Demain est un autre jour...
180 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Demain est un autre jour... , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
180 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Dans un petit village de la Drôme provençale, Alice, 17 ans, vit seule avec son père Léonce Florent, vieil homme rustre et acariâtre. Suite à un accident qui le laisse handicapé, cette force de la nature, se sentant diminuée et inutile, passe son temps à terroriser la pauvre Alice qui devient son souffre-douleur et trime jour après jour sous les injures de cet homme frustre et détestable. Un soir d’hiver, en se rendant au puits, Alice se fait sauvagement violer dans l’étable.

Terrorisée, la jeune fille vit désormais dans l’angoisse. L’impensable s’est produit, elle attend un enfant... Comment faire face à ce cauchemar en pleine campagne, isolée de tout et de tous avec son tyran de père ?...

Fragile mais courageuse, désillusions et drames se chargeront de lui apprendre la vie...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 novembre 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782334006231
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-00621-7

© Edilivre, 2015
Demain est un autre jour...
 
 
Alice tournait en rond dans sa chambre sous les toits, elle n’en pouvait plus des injures et des récriminations de son père. Il fallait toujours qu’il la rabaisse. C’était pourquoi déjà ce soir ? Ah ! Oui, la soupe était trop tiède, et les carottes pas assez cuites. Une bonne à rien !
Les larmes lui vinrent aux yeux en pensant à sa mère qui les avait quitté deux ans plus tôt, à la suite d’une longue maladie. Depuis sa disparition, la vie de la jeune fille était devenue un enfer. Elle avait dû arrêter l’apprentissage de la couture pour en faire son métier chez Maria, la vieille couturière du village. Elle devait maintenant se consacrer aux travaux de la ferme, et tenir la maison de son père.
Quelquefois Estelle, sa cousine germaine âgée de quinze ans, venait lui donner un coup de main lorsqu’elle n’avait pas école.
Léonce son père, ne se déplaçait plus qu’avec des béquilles depuis que son tracteur avait versé dans la grande pente « du champ du haut » ; il n’était plus bon à grand-chose, à par aboyer jour après jour.
Alice était lasse de cette vie, à par Estelle, elle ne voyait jamais personne de son âge, personne à qui parler, c’était ce qui lui pesait le plus. Lorsque sa mère était encore parmi eux ; bien qu’elle ne put faire grand-chose tant elle était affaiblie par sa maladie, elle ne manquait jamais de la conseiller, de la rassurer, elle était douce et reconnaissante à sa fille de s’occuper de tout à sa place, et n’avait pas peur d’affronter son époux lorsqu’il dépassait les bornes.
Soudain elle entendit son père hurler :
– Où donc es-tu encore planquée ? viens donc m’aider nom d’un chien tu m’entends ?
Elle s’essuya les yeux car elle ne voulait surtout pas lui donner la satisfaction de voir qu’il l’avait une nouvelle fois faite pleurer, elle descendit lentement l’escalier de meunier.
– Que veux-tu père ?
– Enlèves-moi donc mes chaussures, je suis fatigué je veux me coucher. Quant à toi, tu vas aller arroser le potager et comme il faut, n’aies pas peur de tirer l’eau du puits le travail n’a jamais tué personne ! Alice s’accroupit devant son père pour lui ôter ses chaussures et ne vit pas arriver le coup de pied qu’elle reçut en pleine figure.
Léonce partit d’un rire tonitruant et Alice se retint pour ne pas l’étrangler, dans ces moments-là il lui prenait des envies de meurtre.
Comment cet homme pouvait-il être son père et agir de la sorte ? Qu’avait-elle pu faire pour mériter un pareil sort ? Cette question, elle ne cessait de se la poser mais n’avait toujours pas trouvé de réponse… Sa mère vivante, jamais il ne s’était permis d’être aussi immonde, il n’avait jamais été affectueux comme un père, avant il était juste indifférent, mais là, il était odieux. Elle prit ses béquilles, et le vieux s’allongea sur son lit tout habillé comme à son habitude.
Alice ferma la porte de la chambre et s’en fut faire la vaisselle. Quelques minutes plus tard elle entendit des ronflements sonores à travers la porte, elle soupira enfin un peu de répit !
Elle alla s’asseoir sur le petit banc en pierre devant la maison comme elle le faisait chaque soir, c’était le meilleur moment de la journée, elle était enfin seule. Elle se prélassa quelques minutes s’autorisant à rêver au prince charmant qui viendrait la soustraire à sa misérable vie, mais elle l’attendait depuis si longtemps… elle s’arma de courage, se leva, et se dirigea lentement vers le puits ; il lui fallait encore arroser les salades, tomates, carottes ; poireaux et haricots verts plantés par sa mère. Ce sont des bras d’hommes qu’il aurait fallu pour tirer ces lourds seaux d’eau nécessaires à l’arrosage et à la vie courante, c’était vraiment pénible pour elle après une longue journée de travail. Quelques voisins alentours avaient fait installer l’eau courante depuis peu, et leur quotidien s’était considérablement amélioré. Aussi lorsqu’un jour Alice avait tenté de faire une petite allusion sur le fait qu’eux-mêmes pourraient peut-être se raccorder, son père l’avait regardée bouche-bée, un rictus au coin des lèvres.
– L’eau courante ? Tu as perdu la boule ? Mes grands-parents, mes parents, ta mère et moi avons toujours utilisé le puits, tu veux avoir la belle vie ? Te la couler douce ? veux-tu que je te nourrisse à ne rien faire ? vaurienne, fainéante, tu peux toujours rêver, tu iras au puits, tu gagneras ton pain à la sueur de ton front comme nous autres, et ne m’en reparles plus jamais nom de Dieu !
Alice avait baissé la tête sans répondre le maudissant un peu plus.
Après avoir tiré une bonne douzaine de seaux, elle repartit épuisée vers la maison portant un ultime seau pour sa toilette. Une heure plus tard, lorsqu’avec bonheur elle se glissa enfin dans son lit, elle pensa à la journée du lendemain, et murmura :
– Demain est un autre jour…
Phrase qu’elle avait coutume de se dire avec un petit espoir au cœur, avant de s’enfoncer dans un sommeil profond dénué de rêves.
Il était 5h30 lorsque le chant du coq la réveilla comme chaque matin. Elle s’étira et sortit les pieds du lit même si elle aurait aimé dormir encore un peu, mais il fallait qu’elle prépare le petit déjeuner de son père qui était debout depuis 4h du matin, il n’était pas fatigué de ses journées lui ! C’était un miracle qu’il la laissa dormir plus longtemps que lui, quoiqu’il ne se gênait pas pour marteler le sol de ses béquilles en les tapant plus que nécessaire.
C’était un homme qui avait travaillé sans compter, et, depuis son accident il traînait comme une âme en peine, et se vengeait de son inactivité sur sa fille qui elle était dépassée par la charge de travail jour après jour. A 17ans, elle avait parfois le sentiment d’en avoir 30.
Vers les coups de 9h, elle aperçut par le fenestron de la cuisine Estelle, sa cousine qui arrivait sur sa bicyclette avec un petit panier accroché au guidon, dès qu’elle le pouvait elle venait aider Alice qu’elle considérait comme une grande sœur.
– Bonjour Estelle ! Contente de te voir !
– Salut Alice ! tiens regardes, maman t’envoie des confitures de mûres qu’on a cueilli derrière chez nous.
– Oh ! Merci, tu sais que j’adore ça, comment va tante Louison ?
Louison était la sœur cadette de sa mère, et elle l’aimait beaucoup. Elle ne la voyait pas très souvent car elle habitait à 2 km et demi de la ferme, et lors d’une visite, Léonce lui avait fait comprendre qu’il n’appréciait pas qu’elle vienne mettre son nez dans ses affaires. Elle plaignait sa nièce de tout son cœur, impuissante.
– Maman va très bien, elle t’embrasse.
Elles bavardèrent un moment et commencèrent à donner du grain aux poules, et à ramasser les œufs qu’Alice vendait aux habitants du hameau et surtout à Maria et son mari, Pierre le forgeron, elle se rendait chez eux une fois la semaine comme l’avait fait sa mère avant elle. Alice était toujours heureuse de voir du monde, et surtout de s’échapper un peu de la ferme. Les deux filles papotaient gaiement, toujours en s’activant. Estelle voulut aller voir Rose et Galette, les deux dernières vaches que Léonce n’avait pas vendues, car elles leur donnaient du lait avec lequel Alice essayait parfois de faire du fromage, mais hélas, elle n’avait pas le coup de main et bien souvent il en ressortait une bouillie infâme emplie de grumeaux bien peu appétissants.
Depuis un bon moment, une heure peut-être, Léonce les observait par le fenestron de la cuisine, il était oppressé et s’assit sur une chaise. Il posa sa tête sur le bord de la table dans son bras replié. Jeanne lui manquait. Avant il était presque heureux, mais depuis quelques mois, il ne supportait plus de devoir vivre avec cette fille qui n’était ni de sa chaire, ni de son sang, il l’avait reconnue certes, car c’était la seule façon que Jeanne l’épouse. Il ne s’était jamais soucié d’elle, ne l’avait jamais aimée, il était maintenant contraint de la garder car qu’aurait-il pu faire lui, impotent qu’il était ?
A l’époque il était fou amoureux de Jeanne, mais, elle avait préféré Julien leur ami d’enfance.
Lorsqu’elle l’avait épousé, elle n’avait pas eu le choix, elle était enceinte de deux mois et demi. Julien avait fait une chute mortelle à l’âge de 23 ans, en rentrant d’une virée au petit matin avec des copains, il venait d’enterrer sa vie de garçon car il s’apprêtait à épouser Jeanne la semaine d’après. Quelques verres d’alcool, et tout avait basculé…
Jeanne, terrorisée d’apporter le déshonneur dans sa famille, avait enfoui son chagrin au plus profond d’elle-même et avait épousé Léonce peu après le drame. Elle n’avait pas caché son état par honnêteté, et ce dernier lui avait juré qu’il élèverait cet enfant de la même façon que ceux qu’ils auraient ensemble, mais les années passèrent, et Jeanne n’en eut jamais d’autre…
Léonce avait toujours été distant avec la petite fille, il ne la voyait pas, ne lui parlait pour ainsi dire jamais, en fait il l’ignorait.
A mesure que la gamine grandissait, elle sentait bien que la situation était étrange, elle ne savait pas l’expliquer, mais elle ressentait comme un malaise en présence de son père, jamais il n’avait de gestes affectueux envers elle. Un jour, elle alla trouver sa mère, elle devait avoir 9 ans, elle la regarda bien dans les yeux, et dit :
– Maman, pourquoi papa ne m’aime pas ?
Jeanne, en train de repriser des chaussettes sentit son cœur s’accélérer.
– Pourquoi dis-tu ça ma chérie ? bien sûr que papa t’aime !
– Non, il ne m’emmène jamais me promener avec lui, et il ne joue jamais avec moi comme le papa d’Estelle.
– Ton papa a beaucoup de travail tu sais ma puce, et puis ce n’est pas quelqu’un de très démo

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents