L échappée
142 pages
Français

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Description

Vous pensiez connaître l’histoire du Petit Poucet ? Et si le conte ne vous avait pas dit toute la vérité...
Capucine, dite Poucet est une jeune femme intelligente et courageuse qui tente de sauver ses frères d’un effroyable destin. Cette échappée dramatique la mène à travers mille périls où l’amour et la mort se côtoient sans cesse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juillet 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9781716904929
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’échappée
L’autre histoire du petit Poucet
 
Roxane OYer
 
Avec l’aimable participation de
Lena cost

Copyright © 2020
Tous droits réservés.
ISBN : 9798647979957
 
 
DÉDICACE
 
 
À ma femme, ma douce, mon amour, ma vie…
TABLE DES MATIÈRES
 
 
DÉDICACE
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
1 – PROLOGUE
2 – L’ENFANCE
3 – L’ADOLESCENCE
4 – LA FAMINE
5 – LES CAILLOUX
6 – LA FORÊT
7 – LE CHEMIN
8 – LE RETOUR
9 – LA RANCŒUR
10 – L’ABANDON
11 – LA RECHERCHE
12 – LE SAUVETAGE
13 – LA MAISONNÉE
14 – L’OGRE
15 – L’IDÉE
16 – LA FILLE
17 – L’AMIE
18 – LE CHOIX
19 – LA MORT
20 – LA HAINE
21 – LA FUITE
22 – LA NUIT
23 – LA CONFIDENCE
24 – LE RÉVEIL
25 – LA RENCONTRE
26 – LES RETROUVAILLES
27 – LES AUTRES
28 – LE PLAN
29 – LE VILLAGE
30 – L’ARGENT
31 – LA RANÇON
32 – LE REPOS
33 – LA GUÉRISON
34 – LA MAISON
35 – LES DOUTES
36 – LA RUMEUR
37 – LA QUESTION
38 – LA RÉPONSE
39 – LA TRAQUE
40 – LA BLESSURE
41 – LA SUPPLIQUE
42 – L’ADIEU
43 – ÉPILOGUE
44 – MORALITÉ
BIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
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REMERCIEMENTS
 
 
 
Merci à ma femme pour sa patience, son soutien dans ce défi, ses conseils en tout genre et ses goûts discutables en matière de prénoms.
 
Merci à Lena pour son remarquable investissement de bêta lectrice sans qui l’histoire n’aurait pas vu le jour, pour ses playlists, sa disponibilité et sa précieuse amitié.
 
Merci à Sophie pour la rapidité de son travail de correction.
 
Merci à Homoromance Éditions pour ce challenge.
 
Merci à Charles Perrault d’avoir écrit le conte initial.
 
Merci à Florence Foresti d’avoir fait un sketch qui m’aura inspirée.
 
 
 
 
 
 
 
 
1 – PROLOGUE
 
 
La jeune femme aux cheveux châtains qui tombaient sur ses épaules regardait l’homme face à elle. Assise sur une chaise inconfortable, elle l’observait de ses yeux d’un vert si clair qu’on croyait y voir la rivière. L’homme avait probablement une quarantaine d’années, supposait-elle. Ses cheveux commençaient à grisonner en lui donnant une certaine élégance. Ses petites lunettes rondes et fines reposaient sur son front pendant qu’il la regardait.
Tiens, il a une barbe , remarqua-t-elle. Cela faisait quelque temps déjà qu’elle le voyait et pourtant elle n’avait jamais pris un instant pour véritablement s’intéresser à lui. Il était comme les autres, une ombre sans visage qui errait dans les méandres de cette réalité qu’elle fuyait.
Durant leurs précédentes rencontres, il lui avait parlé, avait tenté de l’écouter puis semblait avoir renoncé, attendant simplement que les minutes s’égrènent avant de la renvoyer. Jusque-là, tout cela lui convenait parfaitement, elle aimait cette routine qui s’était instaurée en quelques semaines. Quelques mois ? Elle n’avait pas ouvert la bouche depuis son arrivée, trop plongée dans ses pensées, et jouant avec le ruban bleu qu’elle portait au poignet.
— Bonjour mademoiselle, répéta-t-il après s’être installé.
Comme d’habitude, elle ne répondit pas et posa son regard sur cette étrange pièce qui dénotait avec le reste du bâtiment. Elle se sentait bien ici désormais. Le bureau était agréablement meublé et les fournitures de qualité. L’homme aux petites lunettes s’intégrait parfaitement à cet environnement et l’on devinait sans peine qu’il avait lui-même apporté quelques touches de décoration.
— Connaissez-vous l’histoire de Poucet ? lui demanda-t-il sans autre formalité.
La question intrigua la jeune femme qui le fixa avec intensité. C’était la première fois qu’il sortait des banalités qu’il lui adressait d’ordinaire. Comment vous appelez-vous ? Êtes-vous bien avec nous ? Je peux vous aider, mais vous devez vous exprimer, toutes ces phrases prononcées sans conviction et qui n’avaient plus aucun sens à ses yeux.
— Poucet de Mogard, en avez-vous entendu parler ?
Un rictus s’étira sur son visage. Si je connais Poucet ? s’étonnait-elle.
— Ce garçon tiendrait sa renommée d’avoir vaincu deux ogres à tout juste douze ans.
La jeune femme n’avait jamais été aussi attentive depuis son arrivée. Ce nom sonnait comme un vieux souvenir d’une vie antérieure, ce passé qu’elle tentait de garder derrière elle. Je connais Poucet.
— Vous devez vous demander pourquoi je vous parle de lui.
Elle ne répondait pas, mais il sentit qu’il avait enfin captivé sa curiosité, il poursuivit donc :
— Ce garçon a été convié auprès du roi pour son expertise sur la question ogresque. Ce qui est, vous en conviendrez, plutôt ridicule. Et pourquoi pas des dragons ou de la magie ?
Il rit à son propre trait d’esprit. Ces contes pour enfants ne pouvaient pas sérieusement intéresser Son Altesse Royale. Elle avait l’air nerveuse, aussi il continua son explication. Il avait mené des recherches sur elle et comptait s’en servir pour démêler le vrai du faux de cette histoire.
— Je vous parle de Poucet, car il paraîtrait qu’il est à l’origine de votre présence parmi nous.
Il s’arrêta un instant pour observer les attitudes de la jeune femme. Elle se révélait mécontente, énervée et toute réaction autre que l’apathie ne pouvait être qu’une avancée.
— Vous ne semblez pas heureuse de l’apprendre. Poucet est pourtant un héros aux yeux de tous.
Soudainement, un ricanement tonitruant résonna dans la pièce. Elle riait aux éclats et malgré sa surprise, l’homme exulta. Après des semaines d’attente, de recherches et de patience, il avait enfin vaincu le mutisme dans lequel elle s’était enfermée.
Il sourit avec elle, plus par nervosité que par allégresse puis se calma.
— Voulez-vous m’expliquer les raisons de votre hilarité ?
La jeune femme reprit son souffle et essuya les larmes au coin de ses yeux. Sa voix l’avait d’abord stupéfaite puis agréablement, elle retrouva la sensation de l’air qui traversait ses cordes vocales. Son timbre s’était fait plus clair et ses poumons s’étaient emplis d’oxygène comme jamais depuis son arrivée.
— Votre épopée n’est qu’un tissu de mensonges.
Il tenta de ne pas montrer sa surprise et continua ses efforts pour la faire parler. Sa voix était douce et légèrement aiguë. Elle allait à merveille avec son physique et était agréable à l’oreille.
— Pourquoi pensez-vous que ce soit faux ? Les géants évidemment ne sont qu’une métaphore, mais la légende n’en est pas moins vraie pour autant.
— Poucet est authentique et les monstres qu’on appelle ogres le sont aussi, mais votre histoire n’a pas de sens. Poucet ne peut pas être un héros ni aller voir messire le Roi.
— Et pourquoi cela ?
— Parce que les choses ne se sont pas passées ainsi.
— Voulez-vous bien me raconter quelle est selon vous la réalité ?
— Je préfère oublier tout cela.
— Je ne suis pas votre ennemi, mademoiselle, et je suis tout disposé à écouter votre version pour peu que vous acceptiez de me la dire.
— J’aimerais mieux ne pas me souvenir. La vérité fait trop mal.
— Elle pourrait pourtant vous libérer si vous me faites confiance.
— Pourquoi le ferais-je ? demanda la jeune femme, sceptique quant à ses intentions.
— Simplement parce que les histoires sont faites pour être racontées et je suis certain que la vôtre vaut le coup d’être entendue.
— Je ne pense pas.
— Qu’auriez-vous à perdre à essayer ?
Elle réfléchit quelques instants comme pour évaluer la sincérité de l’homme qui lui faisait face. Il semblait gentil et désireux de l’aider. Peut-être était-il temps qu’elle se confiât.
— Je connais la vérité sur Poucet pour la simple et bonne raison que je suis Poucet !
A-t-elle perdu l’esprit ? Me serais-je trompé sur son cas ?
 
 
 
 
 
 
2 – L’ENFANCE
 
 
Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne qui avaient sept enfants, tous garçons. Vraiment ? Eh bien ! non. L’aînée de ce couple était bel et bien une fille. Alors que le royaume des Sept Lieux célébrait tout juste, en ce pluvieux mois d’octobre, le mariage du jeune roi, une frêle demoiselle naquit dans une modeste maison au cœur de la forêt.
Comme elle semblait aussi fragile que la fleur préférée de sa mère, elle fut simplement baptisée Capucine. L’enfant avait à peine poussé son premier cri, qu’elle s’était ensuite endormie si vite que l’on craignit qu’elle ne se réveillât pas. De mémoire de villageois, jamais aussi chétif nourrisson n’avait survécu plus de quelques jours, aussi chacun s’accorda à dire qu’elle ne passerait sûrement pas la nuit.
Elle était si petite que son bûcheron de père pouvait la tenir dans une seule de ses mains calleuses. L’homme bourru, qui avait tant souhaité un fils, ne put que la regarder avec pitié. Il pria pour que le seigneur, dans sa divine bonté, la reprenne bientôt afin de ne pas l’encombrer d’une bouche inutile à nourrir.
Mais aussi minuscule qu’elle fût, la douce enfant était déjà une battante. Contre toute attente, elle résista non seulement à la nuit, mais également à la suivante, puis aux semaines, puis aux mois, et enfin aux années qui défilèrent.
Son père, désespérant de voir la famille honorée d’accueillir un petit mâle, décida de l’élever comme un garçon. Point de couture ni de cuisine, il fera d’elle un bûcheron digne de ce nom, quoi qu’en pense son épouse ou même la communauté entière.
Quand elle fut en âge de marcher, Capucine n’était toujours pas plus haute que trois pouces comme on se plaisait à le dire dans le village. Nulle difformité ou maladie que le guérisseur local soit en mesure d’identifier, elle était simplement minuscule.
Son rustre géniteur la maudissait de ne pas correspondre à ce qu’il avait attendu d’elle et l’affubla rapidement d’un sobriquet qui n’allait plus la quitter. Bientôt, la petiote Capucine disparut, laissant la place au petit d’homme que tous nommèrent « Petit Poucet ».
Les années passèrent paisiblement pour l’enfant tiraillée entre l’amour de sa mère et la rudesse de son père. Elle me

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