La Délicatesse d’aimer
270 pages
Français

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La Délicatesse d’aimer , livre ebook

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Description

Samba et Angélique, visiblement amoureux l’un de l’autre, vivent maritalement ensemble un concubinage bien repu. Cependant, chacun manie le gouvernail conjugal à sa guise, en naviguant au gré de ses propres convictions. L’un et l’autre pense affirmer leurs droits et édicter les règles du jeu du quotidien familial.
Samba, l’homme, pense avoir plus de droits que de devoirs envers son épouse. Angélique pense plutôt affirmer son émancipation et imposer ses droits féministes. Finalement, chacun emmuré, ou plutôt otage de ses convictions et de ses certitudes, plébiscite l’égocentrisme et le mutisme à l’égard du partenaire.

L’incompréhension et le refus aveugle de s’écouter ou de communiquer obstruent toutes perspectives.
L’intrusion fortuite d’Aurélie dans la vie de Samba fait tanguer davantage le navire conjugal. Ce couple, plutôt modèle à l’extérieur, semble battre de l’aile. Chanelle, en témoin oculaire de cette débâcle, essaie de jouer au pompier pour shunter la voie inéluctable du divorce qui s’annonce.

La Délicatesse d’aimer relate la réalité des conflits conjugaux qui mine bien des couples en mal de compréhension et de tolérance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 novembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332954763
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-95474-9

© Edilivre, 2015
« Tout homme doit décider s’il veut marcher dans la lumière de la créativité altruiste ou dans l’obscurité de l’égoïsme destructeur. »
Martin Luther King Jr
Avertissement
Cet ouvrage est une œuvre de l’esprit, une véritable fiction. Sa trame ainsi que les différents personnages sont simplement imaginaires.
Toute ressemblance avec des personnes existant réellement serait naturellement fortuite.
Au couple Ngouonimba Ngoulou Jacques
Et Massamba Debat Line
Mes conseillers conjugaux
En mémoire à Mabeta Fatima Yolande, mère Faty
Et
À tous les couples, victimes de leur égocentrisme, de leurs intolérances et de leurs certitudes.
I
Un jour ordinaire, dans cette succession pérenne de ténèbres et d’aubes, Brazzaville s’éveillait lentement d’une longue mais paisible nuitée. Une quiétude imperturbable avait enveloppé le sommeil des populations. Les premières lueurs matinales, qu’accompagnaient les chants de coqs, pointaient déjà leur prééminence au firmament. Le jour naissait, la vie reprenait. L’horizon, depuis quelques instants, s’éclairait de faisceaux bariolés qui s’étalaient jusqu’au zénith. L’astre de feu, haut perché sur la voûte, brillait précocement d’un éclat particulier, prédisant certainement une journée de bon augure. Me croiriez-vous si je vous disais que de l’état du firmament puisse découler une prédiction crédible ? Peut-être, le concéderiez-vous ou pas, il paraît néanmoins plausible qu’une introspection docte des signes du temps peut bien nous révéler des indices prémonitoires. La nature qui nous entoure, par son expression cryptée, nous parle et nous prédispose à l’intellection de certains événements.
Déjà, les aires communes, rues et avenues de ce lacis d’artères sablonneuses sur lesquelles s’amoncelaient d’immenses immondices et déchets divers, se repeuplaient petit à petit. Malgré la prépondérance d’émanations nauséabondes qui suintaient de ces amoncellements de détritus, personne ne s’en offusquait, ni ne s’en préoccupait. À quoi bon, d’ailleurs, puisque, dit-on, les Africains ne meurent pas de microbes. Ainsi, ces populations s’accommodaient aisément avec ces émanations nauséeuses qui accompagnaient la pollution auditive consécutive aux assourdissantes sonorités que répandaient les bistrots. Les nuisances sonores quotidiennes de Brazzaville, les klaxons de voitures et de vélomoteurs, les jacasseries des mômes… tout ce bruit et le vacarme qui l’accompagne titillaient déjà les oreilles des gens. Habituellement, Moungali et, par ailleurs, toute la ville de Brazzaville, s’éveille et s’endort toujours avec ces nuisances. Personne ne s’en émeut, cela est normal. Bien au contraire, elles l’accompagnent naturellement tous les jours, de l’aube au crépuscule, si bien qu’il serait presque inquiétant que, l’instant d’une trêve impromptue, elles cessent. Ô ! Quelle catastrophe, si ces omniprésentes et envahissantes nuisances s’évanouissaient pour quelque raison que ce soit !
Que deviendrait alors Brazzaville « la verte », dans sa quiétude vespérale, sans ses tonitruantes « radios matanga » avec leurs enceintes acoustiques qui déversent des décibels assourdissants lors des veillées mortuaires ? Que dire aussi du bruit des bistrots et bars, souvent mitoyens, qui diffusent chacun, dans une sorte de compétition informelle, la musique la plus forte et la plus nuisible ? Que dire, enfin, des chansons de louanges et des prêches-fleuve dans les églises néo-évangéliques qui pavoisent partout. Leurs haut-parleurs, de préférence les plus puissants, épandant leurs fortes sonorités à plusieurs lieues à la ronde, sont mis à contribution pour éveiller davantage de croyants. Que seraient ainsi les artères de Brazzaville, ses rues et ses avenues, quoique souvent défoncées, sans le tintamarre incessant et désobligeant des klaxons des véhicules, ces vieilles guimbardes poussives, piégées dans des embouteillages monstrueux, desquels on croit s’en sortir à coups de klaxons ?
Déjà, la circulation automobile et piétonne se précisait, la vie reprenait et Moungali s’éveillait. Le soleil, haut perché sur la voûte, brillait d’un éclat tout particulier. Des rayons de vie suintaient de l’astre de feu et se répandaient sur la multitude. La couche d’ozone, là-haut, déjà fortement endommagée, ne filtrait plus ces suintements, dit-on, nocifs. Le ciel, d’un bleu marine resplendissant, étalait une nette sérénité qui tempérait l’acuité des rayons solaires. C’est sous de tels bienveillants auspices que Chanelle vint rendre visite à Angélique, sa copine et confidente de toujours. Des visites amicales, elle les faisait habituellement dans ses moments d’oisiveté, autant pour toujours honorer et principalement meubler leur amitié, mais aussi pour se donner bonne conscience. Il n’y a point d’amitié qui tienne sans une permanence dans les visites et fréquentations. Cette amitié qui, du reste, datait de quelques décades repues déjà, se fructifiait au rythme de leur complicité. Plus que de simples amies, Chanelle et Angélique étaient devenues d’authentiques sœurs, ne pouvant s’ignorer, partageant plein de choses, des vulgaires banalités féminines aux confidences les plus intimes. Aucune d’entre elles ne pouvait entreprendre la moindre chose sans se référer à l’autre. C’était plus que naturel de se confier mutuellement, l’une à l’autre. De faisceaux de secrets et diverses confidences donnaient une plus-value à cette complicité qui détonnait presque, surtout dans le voisinage du marché de Moungali.
Moungali, déjà, dès ces instants matutinaux, s’animait avec tout son dynamisme habituel. Le marché dit de Moungali, autrement de « Poto-poto 2 », dans le sillage duquel se trouvait leur habitation, s’activait. Le vacarme coutumier, qui enveloppe les alentours de ce marché, s’accentuait irrésistiblement. Chanelle, habituée à ce bruissement forain, ne s’en émouvait point. C’était, au contraire, l’expression de la vivacité et du dynamisme du quartier. Sans cet indescriptible vacarme inhérent à sa suractivité matinale, Moungali n’existerait pas. Les rues, déjà bondées, faisaient se croiser une multitude affairée. Chacun s’empressait de courir à ses affaires. Chanelle, comme toute femme congolaise, parcourait indolemment les aires communes de ce quartier, croisant au passage la route d’innombrables commerçantes lève-tôt, attachées à leur business, afin d’égrener une pitance de subsistance. Elles étaient conscientes que la vie appartient à ceux qui se lèvent tôt et sont capables de la façonner ou de la réduire à leur mesure. Se prendre en charge était, pour ces Congolaises, une réelle sublimation qui leur permettait de prendre part honorablement à la construction nationale. Car, aucune vie active ne saurait se mener décemment, sans un regard à ce truisme qui invite l’homme à l’action, plutôt qu’à une béate passivité davantage attentiste et quémandeuse. La lutte pour la survie avait pour slogan celui de l’union révolutionnaire des femmes du Congo stipulant : « Seule la lutte libère ».
Arrivée à proximité de la demeure de sa copine, Chanelle perçut subitement son cœur, empli d’un mauvais pressentiment, battre une étrange chamade. Ses oreilles, tendues comme celles d’un chien effarouché, brusquement, se mirent à bourdonner. Quelqu’un parlait-il d’elle ? Le dilatement cyclique de ses paupières accentua cette sournoise prémonition. Que pouvait bien signifier cette impression saugrenue, se demanda-t-elle, en ces beaux instants d’une joyeuse aube ? Elle ne put s’empêcher d’exhiber un sourire frisquet, comme pour occulter ce sentiment néfaste. Elle fit une moue expressive afin de chasser ce pressentiment. Que pouvait-elle bien redouter pour s’émouvoir pour si peu ? Dans la vie, a appris Chanelle des diverses expériences des humains, il n’est pas toujours bon de se fier à ses appréhensions. Il ne s’agit parfois que de leurres, de sournois attrape-nigauds qui peuvent perturber nos décisions. En effet, nos sens peuvent parfois nous tromper. Alors, il faut toujours faire preuve de lucidité et d’introspection. Chanelle en avait pleinement conscience. Pour trouver la force de faire contre mauvaise fortune bon cœur, elle préféra s’en donner à cœur joie, pour davantage minimiser les signaux que semblaient lui dévoiler de discrètes muses. Elle hâta ainsi le pas, malgré ses talons tiges, afin d’oublier les farfelues sensations qui l’étreignaient.
Toutefois, sitôt arrivée à la résidence d’Angélique, Chanelle tomba presque à la renverse. Elle refusa de croire, d’emblée, que ses pressentiments eussent raison de son optimisme béat. Son visage se renfrogna instantanément. Elle ne put s’empêcher de constater, avec l’effroi d’une victime d’un acte terroriste de Boko Haram, l’atmosphère exécrable qui y régnait. Son regard blêmit aussitôt pendant qu’elle portait instinctivement sa main à la bouche, comme pour escamoter son hébétude. Était-ce la réponse plausible à ce sentiment subit qui, l’instant d’avant, l’avait étreinte ? En effet, la situation qui y prévalait manquait de sérénité et traduisait une vraisemblable morosité. Ce constat amer semblait plutôt démentir le bon augure des prédictions qu’inspiraient pourtant les bienveillants faisceaux bariolés accompagnant le lever du jour. Cette prémonition semblait corroborer cette affreuse occurrence. Chanelle s’en émut sans façon.
Que se passait-il alors dans ce ménage, autrefois modèle ? se demanda intérieurement Chanelle, visiblement dépitée. Jamais, auparavant, elle n’avait vu sa copine dans un tel état de désolation et d’abattement. Muette d’incrédulité, son regard qui, l’instant d’un flash, épousa celui d’Angélique, se rembrunit instant

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