L Apollon
260 pages
Français

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Description

Médecin phytothérapeute de 43 ans, Marc vit une semaine sur deux avec Manon, sa fille de 10 ans, passionnée de papillons. En quête de l’Apollon, un spécimen rare et protégé, ils profitent de leurs vacances pour séjourner dans un village du Haut-Jura où ils rencontrent Lisa Lou, la propriétaire de la « Ferme des violons », et son fils Corentin, grand amateur d’astronomie et d’exploration. Les moments qu'ils partagent chaque jour se révèlent intenses. Les enfants deviennent rapidement complices et Marc tombe fatalement sous le charme de son hôte. L’attirance de Lisa Lou est-elle réciproque ? Leur vie en serait totalement bouleversée...



L’auteur compte le séjour inoubliable de personnages attachants au cœur de vallées jurassiennes magnifiquement dépeintes. Entre récit familial et comédie sentimentale, forêts de sapins et lacs d’eau douce, ce roman dépayse autant qu’il apporte des ondes positives. L’amour peut bel et bien soulever des montagnes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381241944
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Michel Decremps
 
L’APOLLON
 
Roman
FABRIQUÉ EN FRANCE
 
ISBN : 978-2-38124-194-4
© décembre 2022, YOUSTORY
 
Dessin des papillons Apollon de couverture :
Jacob Huebner
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation, de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
L’auteur est seul propriétaire des droits et responsable du contenu de ce livre.

À mes parents, que j’ai si peu connus…
À ma fratrie, à Mael.
À la nature et sa biodiversité, source d’inspiration inépuisable.
 
Aux émotions poétiques des souvenirs.
 
Merci à Anne Sylvestre, Véronique Sanson, Bruce Springsteen, Bob Dylan, Jean-Jacques Goldman, Francis Cabrel, Neil Young, Yves Duteil, Bernard Lavilliers et Paul Simon, pour quelques mots de leurs chansons.
 
Merci à Bernard Lavilliers, Jacques Salomé et Yves Simon, pour quelques mots de leurs écrits.

SOMMAIRE
 

CHAPITRE I
1. Prémanon
2. Manon
3. Départ en vacances
4. Annecy
5. Le col de la Faucille
6. La ferme des Violons
7. Le repas
8. La barrière
9. Les sous-entendus
10. La photographie
11. Le bombyx
12. La boîte chaude
13. Le fort des Rousses
14. Le petit bac
15. Le petit déjeuner
16. La randonnée
17. Le retour de balade
 
CHAPITRE II
18. Les verrines
19. L’apéritif
20. Le repas
21. Le violon
22. L’acte manqué
23. L’agrément
24. L’espace des mondes polaires
25. L’accident
26. Le retour de Lisa
27. Une matinée au gîte
28. La Joux Dessus
29. La reine des prés
30. Corentin
31. La grotte
32. Basilic instinct
33. La discussion
34. Séduction matinale
35. Coro
36. La crème pâtissière
37. Dialogue entre amies
38. Escalade à la Goulette
 
CHAPITRE III
39. Les informaticiens
40. La discussion
41. L’appel téléphonique
42. L’hôpital
43. Florence
44. Retour à la ferme
45. Calembours à table
46. Les suspicions de Dominique
47. Les synchronicités
48. L’appel à Dominique
49. Genève
50. Le jardin botanique
51. Oenologie
52. Le repas, les cadeaux et le film
53. Le karaoké
54. La lettre
55. La partie d’échecs
56. Le lac des Rousses
57. Le SMS de Lisa
58. L’étreinte
59. Le Time’s Up
60. Nuit d’amour
61. Une matinée de vacances
62. La discussion au bord de l’étang
63. La pièce de théâtre
64. La soirée crêpes
65. Massages sensuels
66. La forêt du Massacre
67. Retour au parking
68. La dernière soirée
69. Une nuit d’orage
70. Retour en Ardèche


CHAPITRE I

1. Prémanon
 
Les vacances d’été approchaient. Je voulais les passer à la montagne, mais je ne savais pas encore quelle région choisir.
Je souhaitais un lieu paisible, loin des habitudes de la vie quotidienne. Pourtant, à Vals-les-Bains, petite bourgade thermale de l’Ardèche méridionale où je résidais, j’étais déjà un peu en montagne et ma vie n’était pas réellement contraignante. Néanmoins, changer d’air me ferait du bien et j’avais envie de revoir les décors de mon enfance : forêts profondes et secrètes, vallons perchés, plateaux aux prairies fleuries et sommets aux alentours.
Vals, que traverse la Volane à l’eau limpide, offre des moments propices à la détente, à la convivialité, à la rencontre de l’autre, à la chaleur humaine. C’est dans cette petite ville, connue pour ses thermes où l’on soigne le diabète, que j’avais choisi de m’installer, quelques années auparavant, pour pratiquer mon métier de médecin généraliste spécialisé en phytothérapie, faubourg d’Antraigues, entre châtaigneraies aux arbres centenaires et fontaines valsoises, tout près des volcans des Cévennes aux terres rouge feu.
La montagne… Je me voyais bien partir en vacances dans un massif, mais lequel ? Assis au bord de ma véranda, en cette dernière semaine de juin, scrutant des yeux le verger qui s’étendait devant moi, j’observai, l’espace d’un instant, un agrion à l’abdomen bleu métallique, petite libellule gracile qui volait rapidement au-dessus des eaux verdâtres de l’étang que j’avais aménagé autour de ma maison.
Une fois l’insecte disparu de mon champ de vision, je me replongeai dans mes pensées et recherchai une destination de vacances. Je connaissais déjà les Pyrénées. J’avais passé mon enfance dans les Alpes, mais je ne connaissais ni les Vosges, ni le Jura, ni les quelques autres massifs montagneux de l’Hexagone.
Devant le guide touristique de la France posé devant moi, je recherchai, région par région, massif par massif, un nom, un détail ou un symbole qui, d’un seul coup, m’attirerait et me semblerait familier : « Voilà, c’est ici que je dois aller, pensai-je, au fond de cette vallée encaissée par les gorges où gronde la rivière torrentielle qui a donné son nom à la région, ou peut-être non, plutôt ce plateau calcaire avec ses villages haut perchés, dominés par des barres rocheuses impressionnantes, infranchissables… »
Peu à peu, mes yeux s’arrêtèrent plus souvent sur la carte, ma main tourna moins de pages et mon attention se fit plus soutenue. Quand mon regard fixa une zone géographique qui me semblait familière, le nom d’un toponyme m’interpella : Prémanon, près de la station des Rousses, dans le Jura français.
Je remarquai tout de suite ce lieu et ne pus m’empêcher de découper les syllabes : il y avait, dans ce mot, « pré » et surtout « Manon », le prénom de ma fille.
Manon, dix ans et demi, belle comme un cœur, était souriante comme les enfants insouciants de son âge. J’étais séparé de sa mère depuis deux ans. Je ne m’étais jamais réellement épanoui avec elle, par manque de passion commune, de sensibilité et de complicité, qui fait qu’un couple ne dure souvent pas dans le temps.
Repensant à Manon, un sourire se dessinant sur mon visage, je me dis que cet endroit inconnu, Prémanon, me plaisait déjà !
Oui, c’était peut-être ici que je l’emmènerais pour ses futures vacances, dans le Jura de Bernard Clavel, au cœur de ces immenses pessières que je connaissais déjà pour les avoir fréquentées dans les Alpes du Nord, au temps où mon père et moi-même faisions des balades à la rencontre du chamois, du bouquetin ou de la marmotte, découvrant ainsi le plaisir simple de se retrouver là-haut tous les deux. Un temps heureux où le dimanche, jumelles autour du cou, sac sur les épaules et casse-croûte dedans, nous arpentions les flancs des montagnes, traversions l’étage montagnard, puis subalpin, avant de pique-niquer dans les alpages fleuris de lys martagons, de gentianes pourpres ou d’orchis vanille. Quelques noms me revinrent en mémoire : Bargy, Andey, Sous-Dîne, Môle et plus loin, plus haut, plus majestueux : Mont Blanc, Grandes-Jorasses, Aiguille Verte… Que de sommets fascinants que je ne gravirais sans doute jamais…
Le téléphone portable posé sur la massive table en bois de chêne me sortit un instant de mes pensées.
— Oui, allô, ah, c’est toi. Non, pas ce soir, je ne peux pas. Je vais récupérer Manon à quatre heures et demie à l’école. Oui, tu sais qu’elle part en vacances avec sa mère ce week-end, et nous avons mille choses à faire. Oui, demain, si tu veux. O.K., salut.
Le Smartphone reposé sur la table, je quittai la véranda et montai rapidement les escaliers qui menaient à l’étage, pour ressortir aussitôt de mon bureau avec une boîte d’archives sous le bras, intitulée « Documentation Rhône-Alpes & Jura ».
Au milieu des documents divers que contenaient les chemises en plastique, je dépliai une plaquette du Jura et commençai à étudier le lieu de mes futures vacances : « Prémanon, mille deux cents habitants appelés les Prémanoniers, charmante petite commune aux multiples hameaux, village traditionnel qui accueille, entre autres, le Centre national de ski nordique, formant tous les moniteurs de ces disciplines. Prémanon, dont l’origine du nom est due au moine Manon qui avait défriché l’endroit, créant ainsi le Pré Manon. Prémanon, son musée européen de l’exploration polaire, fondé par Paul-Émile Victor, Jurassien d’exception. »
Prémanon, blotti entre les immenses forêts du Risoux et du Massacre, domaine du lynx et du grand tétras.
Je découvris les autres noms des villages de cette région : Lajoux, siège du parc naturel du Haut-Jura, Lamoura et son lac, Mijoux et le col de la Faucille situé aux portes du lac Léman, et plus loin au nord, Bois-d’Amont, Morez, Morbier et son célèbre fromage…
Après avoir soigneusement compulsé ma documentation, je m’aperçus vite que la région regorgeait de sites, de balades à effectuer, de gens à connaître, de loisirs à pratiquer…
Le patrimoine local semblait assez riche. Il y avait des musées, des artisans, bref, de quoi s’occuper.
Il me restait un mois avant le départ. Cela me laissait suffisamment de temps pour obtenir des informations sur les lieux. Avec un Stabylo fluo, je surlignai les adresses de messagerie des offices du tourisme locaux et commençai à rechercher sur Internet les possibilités d’hébergement dans le secteur concerné.
Je ne me doutais pas encore, à quarante-trois ans, que ma vie allait être totalement bouleversée par cette option de vacances, prise sur un coup de cœur, au seul nom évocateur d’un village du Haut-Jura.
2. Manon
 
À seize heures trente, la vieille cloche de l’école retentit encore, comme si elle voulait imprimer au village son immuable sonorité de fonte, afin que chaque Valsois et Valsoise s’imprègne et se souvienne de ces notes percutées avec force, signe qu’il allait y avoir un peu d’animation dans ces lieux…
Effectivement, une foule de petits êtres colorés, casquettes à l’endroit pour certains, à l’envers pour d’autres, tee-shirts de Lucky Luke ou du Marsupilami, jupes rose bonbon ou jaune citron, s’échappèrent de cette cour d’école comme autant de bulles d’air qui jailliraient d’un récipient tenu sous pression toute la journée.
Au milieu de parents inquiets, heureux, agacés ou fatigués par leur vie quotidienne, je m’attendais à voir sortir Manon, cartable sur le dos, souriante,

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