Evan et moi
131 pages
Français

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Description

► Résumé : Martin est un jeune étudiant de vingt-trois ans, un peu en marge des autres. Toutefois, c’est lui et pas un autre qui attire l’attention d’Evan, le Casanova de l’université, dont la réputation n’est plus à faire, qui, toutefois, se refuse à lui. S’ensuit alors un sensuel jeu de séduction sans qu’aucun des deux ne craque. Puis Martin découvre qu’Evan est séropositif. Il prend alors une décision. Ce sera lui et Evan, contre le reste du monde.
► Nombre de mots : 40.107
► Genre : érotique/new adult
► Public : jeunes adultes et adultes
► Niveau d'érotisme : ★★★★☆

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 novembre 2021
Nombre de lectures 4
EAN13 9782925172741
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Evan et moi
 
 
JUSTINE HEINISCH
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Copyright © 2021
Tous droits réservés.
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021
ISBN : 9782925172734
 
 
 
 
 
 
 
 
DÉDICACE
 
 
À tous les Evan et à tous les Martin.
Au moi de dix ans qui rêvait de se faire publier.
Et à toutes les personnes qui ont lu ce texte.
TABLE DES MATIÈRES
 
DÉDICACE        iii
TABLE DES MATIÈRES        v
REMERCIEMENTS        vii
1 – CHAPITRE 1        9
2 – CHAPITRE 2        20
3 – CHAPITRE 3        28
4 – CHAPITRE 4        34
5 – CHAPITRE 5        44
6 – CHAPITRE 6        50
7 – CHAPITRE 7        59
8 – CHAPITRE 8        69
9 – CHAPITRE 9        80
10 – CHAPITRE 10        85
11 – CHAPITRE 11        93
12 – CHAPITRE 12        108
13 – CHAPITRE 13        117
14 – CHAPITRE 14        128
15 – CHAPITRE 15        133
16 – CHAPITRE 16        137
17 – CHAPITRE 17        144
18 – CHAPITRE 18        150
19 – CHAPITRE 19        159
20 – CHAPITRE 20        171
21 – CHAPITRE 21        180
22 – CHAPITRE 22        183
ÉPILOGUE        192
NOTE DE L’AUTEURE        194
BIOGRAPHIE        195
BIBLIOGRAPHIE        196
Pour nous rejoindre sur notre réseau :        197

 
 
 
 
 
 
REMERCIEMENTS
 
 
 
Un énorme merci aux personnes qui ont pu témoigner de leur vécu avec le VIH, notamment Philippe Hème, dont le blog a été une énorme source de renseignements.
 
Merci également à Catherine pour avoir mis en forme les images que j’avais en tête. Evan et Martin sont tels que je les imaginais.
Merci à Kristina Klaffke (alias ratticsassin) pour la police d’écriture se trouvant sur la couverture.
 
Et enfin, surtout, merci à vous, lecteurs et lectrices, de me lire. J’espère que vous apprécierez la lecture de ce livre autant que j’en ai apprécié l’écriture.
1 – CHAPITRE 1
T’es beau quand tu t’ennuies :)
J’ai relevé la tête. Trois tables plus loin, caché derrière son écran d’ordinateur et sa pile de bouquins, Evan Tarriel souriait. Me souriait. C’était la dernière semaine de révisions avant les partiels d’hiver. La bibliothèque universitaire était donc bondée. Ce gigantesque bâtiment, où des étagères de livres de sciences, de littérature ou d’art entouraient des tables et où les étudiants pouvaient s’installer afin de réviser en paix, était devenu mon QG, un cadre bien plus studieux que l’appartement que je partageais avec mes deux meilleurs amis et colocs, Lucas et Jared (qui n’étaient pas les personnes les plus calmes et les plus silencieuses que je connaisse, loin de là).
La BU avait quelque chose de rassurant. Je ne sais pas si c’est la moquette, qui donnait un aspect feutré à chacun de nos pas, ou bien l’odeur de vieux bouquins qui y régnait, mais je m’y sentais bien. Et surtout, c’était chauffé, comparé à mon appart. En plein hiver, c’était un putain de luxe. Revenons à nos moutons. Evan Tarriel, le Evan Tarriel, venait de m’envoyer un message sur le réseau intranet de la fac. Ça arrivait comme ça, comme un cheveu sur la soupe. Enfin, pas tant que ça. Je veux dire, je connaissais déjà Evan, il était dans ma promo, et nous nous parlions de temps en temps. De plus, ce jour-là, nous nous étions croisés dans le hall et nous avions rapidement échangé des banalités, puis nos chemins s’étaient séparés. Je préférais bosser seul, généralement. Mais jamais Evan ne m’avait ouvertement dragué comme il venait de le faire.
Sentant mes oreilles devenir cramoisies, j’ai inspiré lentement avant de lui répondre :
Toi aussi ;)
« Toi aussi ;) », sincèrement ? J’avais vraiment répondu un truc aussi nul et bateau ? Avec un smiley clin d’œil en plus ? Oh. Mon. Dieu. Il allait me mépriser, c’était évident !
Je vous explique. Evan était clairement le Casanova de l’université. Casanova bisexuel, j’entends. Quoique, je crois que le vrai Casanova l’était. D’ailleurs, avait-il réellement existé ? Peu importe, on s’en fout, à vrai dire. Je pense sincèrement qu’au lycée, il devait se faire harceler sévère (Evan, pas Casanova). C’était un blondinet assez petit, plutôt maigrichon, qui avait l’air plus jeune que ses vingt-deux ans. Bref, Evan semblait être une proie de choix. Mais, comme vous le savez, la roue tourne. Les stars du lycée finissent parents célibataires, ou bien on les retrouve à bosser au fast-food du coin, vêtus d’uniformes à la con et de charlottes ridicules, à nous servir de la bouffe dégueu en évitant notre regard. La déchéance. À contrario, les rebuts du lycée finissent généralement par se dégourdir, et commencent un nouveau départ à la fac, guérissant de leurs traumatismes lycéens, tels des phénix renaissant de leurs cendres. C’est sûrement ce qui était arrivé à Evan, qui traînait, depuis son entrée à la fac, une réputation de serial baiseur. Bien entendu, ce n’étaient là que des suppositions. Cependant, en tant qu’ancien harcelé, j’avais le flair pour détecter mes semblables, c’était comme un sixième sens.
Mais revenons à Evan. Il était présent à chaque soirée étudiante, avec à chaque fois une nouvelle personne (voire plusieurs) dans ses bras, qu’il s’agisse d’une fille ou d’un garçon. Et quand je dis « chaque », c’est vraiment chaque soirée. Il m’était arrivé de le croiser à un événement ayant lieu à un certain endroit du campus, pour entendre des potes, qui eux étaient partis à une fête se trouvant à l’autre bout de la ville, me dire qu’ils l’avaient eux aussi croisé. Mais Evan ne se la pétait pas comme pouvaient le faire les stars du lycée. Il avait acquis cette maturité de ne pas faire comme ceux qu’il avait pu haïr autrefois. Du moins, c’est ce que je pensais. Evan avait ce charme discret, mesuré, humble. J’avais pu échanger avec lui quelques fois, et contrairement aux gugusses du lycée, lui était cultivé, intelligent, drôle, sarcastique. Une crème. Il se mélangeait avec absolument tout le monde, avait toujours un mot gentil pour qui que ce soit.
Dans mon casque, le morceau de The Cure que j’écoutais s’est de nouveau coupé et un autre message d’Evan est apparu :
Je t’offre une canette au distributeur ?
C’était clairement un sale plan. Le distributeur se trouvait au sous-sol. Le coin reculé par excellence, là où les étudiants allaient pour pouvoir se pécho en toute tranquillité. Je connaissais la réputation d’Evan, bordel. Mais sans savoir pourquoi, quelque chose en moi me poussait à accepter.
Je relevai la tête, observant à nouveau mon interlocuteur qui me regardait avec une curiosité mâtinée d’impatience. Alors, je donnai un rapide coup de coude à ma voisine :
— Tu peux surveiller mes affaires ? chuchotai-je.
Elle hocha la tête. Je retirai mon casque, fermai mon ordinateur et me levai. Je traversai la bibliothèque, sentant sur moi le regard bleu glacé d’Evan, qui me brûla la nuque lorsque je passai près de sa table. Il se leva, marchant sur mes talons. Je poussai la porte menant à l’escalier donnant au sous-sol.
— Alors, Martin Czajkowski, s’enquit Evan alors que nous étions devant le distributeur. Question qui fâche, t’es plutôt Coca-Cola ou Pepsi  ?
—  Pepsi , évidemment ! Qui boit du Coca-Cola , même ?
— Moi.
Quel con je faisais. 90 % des gens normaux buvaient du Coca-Cola , j’étais le seul teubé à prendre du Pepsi.
— Je rigole ! rit-il. Je ne jure que par le Schweppes et l’ Ice Tea . Tu prends quoi, du coup ?
— Va pour un 7Up . Je soutiens PepsiCo jusqu’au bout. Et tant qu’à faire, je vais prendre un paquet de Lay’s , aussi, tiens.
— Quel rapport ? s’étonna-t-il.
Bravo, Martin. T’as encore des références obscures que toi seul comprends. Pas étonnant que les gens te trouvent bizarre.
—  7Up appartient à PepsiCo , tout comme les chips Lay’s . Merci, au fait. ajoutai-je, mortifié, en prenant ma canette.
— Mais je t’en prie, sourit-il d’un air à la fois surpris et admiratif. Je m’endormirai moins con ce soir. Tu sais, je crois bien que t’es le seul gars que je connaisse qui soit spécialiste des marques de sodas.
En réalité, j’étais spécialiste en savoirs inutiles. J’avais plein de connaissances plus ou moins pointues dans plusieurs domaines. Des connaissances facilement dispensables, mais que je pouvais me targuer de savoir. Si seulement je les balançais pas à des moments random , ça aurait été encore mieux.
— Et Schweppes , c’est aussi à Pepsi  ?
— Non, c’est à Orangina , répondis-je, jubilant intérieurement.
Il vérifia sur sa canette, avant de me sourire à nouveau.
— Gagné.
— Ça peut toujours aider au Trivial Pursuit . répondis-je en haussant les épaules.
Nous partîmes nous installer dans les marches, côte à côte. Il sentait bon. Une odeur assez masculine de musc, de cèdre et d’agrumes, contrastant avec son allure juvénile. Comme un enfant ayant volé l’ after-shave de son père. Lorsque cette comparaison s’imposa dans mon esprit, je m’en voulus presque. Malgré son apparence chétive et presque enfantine, Evan était un jeune adulte.
— Alors, comment ça se passe, les révisions ? me demanda-t-il d’un ton badin.
— Comme une semaine de révisions stressante, et toi ?
— Comme une semaine de révisions chiante. T’as prévu quoi, durant les vacances ?
— Séjour en famille au ski, répondis-je évasivement en triturant ma canette. On va dans les Alpes.
Je mentais. Évidemment que je mentais. J’allais me retrouver coincé entre ma mère un brin perverse narcissique, aux pulsions violentes et castratrices, et mon père complètement soumis. Ou bien j’allais rester seul dans mon appartement. Ce second choix, bien que triste, me semblait le plus judicieux.
— Et toi, des plans de prévu ?
— On va à la campagne voir ma grand-mère, répondit Evan en levant sa main en direction du détecteur de mouvement, les lumières du sous-sol s’étant éteintes.
— Plutôt cool.
— Je la hais. Une catho pratiquante qui m’explique à chaque putain de fois que je suis un impie et que j’irai rôtir dans la rivière de feu.

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