Iles et ailes
212 pages
Français

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Iles et ailes , livre ebook

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Description

Des années 1970 à 90... À Paris et ailleurs...
L'évolution d'une jeune hôtesse d'accueil issue d'un milieu privilégié, à travers les périples de sa vie professionnelle.
Ses rêves, ses amours, ses voyages, qui la mènent à une vocation inattendue. De déménagements en rencontres, un destin bien tracé se dessine tout comme un chemin de vie tumultueux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juillet 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332935250
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-93523-6

© Edilivre, 2015
Dédicace


Ce roman est dédié :
Aux artistes et à tous les intermittents de la précarité…
Aux voyageurs et aux saisonniers…
À tous les rêveurs qui veulent changer de vie…
Chapitre Un Paris 1976
P ENSIVE et étourdie par le vacarme irrégulier des robots machines, Jane regarda avec étonnement son amie courir vers elle, le sourire aux lèvres, faisant de grands gestes muets, articulant son nom de son mieux pour obtenir d’elle une réaction rapide.
Jane ne réalisa cette manifestation que lorsque Catherine ne fut qu’à quelques mètres d’elle.
Immobile derrière le comptoir géant du Palais des congrès de Paris, elle découvrait le métier de l’accueil par l’intermédiaire de l’école d’hôtesses où elle était en train de terminer ses études. Elle se pencha un peu en avant, comme pour diminuer la distance qui la séparait encore de la nouvelle venue, elle aussi en uniforme. Malgré sa lassitude, elle accorda toute son attention à son amie.
– Eh bien, tu pourrais répondre quand je t’appelle… Ça fait cinq minutes que je te fais des gestes désespérés depuis mon stand. Mais toi, tu planes… Écoute, j’ai eu la directrice au téléphone, tu dois la contacter immédiatement.
La jeune hôtesse regarda Catherine d’un air étonné et passa vivement de l’autre côté du comptoir par la petite porte battante.
– Tu es sûre que c’est pour moi ? Que se passe-t-il ? Les exams sont finis, je n’ai pas eu de problèmes ici…
Les pensées défilaient à toute allure dans son esprit. Ce salon du bricolage était leur dernier stage, donc Madame Lasserre ne l’appelait pas pour lui en proposer un autre…
– Mais que t’a-t-elle dit ? demanda-t-elle à Catherine qui, à son tour, se posta derrière la banque d’accueil pour la remplacer, dans le brouhaha des machines outils en démonstration et le va-et-vient incessant des connaisseurs en la matière.
Catherine pencha son visage rond de côté d’un air coquin :
– Ne t’inquiète pas, ma vieille, je crois que c’est plutôt une bonne nouvelle…
Le sifflement aigu d’un robot voisin empêcha Jane de questionner plus longuement sa compagne.
Elle tourna les talons en haussant les épaules d’un air résigné et lui fit un petit signe de la main, alors qu’elle se dirigeait rapidement vers le vestiaire d’où elle pourrait téléphoner à l’écart du tintamarre.
Catherine, petite et plutôt ronde, regardait s’éloigner sa collègue, grande, mince, la tête haute, portant admirablement bien l’uniforme, et surtout le calot d’hôtesse qui coiffait un petit chignon toujours bien serré sur sa nuque. Seuls quelques petits cheveux blonds et fins s’échappaient, voilant partiellement ses oreilles et rajoutant à son charme nordique. Jeune, dynamique et ambitieuse, elle ne rêvait que de voyages.
Elle composa fébrilement le numéro de téléphone de l’école des Champs-Élysées.
La directrice la reconnut immédiatement et la rassura.
– Ne vous inquiétez pas, rien de grave, mais il faut que je vous voie dès ce soir, avant de partir. J’ai une bonne nouvelle pour vous. Je vous autorise à quitter votre poste dès maintenant, sautez dans un taxi, je vous le rembourserai…
Elle voulut interrompre respectueusement sa directrice, mais celle-ci ne lui en laissa pas le temps.
La jeune fille perçut le sourire bienveillant de Madame Lasserre au téléphone :
– Allez curieuse, dépêchez-vous, je crois que vous serez contente… À tout de suite.
Les jambes tremblantes, la tête vide, Jane courut rejoindre Catherine, lui annonçant à tue-tête et dans des explications désordonnées ce qui lui arrivait.
Les deux jeunes filles se partageaient un petit deux-pièces, avenue des Ternes, pas très loin de leur école parisienne.
Dérobant de derrière le comptoir son sac bleu marine assorti à ses escarpins, elle s’éloigna vers la sortie, après avoir crié à Catherine, à son tour étonnée, de l’attendre pour le dîner.
La jeune fille espérait bien que son amie soit là à son retour pour partager sa joie.
Mais de quoi s’agissait-il ?
« Le grand choc », elle croyait l’avoir vécu deux fois déjà : le premier, lorsqu’elle avait porté le regard sur le tableau de l’examen et qu’elle avait constaté qu’elle était sortie parmi les meilleures, avec une très bonne moyenne ; le second, lorsqu’elle avait appris, de la bouche même du directeur d’une grande société immobilière, que sa candidature, pour un poste d’hôtesse, avait retenu toute son attention.
D’ailleurs, de ce côté, elle était tranquille puisqu’elle attendait l’appel téléphonique de Monsieur Leblanc fixé au lendemain, à 9 heures, pour confirmation de son embauche.
Il devait également lui parler de son contrat de trois ans et du travail exact à l’accueil du vaste programme immobilier des bords de la Seine. Son avenir semblait bien organisé et stable.
Le mois de juin s’achevait à Paris et il faisait très doux sur les Champs-Élysées, mais Jane n’eut pas le temps de prendre l’air ce soir-là.
Elle quitta rapidement le taxi qu’elle avait emprunté, courut à petits pas précipités sur le large trottoir de l’avenue, tout en remettant ses gants blancs.
Sa directrice l’accueillit, la fit asseoir sans perdre de temps et alla droit au but, calme, posée, les mains croisées sur son bureau rutilant.
– Il est évident que vous êtes l’un de nos meilleurs éléments, puisque vous avez obtenu brillamment votre examen et que, malgré quelques espiègleries en cours, vous avez un carnet de stages très éloquent. Vous savez que nous plaçons nos meilleures élèves de notre mieux. D’ailleurs, Tatiana rentre en septembre dans une importante société allemande par l’intermédiaire de l’école et Brigitte a été placée à l’ambassade de Corée, sans oublier Sophie à laquelle ses études et son maintien, ajoutés à sa beauté, lui permettent de devenir mannequin. Quant à Maude Talentier, elle a passé le concours d’Air France et a été reçue. Je vous avais dit de vous présenter, vous auriez été parfaite…
L’élève se taisait et se demandait où sa directrice voulait en venir.
– Revenons à votre cas. Je sais que vous êtes allée voir Monsieur Leblanc pour ce poste d’accueil dans l’immobilier. Effectivement, c’est un très bon job et une sécurité puisque le contrat est de trois ans. Mais justement, nous prenons soin dans notre école de l’étude du caractère de nos élèves, afin de mieux les aiguiller et de faire de nos jeunes filles d’excellentes professionnelles.
Jane la regardait et ne comprenait toujours pas.
– Eh bien, quitte à vous surprendre, je ne pense pas que vous soyez faite pour rester postée, telle une plante verte, à l’accueil d’un hall glacial durant trois ans.
L’image de la plante verte fit rire la jeune fille.
– Mais oui, vous riez parce que vous avez dix-neuf ans, mais vous rirez peut-être moins lorsque vous aurez passé trois ans derrière votre banque d’hôtesse et vous regretterez sans doute de ne pas avoir utilisé l’énergie dont vous avez déjà fait preuve.
Elle ne s’était jamais sentie espionnée et pourtant Madame Lasserre savait ce qu’elle disait, puisque peu de temps auparavant, Jane se demandait si cet emploi, très statique, lui conviendrait.
– Mais madame, le métier d’hôtesse est de courte durée et je compte m’introduire dans le milieu immobilier pour ensuite passer à la vente ou dans les bureaux… répliqua-t-elle poliment.
– Oui, mon petit, c’est bien, mais vous êtes jeune et vous avez le temps. J’ai beaucoup mieux pour vous et, croyez-moi, vous ne le regretterez pas. Vous avez déjà séjourné en Grande-Bretagne, en Tunisie, en Grèce, en Italie… Moi, je vous propose : PALMA DE MAJORQUE ! Aux Baléares ! Voyages 2000 m’a contacté, ils recherchent une hôtesse-guide.
Les yeux verts de la candidate s’écarquillèrent.
– Le seul petit inconvénient, poursuivit la directrice, c’est que ce poste n’est à pourvoir que pour trois mois et que vous devrez partir la semaine prochaine. Le contrat se termine fin septembre, début octobre… Le salaire est correct… avec logement, vue sur la mer !
Pour la jeune fille, c’en était trop d’un coup.
– Alors, c’est non, répondit Jane d’un ton ferme. Elle se reprit :
– Veuillez m’excuser, Madame, mais je ne peux revenir en octobre sans rien. À cette époque de l’année, tous les emplois seront pourvus… Non, tant pis, je ne peux accepter !
– Ne vous braquez pas, ce poste est la chance de votre vie. Le tourisme vous convient à merveille. Vous pourrez utiliser vos langues et voyager. De plus, je vous promets de vous assurer un poste pour la rentrée, c’est déjà beaucoup… Quant à devoir partir très rapidement, ce n’est pas si difficile, vous êtes disponible, pas de petit ami à quitter ?
– Non, personne.
La jeune fille réalisa que le fait d’être libre était un atout majeur pour l’avenir d’une hôtesse. Même si parfois la solitude lui pesait un peu. Beaucoup de ses camarades étaient déjà fiancées et ne pouvaient envisager de quitter leur milieu familial déjà bien établi dans le futur.
Son visage s’illumina tout à coup en prenant conscience de cette notion de liberté.
À la fin de son adolescence, le destin lui offrait un autre mode de vie. Tout lui semblait possible.
Tandis qu’elle songeait à toutes ces perspectives nouvelles, Madame Lasserre s’était levée et insistait :
– Vous irez au rendez-vous que j’ai pris soin de prendre pour vous auprès de Madame Lacomet, la responsable de Voyages 2000. Je compte sur les résultats de votre entretien le plus tôt possible.
Jane s’inquiéta et son cœur battit plus fort.
– Mais, Madame, Monsieur Leblanc doit m’appeler dès demain matin à 9 heures. Que lui dirai-je ?
– La vérité, mon petit. Vous lui demanderez de bien vouloir patienter jusqu’au soir, vous lui direz que vous avez une proposition importante e

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