Je me souviens de Pemberley
296 pages
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Je me souviens de Pemberley , livre ebook

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Description

Les héros iconiques de Jane Austen vivent ici une histoire qui va les confronter à des événements politiques et sociaux ayant marqué le début du 19e siècle en Angleterre. Tandis qu’Elizabeth doit faire face à une trahison qui risque d’anéantir sa famille, Fitzwilliam Darcy, de son côté, doit agir pour sauver sa jeune sœur du déshonneur. Tous les deux victimes des manœuvres de Wickham, le maître chanteur, ils vont connaître, pour l’une la misère des bas-fonds de Londres et la paille des cachots, pour l’autre, la violence d’une mission périlleuse qui ne le laissera pas indemne. Le gentleman sait-il que Miss Bennet n’est pas indifférente à son charme ? Par maladresse, ne risque-t-il pas de laisser passer sa chance de se lier à celle qui l’a séduit dès leur première rencontre ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 août 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414238835
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-23881-1

© Edilivre, 2019
Je me souviens de Pemberley

Je me souviens de mes sorties à cheval tôt le matin, du bruit sourd des sabots sur la terre des sentiers mouillés.
Mes journées à Pemberley commençaient souvent ainsi.
Je ne mesurais pas ma chance à cette époque. Pourquoi l’aurais-je fait ? J’étais riche et en bonne santé. Au prix de journées harassantes, je m’acquittais de mes devoirs de maître d’un vaste domaine que trois générations de Darcy avaient fait prospérer.
Mon grand-père n’avait pas choisi par hasard l’emplacement où fut construite sa résidence ; le sol de cette partie du Derbyshire est riche en fer et en installant son domaine à proximité d’un minerai, il s’assurait une source de revenus non négligeable.
Mon père, lorsqu’il reprit la direction des affaires, fit édifier des hauts fourneaux qui permettraient de raffiner sur place, après extraction, le fameux minerai.
À mon tour, je me consacrais avec zèle à cette activité de maître de forge qui m’amenait à négocier de juteux contrats avec l’étranger et à voyager souvent.
L’activité agricole était également d’un très bon rapport, les fermes dirigées par d’excellents métayers remplissaient les greniers et faisaient tourner les roues des moulins.
Pemberley bénéficiait d’une solide réputation, aussi bien du point de vue de sa magnificence que par sa rentabilité exemplaire.
Depuis la mort de notre père, j’étais le tuteur de ma jeune sœur Georgiana de douze ans ma cadette. Je veillais avec rigidité sur son éducation, ayant à cœur de lui choisir les meilleurs maîtres afin qu’elle devienne une jeune femme accomplie. Il fallait qu’elle soit capable, plus tard, de représenter notre nom dignement tout comme je m’y appliquais moi-même chaque jour.
Mon miroir me renvoyait l’image d’un homme élégant, gentleman séduisant et convoité. Ma place dans la société était des plus enviables.
Le Roi George lui-même me faisait l’honneur et l’amitié de me consulter sur des problèmes qu’il estimait pouvoir être résolus par mon expérience dans des domaines tels que le commerce ou l’économie rurale.
Une rente annuelle de dix mille livres attirait les mères de jeunes filles à marier comme des mouches autour d’un pot de confiture. Les efforts qu’elles déployaient pour me prendre dans leurs filets ne méritaient certes pas le peu d’intérêt que je portais à leur chère progéniture.
J’étais conscient de mon succès auprès des femmes, mais je les dédaignais la plupart du temps ; je craignais par-dessus tout de tomber dans le piège d’un mariage prématuré que je pourrais regretter pour le reste de mes jours.
Je n’envisageais pas une union avant une dizaine d’années, estimant qu’après l’âge de quarante ans j’aurai réalisé mes projets de voyages et que ma situation serait tout à fait établie. Mes affaires m’amenaient à séjourner fréquemment en France et j’en profitais pour vivre des aventures occasionnelles en toute discrétion et sans état d’âme.
Cela me suffisait, l’amour n’avait aucune place dans ma vie. J’étais fier de pouvoir me vanter de garder la tête froide en toutes circonstances et jaugeais avec mépris ceux qui prédisaient que je tomberai fatalement un jour sous les flèches de Cupidon.
Mon aspect sévère avait déjà découragé plus d’une demoiselle et je regardais avec amusement mon ami Charles Bingley faire le joli cœur auprès des dames, et tomber amoureux plus souvent qu’à son tour.
Mais tout cela appartient au passé… Au moment où je dicte ces lignes à mon fidèle Martin, ma vie a radicalement changé.
J’ai perdu la vue depuis peu…
Je me souviens de Pemberley lorsque j’étais voyant et je me souviens des événements qui m’ont conduit aux pires jours de ma vie.
Première partie Les contrariétés d’un gentleman
FITZWILLIAM DARCY
PEMBERLEY AUTOMNE 1814
Chapitre 1
« À l’époque mes jugements étaient rarement bienveillants et souvent sans appel ».
En ce début d’automne de l’année 1814, je suis heureux de retrouver mon domaine. Après un été jalonné d’invitations et de déplacements mondains, j’aspire à retrouver la tranquillité de Pemberley et je suis impatient de reprendre mes activités de landlord.
À peine arrivé chez moi, je comprends que mes projets de me poser enfin vont être contrariés. Par courrier, mon ami Bingley qui s’est mis en tête d’acheter une propriété dans le Hertfordshire, me prie de l’accompagner pour la visiter avant de s’engager. La récente fortune des Bingley n’a pas encore permis à la famille d’acquérir un domaine en province.
Nous avons le même âge Charles et moi et fréquentons le même club. Je ne sais ce qui nous rapproche car il est évident que nos caractères sont opposés. J’apprécie sa bonne humeur constante, son naturel franc et ouvert et cette façon qu’il a d’être à l’aise avec les inconnus qui lui accordent très vite leur sympathie.
J’avoue avoir pensé qu’il ferait un époux convenable pour Georgiana, mais je me suis ravisé finalement, toute décision sur ce sujet est encore prématurée. Ma sœur manque de maturité et je ne suis pas prêt à la laisser s’éloigner.
Après avoir pris connaissance du courrier de mon ami, je décide de reprendre la route dès le lendemain matin pour le rejoindre à Londres en remettant à plus tard mes bonnes résolutions.
Nous ferons le trajet à cheval jusqu’à Netherfield, nom de ce qui sera peut-être son futur domaine.
L’affaire est rondement menée, la bâtisse relativement récente est en bon état, les dépendances et les alentours forment un ensemble correct qui ne nécessitera que peu d’aménagements. Bingley est heureux comme un enfant qui découvre un nouveau jouet.
Après la visite des lieux nous décidons de ne rentrer à Londres que le lendemain, une pluie battante et continue nous obligeant à laisser les chevaux dans l’écurie de l’auberge de Meryton, le village voisin où nous passerons la nuit.
Au cours du dîner, nous attirons la curiosité des quelques buveurs présents ce soir-là. Je me dis que les habitants de cette région doivent être assez rustres ; à l’époque mes jugements étaient rarement bienveillants et souvent sans appel.
Au fond de l’auberge sont attablés quatre soldats de la milice qui parlent et rient bruyamment. Bingley m’informe de la présence d’un campement militaire à proximité de Meryton. L’un des hommes attire mon attention car il est plus agité que ses compagnons et lorsqu’il se tourne vers moi et que nos regards se croisent, je ne peux dire lequel de nous deux est le plus surpris.
Wickham ! Il me vient une nausée au creux de l’estomac.
George Wickham était le fils de l’intendant de notre domaine de Pemberley, nous avons grandi ensemble. Lorsque son fidèle régisseur mourut, mon père qui était attaché à George le coucha sur son testament afin qu’il entre, à sa majorité, en possession d’une cure de notre domaine d’un excellent rapport*. Après la mort de mon père, le jeune homme refusa la cure en demandant une compensation en argent, arguant qu’il préférait se consacrer à une vocation subite pour la vie militaire. Il abandonna alors définitivement les projets d’église que son protecteur avait formés pour lui.
Depuis longtemps je savais que la conduite de Wickham n’était pas exemplaire, qu’il était joueur, et sans scrupule lorsqu’il s’agissait de séduire les femmes.
Nous avions commencé les mêmes études mais il fut renvoyé de notre école, son comportement ayant été jugé contraire à celui d’un futur gentleman.
J’avais été le témoin de ses frasques sans en parler à mon père pour ne pas le peiner. À cette époque le pauvre homme se battait contre la maladie qui devait l’emporter et je ne voulais pas ajouter à ses tourments.
Après qu’il eût touché son dû, je pensais ne plus avoir affaire à George mais il revint me harceler régulièrement se plaignant d’avoir été floué et m’accusant d’avoir sous-estimé la valeur de la cure. Par la suite, il essaya souvent d’obtenir un supplément d’argent mais se confronta toujours à mes refus catégoriques.
Sur les conseils de notre médecin, j’ai envoyé dans le courant de l’été ma jeune sœur Georgiana passer quelques jours à Ramsgate, petite ville balnéaire du sud-est de notre pays. Le vieux praticien estimait que l’air de la mer lui ferait du bien, l’adolescente présentant selon lui quelques signes d’anémie.
Elle est donc partie accompagnée d’une gouvernante nouvellement engagée qui m’avait parue tout à fait compétente ; il s’avéra finalement que Mrs Young connaissait bien Wickham, lequel comptait sur sa complicité pour l’aider à enlever ma sœur après l’avoir séduite. Quand elle jugea le moment venu, celle que je croyais être une honnête femme fit venir son complice et il œuvra pour arriver à ses fins.
George savait qu’à quinze ans une jeune fille a la tête pleine de romances et quelques belles paroles suffirent pour que celui qui connaissait ma sœur depuis sa prime enfance voit son projet de séduction aboutir.
Un étrange pressentiment me poussa à me rendre à Ramsgate au moment même où Wickham pouvait penser avoir mené à bien son projet. Cette heureuse intuition me permit de surprendre le couple quelques heures avant son départ pour l’Écosse. Georgiana ne fit aucune difficulté pour se rendre à mes raisons, lorsque, hors de moi, je lui ordonnais d’aller m’attendre dans la berline. Je me souviens même avoir ressenti son soulagement en me voyant arriver.
Mrs Young fut renvoyée sur le champ sans certificat.
Mais à mon grand regret, la forfaiture de Wickham resterait impunie car je ne pouvais le provoquer en duel sans risquer d’entacher l’honneur de ma sœur. Il le savait et reçut mes reproches avec un rictus amusé.
Cette malheureuse aventure a laissé Georgiana meurtrie. Il me semble que c’est à

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