Haines et Passions, Tome 1 - Caroline
131 pages
Français

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Haines et Passions, Tome 1 - Caroline , livre ebook

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Description

Cinq générations de femmes. Mille façons d’aimer ou de haïr.


Lorsque Louison, jeune et belle australienne, amoureuse des chevaux et du bush s’envole pour la France à la recherche de ses racines, ne glisse-t-elle pas un grain de sable dans les rouages bien huilés de son destin.


Aux côtés de Maximilien, un vieil ami de sa mère, elle découvre le secret de Judith et sa vie bascule.


Que noie Caroline dans ses rasades de whisky ?


Quentin, le jeune homme qu’elle aime, acceptera-t-il l’inavouable ?


Dans quel abîme l’entraînera Claire pour oublier son mal incurable ?


Que penser des prédictions de la mystérieuse inconnue du train ?


La vengeance de l’aïeule la poursuivra-t-elle toute sa vie ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 février 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368329610
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Haines et passions
Tome 1 : Caroline
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
 
Cathy Ramon
Haines et passions
Tome 1 : Caroline
Roman

 
À mon père, première source d’inspiration
Chapitre I
— Good evening sir. Welcome on board.
— Good evening, répondit Maximilien d’une voix étouffée, sans même remarquer le sourire affable de l’hôtesse de l’air. Après le brouhaha de l’aéroport, il lui tardait de prendre place près du hublot et de fermer enfin les yeux. Il était déjà épuisé. Et l’épisode le plus incertain de sa vie commençait seulement…
Une femme s’installa à ses côtés. Était-elle jeune, vieille, belle, laide ? Il ne lui accorda pas un regard, bien qu’à peine assise elle le bombarda de questions. Il secoua négativement la tête. Il ne comprenait pas l’anglais. Qu’à cela ne tienne. Elle parlait le français. D’où venait-il ? Où allait-il ? Était-il en voyage d’affaires, d’agrément ? Dépitée par ses balbutiements, elle battit en retraite et se plongea dans son magazine. Alors Maximilien regarda défiler les lumières de l’aéroport de Singapour, dernière ligne droite avant l’Australie et Perth, sa destination. Il usait ses fonds de culotte dans les avions et les salles d’attente depuis vingt-deux heures déjà, et il lui restait encore six heures de vol. Ensuite, il retrouverait Caroline. « Son amie Caroline ». Mais était-elle seulement son amie ?
Il ne voulait pas y penser. Pas maintenant. Il n’y avait que trop pensé ces derniers temps, depuis qu’il avait appris, depuis que ce passé inimaginable, insupportable avait surgi, tel un monstre de farces et attrapes jaillissant hors de sa boîte. Ce monstre avait bouleversé sa vie, pulvérisé ses tendres souvenirs. De ce fait, son avenir n’était qu’un immense point d’interrogation. Surtout ne pas penser !
Depuis des semaines cette lamentable histoire harcelait sa tête et son cœur, chaque minute, chaque seconde. Il avait perdu le sommeil, le goût de manger, le goût de vivre.
Dans une vie antérieure, il était fin gourmet, grand amateur de douceurs. Son métier de pâtissier était sa passion, presque sa raison de vivre. Avec sa femme, Claire, ils n’avaient pas d’enfants. La pâtisserie était donc devenue naturellement son plus grand centre d’intérêt. Son père, Marius, était un petit boulanger-pâtissier de province, rustique, authentique. Rien que d’y penser, son odorat d’enfant retrouvait l’odeur du pain lorsque les miches dorées sortaient du four, un four à bois, un four immense, grondant avec force et violence, ou ronronnant tout en tendresse et douceur. Il avait le bonheur de se lever au moment où Marius sortait la fournée. Il guettait le bruit sec de la pelle retirant les pains croustillants, humait leur parfum de céréales et de levain, salivait de plaisir anticipé. La baguette, confectionnée avec amour tout spécialement pour son frère et lui, n’avait pas le temps de refroidir. Leur mère, Judith, la partageait en deux et un chocolat fumant accompagnait ce délice craquant sous la dent, fondant dans la bouche. La journée commençait dans le bonheur. Dans un premier temps, il voulut suivre les traces de son père, mais le monde d’aujourd’hui en décida autrement. Le pain blanc, industrialisé, devint à la mode, tandis que la pâtisserie se démocratisait. Les gâteaux, subrepticement, s’échappèrent du dimanche pour se laisser savourer la semaine. Ils se diversifièrent, s’affinèrent, et Maximilien, jeune homme délicat aux goûts artistiques devint pâtissier.
Aujourd’hui cet artiste était malade. Lui qui, quelques mois plus tôt, était un homme heureux, sans problèmes, sans histoires, était devenu un être meurtri, anxieux, s’interrogeant sur son avenir qui, il le craignait, déboucherait sur le néant.
Tout d’abord, Claire était tombée malade.
Cela avait commencé par une grosse fatigue, puis une petite boule, pas plus grosse qu’un pois chiche était apparu sur son sein droit. Alors avait commencé le cycle infernal, médecins, hôpitaux, analyses, attentes fiévreuses de résultats et pour finir, l’ablation du sein, traumatisante. La chimiothérapie avait pris le relais. Viendrait ensuite la radiothérapie. Et après ?
En ce moment, Claire était chez eux, sous la surveillance de Marie-Lou, leur petite vendeuse, pour qui elle s’était prise d’affection. Mais qui était au juste Marie-Lou ? Il ne savait plus très bien.
Après tous ces soucis, et ce qu’ils venaient d’apprendre, Claire avait insisté pour qu’il se rende en Australie. Elle s’était montrée intraitable. Il devait rencontrer Caroline. C’était impératif. Maximilien s’était donc envolé, désolé d’abandonner sa femme dans des moments aussi difficiles.
Bien que conscient des bruits inhérents à l’espace confiné de l’avion, il s’était assoupi. Il fut tiré de sa torpeur par l’hôtesse de l’air. Professionnelle, gracieuse, celle-ci distribuait des lingettes rafraîchissantes. Il se tamponna le visage, s’essuya les mains, rêva à la douche fraîche qui le délasserait à son arrivée. Il imagina le jet d’eau froide sur sa peau, étendit ses longues jambes tant bien que mal et ferma les yeux. Le service des repas le réveilla. Écœuré par l’odeur doucereuse s’échappant des plateaux, il négligea le sien et préféra aller se dégourdir les jambes au fond de l’avion. Une mignonne brunette y pratiquait des étirements. Elle le regarda intensément, une étincelle provocatrice au fond des yeux. Il ne put retenir un sourire. Son regard sombre s’illumina, étira ses pommettes saillantes, retroussa les commissures de ses lèvres gourmandes. Son physique viril de quadragénaire attirait les regards féminins. Il en avait conscience, mais la seule femme qui l’intéressait, c’était la sienne.
Dans le haut-parleur un steward annonça l’approche de l’atterrissage. Il regagna sa place, boucla sa ceinture. Son cœur se mit à cogner. Ses mains devinrent moites. Les retrouvailles avec Caroline étaient imminentes. Il s’engagea fébrilement dans la file de sortie, agacé par la bousculade des passagers pressés de s’échapper de l’appareil.
Il sursauta lorsqu’un douanier lui demanda :
— Do you have something to declare Sir?
Il comprit le mot : déclarer.
Il répondit :
— Chocolat.
Un chien maintenu en laisse par un douanier à l’air patibulaire le renifla et poursuivit son chemin.
Les minutieux contrôles s’achevèrent enfin et Maximilien se retrouva dans le hall, son bagage à bout de bras. L’anxiété lui vrillait les tripes. Une goutte de sueur descendait le long de sa nuque.
Il balaya la salle d’un regard circulaire à la recherche de Caroline.
Leur dernière entrevue remontait seulement à une quinzaine d’années, mais il ne put réprimer un doute lorsqu’une grande et forte femme l’interpella en agitant un bras au-dessus de sa tête.
Caroline ? Était-ce bien elle ? Comme elle avait vieilli !
— Caroline ! Je suis content de te voir, dit-il en restant à distance.
— Et moi donc ! Elle parcourut les deux pas qui les séparaient, l’enlaça, et déposa tendrement un baiser sur ses deux joues. Depuis le temps qu’on ne s’est pas vus, ça fait chaud au cœur de se retrouver. Je t’ai reconnu immédiatement. Tu n’as pas changé.
— Toi un petit peu. Tu sembles t’être arrondie.
— Les années passent mon cher. Ce ne sont pas tes séduisantes pattes d’oies ni tes tempes argentées qui me contrediront.
— En effet ! Il, s’est passé tant de choses et nous avons tant à nous dire. Il y a tellement de questions dans nos vies, de secrets, de mystères que je ne sais pas si ces quelques jours en ta compagnie suffiront pour en faire le tour.
Un mouvement de recul et un regard anxieux échappèrent à Caroline. Confusément, elle sentit le danger. Elle n’était pas prête à l’affronter. Pas maintenant… Pas ce soir… Dans quelques jours… Plus tard… Le plus tard possible.
Elle se reprit rapidement, passa un bras sous celui de Maximilien et répondit avec la voix la plus enjouée dont elle était capable.
— Tu es en vacances mon cher. Nous aurons tout le temps de discuter, mais ce soir, on fait la fête. Peter nous attend. Il a préparé un barbecue et mis quelques bonnes bouteilles au frais.
Soulagé, Maximilien caressa de sa main sa chevelure de pâtre grec. Il aurait encore un peu de répit avant d’exposer les raisons de sa visite. C’était mieux ainsi…
 
Chapitre II
Debout devant la glace en pied de la salle de bain, Caroline se regardait sans complaisance. Les années, les soucis, le dépaysement, son mariage chaotique avaient fait leur œuvre. De très belle jeune femme, elle était devenue une belle femme, puis une femme. Si elle continuait à se négliger, elle serait bientôt une vieille femme. Elle détaillait les rides entourant ses yeux verts qui avaient été si beaux et la couperose envahissant ses pommettes. S’approchant au plus près du miroir elle passa l’index sur le pourtour de ses lèvres autrefois pulpeuses, aujourd’hui flétries. Elle prenait conscience de tout cela, subitement, sans que rien ne l’y ait préparée. Son esprit amorphe, endormi depuis des années, indifférent à son physique, s’éveillait brusquement à la suite de cet angoissant coup de téléphone.
Son « ami Maximilien » l’avait appelée, lui annonçant son intention d’effectuer un séjour en Australie. Il projetait de lui rendre visite la deuxième semaine du mois d’août. Leur dernière rencontre remontait au décès de Giselle, la grand-mère de Caroline, lorsque celle-ci s’était rendue en France pour assister à ses funérailles.
Il venait donc la voir. Il avait « des choses graves » à lui dire. « Ils devaient parler ».
Le rat, locataire intermittent de son estomac, regagna

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