Jeune éditrice tourmentée cherche chat pour vivre mieux
104 pages
Français

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Jeune éditrice tourmentée cherche chat pour vivre mieux , livre ebook

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Description

Sommaire Titre Chapitre 1 Chapitre 2 La ronronthérapie, qu'est-ce que c'est ? Chapitre 3 Évacuer les tensions en vous étirant Lâchez prise Chapitre 4 Relaxez-vous Prenez le temps de la contemplation Dormez sur vos deux oreilles Prenez soin de vous Chapitre 5 Ouvrez-vous au monde Nourrissez-vous comme un fin gourmet Méditez en pleine conscience Chapitre 6 Chapitre 7 Faites du yoga avec ou sans votre chat Chapitre 8 Chapitre 9 Jouez Offrez avec plaisir Chapitre 10 Chapitre 11 Des mêmes autrices Collection Copyright Chapitre 1 Lundi « Désolée, je suis à... ... la bourre. » Une fois de plus, je suis grillée par le mode prédictif de mon Nifoune. C’est toujours un peu vexant de découvrir que : 1. ton téléphone te connaît si bien, 2. tu es si prévisible. J’envoie mon SMS à Sam, qui a l’habitude d’en recevoir un du même acabit tous les soirs sur le coup des 20 h 30. Quand on me pose la question, je dis toujours que je suis quelqu’un de ponctuel. C’est vrai, je suis ponctuelle. J’aime bien arriver à l’heure. Après, c’est pas forcément de ma faute si les réunions s’éternisent, les auteurs sont bavards, les bus sont coincés dans les bouchons… D’aucuns pourraient rétorquer qu’il suffit de prévoir une petite marge pour être à l’heure. Ces d’aucuns-là ne travaillent pas dans l’édition à Paris, je pense.

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Informations

Publié par
Date de parution 09 septembre 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782810436224
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Titre
Chapitre 1
Chapitre 2
La ronronthérapie, qu'est-ce que c'est ?
Chapitre 3
Évacuer les tensions en vous étirant
Lâchez prise
Chapitre 4
Relaxez-vous
Prenez le temps de la contemplation
Dormez sur vos deux oreilles
Prenez soin de vous
Chapitre 5
Ouvrez-vous au monde
Nourrissez-vous comme un fin gourmet
Méditez en pleine conscience
Chapitre 6
Chapitre 7
Faites du yoga avec ou sans votre chat
Chapitre 8
Chapitre 9
Jouez
Offrez avec plaisir
Chapitre 10
Chapitre 11
Des mêmes autrices
Collection
Copyright
Chapitre 1
Lundi
« Désolée, je suis à...
... la bourre. »
Une fois de plus, je suis grillée par le mode prédictif de mon Nifoune. C’est toujours un peu vexant de découvrir que : 1. ton téléphone te connaît si bien, 2. tu es si prévisible. J’envoie mon SMS à Sam, qui a l’habitude d’en recevoir un du même acabit tous les soirs sur le coup des 20 h 30. Quand on me pose la question, je dis toujours que je suis quelqu’un de ponctuel. C’est vrai, je suis ponctuelle. J’aime bien arriver à l’heure. Après, c’est pas forcément de ma faute si les réunions s’éternisent, les auteurs sont bavards, les bus sont coincés dans les bouchons… D’aucuns pourraient rétorquer qu’il suffit de prévoir une petite marge pour être à l’heure. Ces d’aucuns-là ne travaillent pas dans l’édition à Paris, je pense.
Quand les gens me parlent de mon travail, je vois bien qu’ils imaginent le monde de l’édition façon Gaston Gallimard tirant sur sa pipe, où nous passerions notre temps à converser les uns avec les autres en sirotant des whiskys vingt-cinq ans d’âge, boulevard Saint-Germain, dans des bureaux haussmanniens dotés de moulures fleuries. Comme je n’aime pas briser les rêves, je ne leur dis pas qu’on court tous comme des canards décapités dans une tour de banlieue que l’architecte a eu l’idée de génie de scinder en quatre espaces – « de vie, de réflexion, de production et de coworking » –, sans oublier un puits de lumière et des « meetings points », afin de « favoriser la synergie entre les équipes ». Autant dire un machin labyrinthique où, après cinq ans d’activité, je me perds encore en allant à la compta. Les architectes qui créent des bureaux, je pense qu’ils ne fument pas que des cigarettes. À leur décharge, peut-être qu’ils n’ont pas été bien briefés. Mais partir du principe « zéro papier » pour une maison d’édition… et ne pas nous mettre de poubelles ni d’espaces de rangement dans les bureaux… Sérieux ? Résultat, chacun s’est fabriqué sa propre poubelle avec les moyens du bord (en général un carton perdu) et pose ses monceaux de documents où il le peut, et souvent sur la moquette. C’est dire si l’esprit germanopratin en prend un coup sur la perruque.
Je fais une quatrième pile d’épreuves remplies de post-it et d’annotations au pied de mon fauteuil. Je verrai ça demain. J’entame ma routine du soir avant de partir : je reporte tout ce que je n’ai pas eu le temps de faire de ma « To-do list » du jour sur celle de demain. Aujourd’hui, ça ne représente qu’un tiers, ce n’est pas si mal.
Après trois quarts d’heure d’incarcérations puis de désincarcérations successives dans le métro, j’arrive enfin à la maison. Sam est vautré sur le canapé avec notre chat Modiano, il regarde la série du moment, qu’on devait voir ensemble. Ça me fait un petit pincement au cœur, mais je ne peux pas lui en vouloir, vu le peu de temps dont je dispose à la maison.
« Bonjour chéri !
– ’jour…
– Ça va ? Tu as mangé ?
– Ouais, j’ai grignoté un truc devant la télé.
– Ah OK.
– Tu viens ?
– T’en es à quel épisode ?
– Trois.
– Ah. Bon, ben je vais dans la cuisine alors, je veux pas me spoiler.
– Comme si tu pensais vraiment avoir le temps de rattraper plus tard…
– Quoi ?
– Non, non, rien. »
Bienbienbien. Ambiance. Même Modiano me fait la tête. Il a dû avoir ses croquettes, il ne voit même pas l’intérêt de m’accueillir, du coup. Ce chat est quand même sacrément gonflé, vu que c’est moi qui l’ai littéralement sorti du caniveau. Ingrat.
 
Tiens, voilà l’humaine. Je me lève ? Mmm, je sais pas si ça vaut le coup ? Je suis bien, là, sur le ventre de l’humain. Je verrai plus tard.
 
Je m’installe dans la cuisine et pendant que le micro-ondes ronronne (lui), j’envoie un message à Chloé, Julie et Élodie pour organiser notre prochaine soirée. Je n’en reviens pas qu’on soit obligées de faire un Doodle pour caler une date de soirée entre copines. Entre celle qui a répète de chorale, celle qui doit avoir le OK de la baby-sitter avant toute prise de décision et celle qui va à la gym un jour sur deux, c’est chaud. Sans parler de mes propres contraintes : pouvant difficilement être quelque part avant 21 h 30, il faut qu’on se trouve un point de chute sur ma ligne de métro… Par miracle, nous trouvons un créneau dans la semaine. Cool, y’a du mojito dans l’air. Bon, ça c’est fait. Je vais relire les épreuves du livre de cuisine vegan qui doit partir chez l’imprimeur vendredi en mangeant ma barquette de hachis parmentier surgelé dans la cuisine. On repassera pour le glamour du monde de l’édition.

Mardi
Métro, boulot, métro. Sam sur le canapé, Modiano me jette un œil interrogateur mais ne vient pas m’accueillir pour autant.
 
Allez, cette fois je me lève pour lui dire bonjour. Je m’étire un petit coup et j’y vais. Argl ! Mais elle bouge beaucoup trop vite ! Et puis elle fait du bruit en marchant. Et toutes ses feuilles qui tombent… Trop tard, elle est partie se cacher dans la petite pièce où les humains font leurs besoins. Bon, je me recouche.
 
Faut dire que j’ai déboulé à la maison comme une furie, échevelée, en me précipitant vers les toilettes.

Mercredi
Métro, boulot, métro. Sam sur le canapé. Modiano n’ouvre même pas un œil. Je bosse dans la cuisine, et quand je vais rejoindre Sam au lit, il dort déjà. Super.

Jeudi
Limite si on ne me souhaite pas « bon après-midi » quand je pars à 18 h 30 pour retrouver les copines. Le pire, c’est que je suis déjà à la bourre. Partir à 18 h 30 d’Issy-les-Moulineaux en espérant être à 19 heures à Belleville, j’avoue que c’est un peu optimiste. C’est beaucoup plus tôt que d’habitude !
« Salut les filles ! je souffle dans un râle d’agonie en arrivant au bar. Vous me rappelez pourquoi on se retrouve à l’autre bout du monde ?
– Parce que Julie avait envie de manger chinois ! me répond Chloé en gobelotant un spritz.
– Vous avez déjà commandé à boire ?
– Ben oui, t’as vu l’heure ?
– Hé, ça va, je suis pas si en retard que ça ! On va pas se coucher comme les poules, non plus !
– Mais ma chérie, ma baby-sitter est en pleine période d’exams, je ne peux pas rentrer trop tard, tu sais. » Résultat, je me retrouve à siffler mon mojito à toute vitesse avant qu’on décolle pour le resto.
« Bon, les filles, vous êtes toujours OK pour l’expo Léonard de Vinci dimanche ? lance Élodie.
– Quelle expo dimanche ? Vous ne m’avez pas parlé de ça !
– Mais Charlotte, on est bien d’accord que tu n’es jamais dispo le dimanche, vu que tu passes ta matinée à récupérer ton retard de sommeil et l’après-midi à relire les épreuves que tu n’as pas eu le temps de lire dans la semaine et qui doivent partir chez l’imprimeur le lundi ?
– Ben oui mais quand même, j’aurais pu me libérer…
Les trois filles explosent de rire.
– Mais lol, quoi ! Écoute Charlotte, on a arrêté de faire des plans en journée avec toi depuis des mois, tu t’en es pas rendu compte ? Tu arrives à peine à nous retrouver à une heure décente dans un resto pour qu’on débriefe trois heures avant que tout le monde reparte chez soi…
– Mouais…
– Bon, allez, c’est comme ça, c’est pas de ta faute, tu t’éclates à ton boulot, tu veux tout donner, ça se comprend… Nous, on n’a pas les mêmes motivations, entre les enfants, le boss psychopathe et le travail pénible, chacune a ses raisons de partir de bonne heure…
– Vous êtes trop choupettes les filles ! Mais je me demande quand même s’il ne faudrait pas que je lève un peu le pied… Sam me fait la gueule depuis une semaine et même Modiano ne m’adresse plus la parole…
– Ton chat aussi te fait la gueule ? C’est possible, ça ?
– Oui, tu verrais, il ne se lève même plus du canapé pour m’accueillir quand je rentre. Avant, il se précipitait à la porte, il se frottait contre mes jambes, il se mettait debout pour que je le prenne dans mes bras, il ronronnait, on faisait des câlins… Maintenant, je me demande s’il percute que je suis rentrée.
– Et Sam ?
– Pareil. Il ne ronronne plus et ne vient plus se frotter contre mes jambes non plus.
– Hahaha ! C’est malin !
– Non mais sans rire, tu n’as pas peur qu’il finisse par se lasser que tu rentres à point d’heure tous les soirs et que tu ne sois jamais dispo pour faire des trucs ?
– Ben si mais je ne peux pas être partout. En ce moment, mon boulot, c’est un peu la priorité.
– Oui, ça, on avait bien compris, mais ça te fera une belle jambe d’avoir une promotion quand tu seras devenue une vieille fille solitaire, abandonnée de tous, et qui ne sera même pas bouffée par son chat quand elle mourra parce que même lui, il sera parti…
– Hé, ça va, oui ? Le tableau de cauchemar ! Ne vous inquiétez pas les filles, je gère. Je vais arranger les choses avec Sam et essayer de prendre un peu de temps pour moi.
– Cool ! Tu nous tiens au courant de la réussite du projet, alors ! »
Je rentre à la maison en zigzaguant légèrement, et en essayant vaguement de réfléchir à tout ça, dans mes vapeurs de mojito. Puis je me faxe dans le lit en faisant attention à ne pas réveiller Sam. Quand je me serre contre lui et que je passe mon bras autour de son torse, il me repousse d’un mouvement d’épaule, sans même se réveiller. Je reste interdite devant ce geste révélateur de son état d’esprit.
Finalement, peut-être est-il trop tard pour recoller les morceaux éparpillés par mon absence. Je me recroqueville de mon côté du lit, des larmes coulant sans bruit sur mes joues. Modiano, qui était couché aux pieds de Sam, vient aux nouvelles. Je ne fais pourtant

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