Idiesis
132 pages
Français

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Description

Un nom, une invention, une illusion...

Quoi de plus pour décrire un amour en apparence impossible ; résonnant comme une évidence malgré les non-dits, les « trop-dits »... L'acharnement à un rêve.

Idiesis... Comtesse, prêtresse, déesse Papillon qui nous pousse à confondre le jour et la nuit dans la croyance d'une solitude...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 septembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334009386
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-00936-2

© Edilivre, 2015
Dédicace


A Manon,
Qui fît courir le temps sous mes pieds
Et sonner les cors d’une chasse magnifiée
Par son regard et ses sourires,
Ses paroles et ses ambulants délires.
 
Le chemin d’Idiesis
 
 
La lumière était tremblante, la nuit m’avait pris en début de soirée, un court sommeil pour un soleil long qui me permit de poser mes mots, comme mes yeux essayaient de le faire auparavant.
Mes yeux mi-clos, ils s’illuminaient grandement, je voyais, face à moi ou n’importe où autour, une route parsemée de sculptures blanches, flamboyantes, ressortant d’un sol noir.
Avançant lentement, je crus reconnaître, au fur et à mesure, que chaque pièce, chaque feu, était une partie de ton visage.
Comme enivré, je titubai dans cette allée, j’essayai de ne pas froisser tes structures ; de les éviter.
De chaque côté de cette allée, un monstre me suivait, un pas sur deux, à gauche, puis à droite. Jamais je ne le vis devant ni ne le senti derrière moi. Toujours comme un reflet, il se transportait entre deux bouts de ton corps pour me regarder t’admirer, te construire en marchant, en imaginant.
Ce chemin semblait un palais des glaces où les miroirs ne se faisaient jamais face. Ils nous laissaient seuls face à nos démons, faisant tournoyer nos têtes au point de finir par arriver, sans s’en rendre compte, au bout du couloir, là où une lèvre lumineuse, comme un diamant, se tenait suspendue dans les airs.
Je ressentis alors une sensation, une émotion inconnue mais très attirante ; un sourire s’esquissa sur mon visage, et la seconde lèvre s’illumina, ouvrant ainsi une porte vers un monde noir, tranché d’une géométrie blanche et très organisée, projetée par quelques miroirs ronds, très subtilement placés.
Un instant, je restai debout face à cet inconnu, incapable, même par la volonté, d’aller plus loin. Puis soudain, une voix d’outre-tombe résonna de cette bouche magnifique, me disant : « N’aie pas peur ». C’était une voix langoureuse, charmante et claire, une voix que l’on entend que dans un rêve ; une femme qui nous appelle à la rejoindre pour s’agenouiller devant elle. Ce ne pouvait être qu’une exquise beauté, une marquise dominante du XVIII e  siècle ; une déesse d’un temps moderne qui n’existe plus. Je ne pouvais y résister. J’avançais.
Pour la première fois depuis mon chemin de traverse, j’entendis claquer mes pas, chanter mes os et je sentis ma gorge se serrer, se fermer, m’étouffer de bonheur ou de peur ; l’adrénaline était là.
Cette voix et cette langueur géométriquement instable me faisait tourner la tête. Je n’avais plus le choix, plus d’immobilité. Je décidais donc de m’aventurer, de me transcender dans cette bouche pour savoir qui se trouvait au fond, qui m’appelait, qui connait mes peurs. Une dernière fois je regarde derrière moi le chemin parcouru, grâce à la magie merveilleuse des perspectives, les sculptures s’assemblent alors en ton visage que je connais si bien, trop bien. Ne manque que la bouche, que j’aurais volontiers embrassé ; la fin d’une image mais non d’une route. Je sais ce que tu représente, mais non qui tu es, et surtout, ce que tu attends de moi.
* *       *
Je passe donc le pas, levant légèrement la jambe pour surmonter la finesse de ta lèvre.
Sur le sol, plus de noir. Des mosaïques chantonnent un air de Mozart à chacun de mes pas ; une symphonie sublime dans ces faisceaux blancs et chauds quand ils nous traversent.
Le tunnel sinueux est plein de surprise. Plus de monstre qui se téléporte, plus de moi, si ce n’est un œil dans un trou, rond, au travers duquel je passe le regard pour voir se jouer des scènes de l’antiquité. Ici, Arthémis, chassant le sanglier à dos de cerf ; d’un autre côté, quelques mètres plus loin, Bacchus se faisait servir son vin par de jolie jeune femmes simplement vêtues d’une feuille de lierre.
« N’aie pas peur », entendis-je une fois de plus. Mais pourquoi aurais-je peur, le sublime de ces scènes me faisait oublier la frayeur. Et la soif de découverte me rend d’une légèreté que je ne me connaissais pas. Je continuais alors à avancer dans ces dédales de clair-obscur, dans ces sinueuses tournures que prenait mon aventure.
Comme dans un intestin rempli de fleurs, je déambule ; Vénus s’incarne dans un coin de mes yeux, sortant de sa coquille et recouverte d’une fourrure qui semble soyeuse, si soyeuse que je m’y enroulerais bien avec elle ; je continue, la voix m’appelait : « Ne t’obstine pas à rêver et viens à moi ». La peur n’est plus dans son lexique, ni dans mon corps. Je presse alors le pas, ne faisant plus attention aux œillets sauvages qui me renvoient dans le temps. Je presse le pas et me perds. Une intersection ; la voix ; d’un côté : « Viens » ; de l’autre : « A moi ! » Que faire ? Ces mots s’assemblent, peut être que chaque route mènent à la même finalité. Pourtant, ces mots ont un sens différent, pris à part l’un de l’autre, mis l’un contre l’autre, en contradiction.
Je ne sais plus. A qui serai-je ? Qui voudrait que je vienne ? Qui voudrait que je vienne pour être sien ? Qui voudrait que je vienne à sa simple rencontre ?
Je m’obstine à réfléchir. Trop de questions. Sûrement n’est-ce qu’un écho, se répercutant entre les murs et venant d’une seule et même pièce, une seule et même personne. Je m’obstine. Encore un peu. Rien qu’un peu. Les questions attendent des réponses et moi, une réponse à ces questions qui me vienne d’une parole, de partout. Pourquoi tant de questions ?
* *       *
Je m’agenouille, ferme les yeux, et alors, je laisse le hasard tendre mon bras vers le chemin à prendre. Souvent le hasard fait les choses les plus belles, espérons qu’il en soit de même à cet instant.
Quelques minutes passent, l’écho continue, m’envoûte ; « Viens » ; « A moi ! » ; « Viens » ; « A moi ! » ; « Viens » ; « A moi ! »…
Et c’est « A moi ! » que se tendit mon bras vers la gauche.
J’ouvris les yeux. En mon fort intérieur, deux mots de plus survinrent : « Instinct » et « Survie ». J’ai laissé le hasard faire les choses à ma place, je suis devenue le hasard ; c’est mon instinct, le hasard ; c’est un instinct que le hasard dans une situation où il n’y a que questionnement et choix à prendre. Pourquoi la survie ? La peur serait-elle de retour ? De nouvelles questions se posent Malgré elles, je suis mon hasard en ne pensant qu’à la vie et non à la survie. A quoi devrais-je donc survivre ?
* *       *
Une fois empreintée la voie de l’instinct hasardeux, je découvre le paysage de ce nouveau monde. Il n’y a plus de lumière blanche et transcendante, il n’y a plus de symphonie. Il se joue un requiem qui résonne malgré la mousse qui étouffe les murs.
Un arbre jaillit et se met à hurler ! « Mon CŒUR ! Ma TERRE !… », c’est un tronc criard qui trace sa route sans même me remarquer, sans ne jamais traverser la porte que je viens d’empreinter. Il s’enfonce dans l’obscurité et ses cris résonnent… Plus de porte, plus de bouche… Le hasard m’a pris au piège, mon instinct cherche à se faire mal.
Je n’ai plus moyen de faire marche arrière, j’entends ces cris de partout, et, cette voix : « A moi ! Viens ! Viens à moi. » Pourquoi change-t-elle de sens ?
Il n’y a qu’un seul but. Qui est-elle ? Que veut-elle ?
Le sol et les murs de mousse, certainement verte et luxuriante au départ, sont brunis par le manque de lumière, qui ne traverse que par deux petites fenêtres se faisant face.
Flottant sur cette mousse, je marche comme un astronaute, en complet déséquilibre, quand une racine d’épine folle sort...

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