De griffes et de sang - 2 - Condamnée - Livre II
152 pages
Français

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De griffes et de sang - 2 - Condamnée - Livre II , livre ebook

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Description

Urban Fantasy (Bit-Lit) - 302 pages


Déterminée à s’échapper de l’île de Calcite coûte que coûte, Léna se perd entre mensonges et manipulations. Prête à prendre tous les risques, à ignorer tous les avertissements, la jeune femme est humaine et ne reculera devant rien pour le rester.


Mais quand les sentiments et la culpabilité s’en mêlent, les erreurs ne sont jamais loin.



Et s’il y a une règle à retenir lorsque l’on souhaite duper la confiance de créatures puissantes et millénaires, c’est bien celle de ne jamais se faire prendre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 décembre 2021
Nombre de lectures 4
EAN13 9782379613821
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De griffes et de sang – 2 – Condamnée – Livre II

2 – Condamnée – Livre II

Lily Degaigne
2 – Condamnée – Livre II

Lily Degaigne

Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-382-1
Illustration de couverture : Didier de Vaujany
1 - Invitations


Je m’éveillai dans un soupir devenu familier. L’obscurité qui noyait la chambre était si dense que je dus tâtonner un moment pour trouver mon briquet et allumer la chandelle sur ma table de chevet. Une douce lumière enveloppa mon espace et je me redressai, les jambes enroulées dans les draps, le dos appuyé contre le cadre de lit.
J’avais mal dormi. Encore. Pas que mes nuits étaient paisibles d’ordinaire, mais elles étaient devenues carrément insupportables depuis la visite d’Edmund, une semaine plus tôt. J’avais la sensation que deux parties de moi étaient désormais en pleine guerre mondiale, de façon continuelle. La honte et le regret battaient dans mes entrailles, quand l’espoir faisait vibrer mon cœur et mon esprit.
Je n’avais pas eu le choix, pourtant. Edmund, l’un des deux directeurs de l’île de Calcite, ne s’était pas déplacé jusqu’à ma chambre, ne m’avait pas exposé ses projets de trahison pour m’entendre refuser son offre. Et il n’était pas de ceux à qui l’on disait non, de toute façon.
Alors, il m’avait proposé de tuer Eli contre un aller simple pour les terres humaines, et j’avais accepté. J’avais accepté parce que la lionne, en mon sein, avait vu cela comme une opportunité de fuite à ne pas écarter. J’avais accepté parce qu’après tout, Eli aussi voulait me tuer. C’était peut-être exagéré, mais être transformée en immortelle revenait au même, pour moi. J’avais accepté pour qu’Edmund sorte enfin de ma chambre, au-delà de toute réflexion logique, de toute pensée cohérente ; au-delà même de ce que je pensais de sa proposition, je voulais avant tout qu’il parte.
J’avais dit la vérité. J’avais menti.
Je n’en avais aucune idée.
J’avais demandé à savoir pourquoi moi ; pourquoi solliciter une simple marquée pour éliminer le deuxième plus vieux vampire de l’Histoire. Et cette raison nourrissait la honte vicieuse qui me broyait de l’intérieur aujourd’hui : parce qu’Eli et moi étions proches. Parce qu’il ne se méfiait pas. Parce que, selon Edmund, Eli tenait à moi depuis bien trop longtemps pour envisager la possibilité que je lui fasse du mal. J’avais autant confiance en Eli désormais qu’il devait en avoir en moi, et ça me tuait. C’était moche. Déloyal. Il m’apprenait à me défendre sur cette île et j’étais supposée user de ces techniques pour l’éliminer. Cette simple idée me révulsait, pourtant, j’avais accepté le marché.
Alors quand j’avais rejoint Eli, la nuit suivante, et que mon prénom avait glissé avec chaleur de ses lèvres, je n’avais pas pu. Face à son sourire, Sekhmet en main, le cœur et le corps anesthésiés par mon affection pour ce vampire… la lionne n’avait plus su trouver quoi dire. Je m’étais effondrée, bouleversée et perdue. Je n’avais pas eu le courage de répondre à ma promesse envers Edmund, ni même celui de laisser parler mes désirs.
J’avais fui. J’avais pris mes distances, car c’était la seule option valable qu’il me restait. Ne plus fréquenter Eli, et ainsi ne jamais contenter les deux parts de moi qui s’affrontaient. Ni la lionne, qui voulait le voir mort ; ni l’autre, qui était prête à lui abandonner mon corps.
Je sortis des draps et m’enveloppai dans ma robe de chambre pour ma cigarette du réveil. Le vent glacial de l’île fouetta mon visage lorsque j’ouvris la fenêtre et je me recroquevillai une fois assise sur le rebord. Il y avait peu de moyens de lire l’heure dans ce domaine, mais je m’étais tout de même équipée d’une petite horloge mécanique qui traînait à la bibliothèque pour réussir à me repérer dans le temps. Et je savais qu’en ce moment, Eli m’attendait désespérément sur notre terrain d’entraînement, comme il le faisait en vain tous les jours depuis une semaine. Il avait essayé de me coincer avant un repas pour m’en parler, mais j’étais restée évasive et froide. Depuis, je m’appliquais à éviter tous les endroits où je pouvais le croiser.
Après une douche vivifiante, je me rendis à la bibliothèque dans l’idée d’y ranger les multiples ouvrages que j’avais empruntés et qui commençaient à encombrer ma chambre. Le manoir était à peine réveillé à cette heure-ci et, mis à part quelques vampires et lycans bien « matinaux », je ne croisai personne.
Un livre curieux, à la reliure de cuir, attira mon attention. Le mot Stanislas , écrit en lettres d’or, suscita un écho étrange au fond de ma poitrine, comme on hume une odeur familière sans parvenir à en retrouver l’origine. J’allais m’emparer de l’objet pour en avoir le cœur net quand l’atmosphère changea autour de moi, pour se charger d’une électricité que je connaissais bien. Je m’arrêtai en plein mouvement, le corps pris d’assaut par une tension coutumière qui me tordit les entrailles. Des pas lents et tranquilles s’approchaient dans mon dos et je fermai les yeux pour tenter de me maîtriser. Garder le contrôle, c’était tout ce que je devais faire.
— Léna.
Je réussis à me composer un masque de désintérêt avant de me retourner pour plonger dans les deux perles de pluie d’Eli. Il posait sur moi un regard perdu, plein de douceur et d’incompréhension. Je ne lui renvoyai qu’une expression fermée, à cent lieues de ce que je ressentais en réalité.
— Qu’est-ce que tu fais là ?
Ma voix était dure, parfaitement maîtrisée. J’étais devenue experte dans l’art de mentir depuis mon arrivée ; sauf que, pour une fois, je ne jouais pas la carte de la sympathie. Il fronça les sourcils, incrédule.
— Que se passe-t-il, Léna ? Pourquoi ne viens-tu plus aux entraînements ?
— Je t’ai déjà dit que…
— Tu ne m’as rien dit du tout. Réponds-moi s’il te plaît. Ai-je fait quelque chose ?
Je fermai les yeux pour maîtriser l’onde de tendresse qui s’empara de moi subitement. La dernière fois que nous nous étions vraiment parlé, j’avais ri à en avoir mal aux côtes et tout avait délicieusement dérapé sur la plage. J’avais toutes les peines du monde à prétendre lui en vouloir, à m’éloigner de lui, à l’envoyer paître – et pour de vrai, cette fois. Mais je n’avais pas le choix.
— Laisse-moi tranquille, Eli.
Il se figea sans comprendre et me dévisagea un moment sans rien ajouter. Comme souvent, il sondait mon regard pour y trouver des réponses, mais Victoria interrompit son analyse quand elle investit la pièce à son tour. Je me tournai aussitôt vers elle, cherchant à tout prix à m’éloigner de la présence envoûtante du vampire. Il fallait que je me tire de là, ou ma comédie allait finir aussi vite qu’elle avait commencé.
Elle s’avança vers nous avec hésitation, consciente de la tension qui planait entre Eli et moi. Ce dernier n’avait pas pris la peine de se tourner vers sa congénère, les yeux rivés sur mon profil. J’offris un sourire crispé à Victoria.
— Je dérange, peut-être…
— Pas du tout, m’empressai-je de répondre.
Elle acquiesça, guère convaincue, mais trop polie pour insister.
— Léonard aimerait que tu le rejoignes dans sa chambre le plus tôt possible.
— Très bien, j’arri…
— Nous sommes en train de parler, me coupa sèchement Eli.
Je frissonnai, décidément pas habituée à ses poussées d’autorité. Je parvins à lui décocher un coup d’œil distant avant de le contourner pour m’avancer vers Victoria.
— Je n’ai rien de plus à dire.
La louve me suivit des yeux quand je la dépassai d’un pas vif, le regard d’Eli brûlant ma nuque. Mon cœur battait la chamade et je m’obligeai à respirer profondément pour maîtriser cette part de moi qui me suppliait de le rejoindre, de m’excuser, et d’en revenir à notre petit jeu de séduction si excitant. J’abandonnai pourtant mes livres et le vampire sans me retourner puis m’élançai dans les marches, trop empressée pour être crédible. Victoria me rattrapa en quelques enjambées et s’abstint de tout commentaire, non sans me jeter des regards intrigués.
Il fallait que je me reprenne. Victoria était d’une discrétion très appréciable ; elle n’insistait jamais pour savoir ce qui se passait lorsqu’elle réalisait que je n’avais pas l’intention d’en parler. Mais ce n’était pas la même histoire avec Léonard. Si je ne me donnais pas un semblant de contenance avant de le rejoindre, il allait me cuisiner sans relâche pour connaître le moindre détail de mes pensées.
Quand je m’enfonçai dans le long corridor de l’aile nord, où défilaient les chambres destinées aux vampires, je me composai le visage ennuyé et flegmatique que j’arborais en général. Et j’espérais que cela suffirait. À peine avais-je frappé que la porte pivota devant moi et qu’un Léonard dopé à l’énergie pure m’accueillit. Il adoptait son air très concentré et occupé, ses cheveux noués en un chignon approximatif sur sa nuque.
— Ah, Léna ! Je ne pensais pas que tu viendrais aussi vite ! Entre, je t’en prie !
Il avait raison ; habituellement, je ne me pressais jamais pour les rejoindre, lui et ses lubies. Seulement Victoria m’avait fourni l’excuse qu’il me fallait pour m’éloigner d’Eli, alors je n’avais plus le choix.
J’étais déjà venue dans sa chambre, qui différait grandement de la mienne. Il avait réussi à obtenir le mobilier le plus moderne que j’aie jamais vu ; c’était une avalanche de couleurs chatoyantes partout où je regardais. Le sol était recouvert d’une fine moquette bleu céruléen et se confondait avec les murs, peints de la même couleur. Tout au fond, un renfoncement dans la pièce était délimité par une espèce de plaque en verre derrière laquelle on pouvait apercevoir un lit double de bois blanc, appuyé contre une tapisserie de couleur abricot. Les meubles étaient clairs, pour la plupart, et l’espace principal n’était qu’un assortiment de petits fauteuils et canapés kaki et crème, agrémentés d’innombrables coussins multicolores. Dans la partie chambre, on devinait l’énorme dressing du vampire ; tout un pan de mur

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