Jardin et amours
276 pages
Français

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Description

« “Je ne suis pas ta fille ! Christophe n'est pas mon frère ! Papa n'est pas papa !” Christophe fit asseoir Évelyne sur une chaise ; Évelyne, au visage pâle, encore incrédule, sa main cherchant où s'accrocher pour combattre son étourdissement, un vertige. Elle trouva le bras de Christophe sur son épaule, la main dans ses cheveux. Jeanne l'appela doucement : “Évelyne, tu es ma fille, tu seras toujours ma fille et celle de papa. Odile est et sera toujours ma petite fille.” Elle n'avait pas mêlé Christophe à l'histoire ; Jeanne avait compris depuis longtemps que les liens qui unissaient ses deux enfants étaient autre chose qu'un amour entre un frère et une sœur ; elle avait veillé du mieux possible à ce que cette attache restât platonique, s'inquiétait quand Évelyne se fichait éperdument de se montrer toute nue devant Christophe. » Passion, secret de famille, couples, agression... Jardin et amours nous entraîne dans une spirale émotionnelle à la fois saisissante et excitante ! Par son écriture subtile et pleine de sensibilité, René Bard signe là un roman fort où l'amour et l'imprévu sont de mise !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 novembre 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342057805
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jardin et amours
René Bard
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Jardin et amours

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
1
Clémence était orpheline : ni père ni mère. Jean, lui aussi, n’avait plus de parents, d’une certaine façon, car ceux-ci n’avaient jamais accepté que leurs fils, Jean, fréquentât Clémence dont il se disait dans le village que la mère avait accordé ses faveurs à des soldats ; le père avait alors disparu, et la rumeur, les mauvaises langues insinuaient que c’était quand il avait appris que sa femme le trompait. Jean, mis au courant, avait décidé sans longtemps réfléchir, de ne jamais aborder le problème avec Clémence, Clémence qu’il aimait : si elle le désirait, si elle en ressentait le besoin, peut-être le ferait-elle, mais ça n’arriva jamais. Quelques jours après le mariage, il l’avait surprise en pleurs quand elle avait appris sa stérilité. Il l’avait serrée dans ses bras, lui avait demandé : « Pleures-tu ta maman ? » La tête dans le creux de l’épaule de son mari, elle avait approuvé en hochant la tête. Il avait ajouté : « Veux-tu que nous adoptions un enfant ? » Clémence avait refusé en expliquant : « Je ne veux m’occuper que de toi, je n’aime que toi. » Obstinés dans leur opinion, les parents de Jean, surtout le père, ne voulurent pas accepter Clémence, même quand elle devint l’épouse de leur fils. Jean, de son côté, avait refusé d’accompagner ses parents lorsque ceux-ci partirent pour l’Afrique où le père avait obtenu un poste dans l’Administration française. Tous ces évènements eurent lieu en l’espace de quelques jours : le décès de la maman, le mariage auquel firent défaut les parents de Jean : le père n’avait pas voulu revoir son fils et la maman s’était contentée de pleurer. Pour couronner le tout, une lettre était arrivée, un courrier notarié à l’adresse de Clémence suivie de son nom de jeune fille. Elle le parcourut et tendit la feuille à son mari, lors du repas de midi. Il lut puis rendit la lettre à Clémence en disant :
« C’est toi qui décides.
— Oh ! non, c’est nous, tous les deux, après avoir réfléchi. »
Elle s’était rapprochée de Jean, s’était assise sur ses genoux. Jean revit alors, à quelques centimètres de lui, un beau visage, parfait même ; si on lui avait demandé pourquoi il trouvait le visage de Clémence « parfait », il aurait répondu sans jouer : « Parce que ! », une excellente réponse ce « parce que » ! Elle lui évitait de chercher des mots, des phrases qui n’auraient pas, d’ailleurs, apporté une quelconque explication. Car il savait, au fond de lui-même, qu’il n’y en avait pas. Le visage était parfait, c’est tout. Il glissa sa main sous la chemisette de Clémence, releva le soutien-gorge et engloba dans sa main un sein adorable. En général, Clémence acceptait ce genre de privautés, mais ce ne fut pas le cas, car, lui dit-elle, en chassant d’un coup d’épaule la main coquine : « Nous avons autre chose d’important à faire.
— Pourquoi ? Te caresser n’est pas important ? » répliqua-t-il.
La répartie vint, Clémence l’embrassa fougueusement. C’était donc Jean, qui avait gagné cette millième attrapade.
La lettre informait Clémence que le frère de sa mère, Raymond Revaut, cet homme inconnu, était décédé et que le testament confié au notaire rendait Clémence héritière des biens de cet oncle, mais sous une condition que devait lui faire connaître le notaire, de vive voix, en présence d’autres personnes. Un long moment de silence puis Clémence décida, l’œil interrogateur :
« Il nous faut rendre visite à ce notaire, bien qu’il habite loin d’ici, dans le sud du pays.
— Un voyage de noces que nous n’avons pas encore fait » s’amusa Jean.
Clémence le remercia en le fixant de ses yeux souriants, prit sa main et la posa sur sa poitrine. Clémence avertit le notaire, et, deux jours plus tard, ce fut le départ par le train. Durant le voyage qui s’effectua en grande partie de nuit, il ne fut pas question du notaire, mais d’un voyage de noces, seulement entravé par la présence constante de voyageurs dans le compartiment. Ravi, Jean entendit Clémence lui murmurer à l’oreille : « Je me vengerai quand nous serons seuls tous les deux ! » Ce qui n’arriva pas jusqu’à la ville où officiait le notaire. Le clerc fut chargé de les guider, accompagné d’un employé municipal, pour la visite de l’héritage, comme disait Clémence : une vaste propriété composée de jardins et de bois. Trois grosses journées furent nécessaires tant les terrains étaient étendus et tant Jean se montra pointilleux. Lors de l’après-midi du troisième jour, la visite était achevée et le clerc leur fit savoir que le notaire les rencontrerait à partir de 16 heures. Lorsque Clémence et Jean se présentèrent, il y avait déjà dans le bureau une dame et une jeune fille. Le notaire fit les présentations. Ce fut rapide pour Clémence Revaut et Jean Dalong, plus long ensuite, quand il fut question du propriétaire du bien, Raymond Revaut, l’oncle de Clémence : il avait passé le temps de la guerre à l’étranger, s’était enrichi, avait acquis la propriété et fait la connaissance de Marie Junot, déjà maman d’une fillette, Claire maintenant une jeune fille, assise à côté de sa mère. Raymond et Marie vécurent ensemble sans qu’il fût question de mariage ou d’adoption de la gamine. Outre la propriété, l’héritage comprenait une forte somme d’argent : la moitié reviendrait à Marie, l’autre à Clémence, une partie de cette dernière part destinée à subvenir aux besoins de Claire, si cela s’avérait nécessaire. Approuvé par Jean, Clémence acquiesça. Depuis un moment, elle regardait Claire ; elle lui adressa un sourire que Claire lui rendit plusieurs fois jusqu’à la fin de la séance. Enchantée par ces beaux sourires d’yeux presque aussi blonds que la chevelure, par un visage à la peau fraîche qui avait peine à perdre les traces de l’enfance, Clémence fut conquise par la demoiselle. Elle rapprocha sa chaise de celle de Claire et entreprit avec elle une conversation à voix basse, semblant se désintéresser des propos du notaire – Jean était là – Marie accepta ces apartés entre sa fille et Clémence : elle savait que sa fille la tiendrait au courant.
Un mois plus tard, Clémence et Jean emménageaient dans leur nouvelle demeure. En quelques petites années, Jean et Clémence se transformèrent en maraîchers, Jean en cultivateur, Clémence tenait un étal avec Judith qu’elle avait embauchée, un étal construit par Jean en bord de route. L’éventaire fut bientôt connu pour la qualité des produits et aussi pour l’amabilité de la patronne. Le notaire tenait Clémence au courant des dépenses de la jeune fille et Clémence, incapable de les juger, faisait confirmer au notaire, considérant tout de même ces dépenses comme peu élevées. Elle ignorait que la jeune fille se faisait aider par sa mère quand le besoin s’en faisait sentir. Cette ignorance ne dura pas longtemps, car Claire, le lui fit savoir incidemment ce qui aurait dû demeurer un secret, le courrier régulier entre Claire et Clémence entraînait une telle familiarité, qu’il n’y avait plus rien de confidentiel entre les deux femmes. Clémence connut même le premier flirt de mademoiselle Claire, flirt vite fini, car écrivait la demoiselle, « il a osé m’embrasser sur la bouche sans m’avertir ! » Cette note fit rire Clémence, Jean n’avait jamais osé pareil sans-gêne, elle avait attendu impatiemment un baiser sur la bouche !
Notre couple d’agriculteurs entretenait toujours une correspondance régulière avec François Hutin et sa famille. Aussi Clémence ne fut-elle qu’à moitié étonnée quand une dernière lettre lui apprit que François déménageait : il avait enfin trouvé une armurerie à acheter dans une ville située à quelque 150 km de la propriété de Clémence. Ni Jean ni François ne purent se rencontrer, les retrouvailles étant sans cesse retardées, en particulier lorsque Évelyne se retrouva enceinte, elle avait à peine 17 ans. La première fois où François et Jean se revirent, ce fut lorsque François accompagna son fils Christophe chez Clémence et Jean.
 
2
La veille au soir, son père lui avait dit : « Christophe, demain, nous partons de bonne heure. » Au matin, sa maman l’aida à remplir les sacoches de la bicyclette avec tout un tas de vêtements et, devant, derrière, les quatre sacoches furent bourrées à ras bord. Christophe arriva à caser sur le porte-bagages quelques livres qu’il aimait lire et relire.
Les premiers rayons de soleil illuminaient de jaune le faîte des montagnes, alors que l’aube peinait à se débarrasser, dans les vallées, du noir ; ce début de printemps avait difficilement chassé un hiver long et rigoureux. Mais, ces jours de mi-avril étaient beaux et la route sur laquelle roulaient maintenant Christophe et son père longeait des vergers, essentiellement des cerisiers dont les premières fleurs blanches décoraient la rivière qui courait en contrebas. Christophe avait déjà emprunté cette route pour aller pêcher le goujon ou cueillir les cerises, en compagnie d’Évelyne, sa sœur. Quand tous deux s’apprêtaient à se rendre aux vergers, la maman y allait d’ultimes recommandations à son fils : « Surveille ta sœur, les garçons vont lui tourner autour. » Il est vrai que sa sœur était superbe. Un jour, il l’avait surprise dans la salle de bain alors qu’elle avait oublié de fermer la porte à clé. Elle sortait de la baignoire. Christophe avait connu de

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