Désirs inassouvis
97 pages
Français

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Description

« Ce jour-là seulement, je sus que le manque d’affection est unemaladie bien souvent pire que toutes les maladies cumulées. Elleest si dure à supporter et à guérir que l’on ne se rend pas comptedes actes que l’on commet sous son influence. On se laissebêtement emporter par notre désir de vouloir être apprécié,voulu et l’on s’attache alors à des personnes dont les momentséphémères passés ensemble laissent des traces indélébiles qu’onse remémorera toute notre vie durant... »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2021
Nombre de lectures 2
EAN13 9782376700661
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Roman Désirs inassouvis
Mariam Mahamat ADJID
Roman
Désirs inassouvis
Éditions ToumaïL’Éditeur de nouveaux talents
Ce texte publié aux Éditions Toumaï est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code de la Propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur.
Éditions Toumaï Avenue Taïwan B.P: 5451 N’Djaména-Tchad Tél:+235 63 05 65 02 e-mail:editionstoumai30@yahoo.com
 ISBN :978-2-37670-066-1
Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux2020Éditions Toumaï en janvier
À toi,Aboubacar M. Adjid,et au grand que tu seras ;À Arafa M. Salah,Abdel Hafiz M. Taha;Chéné Allamine,M. Nour Ahmat et aux prototypes de bons amis que vous êtes.
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REMERCIEMENTSÀ mon feu père MAHAMAT ADJID…À ma mère,Madame ADJID née Achta: pour la vie que tu m’as donnée, pour l’amour et le soutien dont tu n’as cessé de faire montre.À tous ceux qui,de près ou de loin, ont contribué à l’existence de cette œuvre.
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I  Pour une fois, jecompris que la vie n’était qu’une suite plus ou moins ordonnéed’événements.Je compris également pourquoi l’on dit assezsouvent que ce qui fait l’homme,ce sont ses actes. C’était à Maneja, lacapitale du Caheria…Nous étions en juin, les écoles se vidaient de leurs élèves et la ville revêtait un ton monotoned’une grande uniformité loin de ces bruits de voix confus, sans variété, émanantd’une foule de jeunes élèves ahuris et tristes. Maneja était cette ville qui avait uni mes parents. C’était aussi cellequi m’avait vu naître, marcher, courir, jouer pieds et torse nus…J’étaisla dernière-née d’une famille de trois enfants.Mon père, la vie nous l’avait pris si tôt que je n’avais eu l’aubainede partager avec lui des moments d’affections, de tendresse, d’attachement, d’apprentissage, tout simplement mieux le connaître. De lui jen’avais que dessouvenirs racontés, louant sa personne, son dévouement aux autres. Ses traits de caractère imbibés de principes humanistes lui avaient permis d’acquérir la notoriété d’être honnête.Enrevanche, ma mère ne m’était pas une inconnue.Au décès de notre père, elle avait dû assumer seule notre éducation, notre entretien. Obsédée par notre réussite, par-delà la mienne, elle conjurait ses eorts pour que nous puissions grandir dans un environnement humble et prospère. Un trait de son caractère que j’admire encore aujourd’hui.Cependant, ma mèren’avait pas le calme de notre défunt père. Cela ne doit aucunement laisser
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penser qu’elle étaitmoins sage, mais justequ’elle se donnait à plein cœur à notre encadrement, n’hésitant pas ànous rappeler à l’ordre et à manifester son mécontentement s’il le fallait.Comme toute femme, et mieux femme, elle affichait une sensibilité àeur de peau, même si elle avait du mal à donner de l’aection. Elleobservait la vie d’une façon tout à elle.Avec ma mère, on ne discutait presque pas, ses uniques compagnons étaient un poste radio et des draps qu’ellebrodait à la main toute la soirée à son retour. En fait, elle travaillait pour une petite société spécialisée dans la vente de draps, de nappes et de survêtements pour enfants traditionnellement tissés. Elle ne nous parlait que rarement, et le plus souvent pour nous confère la charge d’un travail ou nous faire desreproches. D’ailleurs,je ne me souviens même plus de la dernière fois où elle et moi avons une simple discussion, pour ne pas dire sérieuse. L’absence d’un dialogue entre nous me déplaisait intensément; bien souvent, nos erreurs en ont été presque la conséquence directe. L’indolence, l’insouciance, la légèreté constituaient les traits essentiels de la personnalité de ma grande sœur,Nadia. Partisane avérée du « je-m’en-foutisme», elle ne s’intéressait guère qu’à des choses futiles,j’ai presque envie dedire au premier desquelles, sa personne. Dans sa singulière existence, il n’y a eu de place que poursa petite personne,elle n’affichait aucun intérêt envers nos actes. Pour elle, les difficultés de la vie ne sont que le fruit de nos agissements personnels. « Il faut savoir accepter les chosestelles qu’elles sont, surtout si on ne peut y changer grand-chose. C’est à force de vouloir ce qu’on ne
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peut avoirqu’on rend la vie compliquée. Plus on prendra la vie comme elle est et moins de peines nous en aurons » disait-elle souvent avec beaucoup de conviction. Elle était toujours convaincue de l’absurdité et du non-sens de la vie ; était-ce parce qu’elle aimait lireOu peut-être avait-elle uneCamus ? raison autre ? En tout cas, elle avait déjà une idée bien faite sur le sujet. Aussi étrange que cela puisse sembler, Nadia ne s’irritait quasiment jamais,du moins à ma connaissance. 2002-2003, je fus admise au lycée astre du Sahel de Maneja. Son taux de réussite constamment élevé faisait de ce lycée l’un des meilleursla place. Il se situait à peu près de quatre cents mètres de notre maison. Il était composé de douze salles de classe reparties de la sixième à laterminale, d’une salle multimédias et d’un laboratoire oùles élèves pouvaient mettre en pratique les cours de biologie et de sciences physiques. L’établissement était bilingue, à caractère confessionnel; ce trait lui a souvent valu la confusion dans les esprits. Il passait pour exclusivement arabophone, à cause de nos uniformes qui rappelaient les « Pakistanaises ». Nos tenues étaient en fait des robes dont le tissu était fait à base de fibres naturelles de coton décompactées et séparées de leurs impuretés, drapées, condensées et étirées traditionnellement afind’aboutir à un ruban de qualité supérieure, ce qui lui donnait un éclat incomparable sousl’effet des rayons du soleil. Toutes les disciplines étaient représentées, comme il s’agissait d’un établissement d’enseignement général. L’anglais et la philosophie pour les classes de première et terminale étaient proposés en options supplémentaires.
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La formation était assurée pas des enseignants venant de tous les horizons du pays, sans considération ethnique ni confessionnelle. Entre la section fille de notre lycée et celle des garçons s’érigeait un énorme murque nous surnommions le « mur de Berlin », ou encore le « rideau de fer », car nul ne pouvait le surpasser, aurisque d’écoper d’une sanction grave. Ma fascination dans ce lycée était dévolue à ses grandes aires de loisirs, de détente, particulièrement à son jardin orné de plantes vivaces savamment entretenu par Souleymane, le vigile. Ce jardin avait un aspect luxuriant par endroits, mais aussi sauvage et où chaque contour révélait de nouvelles surprises. Le matin, à l’arrivée, ou même durant notrerassemblement matinal, je ne manquaispas de jeter un coup d’œil aux plantes exotiques bananier, palmiers… situées aux diverses extrémités de lacour, ou encore aux lapins aux multiples robes qui sautillaient. En fait, il s’agit ici d’un rassemblement que nous faisions chaque jour à tourde rôle suivant l’ordre croissant ou décroissant des classes à six heures quarante-cinq minutes avant le début des cours. Il était orienté par des chargés culturels et on y pratiquait diverses activités. Il était telle une levée de couleurs sans drapeau. Nos eectifs faufilaient entre trois cents élèves au premier cycle, et cent cinquante élèves au second. Audébut, le lycée m’avaitparu étrange, voire anormal, j’étais totalement dépaysée. Tout d’abord, celui que j’avais toujours appelé « maître » était désormais « professeur ».J’étaisquimaître » au «  accoutumée était unique dans chaque classe et faisait toutes les disciplines, or ici ce n’était plus le cas. J’eus un peu depeine à m’adapter mais je compris très vite que je n’étais plus la même, je devenais
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