Esprit, envie et rêverie
146 pages
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Esprit, envie et rêverie , livre ebook

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Description

Malak Hariti est un jeune lycéen atteint de nombreux troubles psychiques. Il semble émerveillé par la beauté de Lina, sa camarade de classe avec laquelle il a eu le même parcours scolaire sans jamais avoir eu le courage de lui adresser la moindre parole. Mais après la mort de son grand-père, Malak décide d'avouer à sa dulcinée cet amour inextinguible qui brûle au fond de lui. Ensemble, ils vivront une relation perplexe, dramatique et émouvante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 juin 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332951137
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-95111-3

© Edilivre, 2015
Citations


Ce qu’on doit chercher à savoir, c’est de quelle façon on doit vivre sa vie pour qu’elle soit la meilleure possible.
(Socrate)
L’homme de bien cherche en lui-même, l’homme mesquin cherche chez autrui.
(Confucius)
Le vrai bonheur ne dépend d’aucun être, d’aucun objet extérieur. Il ne dépend que de nous…
(Dalaï Lama)
Avant-propos Pourquoi je me mets à écrire ?
En réalité, c’est la culpabilité, ce sentiment si amer et si provocant qui m’a poussé à écrire. J’écris à la mémoire d’un enfant que j’ai vu à deux reprises en classe. Je suis professeur du cycle secondaire affecté dans un petit village se trouvant juste à proximité de la capitale économique, Casablanca. Dans ce village négligé où la misère règne en despote, j’ai appris beaucoup de choses sur l’enseignement, sur les élèves, sur la vie en général. Au début je haïssais ce village, je le trouvais lamentable et ennuyeux. Les gens me paraissaient insolents. Mais quelques temps après, j’ai découvert que ce n’est qu’une simple apparence trompeuse. Au fond d’eux, ce sont des gens aimables mais dotés d’une voix criarde. Et puis, petit à petit, j’ai commencé à apprécier ce village, à apprécier mes élèves et surtout quelques bonnes familles avec lesquelles j’ai fait connaissance parce que nos chemins se sont croisés.
En 2013, j’ai eu une classe agitée constituée d’élèves cabochards et perturbateurs. Je devais être ferme et ne permettre aucun acte de bêtise. Je me suis interdit de rire avec eux. Sinon, ils m’auraient ridiculisé comme ils avaient fait à plusieurs professeurs. Le premier acte, aussi anodin soit-il, je le sévissais d’une manière terrible. Le moindre petit mouvement était une raison suffisante pour que je vire l’élève et que je fasse appel à ses parents. On m’a respecté.
Après les premières séances, je commençais à distinguer quelques têtes. Il y en avait une assez particulière. L’élève avait l’air morne, et sinistre. Cet élève me préoccupait. Il avait le regard perdu et ne faisait nullement attention aux cours. Il ne faisait, durant tout le cours, que scruter les murs exécrables de la classe. Je l’ai laissé tranquille dans sa torpeur. Je ne lui ai même pas adressé la parole. Je l’ai négligé. Je savais qu’il avait sombré dans une dépression terrible. Je pouvais l’aider, le réconforter un peu, le soutenir. Mais, j’ai refusé de le faire de crainte de perdre le contrôle de la classe. Il aurait suffit d’être inquiet, d’être bon, de se comporter normalement, et ces élèves allaient te dévorer, t’humilier, t’insulter, te frapper sans que justice soit faite. Je n’admettrais jamais un tel comportement provenant d’un de mes élèves. C’est pour cela que j’ai fixé des limites inébranlables entre mes élèves et moi.
La séance suivante, il est entré en classe. Avec le même air de dépression. Je l’ai négligé encore une fois. Il était assis seul sur son pupitre et ne parlait à personne. C’était la dernière fois que je l’ai vu.
Le lendemain une terrible nouvelle submergea le village dans la consternation. L’élève en question s’était suicidé. Sa mère est sortie pour faire une commission, il prit sa petite sœur, la mit dans son lit, embrassa sa tête. Il prit le fusil de chasse de son père, le mit en dessous de sa tête et appuya sur la gâchette. C’était une scène incroyablement atroce. L’attitude des parents était indescriptible. Les élèves, les professeurs, les villageois étaient en deuil.
La mort de cet enfant a touché tout le monde. Et personne n’a jamais su la vraie cause de son suicide. Qu’est ce qui l’a poussé à mettre fin à sa vie ? Peut-être ses parents ou son entourage ou une fille qu’il aimait ou peut-être ses professeurs ou ses copains ou une souffrance psychique. En somme, tous ces éléments ne forment qu’un seul facteur qui l’a mené vers le suicide. Mais tout le monde se disculpera en disant que ce n’est point de sa faute qu’il n’y pouvait rien. Peut-être que juridiquement ils ont raison. Mais humainement, nous sommes tous fautifs. Notre erreur est de ne pas avoir aidé une personne qui en a grand besoin.
J’offre, aussi, dans cet écrit une image du monde scolaire. Ce récit n’est pas une hyperbole ou une dramatisation de la situation des professeurs. Au contraire, de nos jours, tout le monde reconnaît que c’est un métier qui est devenu pénible. Il fut un temps où les professeurs étaient respectés mais de nos jours le terme professeur comporte une connotation péjorative. Les médias ne cessent de nous diaboliser, les parents ne cessent de nous insulter, les élèves nous prennent pour des poupées qui doivent supporter leur rage, leur colère, leurs insultes, leurs coups de poings. On n’y peut rien. Nous nous battons chaque jour pour survivre et pour essayer d’assurer aux élèves la sérénité de l’âme, un avenir fructueux, une vie bien meilleure. Je n’essaye point de disculper les professeurs paresseux qui refusent de mener à bien leur besogne. J’avoue que ce genre de professeurs existe bel et bien. Mais ce n’est qu’une minorité qu’il ne faut guère prendre comme référence.
A part la thématique du suicide, et l’univers scolaire, la psychologie prend son ampleur dans cet écrit. D’une part, le personnage de Malak souffre d’un trouble psychique sévère. D’autre part, la négligence de ses parents semble maladive. La plupart des personnages ne semblent pas équilibrés psychologiquement. Cela est dû à un complexe collectif : Ce sont les fous qui doivent consulter les psychologues. Certes, ceci est une pensée arriérée, mais il faut avouer qu’elle existe jusqu’à nos jours et que c’est devenu une norme qu’on ne peut pas changer facilement.
L’objectif de cette œuvre est de faire réfléchir les lecteurs sur la réalité qui pousse les jeunes gens à se suicider. Je n’ai nullement l’intention de rédiger un texte tragique dont le but est d’émouvoir vainement le lecteur. Mais je souhaite du plus profond de mon cœur, qu’un jour les gens se mobiliseront afin de tracer sur les visages enfantins des sourires ineffaçables. Ne voyez dans cet écrit – chers lecteurs – qu’une petite brique qui s’ajoute à l’édifice du combat acharné contre le suicide.
Chapitre 1
Ceci n’est peut-être pas une histoire d’amour. Ce n’est peut-être pas une légende des grandes passions qui consument ou immortalisent les êtres angéliques aux cœurs purs. Ceci n’est absolument pas une histoire d’espoir qui vous donnera envie de s’attacher d’avantage à la vie. Ceci n’est absolument pas une histoire fabuleuse, merveilleuse au sens romanesque du terme. Non, détrompez-vous. Ceci est une histoire morbide, une histoire sans couleur, dont le noir lugubre triomphera et fera jaillir la sève écarlate. Le moment propice, la trombe calamiteuse saccagera tout éclat de rire et on attendra, avec un espoir illusoire, la fin. Sans aucun doute, cette histoire, cette tombe de deux cadavres chagrinés, commença le jour où les mains tremblantes d’un vieux morose écrivirent des mots macabres qui affligeront le deuil à celle qui fut son ascendance.
« Avez-vous déjà senti ce vertige qui vous prend lorsque vous êtes sur le bord d’une falaise et que vous fixez l’immensité bleuâtre se trouvant juste sous vos yeux ? Vous tremblerez sûrement car vous verrez la ligne invisible qui vous sépare de la mort. Il ne reste qu’un petit pas à faire et vous serez une histoire ancienne. On parlera de vous en employant l’imparfait. On dira que vous étiez une bonne personne. On dira aussi que vous étiez aimable. On versera quelques chaudes larmes qui transperceront le cœur affligé par la perte d’un être ordinaire. On se lamentera, on regrettera de ne pas être présent à tes côtés pour te dissuader d’arrêter, de ne pas sauter, de ne pas nous quitter de la sorte. Mais peu de temps après on se rappellera de toi en se forçant de verser une larme pour faire semblant que ta perte nous attriste encore.
A tous ceux qui veulent sauter d’une falaise pour se briser la tête contre les rochers et laisser ce liquide écarlate tacheter la noirceur des rocs pour que tout soit immédiatement lavé par les écumes. Avec la dernière goutte de sang lavé, ton souvenir s’effacera. Réfléchissez, hésitez, reculez car vous ne serez qu’un vulgaire souvenir. Votre acte glorieux n’est pour les autres qu’un geste anodin. Votre vie de chien vaut mille fois mieux que votre mort.
Si j’entreprends de mettre fin à mes jours, ne le faites pas vous. Ce n’est qu’un acte ridicule d’un imbécile malmené par son âme moribonde. Vivez dans le bonheur, vous qui ne connaissez pas le vrai sens de la souffrance. »
Père Hariti, c’était ainsi qu’on nommait le rédacteur de cette lettre. C’était le genre d’homme qu’on qualifiait d’aimable. Comme tout être-humain normal ce bonhomme était respecté par quelques uns mais méprisé par d’autres pour des raisons incertaines. On le voyait toujours sortir de son appartement en tenant une béquille avec sa main tremblante. Mettant une casquette en feutre pour cacher sa calvitie. Il portait des jackets en cuir et un pantalon de toile qui le faisaient rajeunir d’une dizaine d’années. Dans des circonstances plus joyeuses, il portait des costumes pimpants avec des cravates bien nouées. Ses chaussures, bien cirées, brillaient ostensiblement. Tout le monde admirait son élégance surtout les vieillards du quartier qui exprimaient leur admiration avec une certaine jalousie voilée par des propos d’apparence calomnieuse :
– Ce vieux pervers n’a pas froid aux yeux, il s’habille comme ça pour draguer les filles.
Le père Hariti, ne prêtait pas attention à leurs dires. Ce n’est point sa forte personnalité qui l’empêchait de leur répondre. Au contraire, il se sentait lâche et

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