De griffes et de sang - 4 - Ecorchée - Livre II
197 pages
Français

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De griffes et de sang - 4 - Ecorchée - Livre II , livre ebook

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Description

Urban Fantasy (Bit-Lit) - 430 pages


Propulsée au cœur d’un conflit vieux de plusieurs siècles, Léna jongle entre des capacités qui la dépassent, des désirs interdits et l’urgence de protéger l’humanité. Entre amour, combat et trahison, elle va devoir faire face à sa véritable nature et affronter les conséquences de ses actes.


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782379613869
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De griffes et de sang – 4 – Ecorchée – Livre II

4 – Écorchée – Livre II

Lily Degaigne
4 – Écorchée – Livre II

Lily Degaigne

Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-386-9
Concept de couverture : Didier de Vaujany
1- Serranía Celtibérica

 
L’adresse indiquée par Ingham fut un calvaire à repérer. Invisible sur les cartes et plus encore sur nos GPS. Une demeure fantôme, perdue à la suite d’un petit chemin escarpé au détour d’une route de forêt, en plein milieu de la Serranía Celtibérica. Zone la plus froide de la péninsule ibérique, Léonard m’avait expliqué que cette région au centre de l’Espagne était réputée pour compter moins d’habitants au kilomètre carré qu’en Laponie. Et pour le coup, les êtres de légendes qui vivaient sur ces terres n’avaient rien à voir avec le père Noël.
Les températures se vérifiaient aisément. Moi qui avais toujours imaginé l’Espagne comme un pays chaud, presque tropical, je fus stupéfaite de me retrouver aveuglée par une tempête de neige à peine nous étions-nous enfoncés dans les campagnes. Malgré nos capacités visuelles et nos sens affûtés, je fus obligée de ralentir l’allure. Véritable désert de population, des villages ruraux s’élevaient parfois au milieu des champs, tandis que le reste du paysage n’était composé que de forêts de pins épaisses et broussailleuses qui recouvraient les collines.
Ce fut l’exclamation d’Allam, soudaine et terrifiante, qui m’indiqua la direction à prendre. Perdus depuis plusieurs minutes sur une route interminable qui longeait un sommet, les pneus glissèrent sur la neige lorsque je bifurquai à droite. Je mis peu de temps avant d’à mon tour reconnaître la présence significative de vampires sur notre chemin. Comme des balises olfactives, je suivis leur odeur à travers la sylve nocturne qui s’étendait partout et m’enfonçai, de plus en plus profondément, dans la faune sombre et ténébreuse recouverte de glace.
Et même Calcite, île minuscule perdue en pleine mer du Nord, me semblait plus évidente à trouver que cette demeure de vampires. La route était sinueuse, le chemin quasi inexistant, et je fus rapidement contrainte de slalomer entre les arbres pour maintenir le cap, uniquement guidée à l’odeur.
Puis soudain, elle apparut. Bâtisse terrifiante aux angles bruts, faite de roches noircies et d’un toit plat délimité par une barrière de pierres aux allures de château fort. Dans une symétrie parfaite, deux imposantes tours étaient placées de chaque côté d’une pièce plus petite, où siégeait la porte d’entrée – le seul élément sur l’édifice qui était ornementé de quelques moulures gravées. Du reste, la façade ne présentait que quatre fenêtres, dont les volets de bois sombres étaient fermés. 
 Ce domaine, bien plus modeste que celui de Calcite, semblait néanmoins appartenir à une autre réalité. Monolithe de pierres, robuste et lugubre, posé ainsi au milieu de la végétation ; tout me portait à croire à une hallucination. C’était un décor cauchemardesque qui ne pouvait abriter que fantômes, désolation ou culte satanique.
Pourtant, ce fut Ingham qui sortit de là en premier lieu. À la lueur d’une demi-lune quasiment masquée par l’ombre des arbres, son visage serein et son sourire énigmatique firent grimper une chaleur rassurante dans ma poitrine.
J’entendis Allam, nullement impressionné, s’extirper de la voiture en premier, puis me décidai à suivre le mouvement d’un pas hésitant. L’arôme désagréable propre aux vampires me sauta plus vivement aux narines, à peine avais-je ouvert la portière, et je marquai un temps d’arrêt pour calmer le loup affolé qui grondait dans mon ventre. Ingham s’avança vers nous d’une démarche tranquille et nous accueillit avec bienveillance. Il fut un peu plus long une fois arrivé jusqu’à moi, et son regard compatissant et désolé m’indiqua rapidement qu’il avait été mis au courant de ces deux dernières semaines chaotiques.
Il me serrait contre lui avec tendresse lorsqu’un inconnu déboula à sa suite de la demeure. Ingham pivota vers lui pour le designer d’un respectueux geste du bras :
— Voici Alvaro, le propriétaire de cette demeure.
— Bienvenue à vous, ajouta notre hôte.
Il s’avança au niveau d’Ingham et nous salua tour à tour, armé d’un sourire accueillant. Typé hispanique, ses cheveux sombres étaient noués à l’arrière de sa nuque et je fus frappée par son étonnante jeunesse. Non sans m’évoquer Sean, une beauté presque infantile était à jamais figée sur ses traits, et son corps était d’une finesse troublante, comme au sortir de l’adolescence. Ses yeux d’un bleu quasiment blanc, qui se rapprochaient de ceux d’Ingham, nous dévisageaient tour à tour avec calme, amabilité et un brin de curiosité qui me mirent mal à l’aise.
— Entrez, entrez, je vous en prie.
 Alvaro nous invita à le suivre d’une démarche féline. Sur les quelques mètres qui nous séparaient encore de cet antre démoniaque, Ingham me rejoignit et pencha la tête dans ma direction :
— Pourquoi Eli n’est-il pas avec vous ?
Pique de douleur, brûlure au cœur, respiration à contrôler. Ingham ne manqua rien de ma réaction et son regard s’assombrit. Comme il était difficile d’oublier le froid qui me rongeait de l’intérieur quand on m’obligeait à aborder le sujet. 
— Il a refusé de nous accompagner.
Le vampire originel n’insista pas, se contentant de me dévisager, et je profitai d’être arrivée sur le perron pour échapper à son inspection.
Autant dire qu’au regard du look terriblement effrayant de l’extérieur du manoir, je m’étais attendue à des meubles anciens, des statues de pierres ravagées par la poussière et, pourquoi pas, quelques cadavres ou squelettes éparpillés çà et là dans le salon. Je ne pouvais me tromper davantage.
C’est somptueux. Le sol, un carrelage en damier noir et blanc, se détachait des tons de nacre et d’or du reste de la décoration. L’entrée était une grande pièce tout en longueur qui menait à une petite estrade. Sur ma droite s’élevait un superbe escalier, contre le mur, aux marches de marbre et à la rampe moulée dans un fer forgé délicat. Une mezzanine surplombait l’autre bout de la salle, où pendaient quelques filaments de lierre, seule touche de couleur en contraste avec la pureté royale de l’espace. En levant les yeux vers le plafond, je m’étonnai en y découvrant un puits de lumière artificielle, au cœur de moulures travaillées dans un bois peint en beige et en brun.
Il n’y avait aucune fenêtre, pourtant le lieu était éclatant, saisissant et magnifique. Et en jetant un œil aux autres, je constatai n’être pas la seule à avoir imaginé une décoration bien différente. Tous ne savaient où poser le regard, le souffle coupé par la surprise et l’émerveillement.
— Alvaro est l’architecte de cette demeure, de sa construction jusqu’à son ameublement, nous précisa Ingham. Impressionnant, n’est-il pas ?
— L’extérieur du manoir porte à confusion, s’extasia Léonard, enchanté, en s’adressant directement à notre hôte.
 Alvaro lui envoya un sourire ravi et commença à nous entraîner vers le fond de la pièce.
— L’allure terrifiante du domaine dissuade souvent les petits curieux de pénétrer ici, expliqua-t-il d’une voix veloutée. Et je ne me lasse pas de voir la réaction de ceux qui sont invités en ces lieux.
Nous rejoignîmes une porte à la gauche de l’estrade. Je découvris un salon qui n’avait rien à envier au hall d’entrée que nous venions de quitter. Dans le style de l’Art Nouveau, d’après les précisions d’Alvaro, les cloisons étaient immaculées et le plafond soutenu par de lourdes poutres ciselées qui m’évoquaient les demeures de la Grèce antique. Bibliothèques incrustées dans les murs, sol tapissé d’une moquette fine aux arabesques dans les tons vert d’eau, mobilier noble et ancien… C’était stupéfiant. Des rideaux épais étaient tirés, en plus des volets extérieurs, sur les deux seules fenêtres que possédait la pièce, et je compris être arrivée au centre d’une des deux tours qui m’avaient terrifiée quelques minutes plus tôt. Comme dans l’entrée, bien que la lumière fut artificielle, les ombres n’avaient pas leur place.
Au cœur de ce fabuleux espace, installés dans un canapé, deux autres vampires mâles nous observaient avec méfiance. Blonds comme les blés tous les deux, ils n’avaient toutefois que cela en commun. L’un d’eux relevait d’une élégance glaçante ; corps immense et longiligne, ses traits étaient durs et son allure d’aristocrate me flanqua automatiquement les jetons. Le second était plus petit, musculeux, des boucles indisciplinées éparpillées en coupe autour d’un visage à la beauté nordique significative, à demi masquées derrière une épaisse barbe claire. Cette espèce de viking fut néanmoins le seul à se redresser pour nous saluer, l’œil méfiant, mais l’air infiniment plus sympathique en comparaison de son voisin.
Vasile et Sergei étaient leur nom. D’origine moldave pour le premier, je n’eus pas besoin de plus amples explications pour comprendre que ce géant antipathique avait un passif de bourgeois. L’autre, qui ne nous adressa que quelques mots de politesse, avait entretenu un accent russe qui roulait dans sa gorge comme des tambours.
En m’installant au fond d’un énorme fauteuil, je commençais à me demander si la gent féminine avait sa place au milieu de ces trois vampires, quand Alvaro reprit :
— Maria et Kristina, les sœurs de Vasile, reviendront bientôt. Elles travaillent à l’hôpital de Saragosse quatre nuits par semaine.
L’aristocrate avait donc des sœurs. Ô joie.
— Dans un hôpital ? Pourquoi ? s’étonna Léonard, le plus à l’aise d’entre nous, sans doute du fait d’appartenir à la même équipe que nos hôtes.
— Et bien, pour nous assurer un minimum de revenu, pour commencer. Nous n’avons que peu de dépense, mais il est plus sage d’être prêts à pallier toute éventualité financière – comme nourrir des lycans et des humains pendant plusieurs semaines, ajouta-t-il, secoué d’un rire complice. Et puis, cet établissement dispose d’

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