Destin prémédité
133 pages
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Description



Rebecca, fille de notable à Chicago, ne rêve plus de quitter le refuge de la demeure familiale depuis bien longtemps. S’en croyant incapable et interdite, elle s’est résolue à rester vivre aux côtés de son père, veuf depuis des années.





Isaiah est un rancher que la vie n’a pas épargné. Désormais, son unique but est de gérer l’exploitation familiale, afin de continuer à la faire prospérer.





Un concours de circonstances va les faire se rencontrer et, malgré les obstacles, les lier à jamais.






Mais dans l’Amérique profonde du XIX ème siècle, peut-on croire que tout se déroule comme on aurait pu le prédire ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 août 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782493219749
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Marie MEYER
 
Destin prémédité

 
«Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays. L’auteur ou l’éditeur est seul propriétaire des droits et responsable du contenu de ce livre. Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.»
 
 
©2022, Marie Meyer
Édition : Plumes de Mimi éditions, 122 rue de l’Argonne, 62117 Brebières.
Siret : 84469800100014
Dépôt légal : 08/2022
ISBN numérique : 978-2-493219-74-9
ISBN papier : 978-2-493219-75-6
Marie Meyer
 
Mariée et mère de deux enfants, je suis passionnée par les arts depuis toujours.
 
J'ai grandi entourée de livres, et ma passion pour la lecture n'a jamais faibli.
 
J'adore m'évader, alors j'espère vous y aider également...
 
 
 
 
Table des matières
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Épilogue
Remerciements

 
Prologue
Weston, Comté de Platte, MISSOURI
17 novembre 1898
 
 
Le ciel est dégagé. Les milliers d'étoiles qui le constellent forment un contraste saisissant avec les ombres menaçantes qui m'entourent. Je reste sur le qui-vive, alerte au moindre changement. Les cris qui tendent ma peau de multiples picotements ne sont pas pour me rassurer. La nuit aurait pourtant pu être tranquille, comme tant d'autres par le passé. Nous l’avions mérité après tout. Tant de labeur, tant de peine, tant de sueur. Autant de raison d’espérer un répit pour le moins nécessaire. Et pourtant...
Les yeux fixés sur l'obscurité, je cherche des réponses que je ne trouve pas. J’invoque un Dieu qui ne m’a jamais signifié qu’il pouvait m’entendre. Je ne suis pas le premier, et je ne serai certainement pas le dernier. Mais je m’acharne, en silence, alors qu’un nouveau long gémissement se fait entendre dans mon dos. Je suis incapable de dire depuis quand tout ceci dure.
Trop longtemps.
Les plaintes se décuplent, s'accentuent de minutes en minutes, et je suis impuissant devant la détresse et la souffrance qui s'en dégagent...
 
Seigneur, je vous en supplie, venez-nous en aide ! Venez-lui en aide…
 
Sortant de ma torpeur contemplatrice, je me mets à faire les cent pas sous le porche, les planches craquant à chaque passage, et ma respiration rapide formant des volutes de fumées de plus en plus nombreuses. Une lamentation plus déchirante que les autres me tire des frissons incontrôlables. Je me raidis, et pas à cause du froid. Je sais, je sens au fond de moi que quelque chose ne va pas. Ce n'est pas la première fois que je discerne ce genre de sensation. C’est une perception dérangeante qui me brise un peu plus chaque fois. Une intuition pernicieuse et nuisible au possible.
Je passe une main tendue sur mon visage stressé. Mon chapeau en feutre m'étouffe presque. J'ai du mal à supporter son étau sur ma chevelure maintenant devenue humide. Je l’ôte d'un geste sec.
D'un coup, comme si cet élan incontrôlé avait eu des conséquences sur le cours du temps, le silence se fait entendre. Pesant. Lourd. Écrasant. Presque menaçant. Il pourrait pourtant être libérateur, les bruits lointains de la nature reprenant leur lent déroulement. Seulement, au fond de moi, je suis certain que tout ceci n'est qu'une façade, un leurre. Je le ressens, et ce n'est pas le cri suivant, bien que différent, qui peut me faire changer d'avis. Encore moins la porte qui s'ouvre soudain sur un visage dénué d'émotion.
 
― Elle vous réclame.
 
Une phrase qui tombe comme un couperet. J'ai compris. Je le sentais, ce lourd poids de la bascule, m’écraser lentement. Je le savais. Pourtant, ce n’était pas ainsi que les choses étaient censées se dérouler. Non, pas du tout ! Je nous croyais enfin libres du malheur qui nous poursuivait, et il n’en est finalement rien. Ma vie est sur le point de basculer dans un monde qui m’est encore une fois inconnu. Je vais payer le prix d’un destin que je ne maîtrise pas. Enfin, nous allons le payer…
Mon poing se serre sur mon couvre-chef que je n'ai pas remis, et je m’acharne sur ses rebords plats. Je hoche la tête sans dire un mot, le regard fixe, et franchis, raide, le seuil de ma maison. La porte grince dans mon dos et le loquet s'enclenche dès mon passage, comme le début d’un compte à rebours.
Mes pas lourds me mènent jusqu'à la chambre, plongée dans une semi-obscurité que pour la première fois, je peux qualifier de lugubre. Seules la lueur du feu dans l’âtre et la lampe sur le chevet, laissent filtrer quelques rayons d'une lumière vacillante. Je la regarde, muet, la respiration saccadée . Elle est si belle. Telle un ange. Elle semble pourtant sereine, allongée, presque endormie. On pourrait croire que tout va bien. Pourtant ce n'est pas le cas. L’air a des relents sépulcraux qui me provoquent une nausée difficilement contrôlable. La peau de ma femme est pâle, limite translucide. Ses cheveux sont trempés sous l’effort interminable et impérieux qu’elle a dû effectuer. Et même le léger sourire qu'elle peine à m'offrir, ne masque pas la détresse que je peux lire dans son regard suppliant.
Je ne vois qu'elle. Il ne peut en être autrement compte tenu des circonstances, et malgré les bruits de succion qui pourraient me faire pivoter la tête. Non, je ne suis pas prêt. En dépit du voile d’épuisement qui lui ferme à demi les paupières, ma femme le remarque et tente de me raisonner. Sa voix fluette me parvient, non sans difficulté.
 
― Ton fils est magnifique, Isaiah... Souhaites-tu le tenir dans tes bras ?
 
Je continue de fixer ses yeux, qui perdent de plus en plus la lueur de vie qui les ont animés jusqu’à présent, sans pour autant répondre à sa question. Je déglutis, tout en me forçant à ne pas laisser ma voix trahir mes tourments.
 
― C'est toi qui es superbe. Repose-toi maintenant.
― Tu sais ce qu'il en est... Tout comme je le sais... Ne me fais pas l'affront de me croire naïve, je t’en prie, souffle-t-elle avec peine.
― Esther...
― Non ! geint-elle dans un tressaillement pénible. Le temps nous est compté à présent... Je t’en supplie, écoute-moi. Seul notre fils a de l'importance à partir de cet instant... Nous... Nous savions tous deux qu'il y avait des risques. Mère est... Mère... Je... Je suis comme...
 
Des sanglots incoercibles l'empêchent de terminer sa phrase. La voir rendre les armes après cette longue et difficile lutte, amplifie la rage qui gronde de mes entrailles jusqu’à mes poings serrés. Je m'approche du lit, y jette mon chapeau malmené, m'assieds sur le bord, et attrape fermement la main tremblante qu'elle me tend.
 
― Garde tes forces, ma chérie...
― Je... Je n'en ai plus... Promets-moi...
 
Non. Non. Non. Pas ça !
 
 
―Tout ce que tu voudras... je lui réponds tout de même, pinçant mes lèvres, afin de m’empêcher de hurler devant son visage cireux baigné de larmes.

La moue affligée qui me répond me prouve qu'elle n'est pas dupe, mais je ne peux pas faire davantage. Elle devrait s’en douter. Pas dans ces circonstances. Ses doigts crispés pressent légèrement les miens dans un appel désespéré. Ses yeux hagards font de multiples allers-retours entre la forme gigotante qu’elle agrippe d’un bras contre son sein, et mon visage figé. Ses lèvres exsangues remuent plusieurs fois avant que sa voix ne parvienne à sortir un son encore plus faible qu’auparavant.
 
― T... trouve une bonne mère p... pour notre enfant. Une femme qu... qui vous aimera et prendra soin de toi... Et de lui... Tu le mérites tellement...
― Esther...
 
Je ne peux pas croire que mon épouse me quitte. Que ma meilleure amie, mon autre, mon tout, va me laisser seul. Pas maintenant ! Pas encore ! Et surtout pas à cause de lui !
Enfer !
 
― Promets ! s'insurge-t-elle, dans un suprême sursaut de force qui arrache une plainte au nourrisson dérangé.
 
Mes dents grincent d’être tant serrées. Je presse un instant mes paupières afin de me contenir. Ce n’est pas la première fois que je suis confronté à ce genre d’épreuves, et même si intérieurement, je ne peux me résigner, le mur de pierre qui fortifie mes émotions me pousse à ne rien lui montrer.
 
― Je te le promets. Mais tu vas vite te rétab...
― Andrew... me coupe-t-elle dans un murmure fébrile.
― Pardon ?
― Je souhaite l’appeler Andrew... Comme père...
 
Je prends le temps de souffler longuement et lui offre mon assentiment d’un bref hochement de tête, même si je comprends par cette supplique qu'elle attend de moi que je prenne l’enfant, maintenant assoupi, dans mes bras.
Sans montrer la moindre hésitation, pourtant réelle, je m'exécute et constate automatiquement que le corps de ma femme se détend de soulagement. Par ce geste symbolique, j'accepte notre fils, et c’est tout ce qu’elle demande.
 
― Tous les deux… Je vous aime... souffle-t-elle soudain.
 
Elle m'abandonne ! Non !
Ravalant ma colère et les larmes amères qui ne demandent qu’à émerger, je lui dis les seuls mots qu'elle a besoin d'entendre afin de pouvoir s’éteindre en paix.
 
― Je t’aime aussi, ma chérie.
 
Anéanti, mon fardeau entre les bras, je me penche et l'embrasse sur le front, alors que je la sens lâcher prise et expirer pour une ultime fois. C'en est terminé. La seule femme qui pouvait me comprendre en ce mo

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