Gaby Bernier, Tome 3

Pauline Gill

Description

Découvrez le destin de la Coco Chanel du Québec !
Résolue à faire un pied de nez à la grisaille de la Deuxième Guerre mondiale et aux restrictions imposées par le gouvernement, Gaby Bernier fait preuve d’ingéniosité dans la création de vêtements de qualité et à la portée de tous les budgets. À ce défi s’en ajoute un plus intime : elle doit contrôler les élans de son cœur, qui ramènent sans cesse sa pensée vers James, le beau soldat américain rencontré vingt ans plus tôt. Espérant des retrouvailles que tous autour d’elle croient impossibles, Gaby voit sa force de caractère et sa joie de vivre se fendiller… Mais l’acte créateur lui apporte un baume à nul autre comparable et il la propulsera plus loin encore sur le chemin de la réussite.

Sujets

• Romance historique
• Seconde Guerre mondiale
• Montréal
• Mode
• Amour
• Gastronomie
• Famille
• Couture
• Oka
• Création
• Montreal
• Río Oká

Informations

• Publié par: Québec Amérique
• Date de parution: 25 mars 2014
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782764426555
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

De la même auteure
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Adulte

SÉRIE GABY BERNIER
Gaby Bernier, Tome 2 – 1927-1940 , Éditions Québec Amérique, 2013.
Gaby Bernier, Tome 1 – 1901-1927 , Éditions Québec Amérique, 2012.

SÉRIE DOCTEURE IRMA
Docteure Irma, Tome 3 – La Soliste , Éditions Québec Amérique, 2009.
Docteure Irma, Tome 2 – L’Indomptable , Éditions Québec Amérique, 2008.
Docteure Irma, Tome 1 – La Louve blanche , Éditions Québec Amérique, 2006.

SÉRIE LA CORDONNIÈRE
Les Fils de la cordonnière , tome IV, VLB éditeur, 2003.
Le Testament de la cordonnière , tome III, VLB éditeur, 2000.
La Jeunesse de la cordonnière , tome I, VLB éditeur, 1999.
La Cordonnière , tome II, VLB éditeur, 1998.

Je vous ai tant cherchée , avec Normay Saint-Pierre, VLB éditeur, 2012.
Évangéline et Gabriel , Lanctôt éditeur, 2007, Typo, 2012.
Marie-Antoinette, la dame de la rivière Rouge , Éditions Québec Amérique, 2005.
Et pourtant, elle chantait , VLB éditeur, 2002.
Guide pour les aidants naturels , CLSC Longueuil, 1999.
Le Château retrouvé , Libre Expression, 1995.
Les Enfants de Duplessis , Libre Expression, 1991.
Cet ouvrage a dépassé les frontières québécoises et canadiennes et circule en Europe, en Australie et aux États-Unis.
La Porte ouverte , Éditions du Méridien, 1990.

Jeunesse
Samuel chez les Abénakis , Éditions Cornac, 2011.
Le Miracle de Juliette , Éditions Phoenix, 2007.
Dans les yeux de Nathan , Éditions Bouton d’or d’Acadie, 2006.

Crédits
Projet dirigé par Marie-Noëlle Gagnon, éditrice
Adjointe éditoriale : Raphaelle D’Amours
Direction artistique : Nathalie Caron
Conception graphique : Pascal Goyette
Mise en pages : André Vallée – Atelier typo Jane
Révision linguistique : Sylvie Martin et Chantale Landry
Photographie en couverture : Anita Elson © Sasha / Getty Images
Illustrations intérieures : Anouk Noël
Conversion au format ePub: Studio C1C4

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Ar chives Canada
Gill, Pauline
Gaby Bernier : roman historique
(Tous continents)
Sommaire : t. 3. 1942-1976.
ISBN 978-2-7644-2561-9 (v. 3) (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2654-8 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2655-5 (ePub)
1. Bernier, Gabrielle, 1901-1976 - Romans, nouvelles, etc. I. Titre. II. Titre : 1942-1976. III. Collection : Tous continents.
PS8563.I479G32 2012 C843’.54 C2011-942609-9
PS9563.I479G32 2012

Dépôt légal : 1 er trimestre 2014
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2014.
quebec-amerique.com
PAULINE GILL
Je dédie ce dernier tome et les deux précédents à toutes celles et tous ceux qui conçoivent le livre comme un sentier incontournable vers la connaissance et la solidarité.
PRÉFACE
Celles et ceux qui, au Québec, lisent fidèlement Pauline Gill reçoivent toujours avec joie et une grande fierté la parution d’une de ses nouvelles œuvres.
Depuis ses premiers écrits, il y a plus de 20 ans maintenant, Pauline a lentement mais très sûrement imprégné sa marque dans la sphère littéraire québécoise. Avec une vingtaine d’ouvrages parus, dont sa tétralogie La Saga de la cordonnière , qui m’a marquée, je brûlais d’envie de mieux connaître la femme et son œuvre. Nous nous sommes rencontrées…
Nous sommes ici devant une femme inspirante, une écrivaine qui, à travers des thèmes comme le féminisme, la résilience et l’audace, rejoint l’universel avec l’acuité de son regard d’historienne et de pédagogue. Elle rejoint ses semblables dans différentes sphères de l’activité humaine. Ses nombreux succès populaires récompensent le talent de la grande humaniste qu’elle est. Elle a joué d’audace toute sa vie de femme et d’écrivaine, éminemment inspirée notamment par des femmes pionnières qui jalonnent notre histoire et qu’elle dépeint avec une exceptionnelle force d’évocation. Les femmes dont elle parle dans ses romans ne figurent pas dans les livres d’histoire, mais elles sont de cette lignée qui a pavé les chemins et qui attise les feux de l’audace chez des femmes comme moi.
Au Québec, où la défense et la sauvegarde de la langue française sont des combats vitaux, Pauline s’y est engagée sans tambour ni trompette. Avec humilité, elle nous rappelle constamment, par la qualité de ses écrits, la finalité de cette longue bataille que nous menons depuis quatre siècles.
Pour sa contribution à nous donner notre raison d’être, pour tirer le meilleur du monde, je veux lui adresser un modeste message qui se traduit simplement en français par le mot « merci ».

Caroline St-Hilaire Mairesse de la ville de Longueuil
Exergue
La mort, pour me tuer, aura besoin de ma complicité. Gaby Bernier

CHAPITRE I
J’ai beau essayer de me distraire de cette terrible guerre, elle prend toujours le dessus. C’est comme une toile de fond lugubre sur laquelle les événements, les plaisants comme les déplaisants, se disputent une place. Dès que je mets le pied dehors, je me heurte à une affiche de propagande clouée à un mur ou à un soldat unilingue anglais qui tend la main au nom de Sa Majesté. Sincèrement, je ne comprends pas grand-chose à cette guerre. Je déplore tellement qu’elle pousse nos jeunes en mal d’aventures à s’enrôler et nos évêques à les appuyer pour en finir, disent-ils, avec « la barbarie nazie »… Les Allemands, des barbares ? Pourtant , lors de mes voyages, j’en ai croisé plus d’un et je les ai trouvés très courtois. Le baron Dincklage, l’amoureux de Coco Chanel, n’en est-il pas un ? Quand je pense que mon cher James pourrait bien devenir son assassin s’il était envoyé en Allemagne avec l’armée américaine… Ce serait le comble de l’absurdité.
L’absurdité… Mes proches pourraient bien m’accuser d’en être moi-même la victime avec cette hantise qui m’habite depuis que j’ai cru revoir James… Comment leur faire comprendre tout ce que j’ai éprouvé depuis que j’ai rencontré cet homme ? C’était mon premier amour. Je n’avais pas vingt ans. Et ce qu’il m’a fait ressentir était si intense que ça m’a fait peur. Les principes de mon éducation dans la foi chrétienne ont ressurgi. On m’avait enseigné qu’en dehors du mariage, les désirs charnels étaient des péchés mortels. Je me sentais déchirée entre la culpabilité et le plaisir que je ressentais en dansant dans les bras de cet homme si élégant, si chaleureux, si sensuel. Pour calmer mes remords, je me disais que dès que j’aurais quitté Kennebunk Beach, je parviendrais à l’oublier, de même que les pensées « impures » qu’il m’inspirait.
Le temps a passé, mes scrupules ont disparu et j’ai pu vivre une belle relation amoureuse avec Pit. Mais j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’une fois de repenser à James, surtout lors de mes soirées de danse. De l’apercevoir à New Rochelle, ce fut comme l’étincelle qui fait flamber un brasier qu’on croyait à l’agonie.
« Décidément, va-t-il falloir que j’aille la lui porter moi-même ? » se demanda Gaby en découvrant, dans le courrier retourné par la poste, la lettre adressée au chef de l’armée américaine à l’attention du sergent-major James McKinley.
Sa deuxième tentative avait donc échoué. Gaby éventra l’enveloppe et en sortit le billet qu’elle avait écrit à James. « Trop suppliants, ces mots-là. Trop timides. Je devrais emprunter un autre ton. »
Cette fois, Gaby prit son stylo plume et…
Montréal, 7 septembre 1940,
19 octobre 1940,
16 novembre 1940
Monsieur le maire de New Rochelle,
S’il vous plaît, remettre cette lettre au sergent-major James McKinley (ou à un répondant, en son absence).
Je vous en serai reconnaissante toute ma vie,
Gaby Bernier, créatrice de mode
Après avoir glissé ce billet dans une grande enveloppe adressée au maire, elle composa une autre lettre… destinée à James.
Nous nous sommes connus à l’été 1919 à Kennebunk Beach. Je n’avais que dix-huit ans. Nous avons beaucoup dansé ensemble. Je venais de Montréal. Nous nous sommes quittés à regret. Depuis ce temps, j’ai souvent pensé à vous.
Contre toute espérance, je suis presque certaine de vous avoir revu en août dernier à New Rochelle. Votre voix, votre taille, vos gestes… Vous vous souvenez de cette matinée de la fin août ? Une voiture s’est aventurée tout près du peloton de soldats à qui vous faisiez pratiquer la marche militaire… La femme qui en sortit et qui vous observait, adossée à la portière, c’était moi, Gaby Bernier. J’ai reconnu votre voix quand vous nous avez crié : Go away ! Je ne suis pas sûre que vous m’ayez reconnue. J’ai attendu tant que j’ai pu avant de me soumettre à vos ordres, dans l’espoir que vous me fassiez un signe. Peut-être ne le pouviez-vo us pas à ce moment-là… devant vos soldats ?
Quelques mots ou un appel téléphonique de votre part me rendraient folle de joie.
Gaby cherchait comment conclure sa lettre quand Éva entra dans la salle de coupe.
— Tu ne viens pas manger ?
En réponse, son index pointé sur sa feuille de correspondance.
— Encore en train de le chercher, ce cher James ?
— Cette fois, je devrais le retrouver, dit Gaby, exhibant son texte.
— Tu ne vas pas lui envoyer une lettre en français ?
— Mais non ! J’attends de l’avoir complétée avant de la traduire. Ça m’aide à trouver les bons mots quand je fais mon brouillon en français. Je vais la réécrire après