Et le ciel sera bleu
170 pages
Français

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Et le ciel sera bleu , livre ebook

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Français

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Description

Ce livre a t publi sous le titre There ll be Blue Skies par Arrow Books, Londres, 2011. Si vous souhaitez prendre connaissance de notre catalogue : www.editionsarchipel.com Pour tre tenu au courant de nos nouveaut s : http://www.facebook.com/larchipel E-ISBN 9782809817850 Copyright Ellie Dean, 2011. Copyright L Archipel, 2015, pour la traduction fran aise. DU M ME AUTEUR L Ile aux mille couleurs, L Archipel, 2015. L Or du bout du monde , L Archipel, 2014 ; Archipoche, 2015. Les Pionniers du bout du monde , L Archipel, 2013 ; Archipoche, 2014. La Terre du bout du monde , L Archipel, 2012 ; Archipoche, 2013. L H riti re de Jacaranda , L Archipel, 2011 ; Archipoche, 2012. Le Chant des secrets , L Archipel, 2010 ; Archipoche, 2011. clair d t , L Archipel, 2009 ; Archipoche, 2010. La Derni re Valse de Mathilda , L Archipel, 2005 ; Archipoche, 2007. Table Page de titre Copyright 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 1 Octobre 1939 Dans l East End 1 , il n avait plus t question que de l imminence de la guerre, et bien que Sally Turner e t du mal se repr senter au juste de quoi il s agissait, elle en avait suffisamment entendu pour deviner qu elle s appr tait vivre les moments les plus terribles de son existence.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782809817850
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ce livre a t publi sous le titre
There ll be Blue Skies
par Arrow Books, Londres, 2011.

Si vous souhaitez prendre connaissance de notre catalogue :
www.editionsarchipel.com

Pour tre tenu au courant de nos nouveaut s :
http://www.facebook.com/larchipel

E-ISBN 9782809817850
Copyright Ellie Dean, 2011.
Copyright L Archipel, 2015, pour la traduction fran aise.
DU M ME AUTEUR

L Ile aux mille couleurs, L Archipel, 2015.

L Or du bout du monde , L Archipel, 2014 ; Archipoche, 2015.

Les Pionniers du bout du monde , L Archipel, 2013 ; Archipoche, 2014.

La Terre du bout du monde , L Archipel, 2012 ; Archipoche, 2013.

L H riti re de Jacaranda , L Archipel, 2011 ; Archipoche, 2012.

Le Chant des secrets , L Archipel, 2010 ; Archipoche, 2011.

clair d t , L Archipel, 2009 ; Archipoche, 2010.

La Derni re Valse de Mathilda , L Archipel, 2005 ; Archipoche, 2007.
Table
Page de titre
Copyright
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Octobre 1939
Dans l East End 1 , il n avait plus t question que de l imminence de la guerre, et bien que Sally Turner e t du mal se repr senter au juste de quoi il s agissait, elle en avait suffisamment entendu pour deviner qu elle s appr tait vivre les moments les plus terribles de son existence. peine Chamberlain, le Premier ministre, avait-il confirm les pires craintes de ses compatriotes en annon ant la d claration de guerre de la Grande-Bretagne contre l Allemagne, que l adolescente avait constat les premiers changements survenus dans les ruelles et les rues troites de Bow : on avait exp di la campagne la plupart des enfants. Cette fois, c tait au tour de Sally et de son petit fr re de quitter la capitale. La jeune fille tremblait la perspective d en abandonner le d cor, les sons et les odeurs, de laisser loin derri re elle le seul endroit qu elle e t jamais fr quent .
Elle d posa d licatement la carte d anniversaire par-dessus leurs v tements, avant de refermer la valise caboss e, autour de laquelle elle serra l une des vieilles ceintures de son p re. C tait lui qui avait envoy la carte. Elle n en avait jamais re u d autre : pas question de l oublier. Harold Turner ayant d j pris la mer lors de l entr e en guerre du pays, Sally ignorait o il se trouvait. Il n avait cependant pas oubli les seize ans de sa fille, qui les avait f t s un mois plus t t. Elle adorait son p re. Sa m re l inverse, pr nomm e Florrie, avait laiss passer la date sans broncher.
- O est maman ?
Ernie se tenait assis sur le canap -lit affaiss . Sa s ur et lui y dormaient tous les soirs, sauf quand Florrie recevait - ils descendaient alors passer la nuit chez Maisie Kemp.
- Je veux maman.
Elle n tait pas rentr e la veille au soir : les rues, les caf s et les clubs de l East End grouillaient de militaires en goguette, or Florrie aimait s amuser.
- Elle a d partir au travail tr s t t, r pliqua calmement la jeune fille son fr re.
- Elle part jamais au travail tr s t t, maugr a l enfant.
Sally n insista pas. Ernie n avait que six ans.
- C est la guerre, lui expliqua-t-elle. Tout le monde doit mettre la main la p te. M me maman.
Le gar onnet planta son regard brun clair dans celui de sa s ur :
- Mme Kemp, elle raconte que maman elle sait tirer son pingle du jeu, et que a plairait pas papa s il tait au courant. a veut dire quoi ?
Mme Kemp ferait bien de tenir sa langue, pensa l adolescente.
- Je n en sais rien, r pondit-elle. Et, maintenant, tiens-toi tranquille. Sinon, nous ne serons jamais l heure.
Ayant rejet vers l arri re ses boucles blondes, elle s empara du soulier orthop dique, dont elle chaussa avec pr caution le pied difforme de son fr re. Elle en noua les lacets, puis attacha les lani res de cuir autour de la petite jambe torse et atrophi e.
Ernie, qui avait attrap la polio juste avant de f ter ses deux ans, s en tait tir avec un boitement et des muscles d faillants. Pour le reste, il tait un enfant comme les autres, espi gle et jamais avare de questions.
- Il faut vraiment qu on parte, Sally ?
L adolescente s assura que l trier n tait pas trop serr , puis tapota le petit genou osseux, juste sous l ourlet de la culotte courte.
- Le Premier ministre a dit que nous devions quitter Londres, parce que nous n y sommes plus en s curit . D ailleurs, tous tes camarades s en vont. Tu n as quand m me pas envie de rester sur le carreau ?
L enfant haussa les paules en grima ant :
- Pourquoi elle vient pas avec nous, maman ?
- Parce qu elle ne peut pas. O as-tu mis la casquette de ton uniforme ?
Ernie l extirpa de sa poche avant de l enfoncer sur son cr ne, puis d enfiler son blazer.
- Il faudra que j aille l cole ? Billy Warner m a dit qu il y avait pas d cole la campagne, seulement des vaches, des moutons et du caca partout.
Le petit gar on pouffa.
Sa s ur gloussa son tour et l treignit bri vement.
- Nous verrons bien, d accord ?
Elle lui pr para un casse-cro te avec le reste de pain et de graisse de r ti.
- Avale a pendant que je finis de ranger. Ensuite, nous partirons.
Il fallut peu de temps Sally pour ter la couverture et les draps qui garnissaient encore le canap , terminer la vaisselle et rassembler leurs affaires. Le logis consistait en deux pi ces au dernier tage d une habitation situ e dans une rang e de maisons en briques noires de suie domin es par les usines gaz et la fabrique de confection Solomon, o l adolescente travaillait depuis deux ans avec sa m re.
Florrie occupait la chambre. Dans le salon, o dormaient Ernie et sa s ur, il y avait galement la cuisine - vier et r chaud gaz, assortis de quelques placards. Pas de salle de bains. Pas d eau ; on la puisait au bout de la rue, une pompe. Les toilettes communes (cinq familles en tout les utilisaient) se trouvaient l ext rieur de la maison. On prenait un bain une fois par semaine, dans un baquet m tallique qu on installait devant le radiateur gaz.
Sally avait toujours v cu ici et, comme elle aidait Ernie enfiler son imperm able, elle prouva une pointe d appr hension. Le p riple que les deux enfants s appr taient entreprendre allait les mener loin de Londres, et la jeune fille, pourtant accoutum e veiller sur son fr re depuis sa maladie, jugeait bien lourd de devoir pr sent s occuper de lui sans le soutien d un voisinage sur lequel elle avait toujours pu compter. Jamais elle n avait quitt l East End. De la campagne, elle ne connaissait que des images et, sur ces images, la campagne lui paraissait trop vide, trop solitaire pour qu on p t s y sentir l aise ou en s curit .
Elle chassa r solument ses doutes pour couvrir d un tissu la pr cieuse machine coudre, qu elle tapota une derni re fois avec affection. L engin avait appartenu sa grand-m re qui, en transmettant l adolescente son doigt de couturi re, lui avait permis d arrondir ensuite ses fins de semaine. H las, elle se trouvait fix e une lourde table aux pieds en fer forg , elle-m me reli e une p dale. Impossible de l emporter. Sally esp rait que la machine survivrait la guerre - et qu il ne prendrait pas Florrie l envie soudaine de la vendre.
La jeune fille soupira, coiffa son vieux chapeau de feutre, enfila son manteau mince, dont elle serra troitement la ceinture autour de sa taille tr s fine. Enfin, elle s empara de son sac main, des masques gaz et de la valise, avant de tendre sa canne Ernie.
- Je m en servirai pas, observa celui-ci d un air bougon.
- Elle t aide conserver ton quilibre, r torqua Sally, fatigu e par avance d une discussion qu ils avaient eue mille fois. Allons, d p che-toi, il est l heure de partir.
L enfant arracha des mains de sa s ur la canne, qu il glissa rageusement sous son bras.
- Et a, il faut que je le garde ?
Il d signait du doigt l tiquette en carton qui pendait l une des boutonni res de son imperm able.
- J ai l air d un colis, ajouta-t-il.
- Oui, je veux que tu la gardes. Au cas o tu te perdrais.
- Je vais pas me perdre, puisque je suis avec toi, s obstina Ernie, port par une impeccable logique enfantine.
L adolescente lui sourit :
- Garde-la, s il te pla t. Sois gentil.
Sur quoi elle ferma derri re eux la porte cl , glissant la cl sous le paillasson avant d aider son fr re descendre l escalier troit et raide qui plongeait jusque dans la p nombre de l entr e.
- a y est ? Vous partez ?
Maisie Kemp venait de brosser genoux le pas de la porte. Son large visage rougeaud s aur olait de bigoudis dissimul s sous un foulard fleurs. Elle se redressa en grognant et s essuya les mains sur son tablier. Enfin, elle ta d entre ses l vres le m got qui ne les quittait pas.
- Viens m embrasser, Ernie, et promets ta tante Maisie que tu seras bien sage.
Le gar onnet gigota en voyant approcher de sa joue la bouche paisse. Bient t, il suffoquait contre la poitrine g n reuse de Maisie.
Celle-ci finit par relever la t te pour s adresser Sally :
- Aucune nouvelle de Florrie, je suppose ?
- Elle va nous rejoindre la gare, r pondit cr nement l adolescente, pourtant persuad e du contraire. Salut, Maisie, et bonne chance. Nous nous reverrons apr s la guerre.
Elle saisit d une main la valise, de l autre le bras de son fr re. Maisie tait bavarde ; s ils s attardaient encore, ils n arriveraient jamais l heure.
Ils suivaient pr sent le trottoir craquel , d vor par les mauvaises herbes, mais comment h ter le pas lorsque toutes les femmes du quartier se montraient sur le seuil de leur logis pour leur faire leurs adieux ? Quant aux marmots, ils se rassemblaient les uns apr s les autres autour de leur petit camarade. Tous ne quitteraient pas Londres. Sally et sa m re, en revanche, avaient t t compris que, du fait de son handicap, Ernie courrait un danger plus grave encore que les autres lors des bombardements. Pour la m me raison, il n tait pas question de le laisser partir seul. Florrie ayant cat goriquement refus de s en aller, Sally n avait eu d autre choix que d abandonner son emploi l usine pour accompagner son fr re.
Comme ils s approchaient de l cole, ce dernier l cha sa can

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