Infiltrée

Mady Flynn

Description

Accepter un deal pour ne pas sombrer dans la pauvreté. Check.

S'infiltrer chez deux colocs, magnats de l'informatique. Loading...

Tomber... amoureuse... Warning !

En acceptant de s'infiltrer chez Alexander Miles, Harper est bien décidée à mener sa mission à bien. Après tout, dérober un ordinateur ne devrait pas trop lui poser de problème... Surtout quand on vole pour manger depuis des années.

Le deal est clair : un simple piratage contre des études à Yale, nourrie, blanchie et logée !

Mais, en devenant agent double, Harper, jeune femme inexpérimentée, n'avait pas prévu de tomber sous le charme de Will, coloc' d'Alexander, tout en étant étrangement attirée par le second...

Et si sa mission s'avérait bien plus compliquée et dangereuse que prévue ?

Sujets

• Littérature
• Amour
• Fiction
• Désir
• Érotisme
• Suspense
• DEAL
• Romance
• Passion
• Époque contemporaine
• Campus
• Amour interdit
• Suspenso
• Pasión (película de 1982)

Informations

• Publié par: Butterfly EDITIONS SAS
• Date de parution: 13 juillet 2020
• Nombre de lectures: 115
• EAN13: 9782376523130
• Langue: Français

Extrait

Mady Flynn
Infiltrée



ISBN : 978-2-37652-313-0
Titre de l'édition originale : Infiltrée
Copyright © Butterfly Editions 2020

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Couverture © Kryss - Shutterstock
Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-313-0
Dépôt Légal : juin 2020
0612202021356
Internet : butterfly-editions.com
[e-mail]

Infiltrée Prologue Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Chapitre 13 Chapitre 14 Chapitre 15 Chapitre 16 Chapitre 17 Chapitre 18 Chapitre 19 Chapitre 20 Chapitre 21 Chapitre 22 Chapitre 23 Chapitre 24 Chapitre 25 Chapitre 26 Chapitre 27 Chapitre 28 Chapitre 29 Chapitre 30 Chapitre 31 Chapitre 32 Chapitre 33 Chapitre 34 Chapitre 35 Chapitre 36 Chapitre 37 Chapitre 38 Chapitre 39 Chapitre 40 Épilogue
Prologue


Dans l’ombre de ce début de soirée, il est magnifique. Il reste stoïque, légèrement hagard, posant sur moi ses immenses yeux verts comme s’il me voyait pour la première fois, ce qui est un peu le cas quand on y pense. De fil en aiguille, notre histoire nous a conduits jusqu’ici, où elle se termine.
— Tout ce qu’on a vécu… commence-t-il ?
Tout était faux. Du spectacle jusqu’à ce que je me prenne au jeu et que je perde la partie, emportée par trop d’adrénaline et une prise de risques qui m’a menée au-delà de tout contrôle.
Tout ce que l’on m’offrait pour lui mentir et le manipuler, il me l’a donné au centuple, et c’est ainsi que je le remercie, en pointant une arme sur lui.
Ses cheveux blonds coupés en brosse, coiffure sophistiquée et sauvage, ont été aplatis par la pluie, puis balayés par le vent.
— Tu n’es pas Alie.
— Non, suis-je bien forcée d’avouer. Je m’appelle Harper.
Une once d’honnêteté ne va pas le tuer avant de mourir…
Il fait un pas en avant et j’agite l’arme en criant :
— N’avance pas, lui ordonné-je.
— C’est ridicule, il doit bien y avoir une autre solution. Laisse-moi t’aider.
— Si tu veux m’aider, alors ne bouge pas.
Déjà que les larmes me brouillent la vue, je ne suis plus sûre de pouvoir tirer. Je ne veux pas viser son cœur. C’est le mien que cette balle touchera, brisera. Dans quelques minutes, mon bonheur s’éteindra comme la flamme soufflée d’une bougie.
Je dois respirer profondément, laisser échapper des perles salées qui glissent sur mes joues et garder les yeux fermés plusieurs secondes pour revenir plus forte et me concentrer à nouveau. C’est mon regard plongé dans le sien que je souffle du bout des lèvres :
— Je suis désolée.
— Je ne comprends rien, m’avoue-t-il.
— Ce n’est pas ta faute. Tu n’y es pour rien.
Je me suis servi de lui. Il n’avait strictement rien demandé, il m’a accordé sa confiance pleine et entière dès notre première rencontre.
L’arme pèse si lourd que mon épaule commence à me faire souffrir. Je n’arrive pas à me résoudre à appuyer sur la détente. C’est trop dur lorsque je songe à tout ce que je vais perdre en cette simple, si rapide et si impardonnable action. Pas seulement lui, pas seulement Will, pas seulement ce jeune homme au cœur si pur. Je vais devoir oublier mes rêves, mes espoirs, mes projets, et cette qualité de vie à laquelle je me suis, bien malgré moi, naturellement habituée. Le confort, l’assurance. Se sentir à l’abri des problèmes et de la saisie d’une maison, par exemple.
Will résume parfaitement la situation :
— Alors, tout ça n’était que du vent.
Oui. Les vêtements que je porte, les bijoux, le luxe dans lequel j’évoluais, ce train de vie que j’ai fugitivement pu toucher du doigt.
Je me déteste d’avoir dû jouer aussi longtemps la comédie, mais me console que ce soit enfin sur le point de se terminer. Les effluves de son parfum me chatouillent le nez et me retournent le cœur. Au diable le champagne et les voyages en Italie, c’est de sentir son regard sur moi au moment où j’ouvrais les yeux qui va me manquer le plus. Quand, depuis des années, je m’étais habituée à m’éveiller avec une peur atroce accrochée au ventre, à ses côtés, j’ai tout oublié. Will m’a ouvert les portes d’une toute nouvelle existence. En chemin, j’ai seulement oublié que ce n’était pas ma vie. Et que toute cette histoire n’était que temporaire.
— Tu... tu ne penses pas sérieusement à me tirer dessus ?
— Et pourquoi pas ?
— Mais... parce qu’on s’aime, enfin !
J’ai un sourire triste en secouant la tête. C’est un sentiment qui m’a toujours été étranger. Je n’ai pas exactement grandi dans un foyer chaleureux prônant l’amour, la tolérance et la bienveillance. Une arme braquée sur lui, Will pense qu’il est encore temps de tout arranger. S’il savait comme je suis allée trop loin… Aucun retour ne sera jamais possible. Même si, par le plus grand des miracles, il arrivait à me pardonner tous mes mensonges, ça ne serait qu’un seul problème d’une longue, très longue, trop longue liste.
Je réalise seulement maintenant que j’avais une vie bien rangée avant que mon cœur ne commence à faire des siennes. Je me suis entêtée, attardée près de lui par pur égoïsme. Je savais dès le début quel était mon objectif et quelle serait ma récompense.
Alors pourquoi suis-je restée ?
Et pourquoi est-ce que j’hésite autant ce soir ?
Pourquoi cela me fend-il le cœur de savoir que mon regard ne croisera plus jamais le sien ?
Je sursaute lorsqu’il esquisse un pas en avant dans le but d’attraper mon arme, terminée par un silencieux artisanal. Si je n’ose pas tirer maintenant, quelqu’un d’autre s’en chargera et cette personne-là ne ratera pas sa cible comme je m’apprête à le feindre.
— Et le bébé ? tente-t-il comme pour gagner du temps.
Voilà un point qui devrait l’éclairer sur ma nature profondément sombre. Je fronce les sourcils et réponds plus sèchement que prévu :
— Il n’y a jamais eu de bébé.
Ses lèvres s’entrouvrent et laissent échapper une plainte. C’est la première fois que je bénis le ciel de ne pas avoir une taille de guêpe. Ainsi, j’ai pu faire croire à tout le monde que j’étais enceinte depuis presque trois mois.
Avant qu’il n’essaie encore d’avancer, de s’approcher, j’inspire... et tire. Alors que le son résonne très légèrement, je ferme les yeux et mords furieusement ma lèvre inférieure à en avoir le goût du sang sur la langue. J’ai volontairement visé juste au-dessus de sa poche de poitrine. Will est toujours si élégamment vêtu que même dans le noir, la marque Hilfiger de sa chemise m’a servi de point de repère. Il s’effondre et tombe en arrière, une balle dans le corps. Tant mieux, elle fera compression et il n’y aura pas d’hémorragie. Nous sommes en ville, les secours arriveront en moins de cinq minutes. Juste le temps pour moi de disparaître, de sa vue et de sa vie.
Il a les yeux écarquillés lorsque je me dresse au-dessus de lui.
— Tu vivras, lui soufflé-je froidement.
Ce qui contraste sauvagement avec mes joues rougies par les larmes et mes yeux encore brillants. Il tente de lever un bras vers moi, mais en tant que gaucher, il réalise seulement maintenant qu’il vient de prendre une balle dans l’épaule.
— Je... t’aime, balbutie-t-il.
Puis, les convulsions s’installent. Son corps entre en état de choc. Il serait très mal venu de lui répondre alors que je viens de lui tirer dessus. Je me contente de cueillir une larme sur sa joue.
Je n’ai pas pour habitude de rater mes tirs. Mes cibles ne sont pas censées se relever, mais je n’ai pas choisi celle-ci. On m’a imposé un choix : cR