Escales parisiennes
85 pages
Français

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Escales parisiennes , livre ebook

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Description

Un auteur québécois, célibataire depuis peu, rencontre un beau prospect, Christophe, lors d’une séance de dédicaces dans une librairie parisienne. Les deux conviennent d’un rendez-vous après l’événement. C’est alors que l’auteur découvre que son ex-mari de neuf ans, un agent de bord, qu’il vient de laisser, entretenait pendant tout ce temps une relation avec Christophe lors de ses nombreuses escales à Paris. Cette coïncidence déroutante est le point de départ d’un récit touchant, parfois dur, parfois drôle avec en toile de fond, des relations amoureuses dysfonctionnelles, la dépendance affective et la violence dans les relations amoureuses et intimes entre hommes.

Informations

Publié par
Date de parution 20 mai 2020
Nombre de lectures 5
EAN13 9782897656812
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0025€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2019 Denis-Martin Chabot
Copyright © 2019 Éditions ND Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : Nycolas Doucet
Révision éditoriale : Émilie Leroux
Révision linguistique : Myriam Raymond-Tremblay
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89765-679-9
ISBN PDF numérique 978-2-89765-680-5
ISBN ePub 978-2-89765-681-2
Première impression : 2019
Dépôt légal : 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions ND Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Escales parisiennes / Denis-Martin Chabot.
Noms : Chabot, Denis-Martin, 1961- auteur.
Identifiants : Canadiana 20190013982 | ISBN 9782897656799
Classification : LCC PS8555.H197 E83 2019 | CDD C843/.6—dc23
Préface de Michel Dorais
Denis-Martin Chabot connaît bien la nature humaine. Il sait aussi aller à l’essentiel de son propos, son style étant toujours vivant, précis et concis. Ses Escales parisiennes décrivent les relations amicales et amoureuses d’un Québécois dans le milieu gai de Paris, mais ces histoires pourraient tout aussi bien advenir ailleurs dans le monde. Elles nous parlent de réalités universelles : la dépendance amoureuse, la jalousie et le manque de confiance en soi, les séquelles inattendues de l’intimidation vécue dans le passé et les violences psychologiques ou physiques entre partenaires de même sexe. Ce dernier thème n’est pas souvent traité. L’auteur a le courage de l’aborder finement mais directement, sans chercher à être politiquement correct.
Les violences entre partenaires amoureux ou sexuels, y compris quand ils sont de même sexe, sont hélas plus courantes qu’on ne le croit. C’est un des thèmes développés dans un ouvrage que j’ai dirigé, Après le silence , qui paraît presque au même moment que celui-ci. Or, le roman peut, tout autant que l’essai ou l’étude scientifique, être source de conscientisation et même d’apprentissage. Il ne cherche pas à expliquer la réalité, il la décrit et la montre telle qu’elle est. Il donne ainsi à réfléchir. Ce qui est déjà beaucoup.
Chapeau à Denis-Martin Chabot, qui nous livre ici un volet significatif de son œuvre, dans lequel plusieurs se reconnaîtront sans doute. Parfois, rien n’est plus fidèle à la réalité que la fiction.
Michel Dorais, sociologue de la sexualité
Professeur titulaire et chercheur
École de travail social et de criminologie
Université Laval, Québec
Chapitre 1
— T u — me — niaises !
Je perds toute notion de français international devant mon interlocuteur ébahi.
— Tu — me — fucking niaises !
Il ne comprend toujours pas un traître mot. Je pointe la photo du gars sur son iPhone.
— C’est incroyable !
— Bien là, du coup, je n’ai aucune idée de ce qui se passe, me répond Christophe Cartier, CC pour les intimes, dont je fais déjà partie.
CC ! À peine deux heures plus tôt, je venais de faire sa connaissance, lors d’une séance de dédicaces à la librairie Les mots à la bouche dans le Marais à Paris. Il m’interroge de son doux regard. Ce même regard qui avait croisé le mien quand j’avais levé les yeux pour connaître le propriétaire des grandes mains velues posées sur ma table en attendant ma signature et un bon mot sur la page de garde de mon nouveau roman.
— Et je le fais à quel nom ?
— Christophe. Christophe Cartier. CC. Tu peux inscrire CC !
CC ! Ah ! la maudite mode des acronymes ! CC, comme copie conforme, ou copier-coller en langage informatique. Christophe Cartier fait quand même un peu CC avec son souci trop évident de la mode, du dernier cri et des tendances. Si j’étais méchant — je peux l’être à mes heures —, je dirais que ses fringues, sa coupe de cheveux, sa longue barbe, ses airs et sa façon de parler parsemée de « comme », « genre » et « du coup » en font un vrai clone gai. Oui, le type qui pullule dans les bars, les discos, le Marais. À la longue, ces mecs qui se ressemblent tous deviennent fades, un peu comme les frites de McDonald’s, sans texture ni couleur et encore moins de goût.
Malgré ça, il me plaît, signe que moi non plus, je ne suis pas immunisé contre les tendances. D’ailleurs, j’ai déjà laissé pousser ma barbe, mais comme elle n’était pas aussi fournie que celle de CC, je l’ai rasée au bout de deux mois, car j’avais plutôt l’air d’un oisillon mal nourri. J’avais également adopté en même temps les chemises à carreaux. Durant ces deux mois, j’avais l’air d’un vrai lumbersexuel 1 Cette mode passera comme toutes les autres. On trouvera bien un autre look qui me fera paraître encore plus stupide.
Il m’a plu dès le premier regard. Alors, pourquoi pas ! N’était-ce pas le moment idéal pour recharger mes batteries ?
Mon projet était clair. Mes yeux doux se sont faits langoureux. Il m’a souri en retour. J’ai écrit des mots aguichants dans sa dédicace. Je lui ai d’ailleurs demandé de la lire tout de suite, faisant patienter un peu les autres lecteurs qui attendaient leur tour derrière lui.
— Avec toute l’imagination dont je suis capable, je n’aurais jamais pu créer un personnage aussi séduisant que toi, ai-je inscrit sur la page de garde.
D’accord, pour la subtilité, on reviendra. Mais ça disait ce que ça devait dire.
Il a rougi. Je lui ai encore souri. Je l’ai invité à boire un pot après ma séance. Il a accepté.
Il m’a attendu un peu à l’écart dans l’espace réduit du sous-sol de la librairie où s’entassaient une cinquantaine de personnes venues entendre ma conférence et faire dédicacer leur exemplaire de mon nouveau titre.
Nous en avons profité pour nous échanger des œillades intéressées.
Il a rougi. Gagné !
Au bout de 30 minutes, après avoir appliqué ma griffe à un énième livre — je ne m’en plains pas ; il est rare que les auteurs vendent une trentaine de livres en une conférence d’une heure —, après avoir salué et remercié le libraire pour l’accueil, je suis ressorti avec CC.
Il m’a proposé d’aller à un café à proximité.
Les trottoirs et les rues du Marais étaient remplis de monde. Impossible de marcher côte à côte, encore moins de tenir une conversation. Je suis resté derrière lui, je l’ai suivi tel un guide en montagne. J’en ai profité pour examiner son beau petit cul. J’avoue que ça m’excitait. D’autant plus que ma dernière fois remontait à… trop longtemps pour m’en souvenir.
— Tu cesses de mater mes fesses ?
Comment savait-il ? Avait-il des yeux derrière la tête ?
— Difficile de pas m’en rendre compte. Tu me les mates depuis tout à l’heure à la librairie.
À mon tour de rougir, et au sien de ricaner.
— C-C-C’est vrai qu’il est pas-pas-pas mal, ton-ton-ton arrière-t-t-train.
Et voilà, ce que je craignais le plus est arrivé ! Ma grande timidité m’a encore fait perdre mes moyens, dont celui de m’exprimer sans trébucher dans mes mots.
Et là, on a inversé encore les rôles. Il a rougi et j’ai ricané. Puis, nous avons rigolé ensemble de bon cœur. Bref, nous avons conjugué rougir et ricaner ad nauseam !
Je venais de marquer un point. Bravo à moi ! Une première couche de glace entre nous avait cassé, mais il ne s’agissait que d’une couche très mince.
Nous

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