse protectrice dans sa vie d’infirmière où elle passait le plus clair de son temps à prendre soin des autres.
Il y avait une autre raison qui, quand elle l’évoquait, faisait lever au ciel les yeux de tout son entourage tant elle paraissait futile et insensée, mais qui avait pour elle une importance capitale : pouvoir continuer à porter ses escarpins !
Ils faisaient partie d’elle, la continuité normale de ses belles et longues jambes depuis des années. Elle en avait de toutes les couleurs, stockés dans leurs boîtes d’origine empilées dans le placard de l’entrée. Un mur de cartons avec sur chacun, écrit au feutre noir, le petit mémo descriptif qu’elle seule comprenait, un code qui lui facilitait sa recherche journalière et lui faisait gagner un temps considérable : des initiales qui résumait la couleur, la forme, suivies d’un chiffre indiquant la hauteur de talon et puis un autre, de 0 à 5 entouré d’un rond, qui était la note de confort attribuée. Elle les assortissait soit à sa tenue, soit à son sac à main, à son vernis à ongles, à son ruban dans les cheveux, à sa ceinture… Une touche, un rappel. Moins confortables que des baskets, ballerines, tongs ou autres claquettes, certes, mais elle ne pouvait pas s’imaginer marcher en sandales. Inenvisageable de passer le reste de sa vie en rez-de-chaussée pour se mettre à la hauteur de son compagnon.
Nicolas mesurait 1,85 m, c’était parfait. Il avait passé la sélection physique avec succès, Angèle avait pris alors le temps de lire les quelques phrases qu’il avait choisies pour se présenter. La tirade était originale, plaisante, pas de fautes… Pas mal…
Ils avaient commencé à s’écrire, timidement d’abord, quelques banalités d’usage. Au fil des échanges, il lui confia qu’il était écrivain à ses heures perdues et lui envoya quelques extraits de sa prose et de ses poèmes. Elle tomba sous le charme.
Au travers de la lecture elle imaginait non seulement un homme doux, attentionné, sensible, mais aussi cultivé et, important pour elle, avec beaucoup d’humour.
Tous les matins au réveil, son premier geste était de regarder si elle avait reçu un mail. C’était pourtant sans surprise, car contrairement à elle, il se couchait très tard et lui écrivait pendant la nuit, toutes les nuits.
Elle se réveillait tôt, se levait le temps d’aller rapidement se faire un café qu’elle posait sur le chevet, puis après avoir tapoté et installé les deux coussins de son grand lit du même côté, elle se recouchait sous la couette, l’ordinateur posé sur les genoux repliés, et entre deux gorgées de café, elle buvait ses mots…
« Bonjour Angèle… »
Un matin, il lui écrivit qu’il aimerait l’emmener boire un verre en bord de mer… Romantique de surcroît, pensa-t-elle…
« À 14 h sur le parking de la supérette, j’ai une Alfa Roméo grise »
Elle était à l’heure et ne dut patienter qu’une minute avant de voir arriver la voiture grise et comprit soudain pourquoi il ne s’était pas fait photographier devant.
Il y avait « Alpha Roméo » ET « Alpha Roméo ». On était en 2011 et de toute évidence, la sienne ne sortait pas du dernier salon… Elle essaya de faire abstraction du matériel « Ce n’est pas le plus important ».
Il se gara près d’elle et descendit pour l’accueillir. Après s’être dit bonjour, il ouvrit la portière passager de la main droite, en se penchant en avant, mimant une révérence, comme d’Artagnan devant Constance, dessinant des cercles de son bras gauche, un chapeau emplumé imaginaire à la main. Elle apprécia le geste galant, pas celui de la courbette qu’elle trouva exagérée et qui la mit un peu mal à l’aise, mais celui de lui ouvrir la portière.
Et le désenchantement commença.
La portière s’exécuta dans un grincement tel qu’elle craint qu’elle lui restât dans la main, sans que cela engendre la moindre réaction de sa part. D’un geste rapide il enleva des papiers froissés, prospectus et enveloppes déchirés qui encombraient le siège avant droit et les balança sur la banquette arrière, qui, au vu de l’amoncellement d’objets, assez hétéroclites d’ailleurs, n’avait pas dû accueillir de passagers depuis un brave moment !
Outre ce qu’il venait d’y ajouter, il y avait des paquets de biscuits éventrés, un pull en boule, des dizaines de papiers de chewing-gum éparpillés, des canettes de bière vides, compressées manuellement… Elle imaginait la scène : vitre baissée, coude à la portière, musique à fond, canette à la main gauche gobée en trois goulées, puis froissage d’une main de maître et hop, « balançage » maitrisé par-dessus l’épaule droite. Plus écolo que de les jeter par la vitre pensa-t-elle, certes, mais bon… Il lui sembla même entendre raisonner le rôt tonitruant qui en toute logique devait suivre.
Elle prit place, il ferma la portière. Enfin… Il claqua la portière… Heu… Il bomba la portière, qui émit le même grincement qu’à l’ouverture en signe de désapprobation, puis fit rapidement le tour de sa poubelle (oui, à ce stade-là ça ne s’appelle plus une voiture, ni même une caisse, ça s’appelle une poubelle), et se laissa lourdement tomber sur son siège. Il arriva à cliquer non sans mal sa ceinture de sécurité entortillée sur elle-même comme une torsade de réglisse, et après avoir adressé un large sourire à Angèle au travers duquel elle devinât qu’elle lui plaisait, enclencha la première, tout aussi grinçante que la portière, et démarra en trombe.
Elle inspira profondément comme pour se donner du courage puis écarta négligemment de ses pieds une boîte de kleenex vide et un sac en papier kraft contenant des restes de fast food, histoire de pouvoir étendre un peu ses jambes.
La poussière sur le tableau de bord semblait incrustée, grise de vieillesse. Le soleil, de face par moments, réussissait quand même à traverser par endroits le pare-brise qui était semi-opaque, sans doute à cause des pluies méditerranéennes qui charrient du sable du désert avec le vent du sud. Réflexion faite, elle réalisa qu’il y avait quand même un bon moment qu’il n’avait pas plu…
Gêné par ces rayons lumineux courageux, il actionna les essuie-glaces, geste qui au vu des traces semi-circulaires déjà existantes devait être fréquent, sauf que là… Plus de produit dans le lave-glace. Les balais firent quelques aller-retour « à sec » et le remède fut pire que le mal, ce qui ne laissa échapper pas d’autres réactions qu’un « et merde ! » de dépit.
Pendant qu’il conduisait, elle le regardait. Il ne lui offrait que son profil droit, ce n’était peut-être pas le meilleur se dit-elle pour se faire sourire.
Il parlait, mais elle ne l’écoutait pas, elle le scannait. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’avait pas mis de soin particulier au rasage, vu la longueur des poils noirs et drus, le dernier devait dater de la veille. Manque de temps ? Oubli ? Ou peut-être, avait-il décidé de se laisser pousser la barbe, et il fallait que ça tombe aujourd’hui….
Maintenant qu’elle le voyait de profil, elle nota, sur sa pommette dr

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