Dreamcity - 3 - Méfie-toi des apparences
200 pages
Français

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Dreamcity - 3 - Méfie-toi des apparences , livre ebook

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Description

Bit-lit - Young Adult - 400 pages



À presque dix-huit ans, Sören n’a qu’une idée en tête, se barrer le plus loin possible de cette ville de cinglés !



Ses rêves d’évasion sont néanmoins contrariés par de terribles évènements. Vague de violence, démence collective, épidémie... Quel est ce mal qui s’en prend aux Dreamers ?



Perdu dans ses tourments, et alors que la cité plonge peu à peu dans le chaos, il va devoir faire face à d’étranges phénomènes qu’il semble être le seul à percevoir. En compagnie de son fidèle furet, de sa meilleure amie et d’une jolie pickpocket solitaire, Sören va découvrir l’envers du décor.



À Dreamcity, les apparences sont souvent trompeuses, mais les secrets les plus sombres finissent toujours par remonter à la surface.



Vérités ou mensonges ? Hasard ou fatalité ? Tout dépend du point de vue !


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 novembre 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782379614392
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dreamcity – 3 – Méfie-toi des apparences


VIOLETTE SUBROS
 


VIOLETTE SUBROS



Mentions légales
Éditions Élixyria
  http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-439-2
Concept de couverture : Didier de Vaujany
À mes merveilleuses amies et bêtas, qui répondent toujours présentes pour se plonger dans mon univers. Je vous adore les filles !

Prologue



Le goût de la mort s’accroche déjà sur sa langue, son odeur flotte tout autour d’elle. Naiya ne saurait prédire l’avenir malgré ses dons, personne ne le peut vraiment. Seules les probabilités l’aident à anticiper, mais elle est consciente que son heure est venue, tout comme celle de son âme sœur. Ils sont condamnés pour s’être trop aimés. Quoi qu’il se passe cette nuit, ils n’en réchapperont pas.
Quoi qu’il se passe cette nuit, je ne les laisserai pas s’en prendre à toi !
La jeune maman serre sa fillette un peu plus fort contre sa poitrine tout en continuant de courir.
— Accroche-toi, ma puce. Et garde la tête baissée !
La petite agrippe son cou en ravalant ses larmes. Elle est encore jeune, mais déjà si brave ! Naiya ne pourrait pas être plus fière. Elle ne pourrait pas être plus triste non plus. Imaginer sa fille grandir sans elle est tellement douloureux qu’elle se sent étouffer. Néanmoins, elle ne s’arrête pas. Un coup d’œil par-dessus son épaule et elle sait qu’ils vont les rattraper ; la lueur bleue dans leurs iris trahit leur position. Ils sont proches, trop proches.
— Oli ! Ils arrivent ! s’écrie-t-elle, la voix tremblante d’angoisse.
— Je sais, répond son compagnon sur un ton calme qui ne lui ressemble pas. Cours jusqu’au parc et ne te retourne pas.
Elle voudrait protester, l’implorer de la suivre, mais ça les ralentirait, donc elle se contente d’obéir.
Quelques secondes s’envolent, une dizaine de battements de cœur. Naiya a le temps de faire six pas, peut-être sept, avant qu’un éclat vert illumine le ciel, suivi d’un souffle brûlant qui percute ses épaules et manque de la faire tomber. Aucune détonation. Aucun cri. Juste une vague de chaleur. Et la mort.
Une Silentine… Il les a fait sauter !
Une vérité s’impose alors à elle. Ils sont devenus l’ennemi, des êtres capables de tuer pour leur propre intérêt, pour celui de leur enfant. Des créatures qui n’hésitent pas à user de violence.
Comment a-t-on pu en arriver là ?
Naiya n’avait jamais eu de sang sur les mains. Avant ce soir, elle ne s’était jamais battue, pas même contre des Véliades. Elle avait toujours pu guider ses protégés vers le Cœur sans le moindre accroc. Ces temps-là sont malheureusement révolus. Oli et elle ont fait un choix, celui de l’amour. Les règles sont pourtant claires, mais leur rencontre a balayé toutes leurs convictions. Ils sont incapables de se passer l’un de l’autre, de s’éloigner plus de quelques heures, de respirer le même air sans se désirer. De vivre sans s’aimer. Quels que soient les risques, ils ne peuvent pas renoncer. Ils sont faits pour être ensemble, une certitude impossible à réfuter.
Un second éclair vert oblige Naiya à fermer les yeux. Cette fois, la déflagration l’envoie percuter un mur. Elle parvient de justesse à enrouler ses bras autour du crâne de sa fille avant que le choc se fasse sentir. Sonnée, elle repousse la douleur qui irradie dans son corps et prend une profonde inspiration.
— Ma puce ? Ça va ?
— J’ai mal au dos.
Naiya s’empresse de soulever son tee-shirt pour s’assurer qu’elle n’est pas blessée. Pas d’entaille. Pas de sang. Juste une légère rougeur.
Notre Mère soit louée !
— Papa ! s’écrie la fillette en s’arrachant à l’étreinte de sa génitrice.
Elle sautille vers son père et enroule ses petits bras autour de ses cuisses. Elle arrive à peine à en faire le tour. Dans un soupir, il pose une de ses larges mains sur sa tête et caresse ses cheveux blonds en lui offrant un sourire factice.
— Je suis là, mon p’tit cœur. Tout va bien.
Le regard d’Oliver croise celui de Naiya. Derrière l’épuisement et la peur, elle comprend qu’il n’est pas dans son état normal. L’étincelle qui brille habituellement dans ses yeux a disparu. Ne reste que le néant, sombre, insondable, profond. 
Combien des nôtres as-tu tués pour que ta flamme s’éteigne ainsi ?
Le cœur meurtri, elle s’élance vers lui à son tour et se jette dans ses bras.
— Pourquoi ils ne nous laissent pas en paix, Oli ? se lamente-t-elle. Pourquoi s’acharner de la sorte ? Glenn est notre ami pourtant. Qu’est-ce qu’il t’a dit ?
— Ça n’a aucune importance. Notre union est contre nature, on le sait depuis le début. Ce n’est pas nous qu’ils chassent, c’est elle, ajoute-t-il dans un souffle en désignant la fillette du menton. Ils ne la laisseront pas vivre, Glenn pas plus que les autres. Il suit les ordres, c’est tout.
Naiya le dévisage, déroutée par la froideur de sa voix. Il évoque la mort de leur enfant sans aucune émotion, mais elle sent les muscles de ses épaules se contracter un à un sous ses doigts. Elle a l’impression qu’il lutte contre quelque chose sans savoir de quoi il s’agit. Ou peut-être est-il seulement furieux ?
— Oli ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
Sa mâchoire se crispe. Ses battements de cœur s’affolent. Un mince filet de sang noir s’échappe de l’une de ses narines avant de couler jusqu’à sa bouche. Il n’a pas le temps de l’essuyer que le fluide est absorbé par la pulpe de ses lèvres. Celles-ci prennent la couleur de l’onyx pendant quelques secondes, puis retrouvent leur rouge naturel.
Effrayée par cet étrange phénomène, Naiya tente de reculer, mais Oliver l’en empêche. Il l’emprisonne contre son torse avec tant de force qu’il pourrait la briser.
— Pars avec elle, lui ordonne-t-il d’un ton impérieux. Et assure-toi qu’elle soit en sécurité, mais n’oublie pas qu’ils pourront toujours te retrouver.
— Oli…
— Je t’en supplie, l’implore-t-il en appuyant son front contre le sien. Sauve-la.
Cette fois, ce n’est plus un ordre, mais une prière. Naiya a perçu la douleur dans ses mots, la détresse dans ses silences. Elle est sur le point de répliquer lorsqu’il prend possession de ses lèvres. Son geste n’a rien de romantique, ni même de doux. Il est rude, presque brutal, mélange entre un adieu redouté et une détermination sans faille.
— Je t’aime, Oli, murmure-t-elle contre sa bouche.
Il ne lui répond pas. Ce n’est pas son genre de se comporter de la sorte, mais elle se convainc que c’est pour le mieux. S’il lui avait susurré des mots doux pour la dernière fois, aurait-elle été capable de l’abandonner ? Sans doute pas.
Oliver la libère avant d’embrasser les boucles blondes de sa fille.
— Sois forte, ma puce. Et écoute Maman.
— Mais, papa…
— PARTEZ ! l’interrompt-il en la repoussant vers Naiya avec fermeté.
Déjà, les yeux bleutés des Bliss percent les ténèbres comme des lucioles. Ils sont nombreux. Ils sont partout. Naiya soulève sa fille dans ses bras tout en jetant un dernier regard à celui qui fait battre son cœur. Désormais dos à elle, les muscles bandés, les mains levées vers ses anciens amis et frères, il est prêt à l’attaque.
Il est prêt à mourir.
Déchirée par cette vision et ce qu’elle implique, elle se détourne de lui et entame la course la plus importante de sa vie. Ses jambes l’emportent loin du combat tandis que son âme reste accrochée à Oli, à leurs souvenirs, leur complicité, leurs rires, leurs moments de tendresse.
Je t’aimerai toujours, Oli.
Des bruits de lutte, des cris et des explosions éclatent de toutes parts. Où que se pose son regard, Naiya ne voit que de la brume traversée par des points bleus lumineux. Leurs assaillants les encerclent. Elles ne pourront jamais s’échapper.
Paniquée, la jeune mère se plaque contre un mur alors que deux silhouettes se dirigent vers elle.
— Maman, j’ai peur.
— Moi aussi, ma puce, ne peut-elle s’empêcher de rétorquer.
Elle aurait dû la rassurer, lui dire que tout allait bien se passer, mais elle est incapable de lui mentir. Une main contre sa nuque, l’autre sous ses cuisses, elle la berce doucement tout en suivant du regard les ombres qui se rapprochent. Leurs prunelles turquoise finissent par croiser les siennes. Son souffle se bloque. Une pellicule de sueur se forme sur son front. Elle imagine déjà le sort qu’ils leur réservent.
Un premier Bliss s’élance vers elle, puis la contourne avant de disparaître dans la nuit. Hébétée, elle regarde le second en faire autant, pendant que sa fille s’accroche à elle de toutes ses forces.
Ils ne nous voient pas !
Sans réfléchir davantage, elle poursuit sa route à travers les troupes ennemies, tel un spectre parmi les vivants. Elle ne prête que peu d’attention à la direction qu’elle emprunte. Ses pas la guident, son corps l’éloigne du danger, son instinct fait tout le travail. Pourtant, quelque chose finit par l’arrêter. Devant elle se dresse une école qui abritait jadis un ancien lieu de culte. Au premier étage, à travers la fenêtre, elle peut voir un vieil homme assis sur un rocking-chair, un livre dans les mains. Elle ferme les yeux et fait le vide dans son esprit pour se connecter à sa cible. Un millième de seconde lui suffit pour capter son Ibah.
Matthiew Levens. Un Luminel.
Les probabilités la confortent dans son choix et les images d’un potentiel avenir pour sa fille permettent de la rassurer.
Il fera ce qu’il faut, j’en suis sûre.
Sa décision est prise à l’instant même où ses paupières se soulèvent. Les mises en garde d’Oli résonnent encore dans sa tête comme une balade funeste.
N’oublie pas qu’ils pourront toujours te retrouver. C’est vrai, mais elle , ils ne la trouveront pas !
Naiya dépose sa fillette sur le trottoir et fouille rapidement dans son sac à dos. Elle en sort un bocal rempli d’une pâte argentée qu’elle s’empresse d’étaler sur sa paume, avant de glisser cette dernière sur l’omoplate gauche de son enfant.
— Tu te rappelles ce que je t’ai dit ? lui demande-t-elle en plongeant son regard dans le sien.
— Oui. Ça va brûler, mais je ne dois pas bouger.
— C’est bien, ma ch

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