F.A.L.L: Facing. Accepting. Losing. Letting Go
211 pages
Français

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F.A.L.L: Facing. Accepting. Losing. Letting Go , livre ebook

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Description

À seulement 19 ans, Ethan, jeune londonien, aime séduire et passe rarement ses nuits seul, soucieux de sentir son cœur battre toujours plus fort. A la fac, quand il découvre une affiche pour partir étudier en France, il est certain que c’est un signe du destin : de nouvelles aventures l’attendent ! La vie est bien trop courte pour ne pas tester de nouvelles choses !





De l'autre côté de la Manche, Lou est en colère contre le monde. Anxieuse et colérique, elle ne vit plus qu’au rythme des cauchemars et des souvenirs douloureux. Survivre à chaque nouvelle journée qui se présente, voilà son défi.





En définitive, Ethan et Lou semblent n’avoir rien en commun.


Rien jusqu’à ce qu’un papier tiré au sort les oblige à se coltiner l’un l’autre...



Et s’ils se ressemblaient bien plus qu’ils ne le pensent ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 mai 2023
Nombre de lectures 20
EAN13 9781801165952
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SOPHIE BOUCHER
 
F.A.L.L
Facing. Accepting. Losing. Letting go.
 
 
 
 
 
 
Cherry Publishing
DU MÊME AUTEUR
AUX ÉDITIONS CHERRY PUBLISHING
 
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© 2021, 2023, Cherry Publishing
Première édition août 2021
 
 
ISBN : 978-1-80116-595-2
 
 
 
 
 
 
 
 
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À ma mère. Une force de la nature.
 
 
 
 
 
 
 
 
Tomber amoureux requiert des étapes
dont le cœur connaît la chanson.
 
 
 
 
 
Étape 1 : Faire face.
CHAPITRE 1
♫ Forever, Labrinth ♪
 
 
Lou
 
 
Aux dernières nouvelles, un être humain a besoin de plus de quatre-vingt-quinze pour cent d’oxygène dans le sang pour vivre. Si ce taux diminue, les poumons se serrent sur eux-mêmes, telle une pompe, quémandant l’infime particule d’oxygène qui traînerait par là. Le cerveau déraille, et l’heureux propriétaire de ce corps se raccroche à n’importe quoi pour ne pas tomber et s’éclater le crâne sur le sol. La main sur la poitrine, il entend sa respiration sifflante et sent sa tête gonfler tel un ballon de baudruche.
Désagréable, n’est-ce pas ?
Alors pourquoi sommes-nous des milliers à nous glisser au fond de notre baignoire ?
Au fond de l’eau, les mains accrochées aux poignées en porcelaine, je me laisse aller. Paupières closes. Les sons diminués. Le noir complet.
Allongée au fond de cette baignoire, je ne ressens plus rien. Je me sens en paix. Loin de l’agitation extérieure.
L’apnée.
L’arrêt volontaire ou involontaire de respirer.
Certains en créent des compétitions stupides au bord des piscines municipales, quand des malchanceux en crèvent la nuit sans pouvoir le contrôler. D’autres l’utilisent pour explorer les fonds marins dans le but de dénicher des trésors qu’ils garderont pour eux. Et d’autres encore, comme moi, pour trouver un instant de répit.
Pour mieux respirer ensuite.
Au fond de l’eau, les sons ont beau être diminués, ce n’est pas le cas des vibrations. Celles-ci sont amplifiées et résonnent le long de ma colonne vertébrale lorsque des pieds frappent le sol du couloir.
Bam. Bam.
Bam. Bam.
Une démarche assurée et coordonnée. Même dans mes propres fonds marins, je sais à qui elle appartient. Tout comme ce poing qui s’abat avec force et énergie contre la porte.
— Babi ?
La voix me parvient comme un écho. Et soudain, je réalise ce qui se passe. Ma poitrine qui se serre, ma tête qui gonfle. Comme un nouveau-né, j’ouvre les yeux. L’eau me brouille la vue et les bulles de savon irritent mes yeux. En moins d’une seconde, j’émerge.
L’air qui me rentre par le nez me fait aussitôt tousser.
Et comme ça, en à peine quelques instants, mon taux d’oxygène grimpe à vitesse grand V.
— Babi, tu m’entends ? T’as bientôt fini ? Je vais être à la bourre !
Et cette main qui continue de s’abattre sur le bois…
Babi !
Babi, c’est moi. C’est comme ça que ma famille me surnomme depuis toute petite. « Babi », c’est le diminutif de mon prénom. « Barbara ». Je le déteste. C’est bien pour ça que j’insiste pour que l’on m’appelle par mon nom de famille, « Lou ».
Les coups sont de plus en plus forts, de plus en plus insupportables. Je retrouve ma voix.
— Ouais, je sors ! Deux minutes !
D’un coup sec, je tire sur le bouchon et observe le bain se vider en un tourbillon hypnotisant.
On frappe de nouveau à la porte. Je jure entre mes dents.
— C’est bon, Al' !
Loin de la plénitude que je ressentais il y a à peine une minute, je quitte sur les nerfs la baignoire. Trempée jusqu’aux os, je récupère mon peignoir que je serre à fond autour de ma taille. Au plus grand bonheur de ma petite sœur, je déverrouille enfin la porte de la salle de bains.
Elle se tient là, ses petits bras croisés contre sa poitrine en une expression impatiente et autoritaire. Je m’appuie contre le chambranle de la porte et hausse un sourcil plein de défi.
— Votre Majesté, votre bain vous attend, dis-je d’une voix pleine de sarcasme.
Alisha roule des yeux avant de me pousser pour entrer dans la salle de bains. Je l’observe se précipiter vers le placard au-dessus de l’évier pour en extirper les pansements dont elle a besoin.
— Ne pousse pas trop, hein ?
En entendant mon ton soudain soucieux, elle pivote vers moi.
— Tu connais Carole…
— Justement.
Carole est un vrai bourreau. Mais aussi la personne la plus adorable que je connaisse. Une main de fer dans un gant de velours. De mes cinq à mes dix-neuf ans, cette femme a été ma professeure de danse classique. J’ai beau m’être fait une raison depuis mon arrêt, voir Alisha monter sur ses pointes, enchaîner les pliés et les arabesques à la barre lorsqu’elle s’entraîne à la maison me serre le cœur. Ça me manque de danser. Mais je ne le reconnaîtrais pour rien au monde.
Je sors de mes songes lorsque Al’ emprunte le chemin de la sortie, agitant les pansements sous mon nez.
— Il faudra m’en racheter.
Je libère un sourire en coin.
— J’y veillerai, votre Majesté.
Le visage solaire de ma sœur s’illumine un peu plus. Elle me lance un clin d’œil, puis s’éclipse dans le couloir de notre appartement pour rejoindre sa chambre. Toujours appuyée contre la porte, je tends une jambe devant moi, songeuse. J’étire mes orteils avant de les crisper en une jolie pointe. J’en pousse un soupir.
Al’ refait son apparition, son sac sur l’épaule. Je me ressaisis aussitôt et affiche un sourire.
— Bye, articule-t-elle.
— Bye.
Puis elle claque la porte, me laissant seule dans cet appartement assez grand pour accueillir trois familles. Dans le silence morbide, je perçois les bruits de pas des voisins du dessus, ainsi que le bourdonnement presque imperceptible du frigo.
Dans quelques heures, ma sœur de seize ans rentrera en sueur de son entraînement et racontera ses dernières aventures. Mes parents feront leur entrée après une journée de travail passée au coude à coude. Et je serai là, à les écouter d’une oreille distraite, regrettant le silence total.
Après un dernier soupir, je retourne à ma toilette. Dans le miroir, je ne distingue presque pas mon front tant je suis grande. Une asperge, comme disaient mes grands-parents. J’ôte mon peignoir, dévoilant ma peau colorée, héritage de mes origines malgaches. Je me penche au-dessus du lavabo et croise mon regard. Je tiens mes yeux de ma mère, bruns aux reflets ambrés, surmontés d’une rangée de cils fournis, passage de ses racines libanaises.
Petite, je me souviens que mes camarades de classe ne savaient pas où me situer. J’étais moitié noire, moitié orientale. Et pour certains, un double problème.
Alors que je suis née dans le même hôpital que la plupart d’entre eux. Dans cette ville française qui m’a vue grandir, m’épanouir, faner et ramer…
Un jappement me fait sursauter. Je jure dans ma barbe et glisse un œil vers l’entrée de la pièce. Mon chien, Wonka, y est assis et bat frénétiquement l’air de sa queue. Wonka est un berger australien âgé de huit ans que nous avons recueilli lorsque j’étais encore au lycée. Soit il y a six ans. Nous l’avons trouvé dans un refuge perdu en pleine campagne. Il avait une patte cassée et une oreille entaillée, mais il m’apparaissait comme un petit miracle. Charlie a connu son miracle en découvrant la chocolaterie de Willy Wonka, j’ai découvert le mien dans ce refuge.
Comme si je regardais un petit frère agaçant, je remue la tête de gauche à droite.
— Est-ce que je peux passer deux minutes dans cette salle de bains sans qu’on vienne m’em…
Je ne termine pas ma phrase, car Wonka aboie de nouveau.
— Ah OK. Tu la joues comme ça ? lui demandé-je, l’amusement perceptible dans ma voix.
En réponse, il jappe une nouvelle fois.
— Je peux m’habiller au moins ?
Nouvel aboiement. Je lui jette un regard blasé.
— Toi, je ne sais pas qui tu étais dans une autre vie, mais je vote pour un vieux pervers.
Et c’est sans surprise que Wonka aboie à cœur joie.
 
***
 
L’été touche à sa fin. C’est ce que je constate en écrasant des feuilles abandonnées sur le béton. De la pointe de mes converses, je récolte des gouttes d’eau égarées sur leur surface.
La rue est calme. Le ciel est couvert et chasse les passants à coup de rideaux de pluie. Ce qui n’empêche pas Wonka de trottiner allégrement sur un carré de pelouse. Rien n’empêche ce chien d’être heureux. Nous l’avons bien compris, depuis le temps. Voilà des années qu’il nous fait bien savoir ce qu’il veut ou non.
La capuche tirée sur mon front, je m’acharne à y rentrer des mèches folles. J’ai beau avoir craqué pour un lissage brésilien qui vaut la peau des fesses, la nature de mes cheveux revient toujours au grand galop.
Mais la vérité, c’est que je m’en fiche de quoi je peux bien ressembler. Cheveux frisés ou non. Je préfère me focaliser sur d’autres détails, comme ce bout de verre abandonné en plein milieu d’un gang de pâquerettes. Sans perdre un instant, j’enroule l’extrémité de la longue laisse de Wonka autour de mon poignet pour ouvrir mon hoodie et dévoiler mon appareil photo. Je fais de mon mieux pour le protéger de la pluie et m’accroupis vers le parterre de fleurs. En un éclair, je mitraille le bout de verre. Chaque fois que j’appuie sur le déclencheur et que le bruit du flash retentit, je ressens un tel sentiment d’apaisement que ça en devient ridicule.
Ridicule d’être accro à un simple clic.
Je récupère ensuite le verre par précaution et le glisse dans ma poche pour le jeter en chemin, quand j’entends une protestation rauque. Je me relève, referme mon sweat-shirt et tombe sur un bonhomme chauve qui râle après Wonka.
— Hé ! m’époumoné-je.
Comme si l’inconnu avait enfin réalisé la présence de la laisse rouge, il remonte le chemin du collier jusqu’à moi. Aussitôt a-t-il posé son regard dédaigneux sur moi qu’il crache :
— Vous ne pouvez pas le surveiller ? I

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