Destins
43 pages
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Description

Kigéri l’albinos persécuté devenu un charismatique Lion Noir, Ahô le courageux mais cruel guerrier adja sans honneur, découvrez à travers les quatre nouvelles du présent ouvrage deux destins face aux périls prêts à faire basculer l’Ouest du continent azanien dans les profondeurs ténébreuses du fanatisme. Deux destins, un combat.

Informations

Publié par
Date de parution 07 février 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782312027326
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Destins

Kwamé Maherpa
Destins
Nouvelles « Sword and soul »
















LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014 ISBN : 978-2-312-02732-6
Avant-Propos
Azanie, terre des Hommes Noirs où sont apparues les premières civilisations humaines, ce recueil est élaboré à partir de nouvelles publiées sur divers sites, blogs et anthologie au gré de l’inspiration de l’auteur, qui était libre de toute sujétion d’ordre chronologique. Cependant pour donner une cohérence au présent recueil, une chronologie de fait est établie.
Avant de parcourir les terres diverses du continent azanien et de prendre part aux combats épiques de Kigéri l’albinos banni et du guerrier maudit Aho, il convient de vous présenter la définition de la Sword and Soul de Charles Robert Saunders. La Fantasy occupe une place importante dans la littérature de l’imaginaire, supplantant même la Science-fiction. Elle peut annexer des territoires relevant des Sciences humaines : l’Histoire est alors revisitée, réécrite, mais surtout « réenchantée » (voir le cycle de Gallica de Henri Lowenbruck, une épopée ayant pour cadre une France médiévale fantastique). Par un travail de réappropriation, la Fantasy classique sollicite la mythologie gréco-latine, germanique, scandinave (Tolkien ou Poul Anderson) ou celte (Robert Erwin Howard).
À la fin de la décennie 1970, l’écrivain canadien d’origine afro-américaine Charles Robert Saunders publie son cycle consacré à Imaro, un guerrier d’exception poursuivi par le destin et la colère des forces du mal, en s’appuyant sur ses connaissances en matière de mythologies négro-africaines. Grâce à son travail fondateur, il « décolonise » et dégermanise la Fantasy Épique, combat les stéréotypes racistes dans lesquels les Noirs étaient cantonnés, son œuvre littéraire ne peut être séparée du contexte politique du combat pour les Droits Civiques aux États-Unis ainsi que de la progression dans les facultés Nord-américaines, des études consacrées aux civilisations africaines. C’est dans ce contexte que Charles Robert Saunders a créé ce nouveau courant de la Fantasy Épique, la Sword and Soul qui sollicite le substrat culturel, mythologique et historique des civilisations négro-africaines
Malédiction {1}
Une pluie furieuse s’abattait depuis des jours sur le pays des Cent Collines, imprévisible comme l’avait été la folie meurtrière qui avait embrasé les cœurs et obscurci les esprits :
« Tuez-les tous ! »
À la suite de cette funeste sentence prononcée par les baswazis des villages et des cités Toutsaïs dans le silence mystique de leur kuje chirhebo, l’amitié et l’amour désertèrent les regards qui furent déformés par la gangrène de la haine. Les pères, les frères, les voisins se muèrent en fanatiques criminels.
Ce fléau frappa le village natal de Kigéri. Sous une lune écarlate, les lames au clair des tueurs scintillaient. Avec une parfaite synchronisation, les ombres escaladèrent les murs d’enceinte en terre séchée des concessions. L’hécatombe commença. Vieillards, adultes, jeunes gens au seuil de l’initiation, jeunes filles prépubères étaient passés au fil du sabre, si pour leur malheur, la couleur paille caractérisait leur chevelure crépue et si leur teint se rapprochait de celui des Mizungus.
Debout, Kigéri attendait le coup fatal de la part des trois hommes qui venaient de faire irruption dans sa minuscule case. Tous étaient des connaissances. Il y avait Bukuku un planteur de sorgho, de nature débonnaire en temps ordinaire, Luho le forgeron taciturne et Kagoro, le propriétaire du plus important troupeau de bovins du village. La folie animait leurs traits. En dépit de sa constitution robuste et de sa grande taille, Kigéri ne pouvait espérer vaincre ses agresseurs en armes qui bloquaient l’entrée de sa case. Ses yeux cinabre parvenaient à dissimuler son incrédulité et sa résignation. Il allait mourir sans connaître la raison :
« Pourquoi ? Vous qui m’avez vu grandir ? Mon père, mes frères ! Pourquoi restez-vous dans l’ombre de ces criminels ? »
Ses bourreaux demeurèrent silencieux. Sabres brandis, ils avancèrent sur le jeune garçon. D’instinct, Kigéri adopta une garde de boxeur, un bien dérisoire défi. Des cris d’agonie plus proches de l’animal sacrifié que de l’humain firent trembler les parois de sa case. Puis un pesant silence s’installa. Kigéri n’avait pas esquissé le moindre geste de défense avec ses poings fermés. Pas la moindre égratignure sur son corps. Bouche bée, il découvrit un véritable carnage. Aux pieds du longiligne Kagoro, gisaient les cadavres démembrés et sanglants de ses comparses. La peinture de plâtre des murs était agrémentée d’immenses tapisseries écarlates. Kagoro lui-même ressemblait une divinité ayant reçu son lot de libations sanguinaires :
« Je suis un initié, dit-il, je ne peux tuer un frère qui porte la marque de Lyangombe. Fuis Kigéri ! Quitte le pays Toutsaï, trouve refuge à Anuba ! Le roi Osseï ne persécute pas les Enfants du Soleil. »
Sans réfléchir davantage, Kigéri s’enfuit à toutes jambes. Il laissa derrière lui son village, ses parents qui avaient délibérément laisser des fanatiques pénétrer dans la concession familiale. L’obscurité avala les fumées qui flottaient au-dessus des cases incendiées et les échos nocturnes de la jungle couvrirent les rumeurs des derniers massacres se déroulant dans le pays des Cent Collines.
À mesure qu’il s’enfonçait dans la profondeur lustrale de la jungle, Kigéri perdit tout repère temporel et spatial. Sans nourriture, sans arme et nu, à l’exception d’un pagne ceignant ses reins, il était voué à une mort certaine. Tous ses sens en alerte s’habituèrent aux relents de putréfaction tant animale que végétale, mais pas aux reptations écœurantes au cours des ténèbres végétales, ni aux cris d’animaux sauvages qu’il entendait pour la première fois.
Soudain, la lourdeur de ses jambes lui parut insupportable. Kigéri se laissa choir contre le tronc d’un arbre. Il leva son regard vers un ciel qu’un dôme végétal s’obstinait à cacher. Ses yeux brûlants de tristesse ne contrôlèrent plus le flot lacrymal qui dévalait le long de ses joues. Pendant longtemps, le jeune homme s’abandonna à son silencieux chagrin. Fatigué par de telles épreuves, son esprit franchit les frontières de l’autre monde.
Kigéri venait d’atteindre le sommet d’un mont en surplomb d’alternances de vallées forestières, de villes en terres ocre bâties à flanc de collines. Le pays Toutsaï était paisible comme une terre de légende où vivaient des dieux immortels. En contrebas, il aperçut un homme de grande taille et de belle constitution venir à sa rencontre. Aucun signe d’agressivité et de malice n’émanait de son visage avenant. D’une démarche à la fois souple et puissante, l’inconnu possédait le port d’un roi. Arrivé à sa hauteur, Kigéri remarque une cicatrice en forme de lame de faucille au niveau du nombril. Un sourire illumina les traits d’ébène de l’homme :
« Kigéri, mon frère en esprit, tes pas t’ont mené jusqu’ici.
– Qui es-tu ? Où suis-je ? Demanda le jeune garçon
– Je suis celui qui a empêché Kagoro de t’expédier dans le monde des esprits, il était le seul à ne pas être totalement abusé par le Grand Architecte du Chaos. Les ténèbres n’avaient pas totalement obscurci sa conscience, il a été entendu mon appel.
– Tu es donc Lyangombe ! S’écria Kigéri, je ne comprends pas, je ne suis pas un initié à tes mystères. Les albinos comme moi sont condamnés à rester des Nzigos. Pourquoi m’as-tu épargné ?
– La fièvre jaune ravage le pays des Cent Collines. Le Grand Architecte du Chaos a inspiré des divinations et des oracles pernicieux en attribuant l’origine de l’épidémie aux « Enfants du Soleil ». Pauvres Albinos, maudits par les uns, bénis par les autres, dans les deux cas le couteau sacrificiel vous attend toujours.
– Donc, je suis condamné. Cesse de me tourmenter, spectre !
– Ne rejette pas la main qui se tend vers toi. Bien que tu ne sois qu’un nzigo. Tu portes la marque de mes initiés sur ton nombril, dés ta naissance Im

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