La mer s habille de rouge
214 pages
Français

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La mer s'habille de rouge , livre ebook

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Description

Il est de ces blessures qui ne cicatrisent pas : elles suintent encore, bien des années après, pourrissent, se nécrosent, et il n’y a d’autre choix que de vivre avec. Luc a essayé. Il a tenté de composer avec son enfance difficile et la maltraitance subie, la disparition brutale de son meilleur ami et la découverte du monde surnaturel, là, juste sous son nez.


Il a échoué. Contrairement à son père, Luc ne se contente pas d’entendre des voix. Les morts se matérialisent devant lui, le hantent sans répit, ne lui laissant rien d’autre que la certitude de sombrer dans la folie, à son tour.


Nefer, Mickaël et Stéfano ne sont pas de cet avis : Luc a simplement besoin de maîtriser ses nouvelles capacités. Rien qu’un peu de soutien et d’ouverture d’esprit ne sauraient résoudre, mais difficile de manœuvrer quand l’unité du groupe est mise à mal par les problèmes de chacun.


Nefer doit agir, les réunir. Et quoi de mieux que de tous les enfermer sur un bateau de croisière pour cela ?


Se retrouver, oui, mais lorsque la mer s’habille de rouge et que la rumeur d’une disparition à bord court, il devient vital de ne surtout pas se perdre.


Y parviendront-ils seulement ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 septembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782375211120
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La mer s’habille de rouge
Les Arcanes de l’Éternité
Tome 2

Alessia Dan
La mer s’habille de rouge
Les Arcanes de l’Éternité
Tome 2
Mix Éditions

N° ISBN Papier : 978-2-37521-111-3
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-112-0
© Mix Éditions 2020, tous droits réservés.
© Mix Éditions, pour la présente couverture.
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : 09 2020
Date de parution : 09 2020
Mix Éditions :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr

Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
Art L335-2 du CPI : Toute édition d’écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d’ouvrages publiés en France ou à l’étranger est punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l’exportation, l’importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 750 000 euros d’amende.
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l’un des droits de l’auteur d’un logiciel définis à l’article L. 122-6.


À mes parents qui ne m’ont pas seulement donné la vie, mais une vie.
« Comme il est profond, ce mystère de l’invisible ! »
Le Horla, Guy de Maupassant.


Chapitre I
Deux ans plus tard.
Luc ouvrit brutalement les yeux, le souffle court, le front en sueur, avec l’impression d’un poids sur la poitrine. Immobile dans son lit, le regard fixé sur le plafond invisible de la chambre, ses deux mains crispées sur la couverture, il tenta d’apprivoiser son angoisse. La sensation de ne plus être seul dans la pièce l’assaillait une fois de plus. Il scruta instinctivement son environnement, mais la nuit le cernait de toutes parts, poisseuse comme une flaque de pétrole. D’aussi loin qu’il se souvienne, Luc détestait le noir ; aujourd’hui, ce constat se révélait plus vrai que jamais.
Désarmé devant ce phénomène de hantise qui le terrorisait depuis des semaines, il préféra s’abriter de nouveau derrière ses paupières closes. S’il l’ignorait, peut-être l’entité s’en irait-elle. Parfois, cette réaction enfantine fonctionnait. Ses trente et un ans et son éducation quasi militaire ne lui laissaient finalement que cette seule parade. Sans sa mâchoire contractée et la trouille qui lui bouffait les entrailles, Luc aurait pu trouver cette ironie de la vie hilarante.
Dans un déplacement d’air, il sentit l’esprit s’approcher puis s’attarder à ses côtés. Son cœur s’emballa jusqu’à devenir douloureux. Un souffle froid caressa ses joues, et son épiderme entier se granula. Tétanisé, il attendit tel un lapin pris dans les phares d’une voiture. À présent, que verrait-il s’il acceptait de regarder ? À quel stade de matérialisation en était le spectre ? Le voile blanc lumineux ? La forme humaine translucide parfaitement discernable dans la nuit ? Ou bien avait-elle déjà ce corps solide, visible uniquement dans la clarté, loin de l’idée que l’on se fait des esprits sans matière ? Un chuchotement envahit la pièce et des paroles indistinctes tournoyèrent autour de lui comme autant d’oiseaux de mauvais augure.
Comment en est-il arrivé là ? Pourquoi lui ? Avait-il fait un truc de travers ? Devenait-il marteau ? Et si Nefer, Stefano et Mick avaient tort, s’il s’agissait bien d’hallucinations et non de fantômes ? En toute honnêteté, d’un point de vue rationnel, cela paraissait plus probable. Mais voilà, ceux qui lui maintenaient qu’il était médium et non timbré parcouraient la terre depuis des siècles, donc peut-être savaient-ils mieux que lui de quoi il retournait. Luc les avait écoutés avec attention. Chacun de leurs mots justifiait son passage de l’ autre côté du miroir , lui disait qu’il n’était pas fou.
Il aurait dû se sentir soulagé, mais ce n’était pas le cas. Luc avait rapidement compris qu’un fossé énorme s’étendait entre les notions d’entendre et d’accepter. Comment admettre sans trembler cette capacité chez lui à voir les morts et probablement celle de leur parler ?! Tout son être rejetait cette éventualité. Non seulement parce qu’elle restait étrangère à ce qu’il était, mais surtout parce que la frayeur le poussait à fuir et non à apprivoiser ce don comme le préconisaient Nefer et ses amis. Ces derniers étaient bien gentils, mais ils raisonnaient en créatures surnaturelles et oubliaient qu’ils parlaient à un simple humain ! Un humain, bordel ! Un de ceux qui préfèrent penser que les fantômes n’existent pas et que tous ces trucs sont des conneries d’agités du bocal ! Luc avait fait avec les vampires, les thérianthropes, les Draugs, les nécromanciens, mais là, la coupe était pleine ! Il en avait ras le cul du paranormal !
Pourtant, un élément d’importance l’encourageait à préférer cette alternative cauchemardesque à la fantasmagorie : la démence de son père. Le vieux voyait des monstres et entendait des voix lui aussi. Luc s’en souvenait parfaitement, bien plus qu’il ne l’aurait voulu. Et aujourd’hui, ce taré croupissait dans un asile ! Luc refusait d’envisager un tel avenir pour lui-même ! Jamais ! Plutôt crever ! D’ailleurs, les médicaments avaient-ils résolu le problème de Maurice Bourdin ? Il n’en avait pas la moindre idée. Il ne s’était jamais enquis de la santé de son paternel et se contrefichait de ce qui pouvait advenir de ce salaud.
Mais peut-être aurait-il dû s’y intéresser de plus près, ne serait-ce que pour son bien à lui. Que restait-il du cerveau de cet homme, à ce jour ? Que resterait-il du sien s’il continuait ainsi ? La schizophrénie le terrorisait-elle finalement davantage que les fantômes ? Il ne savait plus, car plus rien n’avait de sens. Même le fait de s’acharner à ne pas demander d’aide. Il en avait pourtant eu l’occasion à maintes reprises. Ces entités n’avaient pas débarqué dans sa vie du jour au lendemain, mais à petits pas. C’est à ce moment-là qu’il aurait dû prendre le taureau par les cornes au lieu de s’aveugler bêtement.
Tout avait commencé de manière presque banale, six mois auparavant, avec des coups de téléphone sans personne au bout du fil. Le plus étrange avait été de constater qu’ils ne laissaient aucune trace sur le journal d’appels. Intrigué, il avait prié Lisandru de vérifier en tant que flic auprès de son fournisseur pour hélas apprendre, au bout de quelques jours, que rien n’était mentionné sur ses relevés. Les voix ténues à l’autre bout de la ligne n’existaient pas ! Après discussion, Sandru et lui avaient finalement attribué cette anomalie à des problèmes de réseau puis tourné la page. Du moins, Luc avait cru pouvoir le faire.
Mais par la suite, la télé s’était mise à déconner, affichant des visages inconnus sans rapport avec un quelconque programme. La radio, les rares fois où il l’écoutait, diffusait ce qu’il nommait avec amertume Radio Zinzin . Des voix, des pleurs et des gémissements s’en échappaient, remplaçant les chansons, pubs et commentaires idiots qui le divertissaient. Luc n’osait plus allumer ni l’une ni l’autre !
Puis, à son grand désespoir, un autre palier fut franchi. Autour de lui, des formes commencèrent à prendre vie. Avec le recul, il se disait, qu’à ce moment-là, il aurait dû savoir tendre la main vers Nefer et ses amis au lieu de se laisser aspirer par ces fonds marécageux de l’au-delà ou de la folie, car au fil des jours, les entités dépassèrent le stade du voile et de l’ombre pour devenir matière. Le point de non-retour était atteint !
Depuis août, elles n’attendaient plus que le noir l’engloutisse pour musarder sagement au pied de son lit. Ses nuits et ses jours connaissaient les mêmes épreuves. Elles restaient seulement plus supportables à la lumière du soleil. Luc s’enfonçait dans l’eau glacée de ses hantises enfantines devenues réalité. Aucune personne sur cette terre ne pouvait comprendre sans l’avoir vécu ce qu’il endurait. Ils étaient partout ! Chez lui, au boulot, dans la rue, sur les quais… Constamment présents. Grimaçants. Parfois en sang, parfois la langue noire et gonflée avec autour du cou une marque de strangulation, d’autres le corps verdâtre gorgé d’eau, ou encore la cervelle, les intestins se répandant hors de ce qui avait été un corps. Des visions d’horreur à la Stephen King ! Luc avait lu Shining comme beaucoup, mais devenir Danny Torrance n’avait jamais fait partie de son plan de vie. Putain, certainement pas ! Les esprits se pressaient pourtant autour de son aura et rien de ce qu’il avait entrepris ne les avait éloignés. Ni les somnifères ni les drogues.
D’après Nefer, Stefano et Mickaël, les spectres réclamaient justice ou cherchaient leur chemin, coincés dans une sorte de boucle temporelle et émotionnelle. D’autres, moins sympathiques, hurlaient vengeance. Mais que pouvait-il y faire, lui ? Rien, absolument rien. Alors ils le poursuivaient de leur hargne.
Quelle heure pouvait-il bien être ? Peut-être n’avait-il dormi que très peu de temps… Nefer ne le rejoindrait sans doute pas dans l’immédiat. Même s’il trouvait une proie rapidement, il aimait parcourir les rues de la capitale la nuit

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