Emilyn Carlisle - Le Masque de Lune
154 pages
Français

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Emilyn Carlisle - Le Masque de Lune , livre ebook

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Description

1998. L d’un stage universitaire, Emilyn Carlisle découvre un vieux pendentif lors d’une fouille archéologique en Russie. Prise de passion pour le mystère qui l’entoure, elle rejoint les lieux de recherches et y rencontre Sohan, jeune et séduisant archéologue russe.


1920. Nastya, suite à son mariage, quitte sa grande ville natale pour le domaine reculé de son époux, Roman. Le bonheur du jeune couple est cependant troublé par une ombre rôdant dans les environs. Une ombre... au masque de lune.


Près de 80 ans les séparent, et pourtant, leurs destins sont étroitement liés. Et quand le passé s’immisce dans le présent, l’aventure pourrait bien prendre un tournant plus qu’inattendu.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782384110162
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Auteure
Eva vit en région parisienne, entourée de sa famille. Cette auteure touche-à-tout (SF/fantasy, romance, jeunesse) aime jouer avec les mots comme avec les images, qu’elle manipule pour les animer avec poésie et douceur. Elle est notamment l’auteure de  »Ephémères «,  »Love me, Lou «,  »Is it love ? Matt & Ryan »…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Eva de Kerlan  
Emilyn Carlisle Le masque de lune
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Inceptio Éditions
Direction éditoriale & commerciale : Guillaume Lemoust de Lafosse
Direction presse/médias : Ophélie Pourias
Couverture : Lysiah Maro
Diffusion : Immateriel
 
© Inceptio Éditions, 2022
ISBN 978-2-38411-016-2
 
Droits réservés
 
Inceptio
contact@inceptioeditions.fr
www.inceptioeditions.com
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
En souvenir de cet homme exceptionnel qu’était mon grand-père,
et dont le parcours de vie m’a appris combien chaque fragment d’histoire pouvait être important.
Prologue
7  janvier 1921, Russie
Le froid de la pierre nue et abrupte. Voilà tout ce que je ressens. La seule chose sur laquelle se concentrent encore mes pensées. Lentement, je lève la tête. Mes cheveux poisseux et emmêlés collent à ma peau glacée. Mes larmes ont gelé sur mes joues depuis fort longtemps. J’ai froid. Si froid.
À gestes lents, rendus douloureux par les coups que l’on a portés sur moi, je me redresse. Ma main se pose sur l’arête de la roche. Gelée, elle aussi. Comme moi. Comme ce pays. Comme la cellule où l’on m’a enfermée.
J’avance. Mes pieds nus sont devenus insensibles, je n’en ressens plus ni les meurtrissures ni la douleur sur ce sol dallé. J’avance. Le cachot est exigu : tout juste la place de m’allonger si le cœur m’en dit – ou si mes jambes ne me portent plus.
Aucune ouverture au plafond ou dans les murs : rien que de la pierre nue, froide, tranchante.
Et la grille fermée, seule source de lumière, seule échappatoire possible. J’en atteins les barreaux. La maigre lueur du jour se déverse sur mon visage, m’obligeant à cligner des yeux. Par-delà ma prison, une petite place pavée, des maisons – en pierre, elles aussi. Deux rues. Et plus loin, si l’on continue, le lieu central de ce microcosme russe, où tout le monde se rassemble. Même si je ne peux pas le voir, je le sais. Je le sens.
Pour la millième fois peut-être, mes doigts s’enroulent au barreau, au mépris du gel qui les recouvre, au mépris d’y laisser un morceau de peau. Je le tire à moi, de toutes les forces qu’il me reste.
Là-bas, du côté de cette partie du village que je ne vois pas, ça vocifère, ça s’agite. Ils seront bientôt là.
Je secoue plus fortement la grille qui me retient prisonnière. Avec peur. Avec fureur. Avec désespoir aussi. J’ai 23 ans à peine. Je refuse de mourir ici.
Chapitre 1
1998, Paris, France
« Il était une fois, une jeune aspirante pleine de motivation et d’ambition, en route pour un long voyage vers la découverte et la célébrité. »
Mon histoire aurait pu commencer comme cela. Mais non. Elle débute plutôt de manière traditionnelle et presque banale, dans les sanitaires d’un aéroport. Après plus de 8 heures d’avion et de siège inconfortable, un détour par un lavabo et un miroir étaient indispensables ! Le temps de m’asperger le visage, de me rincer la bouche et de me repeigner, je me sens déjà mieux. Car autant se l’avouer : huit heures d’avion, c’est usant.
Je rejoins d’un pas lent la salle de transit, avise du coin de l’œil le tapis de bagages encore vide. Parfait. Ça me laisse juste le temps d’appeler depuis une cabine téléphonique mes parents pour les informer que mon avion est arrivé à bon port. Quelques mots échangés rapidement, des souhaits de bonne continuation… je raccroche, le cœur un peu gros et me détourne de l’appareil. De l’autre côté de la grande salle, les passagers s’agglutinent autour du tapis à bagages, pressés de récupérer leurs biens et de quitter les lieux.
Pour ma part, je préfère aller m’installer sur un fauteuil vacant. Je m’étire de tout mon long en poussant un soupir de soulagement. Bon sang, que les vols aériens sont éreintants ! J’ai mal dans tout mon corps. Je ferme un instant les yeux, le temps de me mettre au diapason de l’endroit – des odeurs, des sons, des vibrations… de l’atmosphère, en somme. C’est un truc que je fais souvent, dès lors que je voyage. Cela me permet de m’imprégner de chaque nouvel environnement. Et des voyages, on peut dire que j’en ai fait beaucoup, et pour cause : mes parents sont du genre à ne pas tenir en place ! Toujours en vadrouille quelque part dans le monde. D’aussi loin que je me souvienne, nous ne sommes jamais restés plus d’un an au même endroit. Vous me direz : les voyages forment la jeunesse et l’apprentissage des langues. Certes. Je suis trilingue, en effet. Et mon passeport est couvert de tampons plus variés les uns que les autres.
Dernière escale en date : les États-Unis. Mon père a de la famille là-bas et régulièrement nous nous y arrêtons pour les retrouver.
C’est de là que je viens, en droite ligne de New York. Ma mère m’a déposée à l’aéroport JFK hier soir, tardivement, après des embrassades interminables de tout le monde. Mon oncle, ma tante, mon père… même ma petite-cousine, Emma, s’en est donné à cœur joie ! En même temps, à tout juste 4 ans, la puce est du genre ultra-câline – ultra-collante. Ma dernière effusion de sentiment a donc été pour ma mère.
 
Après deux heures de route marquées par quelques embouteillages – mais surtout de fous rires et chansons de la radio reprises en chœur et en duo –, le silence avait envahi l’habitacle. Ma mère m’avait contemplée, puis effleuré les cheveux du bout des doigts. Une boule s’était formée dans ma gorge. J’avais souri, m’efforçant de la jouer brave et dure à cuire.
— Te voilà rendue.
— Pile à l’heure, avais-je observé.
— Je te l’avais dit.
— Je sais, maman.
— Tu veux de l’aide pour ta valise ? m’avait-elle demandé.
— Non, ça ira. Je vais y aller, inutile qu’un agent vienne te verbaliser pour stationnement gênant.
Elle avait balayé mon objection d’un geste gracieux. Tout en ma mère était gracieux : sa lourde chevelure brune soigneusement disciplinée, ses traits andalous purs, ses grands yeux sombres. Jusqu’à son sourire, éclatant. Il paraît que je lui ressemble… mais au fond de moi, je ne suis pas certaine de l’égaler dans ce domaine.
— Eh bien, avait-elle déclaré sereinement, je lui dirais que j’accompagne ma grande fille devenue adulte prendre l’avion pour son premier stage universitaire, voilà tout.
J’avais souri. Et doucement, m’étais penchée pour l’enlacer.
— Tu vas me manquer, avait-elle murmuré.
— Toi aussi.
Rapidement, je m’étais retirée de son étreinte, avais débouclé ma ceinture.
— On se revoit bientôt.
— Oui. Appelle quand tu seras arrivée.
— Promis.
J’étais sortie du véhicule, et avais quitté le parking dépose-minute pour entrer tout à la fois dans l’aéroport et le monde adulte, valise en main.
 
Cette même valise que je désespère de voir apparaître sur ce fichu tapis ! Quinze minutes déjà que je fixe les bagages effectuant leur tour de manège répétitif en attendant que leurs propriétaires les récupèrent. Aucune valise rouge à l’horizon… s’en devient lassant. À moins que… je me redresse sur mon siège. Il m’a semblé apercevoir l’objet de toutes mes attentions… Enfin !
Vivement, je me lève et traverse l’espace qui me sépare du tapis roulant. En quelques instants, je récupère mon bagage et m’achemine vers la sortie. Je le concède : je suis un peu désorientée. Il faut dire que c’est mon premier vol en solo. D’ordinaire, j’ai toujours mes parents pour m’accompagner et me piloter dans la jungle des aéroports.
— Pas cette fois-ci, Emi, murmuré-je pour moi-même.
Oh non. Pas cette fois-ci. Je passe la douane et le contrôle, et franchis les grandes portes blindées… pour me retrouver face à un parterre de personnes scrutant avidement tous ceux et celles qui, comme moi, débarquent de la zone de transit.
Je passe les visages en revue, hésitante. Je ne connais pas celle qui doit venir me récupérer, hormis son nom : Savannah Marchais. À vrai dire, je ne suis même pas certaine que qui que ce soit vienne me chercher. Au pire, j’ai l’adresse, je prendrai un taxi. Mais dans le doute…
Des personnes âgées, des jeunes, des hommes, des femmes, certains arborant une pancarte, d’autres les bras vides ou les mains chargées d’un bouquet de fleurs, d’un paquet-cadeau… Un sourire m’échappe quand je déchiffre sur l’un des écriteaux brandis à bout de bras dans cette foule comprimée un nom – le mien : « Émilie Carlisle ». Avec une erreur notable, mais bon, il y a de très fortes probabilités que ce soit pour moi.
Je resserre ma main sur la poignée de ma valise et m’approche d’une jeune femme, peut-être la trentaine, au teint pâle et aux longs cheveux châtains rassemblés en queue-de-cheval.
— Hello, lancé-je en français. Je crois que c’est moi que vous attendez.
La femme sursaute, et son regard d’un vert pétillant se pose sur moi, scrutateur.
— Émilie ? demande-t-elle.
— Emilyn, rectifié-je. Enchantée.
* * *
Il fait plutôt beau et chaud ce matin, quand j’entre dans le hall d’accueil du centre de recherches. Dix jours déjà que je suis là. Dix jours déjà à bosser seule, à vivre seule, « comme une grande » pour reprendre les mots de ma petite-cousine. Et si les premiers jours ont été un peu rudes à tenir, je commence à prendre le pli.
Il faut dire que la présence de Savannah m’a été utile. La jeune femme est l’une des directrices du service du centre de recherches où j’ai obtenu mon stage. En plus d’être venue me chercher à l’aéroport, elle m’a pilotée le temps que je m’acclimate. Ici, c’est très différent des USA, et même si j’ai vécu 8 mois à Paris avec mes parents, c’était il y a longtemps et je n’étais pas seule dans une résidence universitaire.
La porte vitrée se

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