Desire
82 pages
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Description


« C'est l'histoire d'un été, un instant figé dans le passé »


Daisuke et Sai sont amis depuis qu’ils sont enfants. Ils sont voisins, musiciens, compositeurs et jouent dans le même groupe. Ils ont grandi entremêlés, l’un aussi lumineux que l’autre est ombrageux. Daisuke a toujours cru en lui. Sai, lui, se pense retenu par ce secret qu’il n’a jamais encore su lui avouer. Cette chose qui lui est encore si difficile à confesser.


Mais quelque soit les ombres, il n’y a que votre plus cher ami pour vous rappeler que les sentiments se déclinent à l’infini. Il n’y a que Daisuke pour murmurer à Sai, qu’il n’y aura jamais qu’une seule façon de s’aimer.


« C'est l'histoire d'un présent où les sentiments deviennent de plus en plus grands.»

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 janvier 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782375747124
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rohan Lockhart
Desire






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MxM Bookmark © 2019, Tous droits réservés
Correction © Emmanuelle Lefray
Illustration de couverture © SaraDeek
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal.
ISBN : 9782375747124
Existe aussi en format papier
Chapitre 1

Avec la chaleur étouffante du mois de juillet, travailler à l’extérieur devenait compliqué. Surtout lorsqu’il s’agissait de décharger des palettes et cagettes imposantes.
D’un geste lent, Sai essuya son front luisant à l’aide de son T-shirt puis soupira lourdement ; il avait hâte de retrouver sa chambre climatisée pour se reposer. Mais avant cela, il lui restait encore beaucoup de rangement.
Il fit craquer sa nuque et s’approcha du premier étal devant le magasin de ses parents. La boutique Ikeda vendait des fruits et légumes dans le quartier résidentiel d’Asagaya, une bourgade de Tokyo connue et réputée pour sa tranquillité. Avec l’arrivée de la chaleur, les fruits de saison s’arrachaient : cerises, pêches, myrtilles et les dernières cueillettes de fraises. Il ne restait plus rien à l’exception de quelques agrumes laissés pour compte.
Tout en attrapant les harasses, Sai compta dans sa tête le nombre de douzaines qu’il devrait noter dans le carnet de comptes afin de repasser commande et le fit aussitôt une fois rentré. Un oubli serait vite arrivé s’il s’attelait à une autre tâche.
Alors qu’il déposait les caisses de bois dans la réserve, il en profita pour traîner dans le magasin où l’air était frais. Avec plusieurs produits sensibles comme du poisson et de la viande, la température devait toujours être contrôlée et modérée. Malheureusement pour lui, la majorité de son travail se trouvait à l’extérieur : encaisser les clients, réagencer les étals, renseigner, attirer le chaland…
Sai dut se résoudre à retourner dehors, là où un soleil de plomb avait laissé un voile pesant et ardent, bien que l’astre soit déjà parti se coucher depuis un moment. C’était l’avantage de l’été, à sept heures les rayons disparaissaient pour laisser place à un beau ciel étoilé.
Il continua de ranger en saluant un passant à vélo, voisin du magasin et client régulier. C’était des valeurs qu’on lui avait inculquées dès le plus jeune âge, de toujours prendre soin de ses relations, de les honorer. Chaque personne qui venait dans son magasin et achetait leur permettait de continuer leur activité. Alors, la politesse et la bienveillance demeuraient la base du respect.
Cependant, il devait bien avouer que parfois, il en supportait un peu trop de peur de blesser. Si la majorité des clients se contentaient d’échanger des banalités, d’autres s’avéraient de véritables plaies, des moulins à paroles comme il aimait les surnommer. C’était le cas de madame Ito, vieille dame de quatre-vingt-cinq ans, qui passait presque tous les jours faire son petit marché. Quotidiennement, elle le questionnait. Sur sa vie amoureuse, ses loisirs, ses cheveux qui poussaient. Et parfois Sai avait envie de lui répondre que rien n’avait changé par rapport à la veille. Mais il s’abstenait. Car au travers de cet échange répétitif et lassant, l’ombre de la solitude et de la tristesse d’une veuve isolée se révélait.
Au fil du temps, Sai avait appris à aimer cette mamie qui venait toujours à la même heure et dont le sourire ne faiblissait jamais, comme un étendard de dignité. Malgré la monotonie qui pouvait s’installer dans ce métier, il en tirait toujours une expérience humaine enrichissante et appréciait chaque jour un peu plus ces clients particuliers.
Alors qu’il se dirigeait vers la réserve pour y déposer l’un des étals repliés, son père en sortit et dégagea aussitôt le passage.
— Tu peux laisser, je vais terminer, fit-il.
— Tu es sûr ? Il reste encore le réapprovisionnement à faire et…
— Ça va, je t’assure. Et puis, je pense que ta mère a bien plus besoin de toi. Vas-y, je fermerai le magasin seul.
Sai remercia son père et griffonna quelques informations dans le cahier des ventes avant de quitter la boutique. Cette dernière se trouvait à seulement quelques minutes à pied de leur domicile, à proximité d’un temple et d’un magasin de tofu. Lorsqu’il passa devant, il accéléra et tourna dans la rue un peu plus loin. Dès que le propriétaire de la boutique le voyait, il ne pouvait s’empêcher de lui rappeler que sa petite-fille avait le même âge que lui. Bien sûr, le tout accompagné d’arguments destinés à l’intéresser. Mais ce n’était pas le cas et ça l’embarrassait, tout comme la jeune fille en question, qui se serait bien passée des recommandations de son grand-père sur sa vie amoureuse.
Il longea la grande rue jonchée d’habitations, toutes de styles différents. C’était un quartier où se mêlaient les maisons traditionnelles et les bâtiments plus récents. La demeure familiale se situait vers la fin de la rue, à proximité d’un parc pour enfants.
Il s’agissait d’une maison mitoyenne, construite dans les années quatre-vingt-dix, dont le balcon à l’étage n’était pas séparé. Plutôt spacieux, l’achat avait été possible par sa famille uniquement, car le prix avait été divisé par deux. Les Miura, leurs voisins depuis près de vingt-trois ans, étaient devenus des membres de leur famille. Bien que des murs les séparent, il n’était pas rare de les trouver tous ensemble en train de dîner ou boire pour un événement particulier.
Sai poussa la porte de sa chambre et jura lorsqu’il marcha sur un jouet que sa petite sœur avait oublié. Il se pencha pour récupérer la figurine en plastique diabolique et la posa sur son bureau avant de partir s’asseoir sur son lit en soupirant. Tout en s’adossant au mur, il frappa trois petits coups et attendit, mais rien ne se produisit. Daisuke, son meilleur ami, ne devait pas être encore rentré.
Ces derniers temps, son camarade rentrait plus tard qu’à l’accoutumée. Sai ne savait pas s’il effectuait des heures supplémentaires ou si autre chose le retenait. Le sujet de leurs fréquentations n’était jamais abordé. Parce que lorsqu’ils étaient ensemble, plus rien d’autre ne comptait. Sai se fichait bien des personnes que pouvait fréquenter Daisuke et il imaginait que c’était tout aussi réciproque. Alors ils ne discutaient pas de leur vie privée, bien que Sai sache que parfois, une fille se glissait sous les draps de son ami, là, juste derrière ce mur si fin. Ce placo qui ne retenait pas les râles de plaisir et murmures étouffés. Alors sans le souhaiter, il avait pris part, d’une certaine façon, à l’intimité de Daisuke.
Sai prit son téléphone et lança un jeu qui l’occupait ces derniers temps, lorsque son ami tardait à rentrer. Un passe-temps qui accaparait alors toutes ses pensées et lui faisait oublier que le temps s’écoulait…

***

La salle ne désemplissait pas et Daisuke commençait à comprendre qu’il ne rentrerait pas de sitôt. Avec les beaux jours, le café dans lequel il travaillait voyait sa clientèle fortement augmenter. À tel point que sa chef de service souhaitait embaucher un intérimaire afin de renforcer les effectifs. Mais en attendant, c’était à lui et ses collègues de gérer le surplus de travail, et ce n’était pas chose aisée.
Quatre jeunes filles venaient de s’installer à une table et le regardaient d’un air intéressé. Daisuke attrapa des menus et se dirigea alors vers elles, accompagné de son plus beau sourire.
— Bonjour, fit-il en tendant les plaquettes de présentation à ses clientes. Nous avons deux spécialités aujourd’hui : une citronnade maison si vous souhaitez vous rafraîchir et un cheese-cake à la noix de coco pour les petites faims.
— Ça me dit carrément ! fit l’une d’entre elles.
— Moi aussi, répondit son amie.
— J’ai besoin de ma dose de café pour ma part, soupira la troisième. Mais le cheese-cake me tente !
Tout en les écoutant, il avait décroché son téléphone et notait sur l’application de l’établissement le choix de ses clientes. Lorsqu’elles eurent terminé de passer commande, Daisuke récupéra les menus et les doigts d’une des jeunes filles frôlèrent sa main alors que leurs regards se croisaient. Il esquissa un large sourire avant de repartir derrière le bar.
Ce type de situation arrivait tous les jours ou presque. C’était du flirt, des signaux de séduction et il n’y était pas insensible. En réalité, Daisuke disait rarement non et se laissait facilement entraîner par celles ou ceux qui le souhaitaient. Mais pas aujourd’hui. Sans doute car il était fatigué et qu’il n’avait qu’une envie : rentrer pour retrouver Sai et discuter autour d’une bonne bière.
Il retroussa légèrement ses manches qui revenaient sans arrêt sur ses poignets alors qu’il devait garder sa chemise blanche intacte. L’apparence des serveurs dans ce type de café était primordiale : les employés se devaient d’avoir une présentation irréprochable et leur physique s’en trouvait également jugé. Avec l’apparition de nouvelles applications de notation, les établissements de restauration mettaient l’accent sur la qualité de la nourriture, mais aussi sur la courtoisie de leurs serveurs. Daisuke devait son embauche à son mètre quatre-vingt-huit, ses longs cheveux noirs, son dynamisme, mais aussi son sourire.
Son allure le démarquait des autres employés, ça avait toujours été le cas depuis le primaire où il avait toujours fait une tête de plus que les autres. Longtemps surnommé « la Girafe », ce n’était qu’une fois entré au lycée que tout avait changé. Il n’était plus la bête de foire, le grand du groupe qu’on envoyait pour acheter des magazines pour adultes, mais l’un des garçons les plus populaires. Et depuis, ça n’avait pas changé.
Daisuke prit une tasse et trois verres pour servir respectivement la commande de la nouvelle tablée. Alors qu’il déposait le tout sur un plateau, un léger bruit de sonnette indiqua que la cuisine venait de termine

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