Coeurs lacérés
166 pages
Français

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Description

Pendant les années 1960, l'Afrique a connu un moment d'effervescence avec les indépendances obtenues par plusieurs de ses pays. Et le pays de monsieur Michel Matawos "bien qu'imainaire" en faisait partie. Cette période a également fabriqué de nombreux nouveaux riches qui ont hérité des biens qui les ont mis en exergue et les ont propulsé dans de nouveaux mondes ! Et certaines de ces familles sont sont déchirées par excès de zèle ou par cupidité. Clémentine, épouse de monsieur Matawos, en est un prototype; alors que les enfants et le papa sont des modèles de la société africaine qui commence à disparaître avec le brassage des cultures.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 décembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342046366
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Coeurs lacérés
Fulbert Bokyendze
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Coeurs lacérés
 
 
 
 
Préface
 
 
 
Cœurs lacérés , une histoire inspirée des profondeurs du bassin du Congo où la simple proximité génère, parfois, des liens de famille très étroits, est, en réalité, un ouvrage d’initiation à la sagesse bantoue.
Précieux outil pour le développement des facultés de jugement et de raisonnement Cœurs lacérés , se caractérise par le style direct anobli par l’exactitude logique et le sens poétique de son auteur, Fulbert Bokyendze.
En effet, avec le mot vrai, la phrase simple mais rehaussée par la beauté surprenante de l’image, Fulbert a réussi à faire de la famille Matawos, une famille dont l’organisation et la fortune font l’admiration de toute la contrée, un échantillon de la réflexion sur la nature de l’homme.
Clémentine, une femme franchement odieuse, Michel Matawos, son mari, un homme généreux et sage, symbole de l’amour et de la tendresse humaine, qui, dans tous les cas, sait opposer l’habileté aux événements, la diplomatie aux hommes.
Leurs enfants, Yvel et Éric Matawos se reconnaissent et se témoignent une autre valeur bantoue : la solidarité.
Cependant, Éric Matawos, le fils adoptif, bien plus que son frère, brille par son intelligence et sa capacité à manager les grandes affaires.
Mais la vie, quoi qu’il en soit, demeure une grande société dont les membres se massacrent sans vergogne et se font souffrir les uns, les autres. La vie est dure et cruelle. La vie est l’injustice même, au détriment des hommes les plus méritants.
L’une des gloires de Fulbert Bokyendze est d’avoir senti que la grande force de la création vient de l’imagination.
Contrairement aux autres créatures, l’homme ne se laisse pas aller sur une pente toute tracée. Il essaie chaque jour, toujours par l’action, d’arracher à la nature ses secrets.
Dans sa quête sans fin d’un bonheur impossible, rien ne donne des forces à l’homme comme l’échec. Des erreurs, il tire son espérance. Il a peur. Il cherche. Il se révolte. Il doute. Il invente. Il écrit son histoire.
À tout dire, Cœurs lacérés , est une piste originale, qui mène à la découverte et à la compréhension de l’Homme jointes à une pénétration exquise du sens idéal de la vie. C’est une merveille.
Patrice IGNONGUI
Administrateur
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
La nuit serait restée calme si une pluie ne s’était subitement abattue sur la ville endormie. Le vent soufflait avec violence. À l’orée de la prairie située à l’Est de la ville, se dressait la splendide villa de Monsieur Matawos. L’une de ses fenêtres, restée ouverte, laissait filtrer un faisceau laiteux qui découpait le noir de cette nuit pluvieuse.
 
Dans la pièce d’où s’échappait la lumière, une jeune femme, allongée sur le lit était secouée par un sanglot. Elle fixait le plafond sans le voir. Sa vue était voilée par les larmes qui lui coulaient abondamment des yeux. Son appareil à penser avait accaparé tout son être.
 
Elle se releva et s’assit sur les bords de son Louis XIV, le buste plié vers l’avant. De ses mains délicates, elle se cachait le visage et ses épaules remuaient doucement dans un mouvement régulier. Quelque peu apaisée par ses pleurs, elle se leva, hésitante et marcha vers la fenêtre restée béante.
 
Arrivée devant l’encadrement, un vent frais et humide lui fouetta le visage. Ses yeux rougis montraient qu’elle avait longtemps pleuré. Des cernes cerclaient ses paupières enflées.
Elle respirait grandement avec des intervalles réguliers. Un éclair, soudain, zébra le ciel et l’aveugla. Un assourdissant tonnerre gronda aussitôt, elle tressauta et d’un geste lent d’automate referma l’ouverture, mais resta figée comme une statue devant cette fenêtre.
 
Orpheline de mère depuis son jeune âge, elle avait vécu avec sa sœur jumelle chez des parents de leur défunte mère. Elle n’avait pas connu son père, et n’avait plus besoin de le connaître, depuis que sa sœur cadette avait rencontré cet homme d’affaires. Hélas ! Sa sœur avait un silex à la place du cœur. Elle était jalouse et pingre. Elle ne voyait pas d’un bon œil la présence d’Angélique sous le toit de son mari. Elle allait même jusqu’à insinuer que son époux flirtait avec elle.
 
Dans l’après-midi, Angélique s’était querellée avec Clémentine sa cadette. Une phrase s’était échappée de la bouche de Clémentine. Elle lui meurtrissait le cœur. La langue fourchue de sa cadette n’attendait que de pareilles occasions pour débiter des propos sordides.
 
Cet après-midi donc, pour une banalité, elle s’était acharnée sur son aînée. Le plus méchant, c’est qu’elle lui avait dit avec arrogance : « je ne suis pas ta mère pour me coller aux jupes. Nous avons le même âge et encore que tu es venue au monde quelques minutes avant moi. Tu n’as pas honte de sucer un homme qui n’est pas de ta famille ? Tu vas lui ramasser des grossesses on ne sait où ? On ne charge pas ainsi des gens, malgré leur bonne volonté. Et si je ne l’avais pas épinglé, où irais-tu jouer la bien aisée… ? »
 
Cela l’avait marqué profondément. Elle voulait, à cet instant, fondre de honte et de consternation. Elle et le souci durent cohabiter. Mais elle espérait toutefois qu’un jour heureux poindrait à l’horizon. Dommage… quel dommage pour elle, car les malheurs s’accumulaient, de plus en plus acerbes. Et, elle en souffrait atrocement, mais en sourdine.
 
L’horloge sonna trois coups pour indiquer l’heure qu’il était. Au loin, comme en écho, un train siffla trois fois ; un coq lança l’alarme trois fois également.
Et tout retomba dans le silence, qu’agaçait le tambourinement des dernières gouttes fines de pluie qui, venaient s’écraser sur les toits des maisons.
 
Angélique résolut de revenir sur ses pas. Elle se laissa choir sur son lit, envahie par une multitude de questions qui lui labouraient les méninges. La plus imminente : quitter cette maison… Mais où irait-elle ? Plus pesant, son état ; cette grossesse qu’elle portait en son sein. Cela aussi, était un handicap très important.
* * *
Angélique était sortie un soir avec des amis. Dans l’une des boîtes qu’ils avaient fréquentées, elle avait rencontré un jeune homme, beau et charmant. Irrésistible !
 
Coup de foudre… cela se termina sous les draps d’un lit douillet. Le grand malheur fut qu’elle ne revit jamais son Jules. Elle avait essayé de le retrouver, ce fut en vain.
 
Un trop plein, elle constata par la suite qu’elle avait un retard dans son cycle menstruel. Fallait-il procéder à un avortement ? Force exigeait que le mari de sa sœur en fut saisi. Mais sa réponse serait sans appel : "il n’en serait jamais question, Angélique. Cet enfant devra vivre. Il sera heureux".
 
Elle savait que Michel était sincère. Sa sympathie sans limite qu’il lui témoignait était pure, sans fausseté. La fatalité, c’était sa sœur… Qu’en penserait-elle ?
Elle la connaissait trop bien pour avoir passé plusieurs années avec elle, à ses côtés. Angélique savait que Clémentine pensait, qu’elle était la meilleure de tous, la plus belle, l’irréprochable… l’omnisciente !
 
Elle voulait s’imposer comme un sphinx, être la maîtresse. Si une occasion aussi infime pouvait lui être donnée pour qu’elle gouvernât l’humanité, elle ne la lâcherait pas, s’y agripperait comme une sangsue voluptueuse.
* * *
La veille, Angélique avait juste reproché à sa sœur la mauvaise habitude qu’elle avait prise de chahuter son mari devant des personnes étrangères et les travailleurs d’entretien du domaine. Clémentine avait trouvé en cette remarque une ingérence de sa sœur dans les affaires de son foyer. Ce qu’elle ne tolérait pas du tout. Et comme elle en avait l’habitude et de la verve. Elle en débita à flot, jusqu’à l’irréparable.
 
Désemparée, déprimée, altérée, abattue, désarçonnée, blessée, malheureuse, réduite, Angélique cherchait ce qu’elle devait faire pour vivre en paix. La pauvre… elle revenait toujours au même point de départ : les moyens, surtout l’argent. Ce fils de Lucifer qui rend prisonnier tout malheureux, l’anéantissant totalement.
 
Et elle l’était effectivement, c’est-à-dire pauvre, malheureuse et parasite. Elle s’allongea de nouveau, mais trop absorbée par ses pensées atroces et insurmontables, elle se remit à pleurer. Enfin, la fatigue l’accapara et le sommeil eut raison d’elle. Elle s’endormit.
 
Trois heures de sommeil qu’elle aurait souhaité une éternité furent coupées par la sonnerie qui annonçait l’arrivée du valet. Elle se réveilla en sursaut, manqua de tomber sur le plancher. Elle se leva lourdement et vint ouvrir.
— Excusez-moi Mademoiselle.
C’était le valet qui venait pour faire le ménage.
L’état délabré de la sœur de sa patronne ne lui échappa pas. Il s’en étonna discrètement et demanda :
— Je vous apporte votre petit déjeuner dans la chambre, Mademoiselle ?
— Oui, Joseph. avait-elle répondu avec lassitude.
Pendant que Joseph s’occupait avec son balai, Angélique était entrée dans la salle de bain. Le travail fini, le valet ressortit sur la pointe des pieds.
* * *
Quelques minutes après, Angélique quitta la salle de bain et revint dans sa chambre. À cet instant au salon, monsieur Matawos posa une question dans l’air :
— Où est Angélique ?
— Elle demande que je lui apporte son repas dans sa chambre, expliqua Joseph qui arrivait.
— Mais… pourquoi ? s’interrogea-t-il ?
— En quoi cela te tracasse-t-il ? rétorqua Clémentine.
 
— Clémentine, apprends à être compréhensible et gentille avec ta sœur, bon die

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